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Lundi 1er octobre


Message de cfou- Le 01/10/2001
Sujet : hôpital ou pas hôpital


Mon cher jean.
Je vous sent "emporté" et on peut comprendre pourquoi A l'hospitalo centrisme ayant cours dans nos institutions psychiatrique française, quel qu'en soit les développements locaux, nous sommes clairement et il est grand temps, arrivés à une période charnière de changement. En effet les murs préexistent d'abord dans nos têtes, à les voir s'effondrer même partiellement, c'est un peu de nous même qui se barre et le traumatisme est réel a devoir quitter les acquis d'une psychiatrie où certains soignants se sont eux mêmes construits.

D'une profession pour laquelle on a sans doute consacré une partie de sa vie il faudra nécessairement un jour faire son deuil pour inventer, on l'imagine une autre façon radicale de faire, de soigner voir d'imaginer le soin et les pertes ne sont pas minces. Il n'y a qu'à demander aux malades ce qu'ils souhaitent pour que généralement ils nous indiquent les pistes à suivre avec eux, voir sans eux, vers cette immense territoire encore insuffisamment défriché du dehors et du dedans. Ils savent aussi dirent intelligemment aux instances qui nous dirigent quant ils ont la parole: "faites confiance aux soignants qui connaissent bien les patients" mais aussi "jamais rien sur nous sans nous".
Après l'évolution du secteur et les progrès citoyen de chacun autour des questions concernant la folie, notre société à sensiblement évoluée. Le soignant que je suis à intérêt a relever sérieusement ses manches pour que l'hôpital puisse vivre au service des malades, c'est à dire et c'est ce que je veux dire par intérêt, il va y avoir d'autres traumatisme qui nous concernerons nous les soignants autour de nos acquis psychique et sociaux et à l'inverse des périodes charnières précédente, il va falloir faire une véritable révolution pour être ce qu'on attend de nous; devenir soignants/charnières qu'attendent de nous les moyens associatifs, sociaux, privés, etc.. qui se développe dans nos cité, il va falloir faire preuve d'une certaine désadaptation sincère et imaginative à l'intention des malades. La France n'est pas en avance, notre pire ennemis tant nous-mêmes, il est temps maintenant de reconnaître que nous avons les moyens, avec les personnes de travailler différemment. Il faudra certes plus de personnels sur le terrain, plus d'argent sur l'extra hospitalier mais n'avons nous pas commencé à travailler, à mettre en place des dispositifs adaptés, à entrevoir avec les patients et les collègues une clinique plus proche de l'autre, des conceptions et des théories de soins infirmières participatives et partenarial.

Plus sans doute nous nous efforcerons à travailler ensemble en acceptants d'inclure les patients, plus l'Hôpital évoluera vite!.
Amicalement. Cfou

Message de fridom- Le 01/10/2001
Sujet : Re : hôpital ou pas hôpital


Cher Cfou, cher Jean,
Chacun se reconstruit comme il peut avec les moyens qui sont les siens. On ne s'improvise pas "de secteur" du jour au lendemain. Il est vrai que l'hospitalo-centrisme sévit à Toulouse comme ailleurs, peut-être un peu plus qu'ailleurs ainsi que le signalait un récent article dans Santé Mentale. D'avoir entendu des infirmiers toulousains s'inquiéter de la fermeture de Marchant et de l'endroit où iraient les fous montre que l'hospitalocentrisme ne repose pas uniquement sur les actes et les pensées des collègues médecins et infirmiers de Marchant. D'une façon un peu caricaturale, j'ai nommé cela La Grande Peur. Les collègues des soins généraux ont été très accueillants.
D'autres collègues, parfois les mêmes, s'inquiètent à l'idée qu'ils pourraient devoir gérer eux-mêmes les "psy" comme ils les appellent. Dans n'importe quelle ville, une catastrophe comme celle qu'a vécu Toulouse aurait été terrible. Dans n'importe quel département, la fermeture de l'hôpital psychiatrique aurait été une catastrophe. A Toulouse, le grand nombre de cliniques a facilité l'hébergement en urgence des patients de Marchant. A Toulouse, le sous-développement des secteurs a probablement rendu certaines choses plus complexes. Mais les collègues, sous l'impulsion de ceux qui travaillaient dans les CMP s'y sont mis, ont découvert de nouvelles façons de travailler. Cela leur a certainement été difficile. Eux-mêmes avaient souffert de l'explosion. Certains avaient leur appartement détruit. Ce ne sont pas les meilleures circonstances pour découvrir un milieu inconnu, pour se doter de nouveaux réflexes, pour investir l'extérieur. N'empêche, ils l'ont fait, ils le font. Cette capacité à s'adapter qui leur fait honneur doit nous permettre de remettre à leur place certains changements contre lesquels nous hurlons.
A Marchant, nos collègues n'avaient pas le choix. Ils s'y sont tous mis. Les rebelles, les installés dans la carrière, les qui picolent en douce, les fonctionnaires de la chambre d'isolement, les postes protégés, ceux qui réfléchissent après, ceux qui pacifient au lieu de réguler, les polyvalentes au bagage si léger, les près de la retraite qui ont vu détruit trente cinq ans de leur vie, les attachés au maintien des acquis, les de la CGT et ceux de F.O., les enthousiastes qui ont vu là l'occasion de réaliser la psychiatrie de leurs rêves. Ceux qui composent tout établissement de santé dans sa diversité.

La nécessité fait loi. Ils sont aujourd'hui en train d'inventer la psychiatrie de demain. Toulouse aujourd'hui, c'est un laboratoire. Et même si c'est fatiguant, usant, éreintant, traumatisant d'être un laboratoire, il faut leur rendre hommage, les soutenir. Ils ont besoin de nous. Ils ont besoin de savoir que nous sommes avec eux. Par exemple, avez-vous besoin de fringues pour les patients ? comment ça se passe du côté des cigarettes ? Est-ce que des livres peuvent vous être utiles ? Ou de la musique ? Y-a t-il quelque chose dans le quotidien que nous pourrions-vous faire parvenir qui vous rendrait service ? Est-ce que fournir un peu de notre temps vous aiderait ? Aimeriez-vous que notre soutien se manifeste d'une façon plus concrète ? A bientôt, cordialement,
Fridom

Message de docteur Laurent denizot- Le 01/10/2001
Sujet : solidarité psy Toulouse


Chers amis,
je vous serais reconnaissant de bien vouloir transmettre à nos collègues du CHS Gérard Marchand (dont j'ignore l'adresse internet) toute la sympathie et l'amitié du monde psychiatrique réunionnais. avec mes cordiales salutations à Serpsy.
Dr Laurent Denizot
Président de la CME
CHS Saint-Paul, La Réunion

Message de maraja- Le 01/10/2001
Sujet : Re : solidarité psy Toulouse


Merci à vous Docteur Denizot et à tous vos collègues. Nous transmettrons votre message à chaque fois que nous croiserons des collègues et nous le faxerons comme tous les autres dans les CMP.
Cordialement.
Marie Rajablat

Message de cnmphttp://cnmp.free.fr - Le 01/10/2001
Sujet : Solidarité CNMP


je vous lis depuis le début, c'est source de bcp d'émotions, de leçons, et d'admiration. je ne sais pas, si je lis (lie?) bien tout votre travail: il y a ces patients, au loin, dans d'autres hôpitaux, pour lesquels vous vous battez à maintenir quelques liens, et puis ces CMP autour desquels vous vous êtes rassembles pour maintenir et créer les VAD et aussi la CUMP, qui accueille ceux d'entre vous qui ont le plus souffert et aussi ceux d'entre eux.. de Toulouse. Bravo pour tout ça et courage. Dans le silence et l'exclusion médiatique du début notre profession est restée debout et digne. Est ce que j'extrapole, lis entre les lignes? Bien sur il y a menace de ne pas réouvrir Marchant façon Kouchner mais parfois avec espoir j'y vois du BASAGLIA. Que, passés le traumatisme et les répercussions de la catastrophe, ISP que vous êtes et toulousains que vous êtes, la psychiatrie puisse rebondir de façon innovante. Mais hier il y a eu ces retombées qui, justement, n'appartiennent qu'a nous ISP et aux patients soignes par la psychiatrie: nos présences dans l'HOPITAL GENERAL NORMAL qui sont les répercussions de notre combat injustement perdu sur l'équivalence DISP=DEI;
Mais, jean est ce vraiment ce que voulait DOUSTE le 26 octobre 1994?
a voir!
Nous avons eu samedi une réunion des assises, nous vous envoyons nos meilleures pensées
marie Paule du CNMP, bordeaux

Message de blin- Le 01/10/2001
Sujet : En attendant Marchant bis

Bonjour à tous,
Je suis le mari d'une infirmière en psy qui travaille (ait) à Lévy II à Marchant Elle est actuellement transférée à Saint-Lys au sud de Toulouse (40 km au moins). Elle vient de se faire cinq nuits d'affilées !!! et elle aurait dû à la suite de ces cinq nuits travailler sans coupure l'après-midi qui suivait. Je me permets d'intervenir sur votre site car je travaille dans la presse , et outre quelques papiers dans le quotidien local (La Dépêche du Midi), et deux ou trois images volées et diffusées par les TV quelques heures après le drame, rien plus rien ? Le ministre Kouchner n'a pas daigné traverser lors de sa visite à Toulouse la rue pour se rendre compte de l'état de l'Hôpital mais aussi et surtout celui des soignants et des malades... Bizarre pour un ministre de la santé ? Donc plus rien, les infos regorgent sur la situation dans le lycées collège et écoles, cellules installées par la Mairie de Toulouse, mais sur l'hôpital, ses patients, ses infirmiers (ères), ses agents, ses ASH , ses agents etc... RIEN

Même si l'hôpital est encore "debout" matériellement, l'hôpital n'existe plus pour personne, en tous les cas pas non plus pour le maire de Toulouse Philippe Douste Blazy qui ne s'est jamais préoccupé (c'est quand même un toubib) de l'existence ou la reconstruction d'un hôpital ou travaille 1000 agents, 450 infirmiers, 50 cadres infirmiers, 50 personnel médical. Les 350 malades n'existent plus non plus, du moment ou on prétend qu'ils ont été répartis dans les hôpitaux et cliniques de la région, tout va bien on est rassuré, on est tranquille !!!!

Pour ce qui concerne sa reconstruction , le président du CHS Pierre Izard par ailleurs président du Conseil général de la Haute Garonne ne souhaite pas reconstruire le CHS dans la zone de la grande Paroisse. Il a adressé un courrier à l'ARH Midi Pyrénées pour que l'ancien l'Hôpital des Armées soit mis à la disposition de la psychiatrie toulousaine, mais le CHU de Toulouse propriétaire n'est pas d'accord. Alors il restait la solution d'un pavillon en mauvais état de l'Hôpital Purpan. Il n'est pas non plus opérationnel , il faudrait faire des travaux qui pourraient durer plusieurs mois. Enfin l'avenir est sombre car bon nombre d'infirmiers sont en "chômage technique " alors que d'autres travaillent comme des acharnés dans des conditions déplorables;

Des réunions sont organisée tous les jours à Marchant mais aucune information filtre et les chefs de service ont l'air complètement dépassés pour l'organisation du travail et des emplois du temps; Il serait temps que les syndicats prennent leur responsabilité: dénoncer toutes les toutes ces carences et ces injustice. Mais aucune informations n'est arrivée dans les rédactions, à part Sud santé Soc. qui a envoyé quelques informations sur les conditions de travail, y compris le rejet des infirmiers en psy du CHU. Si je vous écrit c'est que je suis scandalisé , nous sommes au moyen age au niveau social en France , alors évidemment la psychiatrie qui fait peur, cachons la encore une fois...

Je vous écrit aussi pour que vous réagissiez avec ou sans les syndicats, il faut dénoncer ce silence, parler et agir

De tous cœur avec vous amicalement et cordialement
Marc

Message de fridom- Le 01/10/2001
Sujet : Re : 80 personnes en Accident de Travail à Marchant !


Suite à l'explosion et à ses conséquences, il y aurait actuellement, plus de 80 personnes en accident de travail à Marchant, essentiellement des infirmiers !
Ceux qui assument la liaison, le contact avec les patients répartis dans les différents lieux de soin sont gagnés peu à peu par la fatigue. Les états de stress post-traumatiques dans la population risquent d'être de plus en plus nombreux.

Pouvons-nous soulager nos collègues ? Pourquoi ne pas proposer à nos établissements d'aller en stage à Marchant ? Pourquoi ne pas demander d'établir des conventions de stage via les Formations Continues ? L'intitulé du stage : "Psychiatrie de catastrophe", "VAD à l'hôpital général", "Psychotraumatisme", "Relations avec l'hôpital général". Les intitulés ne manquent malheureusement pas.
Il est possible que notre arrivée perturbent un peu le fonctionnement. Mais si une journée réalisée par un d'entre nous permet à une collègue de se reposer, pourquoi pas ?
Les personnes à contacter à Marchant doivent être Mme Sahal ou M. Averso.
Nous sommes tous des infirmiers de Marchant ! Nous sommes tous de Haute Garonne ! Ce qui leur est arrivé nous touche tous. Sommes-nous capables de réagir ?
Offrons une semaine de notre temps pour la Haute Garonne, une semaine pour Marchant ! A nous de jouer,
Fridom

Mardi 2 octobre


Message de Pierrette- Le 02/10/2001
Sujet : Re : En attendant Marchant bis


C'est vrai que serspy dès le début nous a alerté sur la situation de l'hôpital Marchant. Hôpital qui a souffert comme tous les voisins de l'usine mais qui n'existe pas dans la tête des politiques, des médias. Car des fous ça ne rapporte pas au 20 heures ! ça ne parle pas aux gens, ça n'intéresse personne.
Dans la vie d'un infirmier psy, qui déjà à perdu le diplôme qui l'animait, qui a perdu la reconnaissance professionnelle, se retrouver en plus dans le silence total.. J'imagine les dégâts !!
Un peu comme une usine chimique, notre implantation locale a toujours été une difficulté. La société n'est pas prête à accueillir un CMP, des appartements thérapeutiques. D'accord mais à la campagne, loin, ou une explosion, une sortie sans autorisation de patients ne posera aucun problème.

Quant à la reconstruction, je pense un peu comme le message un peu plus loin qui dit que c'est peut-être la chance de marchant de pouvoir imaginer un soin autrement que dans l'hospitalisation concentration ? Innover, imaginer , c'est ce qui vous est permis aujourd'hui ! n'ayez pas peur de l'aventure, même si en ce moment elle cause beaucoup de désagrément ! 40 kilomètres pour aller bosser, si ce n'est pas un choix c'est trop dur !
Demandez à pouvoir prendre des décisions avec les seules autorités concernés. Vous l'êtes tous concernés...
Demandez aux patients ce qu'ils imaginent ? Comment voient ils l'avenir de marchant ? comment aimeraient ils vivre ?
Demandez vous ce que vous aimeriez hors les murs ? Et existez !!! faites le voir, faites vous entendre !!! on est nombreux en france à vous soutenir !!!

bon courage
Message de Elodie- Le 02/10/2001
Sujet : !!!!


Petite Marie, je parle de toi... non c'est trop facile de commencer un message d'amitié pour une Toulousaine qui est bien loin de nous et qui a besoin d'un GRAND réconfort dans ces moments difficiles.
tu vois TA secrétaire de paris ne t'oublies pas
A bientôt
Dodine

Mercredi 3 octobre


Message de JIVE- Le 03/10/2001
Sujet : Re : journée du 2 octobre 2001, autour des soins
.

L'avis tant attendu du ministère annoncé pour mardi par Mme Guigou n'est toujours pas arrivé pour statuer sur notre avenir. L'intersyndicale qui existe sur notre hosto depuis bientôt deux ans s'est réunie en début d'après midi pour faire le point.
Certaines des structures qui hébergent actuellement des patients sont insalubres et celles ci ne sont pas à 40 km comme l'écrit Pierrette mais à 80, 100 ou 150 km.
Il semblerait qu'un agent ait déjà eu un accident de trajet. Les personnels en rotation sur ces structures sont à bout, quant aux patients tout le monde s'est démené pour leur assurer un maximum de continuité de prise en charge et d'autonomie financière.

On essaye à titre transitoire d'obtenir une structure hospitalière sur Toulouse et nos efforts se sont portés sur l'ancien hôpital militaire, propriété du centre hospitalier régional (CHR). Hélas cela contrarie les projets de restructuration du directeur du CHR qui refuse de nous les prêter soutenu en cela par le ministère contre l'avis du directeur de l'agence régionale qui dans un premier temps était enclin à nous le céder.

Par contre le directeur du CHR voit d'un très bon œil le fait de récupérer définitivement les urgences psychiatriques et de nous fourguer de vieux pavillons insalubres eux aussi. L'hôpital de Lavaur (à 80km)est en discussion pour nous "louer" (c'est un peu plus compliqué que ça) un pavillon, ainsi qu'une clinique du secteur privé lucratif. Jusqu'à maintenant on s'était opposé à faire des admissions sur les structures d'accueil extra départementales mais ça ne tiendra pas longtemps vu la pression.

L'engrenage est en place, urgences au CHR, absorption de la partie clientèlisable par le privé lucratif, externalisation des autres sur les départements limitrophes et bourrage du médico social par les pathologies au long cours. Tout le travail titanesque de secteur actuel étayant les prises en charges à domicile ne pèsera pas plus qu'un pet de lapin lors du retour de M Massé et, au risque que Cfou trouve encore que j'exagère, a cette vitesse dans un an il ne restera plus qu'une centaine de soignants qualifiés pour organiser les soins en santé mentale dans un département d'un million d'âmes.

Tous les discours politiques et médiatiques ne mettent en évidence que la part soins sous contrainte du service public de psychiatrie.
Il ne nous manque plus que la création d'une unité pour malades difficiles et dangereux entre la prison et la future maison d'arrêt et le tour est joué.

Cassandre mais pas Pythie je me rappelle un comité technique d'établissement en début d'été ou je m'insurgeait contre le fait que l'hôpital obtiennent des permis de construire, ou les contourne en zone Séveso, tout le monde s'était payé ma tête et à ce moment là je passais aussi pour un extrémiste. Je regrette sincèrement d'avoir eu raison et c'est avec un certain dégoût que j'ai entendu sur les ondes le directeur de Marchant s'étonner qu'un hôpital puisse fonctionner aussi dans une zone à haut risque.

Alors quand j'écris cher Céfou que c'est l'économie de marché qui nous gouverne je sais de quoi je cause puisque à l'époque il s'agissait de récupérer des lignes budgétaires pour de nouvelles activités et assurer le pérennité de l'établissement.

Demain matin l'intersyndicale est reçue par le directeur de l'agence régionale, on en saura peut être plus à ce moment là. Au fait il y a quelques temps ce même directeur nous avait demandé ce que nous penserions d'un "resserrement" de la mission du service public de psychiatrie sur le seul accueil des patients sous contrainte, à l'époque cela m'avait fait froid dans le dos mais je savais que le réseau de soins avait encore du répondant, mais aujourd'hui que nous reste-t-il à part notre bonne volonté fort entamée et vous, lecteurs d'ailleurs, vigilants et prêts à intervenir. À suivre donc.
Amicalement, Jean.

P.S je ne suis pas personnellement favorable à ce que l'hôpital émigre forcément sur un autre hôpital reproduisant le passé et au contraire je verrais favorablement le développement des alternatives à l'hospitalisation et de petites unités de soins continues sectorisées, mais il y a une urgence absolue à arrêter d'épuiser les personnel sur les routes de la région et a un peu plus désinsérer les patients au plus loin de leurs familles et de leurs réseaux. Alors je soutiens la démarche du regroupement temporaire sur l'ancien hôpital militaire sachant que nos tutelles n'auront qu'une hâte c'est de nous en faire déguerpir et peut être à ce moment là de lâcher les moyens nécessaire à la mise en place d'un réseau de soins départemental en santé mentale de qualité.
Que c'est compliqué con! Vous voulez pas "descendre" à Toulouse le 18 octobre qu'on y voit plus clair?

Message de JIVE- Le 03/10/2001
Sujet : 3 oct, ARH


Bon ça y est, on a vu le directeur de l'agence régionale et on a échangé entre nous. Certaines des conditions de réhospitalisation bienvenues dans l'extrême urgence deviennent insupportables à terme très rapide.
Là les infirmiers psy ont été renvoyés dans leur asile par un infirmière générale, à côté les soignants menacent de se mettre en maladie si des psy n'interviennent pas car ils ont peur de nos patients!! Ailleurs c'est crade, partout l'usure gagne et on sent que du côté administratif, sans surprise, des trahisons se préparent.

On a tout dit au directeur de l'agence. Mais le pouvoir politique a décidé que nous n'aurions pas l'hôpital Larrey comme base de repli en attendant mieux. À mots très couverts il nous a laissé entendre que lui aurait été favorable, enfin qu'il ne pouvait nous donner que les directives du ministère et que son opinion ne comptait pas. "Là il joue le rôle de fusible" ai-je dis à son adjointe, "vous ne le saviez pas" me répondit elle. Oh que si, depuis le printemps 94 quand j'ai déchiffré les ordonnances Juppé. Donc nous y sommes allé de nos menaces, ou plutôt pas des menaces des faits. D'ici peu nous serons dans la rue et provoquerons les médias. Nous, c'est à dire les patients, les familles et les soignants. Nous sommes acculés de toute façon et ça le directeur l'a bien compris. Il a bien compris aussi que nous ne demandions pas l'hôpital militaire pour très longtemps, le temps de se poser et de structurer des alternatives un peu moins bricolées à l'hospitalisation avec de budgets adéquats et de définir de quel type de structure hospitalière nous avions besoin.

Il a pris note, il a lui aussi besoin d'arguments pour défendre notre point de vue, je le pense sincère.
Le prochain round sera politique.
Une lueur toutefois, les emplois précaires seront maintenus ainsi que les budgets précédemment alloués. Sinon la vie continue. Deux messages sur mon répondeur ce soir. Un pour me dire qu'il fallait que je fasse la nuit demain, l'autre pour infirmer le premier. Notre chef chef va aussi péter les plombs bientôt. Vendredi réunion du personnel du secteur au CMP à 13 heures, réunion du personnel du centre hospitalier à seize heure et nuit à vingt et une.

Qu'est ce que l'on va décider pour la semaine prochaine, au moins on est passé du au jour le jour à la semaine même si on ne se sent pas un devenir très sûr à long terme. Bonne nuit mes amis.

Vendredi 5 octobre


Message de Marie Paule- Le 05/10/2001
Sujet : Re : Re : journée du 4 octobre 2001


Bon courage à tous. On pense à vous et on fait passer vos informations. Soutenez vous ! Restez ensemble et gardez le moral
Bises à tous

Message de JIVE- Le 05/10/2001
Sujet : Re : journée du 4 octobre 2001


Demain il y a une assemblée des personnels. Des décisions seront prises sur des actions à très court terme. Il faudra aussi sûrement essayer, après avoir soulagé l'urgence, de définir nos projets à court et moyen terme pour garder une certaine maîtrise sur ce qu'il pourrait se passer.

1) - nous regrouper, remettre les prises en charge en hospitalisation continue à portée de leur secteurs. (fatigue, désinsertion, conditions de vie). Partager et coordonner les tâches. Un objectif consensuel, l'hôpital Larrey pour une vingtaine de mois.

2)- Jeter les bases de la réorganisation qui devrait être effective d'ici deux ans. Avant que les projets de reconstructions soient lancés il va bien falloir décider de leur sens politique en matière d'organisation des soins. Il faudra des groupes de travail.

Il nous reste à créer ces groupes et à organiser la pression sur les politiques pour obtenir les moyens. Une paille!
Courage Patrick, on va y arriver.
Amicalement, Jean

Message de didier bourgeoishttp:// - Le 05/10/2001
Sujet : bon courage


Je suis loin (géographiquement) de Toulouse, je visite aujourd'hui votre site et j'y retrouve des signes d'une lutte opiniâtre et exemplaire des soignants. Vous vivez une expérience terrible et vous savez trouver en vous les ressources pour continuer à aider les autres, les patients en particulier. Bravo.
Concrètement, y aurait-il un moyen pour que certains de vos patients puissent être hospitalisés à distance, dans des HP où seraient réouverts des lits ?
Didier Bourgeois (Montfavet)

Lundi 8 octobre


Message de JIVE- Le 08/10/2001
Sujet : Re : Re : Pas clair, le fridom

Sympa les copines et les copains, ici non seulement tout est par terre mais voilà t'y pas que Pierrette nous transforme en laboratoire et que Fridom tombe le calbut. On n'en demandait pas tant. Déjà que notre ministre délégué nous boude pour hanter les plateaux de télés pour commenter l'ouverture de la chasse humanitaire aux talibans (avec effets collatéraux tout de même).

Où est ce qu'on en est quinze jours après le boum :

Le directeur du CHU se vantait vendredi d'être en possession d'un arrêté ministériel comme quoi: - l'hôpital Larrey est refusé pour reloger la psychiatrie.
Seraient réhabilitées deux structures, l'une à Purpan, le pavillon Baudot, l'autre en Ariège?

Une assemblée des personnels de Marchant réunie vendredi soir a décidé d'intervenir au conseil municipal de la ville de Toulouse lundi matin et au conseil d'administration du CHR lundi après midi. Entre temps à midi le conseil d'administration du CHS sera reçu par le préfet, sûrement pour retransmettre les directives ministérielles dont il est fait état précédemment.

À part ça, il faut le dire, c'est encore la pagaille.
Certains tournent à vide, d'autres font comme si l'hôpital existait à l'identique qu'il y a deux semaines, certains tentent de coordonner un début de redémarrage et beaucoup courent après l'urgence. Certains secteurs fonctionnent en autarcie en regroupant les personnels autour d'un projet autonome, d'autres ont des soignants et des activités éparpillées et peu coordonnées, tous souffrent d'un manque de coopération.

Ce n'est pas faute de l'avoir tenté, un cadre s'est a un moment instauré coordinateur des surveillants chefs, l'initiative aurait pût faire gagner du temps, mais la direction des ressources humaine à peine a-t-elle repris ses esprits (sans commentaires au risque de la diffamation mais ceux qui en ont auront compris) qu'elle à envoyé paître ce cadre et que depuis rien n'a bougé.

Et pourtant il est urgent de coordonner et de mettre en synergie le fonctionnement des secteurs. En urgence pour alléger la charge des interventions à longue distance, pour faire l'inventaire de ce qui est encore debout, bref pour attaquer le problème comme une démarche de soins en bonne et due forme. Ressources, objectif, théorie et tout le tremblement. Et il faut le faire vite car les soignants s'usent à grande vitesse et j'ose à peine parler de la qualité de la réponse à la demande de soin malgré les efforts faits en ce sens. Il faut arriver à nous poser pour réfléchir, la question du soin de demain il faut nous la poser et y répondre aujourd'hui .Ce n'est pas quand les ordres de reconstruction vont partir de l'agence régionale qu'il faudra le faire ce sera trop tard.

C'est maintenant qu'il faut redéfinir l'allocation des moyens dévolus aux soins de service public en santé mentale. Il nous faut anticiper. Et entre ce bilan des ressources et la mise en place de ce projet il faut aménager la transition. Et ce serait sûrement plus rationnel et plus économique de modeler les formes transitionnelles en fonction du but recherché. Si je me met à parler rationnel maintenant !

Pour autant que l'on puisse l'analyser, l'avenir que nous trace l'administration est celui ci. Le CHU de Purpan récupère les urgences psy couplées à ses propres urgences et se voit doté d'une unité d'hospitalisation de soixante places, plus ou moins quelques préfabriqués.
Une unité d'une trentaine de lits est montée en Ariège (système déversoir). Toute la demande de soin "clientèlisable" est orientée vers le privé lucratif ou les quelques places survivantes dans le réseau des centres médico-psychologiques.
Et, cerise sur le gâteau, le futur hôpital Marchant.

Le directeur de l'agence régionale l'a dit mercredi matin "les budgets et les projets seront maintenus". Et quels étaient ces projets, les fidèles du forum le savent déjà, une MAS, maison d'accueil spécialisée de 60 places et un UPSI, unité psychiatrique de soins intensifs. Rajouté à cela un poignée de ....otiques au long cours réorientés vers le médico-social et d'autres balancés sur l'associatif et vous avez le pire scénario.

Lundi c'est la pose en préfecture de la première pierre de ce dispositif, vous comprenez qu'on a du pain sur le planche. On est quelques uns a avoir passé une partie du week end au téléphone.

Face à cela les secteurs essayent d'aller plus vite, apparition des centres de crises, de mini lieux d'hospitalisation, d'exploration de toutes les alternatives possibles. Ce qui à débouché sur une forte prospection immobilière qui est resté souvent vaine vu l'état local de l'immobilier. Des projets d'appartements thérapeutiques de toutes sortes fleurissent et tentent de se mettre en place mais sans coordination aucune.

Vous l'aurez compris, le réseau Marchant est sans tête, certains personnels tentent de s'organiser pour redonner au sens à l'activité, lundi soir on en saura bien plus, mardi et mercredi soir il y a des réunions où il se discutera de politique de soins. Au quotidien la continuité des soins doit être assuré mais je crois que ça nous ferait pas de mal aussi d'être confronté à des discussions avec des collègues d'ailleurs qui s'intéressent à ce qui nous arrive. On a aussi peut être, sûrement, trop le nez dans le guidon pour percevoir lucidement toute la situation.
Amitiés, Jive.

Message de fridom- Le 08/10/2001
Sujet : Une pétition ?


S'il faut signer une pétition, l'adresser au ministère pour vous soutenir. Je pense que nous serions quelques-uns à le faire. Que souhaitez-vous ? Etre à Larrey ? Ailleurs ?
Nous, on vous soutient, on fait circuler, on signe. On peut même téléphoner à France-Inter qui a mis à disposition une radio locale rien que pour les Toulousains.
fridom

Mardi 9 octobre


Message de jive- Le 09/10/2001
Sujet : Re : Une pétition ?


Résumé de la journée, entre deux et trois cent agents de Marchant présents lors des différentes rencontres :
Matin, le conseil municipal et M Douste Blazy, par adjoints interposés, n'est pas contre nous reloger provisoirement à l'hôpital Larrey, mais la question se tranche au ministère. Plus chez Kouchner parti fouetter les talibans, mais chez la patronne, Mme Guigou.

Midi, la préfectorale, essentiellement par la voix du président du conseil généralissime, "nous vous aimons, vous êtes grands, besoin de temps, commission d'enquête, une dizaine de jours".

Après midi, conseil d'administration du CHR, par son directeur: "je ne suis qu'un malheureux petit rouage de rien du tout, voyez plus haut". Putain que la patate est chaude!

Résumons nous tout le monde nous aime et fait tout pour nous ignorer, nous sommes pressés par le temps et les pouvoirs politiques aimeraient bien eux qu'il suspende son vol et se pétrifie quasiment en l'état.

- Les urgences psy sont déjà déménagées à l'hôpital général
- soixante lits douillets (moyennant travaux quand même) n'attendent qu'un geste de bonne volonté des psy pour leur être attribués dans ce même hôpital,
- vingt lits sont en négociation de convention pour être implantés annexe publique dans une clinique privée,
- un ou deux pavillons dans les départements limitrophes sont gardés dans les cartons,
- quelques CMP ont au passage réussis à augmenter leur superficie,
- deux projets sont en cours (UPSI et MAS).

Il suffirait de figer tout ça et pas besoin que la mission Massé repasse. La splendide mécanique est en place. Il suffit de revoir les chiffres, soixante lits à l'hôpital général et vingt en clinique susceptibles d'accueillir "des placements", si l'on rajoute les 16 de l'UPSI on retombe sur la moyenne des soins sous contrainte enregistrée à l'ex hôpital Marchant, autour d'une centaine.
Quarante lits de resocialisation en famille d'accueil et maison de retraite implantées dans les départements voisins histoire de relancer leur économie défaillante. Soixante lits de MAS pour organiser la transition des malades au long cours vers le secteur médico-social. Plus de huit cent lits dans les cliniques privées, ... et on peut laisser les derniers dinosaures s'éteindre dans leurs CMP, CATTP, SAVS, CPC, CAC et autres hôpitaux de jour et bars thérapeutiques.

Alors une pétition, pourquoi pas, mais pour demander quoi. D'abord de nous regrouper patients et soignants, j'entends par là arrêter les hospitalisations hors Toulouse. Nous, soignants et soignés, avons tous besoin de repos et de retrouver nos réseaux sociaux. Et si on ne peut pas avoir l'hôpital Larrey qu'on nous file le Sofitel, il y aura sûrement moins cher de travaux à faire.

Nous regrouper aussi pour réfléchir vite, que chaque secteur évalue de quoi il aurait besoin pour re-sectoriser les soins d'une grande partie de la population qui était précédemment hospitalisée. Il nous faut donc le temps et le pouvoir de le faire. Proposer la restructuration au SROSS de psy d'ici six mois. Mais pour cela il faut sortir de l'urgence de la pénibilité accru et de la dispersion. Il nous faut un centre de réflexion et des lieux de soins de proximité rapidement. C'est simple en fait .jouer à dessine moi l'hôpital.

"Tu vois petit, ici c'est le Centre Hospitalo-Universitaire G. Marchant, reconstruit dans le parc commémoratif du départ de la pétrochimie de Toulouse. C'est un hôpital paradoxal, il n'a pas de lits. Ici on trouve outre l'administration, des salles cours, des auditoriums et autre amphithéâtres, une bibliothèque, un internat, cuisines, magasins et ateliers centraux alimentant et entretenant le réseau de secteur. Ici on forme des futurs soignants, des soignants viennent se former, l'univers du secteur vient s'interfacer. Il vient agir politiquement aussi, il se réunit en conférence, projette et régule. S'il y a des malades bien sûr, petit, mais je ne sais plus trop où. Dans des ateliers intégrés au pôle universitaire je crois. Qu'est ce que c'est que ce fameux secteur, ça il n'y a plus grand monde qui en connaisse la globalité et ses ramification, seul un ou une survivante ISP...., mais c'est toute une histoire.

Message de fridom- Le 09/10/2001
Sujet : Re : Re : Une pétition ?


Salut Jean,
Nous soutiendrons votre pétition quelle qu'elle soit. Le but est de grossir votre voix par le nombre, d'être comme des hauts-parleurs. Le contenu vous regarde.
J'ai entendu parler d'un fort joli texte, très fort qui doit être lu aujourd'hui à Cadillac aux Rencontres de l'ADESM, ce texte peut-il servir de base à une pétition ? Vous y reconnaissez-vous ? Peut-il être conclu par des revendications simples et accrocheuses ? Sur le plan de du signifiant Larrey résonne curieusement. En tout cas pour forger un slogan unificateur, cela peut être porteur. La fin de ton texte me plaît bien. Il est des dates et des circonstances où je pourrais personnellement contribuer à vous faire entendre : le 26 novembre à l'ANAES où je présente le travail réalisé, entre autres à Marchant.
Bonne journée,
Cordialement,
Fridom

Mercredi 10 octobre


Message de Emmanuel- Le 10/10/2001
Sujet : Piel- Roeland / Rouge et noir


Pardon pour Piel et Roeland, je ne vois ni l'un rouge, ni l'autre noir, mais ainsi sont les couleurs de Toulouse (A montferrand, finaliste malheureux l'an passé, on dirait jaune et bleu et là je ne me ferai pas non plus un copain en plaçant le jaune ou le bleu en premier).

Il semblerai que d'un certain rapport avec lequel je ne suis pas que tendre, ministres et "délégué ministre" ne retiennent que ce qui les arrange ou ce qui va dans le sens de leurs économies. Pourquoi ne pas faire de même ? Je vous garanti qu'à une lecture attentive du rapport, vous trouverez tous les arguments et les pistes de réflexion pour ce que vous pourriez faire à Toulouse. Et si l'on vous objecte d'autres points du rapport qui seraient contradictoires, faites des réponses de ministres… "ce sont des pistes de réflexion ….". Chiche, Le dernier rapport comme base de discussion avec ARH, Direction, Ministres, et autres tutelles. … Je ne suis pas certains qu'ils l'accueil d'un aussi bon œil que dans les colloques.
Emmanuel Digonnet

Message de JIVE- Le 10/10/2001
Sujet : Mardi 9 en rouge et noir.


Il y avait assemblée générale des personnels de Marchant ce mardi 9 octobre, beaucoup de monde, la mobilisation reste radicale. Trop de souffrance sont liées à l'éparpillement de l'activité, trop de souffrances sont liées à la dispersion symbolique de l'entité Marchant et donc le discours revendicatif se focalise sur la dotation de l'hôpital Larrey à la psychiatrie publique, et que pour l'obtenir les actions vont se durcir. Il ne faut pas s'arrêter (merci Fridom, j'avais déjà noté le signifiant) à l'hôpital Larrey, Larrey n'est qu'une étape(!), Larrey n'est qu'une mise dans une négociation.

Nous pourrions dire autrement, gardez Larrey et dites nous pourquoi et donnez nous mieux. Obtenir temporairement un hôpital c'est garder une autonomie juridique, faire que les secteurs de psychiatrie restent une entité départementale à budget autonome ce qui n'est pas le cas des autres scénarios. D'où le soutien implicite du conseil général. Donc si on nous refuse un hôpital, qu'on nous garantisse d'abord la continuité de la mission du service public départemental de psychiatrie et de ses moyens en toute autonomie et la fourniture de structure propre à répondre de façon correcte au rapatriement des activités dispersées et à la fin du déracinement des patients. Il faut savoir qu'actuellement les placements se font de plus en plus en extra régional. Refusez nous Larrey, mais offrez nous mieux.
Il serait possible d'obtenir en trois mois de chaque conseils de service de secteur la description d'un dispositif alternatif, privilégiant les soins à domicile et les dispositifs de proximité, d'estimer la demande es qualité en capacité de soins.
Trois mois supplémentaires pour mettre en synergie ces réseaux et les améliorer. C'est faisable, même en moins de temps que cela. Le chiffrage du nombre de lits nécessaire pour pallier temporairement à l'urgence de la situation peut être fourni du jour au lendemain. Le schéma global de répartition des moyens et structures peut être disponible dans trois mois.

L'enjeu et les responsabilités sont simples. Un vide a été crée, soit on le remplit soit on est dissout. Nous étions déclarés obsolète il y a quelques semaines sans plus savoir quoi y opposer, aujourd'hui il y a carrément un vide, il n'y a plus à transformer il faut créer.

Et le seul poids que nous avons pour l'instant à mettre dans la balance est la revendication de ce foutu hôpital en espérant qu'à force quelqu'un en capacité réelle de discuter des projets nous sera envoyé et là on verra. En attendant puisque la décision sera politique, notre offensive sera médiatique. A plus tard

Message de fridom- Le 10/10/2001
Sujet : Re : Mardi 9 en rouge et noir.


Cher Jean,
Offensive médiatique, je veux bien. Mais comment ? Marchant est oublié. Toulouse n'est plus mentionné que pour rappeler qu'il n'y a pas que les Ricains qui ont morflé, nous aussi. Ce serait un attentat, ce serait encore mieux. Les caméras sont toutes braquées sur Kaboul. Si encore, vous aviez un membre de la famille Ben Laden hospitalisé. Les médias s'y intéresseraient. Mais là, il est à craindre que la pression retombe. Où alors, il nous faut faire très fort. Très médiatique avec un truc qui mobilise immédiatement les médias. Genre un service itinérant avec soignants et soignés, qui va quémander sa subsistance de ville en ville. Une nouvelle nef des fous, genre. Ou je ne sais quoi de bien barge qui signifie la misère dans laquelle on vous maintient. Un acte symbolique qui renvoie dans la gueule des gouvernants, des préfets, des infirmières générales vésanophobes, des DRH qui se cramponnent d'autant plus à leur pouvoir qu'elles ne font pas grand chose. Je dois friser la diffamation, là, non ? Plutôt que de demander la permission, il pourrait être intéressant d'investir un lieu, n'importe lequel suffisamment grand pour accueillir du monde. La technique "Droit au logement". On investit et on résiste. Est-il possible d'investir Larrey de nuit, quitte à démolir quelques portes ? Je raconte n'importe quoi, évidemment. Pour cela, il faudrait que tous soient parties prenantes. Y compris les patients, ce qui n'est pas simple Ce serait quasi révolutionnaire. Mais quelques fous valent ils une révolution ? Je n'en sais rien, je pense à voix haute.
Toujours avec vous,
fridom

Jeudi 11 octobre


Message de JIVE- Le 11/10/2001
Sujet : mercredi 10, Larrey faut il que l'effet cesse.

Merci les amis, à vous lire au moins on sait qu'ici on ne déraisonne pas trop.

Hier soir réunion 100%Santé et ce soir réunion ouverte de SUD Santé. Merci Manu, si tu savais, le rapport Piel&Roeland on surfe dessus depuis le début. On ne demande qu'à être site laboratoire à nos conditions, c'est pourquoi Larrey est un bon contrepoids financier dans la balance. Enfin quand je dis on, c'est pas beaucoup, une douzaine peut être, mais en essayant d'occuper des postes clefs. Il faut relativiser les choses, pas plus qu'ailleurs il n'y avait à Marchant de personnels conscientisés à la politique de soin.

Sensibilisés oui, mais avec de grosses lacunes qui entretiennent des angoisses superstitieuses à l'encontre d'une bascule de l'hospitalo-centrisme vers le réseau. Pour beaucoup cela va être de l'ordre de la révolution épistémologique. Alors oui on va tenter d'utiliser le rapport P&R comme tu le suggères mais la tâche est lourde.

Même si j'ai été entendu dans les réunions, la réponse massive concerne toujours l'urgence du rapatriement, la fatigue et l'usure s'accumulent, ça craque sérieusement. Mais comme je l'écrivais hier si on nous propose mieux que Larrey...Quant aux actions cher Fridom tout les sites médiatiquement occupables ont été envisagés en deux soirs. Les formes d'occupations ont été étudiées. Il y a une forte culture du squat et de l'occupation dans la région. Je te rappelle que l'ancienne préfecture centre ville est occupée depuis plusieurs mois par des mouvements d'artistes alternatifs. Bref, les associations spécialistes de la chose nous ont déjà offert leur concours, tout ça pour faire flipper les RG. L'occupation de Larrey a été envisagée sous toutes les coutures.

Rigolez pas qu'en j'écris examiner Larrey sous toutes les coutures, ce soir à la réunion Laurence et Marie n'ont pas arrêté de se fendre la poire à la seule évocation de LARREY. Infernales ces psy. A leur charge je dirais qu'elles ont fantasmé sur les deux pompiers de garde du pavillon Baudot. Le pavillon Baudot est un pavillon désaffecté du CHR Purpan, les commissions d'enquêtes des années précédentes l'on déclaré impropre à recevoir des personnes en soins, et même à héberger l'école de pédicurie. Or le pavillon Baudot est celui que l'on veut nous refourguer et comme la conclusion déjà annoncée de la commission d'enquête à venir est que Baudot est habilité à recevoir des patients de psychiatrie sauf sur le plan de la sécurité incendie, mais que cet inconvénient peut être pallié par la présence d'un ou deux pompiers...

Ça a toujours été très cul la psy verbalement, Lacan merci ce soir on a eu droit à quelques brouettes de second degré. Bref après Larrey, le coup des pompiers, ça n'a pas été facile de maintenir la réunion sur les rails. Ils veulent mettre pas soixante, mais plus de cent patients dans un bâtiment vétuste gardé par deux pompiers! Pourvu qu'en plus ils ne nous envoient pas Kouchner, s'il se trompe d'émission on va bouffer du riz pendant une semaine. Vendredi ça va bouger, il y a une occupation annoncée, l'agence régionale, il y aura des actions surprises, flon flon et pique-nique. Le 18 nous serons au moins trois à monter à la manif. Bonne nuit.


Message de fridom- Le 11/10/2001
Sujet : Re : mercredi 10, Larrey faut il que l'effet cesse.


Cher Jean,
Il y a plus de vie chez vous que dans nos montagnes où l'on ronronne un peu. Lundi, je fais ma rentrée des classes au CATTP. On compte sur moi pour l'accueil café (si j'ai bien compris). Ca promet ! Vos réunions me manquent un peu. J'imagine le show de Marie et Laurence. Le seul pompier que nous avons sous la main, c'est cfou. Je dois dire qu'il a un certain succès auprès des dames du foyer. Il en est même une qui est folle de lui et qui ne cesse de le lui dire, en réunion, en a parte. Cela en est gênant pour lui. Ce doit être le prestige de l'uniforme. Que d'incendies à éteindre. En psychiatrie, je veux dire. Et je crois bien que ce n'est qu'un début. Jusqu'où les infirmières, psy ou DE, de ce point de vue, il n'y a pas vraiment de différences, jusqu'où les infirmières pourront elles supporter l'insupportable ? Quand se décideront elles à planter là leur service, obligation de soin, ou pas et à sortir dans la rue ? On assure que l'urgence disent-elles. Mais nous n'assurons que l'urgence en temps normal. Mais ce n'est pas à toi que j'apprendrais cela. Larrey, les pompiers, Beaudot, c'est très cul chez vous, non ? Sérieusement, c'est toujours le retour du même. Le désaffecté, le Sévéso c'est pour les patients de psychiatrie. La loi sur les droits des patients propose de mettre en exergue un rappel sur la non-ségrégation des patients. Une fois qu'elle sera votée, nous pourrons porter plainte pour ségrégation contre l'état, le préfet et tous ceux qui auront contribué à reléguer les fous dans un pavillon quasi insalubre.
A bientôt,
fridom

Samedi 13 octobre


Message de JIVE- Le 13/10/2001
Sujet : Promenades d'un vendredi ensoleillé.


Ah qu'ils sont chauds les vendredi d'automne à Toulouse. Sono, tambours, sifflets, tambourins et mégaphones, plus déterminés et nombreux que jamais, les personnels de l'hôpital Marchant s'étaient données rendez vous à 10 heures devant l'agence régionale de l'hospitalisation.
Nos camarades fonctionnaires de police casqués étaient là aussi. Chahut, délégation, rappel de l'impuissance de l'agence sur ce dossier et normalement fin de manif.

Sauf qu'avec les psy...Il faisait beau, météo France l'annonçait depuis quelques jours, alors nous avions prévu un pique nique surprise sur le pelouses de l'hôtel-Dieu, siège de l'administration du Centre Hospitalier Régional propriétaire de l'hôpital désaffecté que nous réclamons. Pique nique avec occupation des locaux histoire de permettre à nos collègues administratifs du CHR de finir leur semaine plus tôt. Et donc manif au pas de gymnastique pour les premiers afin de traverser la Garonne plus vite que les forces de l'ordre et dégager l'entrée de l'hôtel-Dieu. Par le plus grand des hasard, la commission d'enquête se trouvait dans les murs et a donc rencontré une délégation des personnels. Deux experts en bâtiment et un psychiatre de Bordeaux qui n'en demandaient pas tant. Il leur a donc été demandé d'aller très vite constater les conditions d'hébergement dans les structures d'accueil mises en place et pour la première fois la notion de non assistance à hôpital en danger a été proféré à l'encontre de l'administration du CHR. Les conditions et la qualité des soins ne peuvent être pire. Les soignants qui alignent les kilomètres et des journées de travail jusqu'à quinze heures par jour sont en danger. Les demandes de soins auxquelles on ne peut répondre font s'accumuler les souffrances.

L'incertitude de l'avenir fait peser une crainte insupportable quant à devenir des emplois pour tous les travailleurs les plus dépendants du fonctionnement de la structure hospitalière. Tout ça est explosif alors ça n'a pas suffit, les manifestants ont décidé d'aller prendre le café au conseil général Chaude réception par les vigiles du cru qui s'est conclu par un légère dégradation des grilles d'entrée. Les psy en liberté ça ne supporte pas les grilles. Le président du conseil général et du conseil d'administration réunis et venu dire qu'il avait déjà tout dit et qu'il faisait tout ce qu'il pouvait. Pendant ce temps les fonctionnaires casqués se sont mis en place.

Qu'à cela ne tienne les manifestants se sont pointés juste avant l'heure du thé à la Direction Départementale de l'Action Sanitaire et Sociale toute proche.
Objectif atteint, couverture médiatique nationale jusqu'à ce qu'une prison et une belle héliportée nous ravisse le titre d'info nationale du jour. L'ARH paralysée le matin, l'administration du CHR l'après-midi avec conseil général et DDASS en prime. Plus, des kilomètres parcourus par la batucada marchantesque dans la ville ensoleillée avec un bon accueil de la population. Et puisque rien ne cède côté politique, et puisque la détermination des personnels ne fait que croître, Lundi on remet ça et une autre semaine d'actions s'annonce. Bien à vous
Jive.

P.S durant les événement des huit derniers jours j'étais cloué chez moi en congé maladie, c'est donc en spectateur plus ou moins impuissant que j'ai suivi de très très prés les événements.

Vivement Lundi, et Jeudi et..

Message de marieley- Le 13/10/2001
Sujet : Re : Promenades d'un vendredi ensoleillé.


Couverture médiatique ! même Libé, journal "extrêmement" peu et mal informé sur les actualités psy a parlé des "employés de l'hôpital marchant" Ils auraient encore manifesté pour obtenir leur relogement à Larrey...Pas de traces de leurs actions. Mais une décision de Guigou dans les dix jours à venir...à suivre toujours...

Dites, les toulousains, vous venez à Paris jeudi ?????
Parce que sinon il parait qu'il faut s'habiller rouge et noir, et moi, il n'y a que le bleu et jaune qui me vont bien !!

Message de claude- Le 13/10/2001
Sujet : Re : Promenades d'un vendredi ensoleillé.


Peut-être qu'en détournant un hélico et en vous posant chez Jospin les médias seraient intéressées)

Dimanche 14
Message de blin- Le 14/10/2001
Sujet : contact


Bonjour Jean (Vignes), nous avons bien reçu ton fax (celui du rassemblement lundi devant Marchant), à l'afp Toulouse où je travaille. Jusqu'à présent je n'avais comme contact que Jean Luc Audubert et Alain Canal. J'aimerais pouvoir te contacter par téléphone ou par Email. Je pourrais te faire parvenir les dépêches que nous avons faites sur Marchant, parfois avec difficultés, mais je veille à ce qu'il en soit autrement. J'ai insisté auprès des collègues de l'intersyndicale ainsi qu'auprès de la direction (Mlle Arnal) pour intensifier vos actions et "marquer à la culotte les média".
Je suis impliqué dans ce combat à deux titres, celui de rapporter les conflits sociaux comme nous le faisons à l'AFP, c'est notre travail, mais aussi parce que mon épouse est infirmière à Marchant. Je suis branché souvent sur le Site de Serpsy notamment le Forum. Je pourrais également y inclure les dépêches AFP. Les médias sont très réticents à traiter de la psy, il faut donc intensifier le pressing !!!
Marc Blin

Lundi 15 octobre


Message de JIVE- Le 15/10/2001
Sujet : Prélude en rouge et noir.


Ce soir je vais faire bref. Et rien qu'en lisant ce qui précède vous avez l'intuition que je mens. En politique en réunion, l'orateur qui s'introduit par un je serai bref, ou pire je ne voudrais pas répéter....Ce sera peur être long et peut être vais je me répéter. Mais si vous saviez comme c'est lassant à la longue d'entendre les ou des mêmes personnages, politiques, syndicaux ou autres entamer ainsi et rendre encore plus insupportable le temps perdu en choses convenues. Et une des clés de la compréhension de la situation actuelle passe par la confrontation de temps différents. Il y a des gens qui se sont retrouvés confrontés à des perceptions temporelles impossibles.

À dix heures dix neuf un vendredi matin il y avait un hôpital semblable à beaucoup d'autres, on peut écrire trois semaines plus tard: "sur les trois cents cinquante patients hospitalisés sur le site au moment de l'explosion: 63 patients on réintégrées leurs domiciles ou leurs familles...., 287 ont été accueillis en urgence sur 76 sites médico-sociaux ou sanitaires, répartis sur cinq départements. LA MAJORITE de ces 287 patients sont toujours hospitalisés jusqu'à 150 kilomètres de Toulouse...en dix jours le service d'accueil d'urgence enregistrait 137 demandes d'hospitalisations...adressés de plus en plus loin,, .. à ce jour les orientations se font dans le grand Sud Ouest.".

Je cite entre guillemets ce qui précède parce que le mérite du travail effectué appartient à un groupe de soignants qui s'est baptisé, "COLLECTIF FOU DE RAGE". Ils lancent une pétition pour obtenir l'hôpital Larrey, dés que j'ai une copie propre je l'envoie à Serpsy. Je signale que c'est pas un collectif de gaucho's, en gros parité sexuelle respectée, que des soignants, quatre A, deux B et une psychiatre hors catégories. Ils dénoncent, et je m'associe à eux, le fait que face à la situation qu'ils décrivent, de ne se voir proposer pour toutes perspectives que deux alternatives, des préfabriqués en bout de piste de l'aéroport ou un vieux pavillon de soixante lits à leur revendication d'une unité plus confortable plus récente et plus spacieuse qui existe. Pour eux le temps est passé très vite, il a fallu faire face en extemporané à l'éclatement de l'hôpital en soixante seize sites.

Prenez cinq minutes pour imaginer l'effet que ça fait dans les heures et les journées qui s'enchaînent le maintien en fonctionnement d'un communauté aussi complexe que la notre. Ils ont tout à fait raison de parler de rage, parce qu'ils sont bien placés pour savoir que la situation actuelle est très précaire et qu'elle peut craquer à tout moment. Fou de rages aussi parce que chaque fois qu'ils s'expriment il s'expriment avant tout pour la qualité des soins et luttent pour l'intérêt des patients autant que des personnels. Ils sont encore bloqués par la crainte que soit interprété l'intégration des patients au mouvement comme une prise d'otage.

Il va bien falloir pourtant que l'on franchisse ce cap. Ce n'est pas manipuler quelqu'un que de lui proposer, en faisant l'essentiel pour que les données de la situation soient connues, de s'organiser et de manifester pour sa propre condition.

Dans ma petite tête de soignant, je sais même que pour beaucoup de mes collègues une manif avec les patients et les familles qui se sentent concernés serait une occasion thérapeutique intéressante. Grand adepte des séjours thérapeutiques je sais très bien l'impact que peuvent avoir ces moments de partage.

Bref, les "fous de rage" font un gros boulot et ont besoin de soutien urgent. Par contre le temps des politiques semble s'être arrêté, on vous promet un hôpital pour dans trois ans, on ne sait pas où, mais on vous le promet. On ne sait même pas si on sera réélus mais on vous promet. Ils sont politiques jusqu'à la caricature, ils jouent à c'est pas moi c'est l'autre, ou à après moi le déluge. Déluge d'hôpital de luxe, de tout ce qu'on peut rêver. Mais pour aujourd'hui, rien. Il est nécessaire que des signes concrets interviennent. Il faut trois cent places confortables d'hospitalisation continues d'ici trois mois.

A Toulouse, à titre temporaire, les bâtiments seront rendus à leur vocation première si besoin mais il faut ces trois cents places et seul L.. semble à première vue convenir. Et voilà qu'un autre L.. commence à se murmurer, mais l'hôpital La Grave cette fois. À cinq minute du centre ville, métro, bus services sociaux et tout à proximité. Pas mal d'espace, de quoi damner un investisseur immobilier. La Grave c'est de là que sont partis les fous il y a cent cinquante ans pour déménager vers l'hôpital Marchant, ce qui à l'époque représentait un progrès sanitaire et humain considérable. Clin d'œil de l'histoire, alors peut être que demain on va aussi revendiquer La Grave.

Demain il y a une réunion intersyndicale, élargie j'espère, à onze heure trente, et un rassemblement du personnel à l'entrée à treize heures. On doit justement rencontrer la commission d'experts. Vendredi dans le feu de l'action je m'étais trompé, ils sont quatre et le psychiatre est de Pau. En parlant du temps, on passe aussi tout notre temps à ne parler que de ça et ne penser qu'à ça. Ça c'est la psy, et on ne peut que penser à ça, on s'est tous retrouvé avec un million de choses à faire en même temps. Et comme c'était impossible, depuis ce moment chacun essaye de faire au mieux ce qu'il sait le mieux faire et de s'intégrer à un ensemble qui au pire tente de maintenir la qualité des soins en survie.

Et en même temps on doit penser long terme, moyen terme. On sait qu'il sera à un moment donné essentiel d'avoir un processus rythmé avec des étapes précises à avancer. Cela impose d'arrêter de penser dans l'urgence alors que c'est quasi impossible. Il faut aussi dire que ce sont des jours féconds aussi. A penser aussi vite et aussi fort pleins de routines ont cédées.

Autant il faut parer à l'urgence autant ça induit chez certains le désir de penser autrement. Métaphoriquement y'a des digues qui ont cédées, y'a des cloisonnements qui ont cédés aussi dans les esprits. L'unification de la galère s'est de suite traduite par nous nous en sortirons ensemble. C'est toujours le cas et ça explique aussi la prééminence de l'objet hospitalier dans le revendication. Un autre des enjeux de demain est que cette solidarité persiste. Encore un challenge organisationnel. Enfin le retour au Malstrom c'est tout à l'heure.

Mardi 16 octobre


Message de marieley- Le 16/10/2001
Sujet : Naissance des fous de rage


Bonjour à tous
Une nouvelle urgente, la naissance du collectif "fous de rage" de l'hôpital Marchant de Toulouse. Lire leur appel au soutien soit en allant dans actualités, soit en passant par les nouveautés du mois Faites circuler l'info et signer la pétition.
Merci pour eux
Marieley

Mercredi 17 octobre


Message de blin- Le 17/10/2001
Sujet : Soutenir le combat pour Marchant


Bonjour à tous,
Nous sommes mercredi soir et les personnels de Marchant déterminés à récupérer l'hôpital Larrey. Ils retiennent le directeur adjoint de l'ARH Midi Pyrénées. Ils vont camper cette nuit devant le bâtiment de l'ARH place Saint Etienne à Toulouse!!! Il faut les soutenir !!! Voici ci-après les dernières nouvelles de l'AFP pour ce mercredi soir. Amitiés
Marc Blin

Explosion-usine-hôpital
Un responsable de l'ARH Midi-Pyrénées retenu à l'hôpital Marchant de TOULOUSE, 17 oct (AFP) - Une délégation d'une quinzaine de représentants des salariés de l'hôpital psychiatrique Gérard Marchant, inutilisable depuis l'explosion de l'usine chimique AZF, reçue mercredi vers 10h30 à l'agence régionale d'hospitalisation (ARH) Midi-Pyrénées, a retenu toute la journée le directeur adjoint, a-t-on appris de source policière. A la tête d'une manifestation de quelques 200 personnes, qui demandaient à l'ARH les conclusions d'une commission d'experts sur le relogement de l'hôpital, la délégation a été reçue mercredi à partir de 10h30 dans une salle de l'ARH par le directeur adjoint Cédric Grouchka. Selon l'ARH, interrogée par l'AFP, M. Grouchka n'a pas pu divulguer le contenu du rapport des experts et a expliqué aux manifestants que le document, remis à l'ARH mardi soir, avait été transmis, ainsi qu'il est d'usage, aux services de la ministre Elisabeth Guigou. Faute de réponse, la délégation de l'intersyndicale CGT-FO-SUD-SNCH a alors décidé de rester sur place, retenant M. Grouchka dans le calme. Les syndicats, à l'exception de la CFDT, exigent le regroupement dans les locaux de l'ex-hôpital militaire Larrey des employés et des patients de Marchant, pour l'heure éparpillés dans 39 établissements de la région. Jusqu'à présent, l'ARH et la direction du CHU refusent cette solution, expliquant que les travaux actuellement en cours à Larrey ne le permettent pas. Mercredi en fin de journée, le directeur adjoint se trouvait toujours dans la salle de réunion avec la délégation tandis qu'à l'extérieur, une vingtaine de manifestants s'installaient, après avoir annoncé qu'ils passeraient la nuit sur place, a-t-on indiqué de source policière. Ndy/dbe/mpd

Message de angelique et flo- Le 17/10/2001
Sujet : Re : Soutenir le combat pour Marchant


Courage les toulousains ! de notre Picardie pluvieuse, nous suivons l'évolution de votre combat, nous vous envoyons des forces virtuelles, et toute la chaleur que notre cœur picard contient.
Petit message personnel à notre collègue et amie Joce Bassagaits : nous t'embrassons très très fort, et nous sommes avec toi.
Flo et Angèle, Idsp EPSMDA de l'Aisne hein !!!

Message de fridom- Le 17/10/2001
Sujet : Re : Re : Soutenir le combat pour Marchant


De tout cœur avec vous. A Laragne aussi, nous sommes à vos côtés. On profitera de la manif de demain pour faire circuler la pétition. Gardez-en pour vendredi, j'arrive.
fridom

Message de Adeline- Le 17/10/2001
Sujet : Re : Re : Re : Soutenir le combat pour Marchant

Pourquoi ne demandez vous pas le soutien des psychiatres de salon,
De ceux qui font la psy dans un ministère ?
De ceux qui parlent de la santé mentale sans voir un patient plus
De cinq minutes pour un renouvellement d'ordonnance…
De ceux qui oublient bien souvent que la psychiatrie n'est pas un handicap, mais une maladie…
De ceux qui parlent chichi panpan dans les réunions cliniques
De ceux qui ont oublié la clinique
De ceux qui ont inventé les klinik
De ceux qui ignorent la souffrance psychique !!!
De ceux qui ne savent pas ce qu'est le transport en commun et les transports communs !
De ceux qui oublient de rire de tout et qui sont si nombreux !

Message de Emmanuel Digonnet- Le 17/10/2001
Sujet : Re : Re : Re : Re : Soutenir le combat pour Marchant


L'ASCISM ne m'avait pas convaincu pour la manif de demain à Paris, j'ai tellement d'autres chose à faire, en commençant par m'intéresser aux soignés ! Finalement j'y serai, ne serait-ce que pour porter une pancarte à la place de ceux qui campent à l'ARH. Inondez les médias, il y aura peut être une place entre deux "missiles-sacs-de-riz" pour parler des infamies bien de chez nous. A regarder les Boeing des voisins, on en oublierait les Concordes qu'on se trimbale.
A demain sur le pavé
Emmanuel

Vendredi 19 octobre


Message de jean pierre- Le 19/10/2001
Sujet : Re : Re : Re : Re : Re : Soutenir le combat pour Marchant


Bonsoir,
je viens de regarder FR3 et il y avait un long passage sur l'hôpital psychiatrique Marchant. On a vu des images de cet hôpital en face du site d'AZF. ils l'ont bien dit c'est en face. Ils ont parlé des 300 patients dispatchers partout et même au loin. Ils ont parlé de la souffrance ressentie par ces hommes et femmes loin de leurs repères. Ils ont parlés des CUMP, sans que je comprenne vraiment l'idée qu'ils voulaient transmettre. Ils ont parlé des infirmiers, mais pas vraiment de leur mouvement de lutte pour aller à Larrey Mais toutefois, ils ont parlé des fous, des autistes, des psychotiques, des dépressifs qui peuplaient Marchant, et la phrase qui m'a semblé un peu bizarre, ils ont dit que maintenant tous ces "fous" étaient mélangés ! comme s'il était impossible dans un monde de n'être que des psychotiques ensemble, des autistes ensemble. N'est il pas mieux justement ce mélange ? La société est un mélange, pourquoi la psy n'en serait pas un ??? Courage à vous infirmiers et personnels de Marchant, continuez votre lutte, elle rejoint la souffrance des patients et essayez de trouver des méthodes de soins innovantes. Les murs se doit être rassurant, mais essayez aussi quand vous serez à Larrey de réfléchir à d'autres modes de prise en charge. Vous en avez les moyens et nous sommes tous les yeux sur vous… On a besoin de respirer en psy. On souffre.. comme vous tous….
Merci

Samedi 20 octobre


Message de jeanhttp://perso.wanadoo.fr/jean.argenty/ - Le 20/10/2001
Sujet : le combat pour Marchant


Salut,
Je ne peux qu'abonder dans le sens du message de Jean-pierre. Nous sommes nombreux, les Marchant, qui ne souhaitent pas reconstruire à l'identique la psychiatrie toulousaine. Il s'agit seulement de s'entendre et de s'écouter. Pour ce qui est du mélange "de tous ces fous ensemble", ce qui le déplorent aujourd'hui ne le connaissaient pas hier.

Message de fridom- Le 20/10/2001
Sujet : Re : Fou de rage !


Vendredi, hier, je crois, je suis retourné à Marchant. La dernière fois que j'y étais passé, était le 21 septembre. Quelque chose s'est reconnecté en moi. J'ai vu les restes de l'usine AZF, ce squelette de tôles, les petits tas bien propres, bien rangés de je ne sais quoi de roussi. Tout cela a une image de fin du monde. J'imagine qu'une terre débarrassée des hommes ressemblerait à ça ! Je suis entré dans Marchant, je suis allé au self. C'est moins joli mais plus sympa qu'avant. Avant, on se réunissait par petits groupes d'affiliation autour de tables de quatre. Maintenant quatre rangées de tables et on papote avec des gens avec lesquels on n'aurait jamais parlé avant. Je vous raconte ça. Quelle importance ! N'empêche que je me suis rendu compte qu'en partant j'avais laissé là-bas une part de moi, que quelque chose, comme une faille, comme un trou subsistait en moi. J'ai retrouvé comme un bout d'appartenance que j'avais laissé en quittant Patrick de la CUMP de Toulouse que je salue. Certains dirons que je galèje mais il y avait autant de monde à l'assemblée générale de Marchant qu'à la manif du 18. Tous tassés dans le Long séjour, prêtant l'oreille aux orateurs, se coupant la parole parfois, intervenant, suggérant, expliquant une action possible, Pour, Contre, Absentions. La démocratie en direct ! Que c'est beau un hôpital qui vit, qui vibre, qui se bat ! Un CTE public, imposé par l'assemblée générale, où se discutent les modalités de fermeture d'un SAU (Je suis comme Patrick de St Girons, je retiens pas le sigle). Mort Marchant ? Vous plaisantez ! C'est une véritable leçon de vie, de courage, de roubignoles (à Toulouse, il n'y a pas que les pompiers qui en ont !!!!!!) que les collègues nous donnent. Le CA a été annulé. Le Président s'est défilé histoire d'éviter la séquestration !!!! Au combat "camarades" ! Les collègues de Marchant nous montrent la voie. Il est vrai que là-bas même les mémés aiment la castagne. Coller son oreille contre le transistor pour entendre si parfois, par hasard on n'en parlerait pas, c'est bien; regarder la télé, toutes chaînes confondues, du matin au soir, c'est cool. On soutient, c'est bien. C'est ce qu'ils répondent au ministère quand on est leur dit qu'on est soignant à Marchant. On vous soutient, on compatit. Cela ne fait jamais que 3 semaines que Guigou doit se décider dans les trois jours ! Compatissons mes frères ! Soutenons ! Solidarité, c'est un mot qui a beaucoup de syllabes. il est difficile à lire, à dire. Je ne suis rien. Je n'ai pas de centrale syndicale dans ma poche. Autrefois quand les syndicats étaient couillus, quand on se battait parce qu'on avait quelque chose à perdre, quand on était capable de maintenir une grève trois semaines ou un mois sans se soucier si l'on aurait ou non son salaire, il y avait un truc qui s'appelait la solidarité ouvrière. Dans ces temps-là, dans ces temps de combat on pouvait s'arrêter de bosser, débrayer, faire grève par solidarité. S'il y a quelqu'un qui m'entend, s'il y a quelqu'un qui me lit, il doit être possible d'organiser tiens ne serait-ce que deux heures de débrayage pour soutenir nos collègues toulousains. Que nous le fassions tous (dans chaque centre Hospitalier), que les syndicats relaient ce débrayage et nous ferions trembler les pouvoirs publics. Que Toulouse nous contamine, que Toulouse s'étende et enfle comme un ouragan, et il ne sera plus possible de le passer sous silence. Leur avenir est le nôtre.
fridom

Message de Pierrette- Le 20/10/2001
Sujet : france info


Au fond du lit, le radio réveil qui papote tout seul, et ..."fous de rage" . Oui ils sont fous de rage les infirmiers toulousains ! France info en parle, dénonce une situation difficile pour les patients et les soignants, parle d'actions qui vont être entreprise La psy arrive à france info !! et du coup, on se sent en pleine forme ce matin salut les toulousains.... !

Message de christine- Le 20/10/2001
Sujet : Re : derniere semaine de CUMP marchant


Que veut dire CUMP ?
Merci

Message de Pierre-Luc- Le 20/10/2001
Sujet : Re : Re : derniere semaine de CUMP marchant


Cellule d'urgence médico-psychologique

Lundi 22 octobre


Message de cnmphttp://cnmpfree.fr - Le 22/10/2001
Sujet : AFP Relogement Marchant


Relogement Marchant: les salariés obtiennent partiellement satisfaction TOULOUSE, 22 oct (AFP) - Trois étages de l'hôpital Larrey vont être mis à la disposition du centre hospitalier psychiatrique Marchant détruit par l'explosion de l'usine AZF, "pour accueillir plus de la moitié des malades aujourd'hui dispersés", a indiqué lundi dans un communiqué le ministère de l'emploi et de la solidarité . La ministre Elisabeth Guigou et le ministre délégué à la santé Bernard Kouchner donnent ainsi partiellement satisfaction aux personnels de l'hôpital psychiatrique qui ont multiplié les mouvements de grève et de manifestation ces dernières semaines pour être relogés avec leurs 350 malades dans les locaux de l'hôpital militaire Larrey, aujourd'hui désaffectés.
L'intersyndicale CGT, FO, SUD et SNCH de l'établissement, qui avait projeté avant l'annonce de ce relogement partiel d'occuper le service d'accueil psychiatrique mis en place à l'hôpital Purpan, ont appelé à une assemblée générale à 17h30 dans l'ancien site de Marchant.
Jusqu'à présent, l'ARH (agence régionale d'hospitalisation) et la direction du CHU, propriétaire des locaux, refusaient leur revendication, expliquant que les travaux actuellement en cours dans les huit étages de l'hôpital Larrey ne permettaient pas ce relogement. "L'entrée des malades interviendra dès l'achèvement des travaux de mise en sécurité indispensables. (...) Des instructions ont été données pour que les travaux soient achevés avant le 31 décembre 2001 afin d'accueillir les premiers malades de l'hôpital psychiatrique au plus tard à cette date" précise le ministère. "Les patients qui n'auront pu être accueillis à l'hôpital Larrey bénéficieront d'un accueil à Toulouse dans des conditions qui seront précisées prochainement", ajoute le communiqué. Les ministres soulignent que leur décision est le résultat de 4 semaines d'expertise de solutions immédiates et transitoires en concertation avec les services concernés et les collectivités territoriales.
Depuis l'explosion de l'usine chimique AZF le 21 septembre, les locaux de Marchant sont inutilisables et les 600 employés ont été éparpillés avec leurs patients dans 39 établissements de la région, parfois à plus de 100 km. e ministère rappelle que "le retour (à) Toulouse de l'ensemble des 350 malades" constitue "une priorité pour le gouvernement" en attendant "la reconstruction d'un centre hospitalier psychiatrique moderne à Toulouse", décision annoncée le 28 septembre par le premier ministre.

Message de cnmphttp://cnmp.free.fr - Le 22/10/2001
Sujet : AFP Relogement Marchant : manip de dépeches


17 h 45 : 2 dépêches, un courte, une longue (celle du message précédent)
21 h 30 : 2 dépêches identiques, les 3 derniers paragraphes ont sauté:
"Les ministres soulignent que leur décision est le résultat de 4 semaines d'expertise de solutions immédiates et transitoires en concertation avec les services concernés et les collectivités territoriales. Depuis l'explosion de l'usine chimique AZF le 21 septembre, les locaux de Marchant sont inutilisables et les 600 employés ont été éparpillés avec leurs patients dans 39 établissements de la région, parfois à plus de 100 km.

Le ministère rappelle que "le retour (à) Toulouse de l'ensemble des 350 malades" constitue "une priorité pour le gouvernement" en attendant "la reconstruction d'un centre hospitalier psychiatrique moderne à Toulouse", décision annoncée le 28 septembre par le premier ministre."
Etonnant les effets explosifs induits d'AZF!


Message de Emmanuel Digonnet- Le 22/10/2001
Sujet : Dépêches AFP et autres


Sur le fond, je réserve mon avis, reconstruire veut-il dire reconstruire au sens maçon du terme ? Je veux juste vous demander de ne pas reproduire intégralement dans le forum les dépêches de l'AFP ou d'autres sources, nous n'y sommes pas autorisés. Vous pouvez les citer, en citer des extraits, mais n'étant pas abonnés à l'AFP ni même à la Pravda, à Taliban-news ou à Reuter, nous ne pouvons publier leurs dépêches.
Merci
Emmanuel

Message de Pierrette- Le 22/10/2001
Sujet : Re : AFP Relogement Marchant


Mais, mes yeux ont ils bien lu la dernière phrase ??? La reconstruction d'un centre hospitalier psychiatrique moderne. Mais qu'en pensent Messieurs Piel et Roelandt ???? Il y avait là matière à innover, à lancer des idées plus haut que ce rapport et qu'est ce que le ministère propose ! la reconstruction !!!
JE REVE !!!!

Mardi 23 octobre


Message de JIVE- Le 23/10/2001
Sujet : Re : AFP Relogement Marchant


Trois étages, correspondent à 120 lits, pour 350 patients et 200 nouvelles admissions par mois, quand la dépêche parle de plus de la moitié des patients relogés ça s'appelle de la manipulation arithmétique ou plus simplement prendre les gens pour des cons.
JIVE (plus en colère et plus amer que jamais suite à la manip réelle de l'AG qui s'en est suivi.)

Message de Mme et M CAROFF-TOUREILLE- Le 23/10/2001
Sujet : CELLULE DE CENTRALISATION DES INFORMATIONS à Marchant


Mme et M CAROFF-TOUREILLE
brezonneg@free.fr
Valérie MAZALEYRAT

Les différents contacts établis au cours de ces dernières semaines avec des journalistes de la presse locale et nationale, ainsi qu'avec l'AFP, nous ont conduit à un constat simple : ces professionnels de l'information nous reprochent un manque de cohérence, de clarté et de précision dans nos interventions, rendant semble-t-il, pour eux, l'information difficile à traiter. Pour cette raison nous avons décidé de créer une : CELLULE DE CENTRALISATION DES INFORMATIONS
Objectifs :
- recueil quotidien des informations intersectorielles relatives à la situation :
des patients
des soignants
de l'ensemble du personnel,
- centralisation de ces informations,
- information du personnel,
- synthèse des informations,
- médiatisation au plan local et national.

Moyens :
- support informatique,
- contacts téléphoniques.

Actions :
- contacts quotidiens avec :
correspondants dans les différents services
représentants des différentes catégories professionnelles
représentants des organisations syndicales
- synthèse de ces informations
- informations du personnel sur :
bilan des actions menées
actions à venir
- médiatisation de ces informations
Toute personne intéressée pour assurer le relais avec la cellule, et nous aider dans le recueil et le traitement des informations, sera la bienvenue ! ! !

Jeudi 25 octobre


Message de jive- Le 25/10/2001
Sujet : débats et des hauts.


Un étage à Larrey, puis trois, puis 40 lits repris à la psy du Centre Hospitalier Universitaire plus quinze de courts séjours toujours au CHU. Encore un effort et cela va finir par pouvoir ressembler à quelque chose d'autant que pour créer des alternatives à l'hospitalisation, il suffit de demander. Maintenant on avance, normal c'est bien en Marchant que l'on avance (en hommage à mon très cher Pierre).

Tout cela reste plus ou moins officiel, plus ou moins virtuel mais comparé à la semaine dernière où l'on nous refusait tout….Vendredi dernier l'assemblée générale (AG) des personnels, très tonique malgré le flottement de certains ténors de l'intersyndicale avait voté deux actions radicales, le blocage des urgences psychiatriques et celui des bureaux des entrées du Centre Hospitalier Régional. Tout cela pour mettre un peu la pression sur le principal verrou qui nous empêchait d'avoir accès à nos mythiques lits de l'hôpital militaire.

J'arrive donc le lundi matin un peu en retard à l'AG persuadé qu'il ne s'était discuté que de la touche finale à apporter aux actions de la journée. Erreur, tout avait été remis en cause, une partie des "meneurs" avaient des doutes. Vraisemblablement déjà avertis de la teneur des propositions qui allaient nous être remises suite au rapport d'expertise.

Le blocage des urgences psy, SIAP (service intersectoriel d'admission psychiatrique) est enfin décidé. Il faut savoir que sous cette appellation pompeuses se cache une réalité sordide. Il s'agit de quatre box désaffectés et insalubres qui servent de tampon au système et de centre de tri sans places d'aval autres que des lits à des centaines de kilomètres, Leyme, Uzès. Travail ingrat, dangereux et "contre productif" qui finit par miner peu à peu le personnel qui s'y emploie et est une insulte à toute notion de qualité de soins. Dix à quinze entrées jours, plus de deux cents personnes hospitalisées dans des conditions hors du raisonnable.

Et nous voici une centaine dans l'enceinte du CHR bloquant notre SIAP par une belle journée ensoleillée, attendant la tenue du conseil d'administration prévu a 18 heures et des suites à donner au mouvement. Déjà filtrent les infos sur le cadeau de Jospin via Guigou, trois étages à l'hôpital Larrey, et la promesse de la reconstruction d'un hôpital psychiatrique moderne.

Ça ressemble à un gag, les trois étages en questions sont les étages supérieurs alors que le psychiatre expert invalidait la solution Larrey parce qu'il considérait dangereux le fait qu'il y ait des étages. Enfin trois niveaux de 40 chambres ça ne couvre guère que le tiers des besoins, pas de quoi parader même si l'arithmétique politique considère que "plus de la moitié des besoins sont satisfaits". On s'étonne qu'avec des mathématiciens aussi hasardeux nos affaires aillent de travers.

Grand fut aussi notre étonnement quand une infirmière du SIAP vers vingt heures vint nous dire qu'il fallait lever le siège. Sa surveillante le lui avait téléphoné depuis Marchant où se déroulait l'AG du soir après le conseil d'administration. Incroyable nouvelle d'autant qu'elle avait déjà essayé de nous faire déguerpir quelques heures plus tôt. Tout à notre apéro tranquille la dizaine que nous étions à être resté tenir le piquet lui avons rétorqué que nous ne céderions que par la force des baïonnettes ou la volonté avérée de l'AG.

Et pourtant c'était vrai, et c'est très dépités, sans comprendre vraiment pourquoi nous avons abandonnée une action qui commençait à peine à porter ses fruits. Seule autre information tout de même, une nouvelle assemblée était convoquée pour le mercredi matin. Après demain.

Ce fût un long mardi pluvieux pourquoi avoir fait une chose pareille, dans n'importe quel sens qu'on le tourne c'est absurde politiquement de la part des animateurs, par contre l'abstention massive sur le vote en AG signe une très grande fatigue. Après tout un jour de répit dans cette partie là ne fera pas de mal.
Autour de cent cinquante personnes ce matin, l'assemblée avait envie de discuter de faire le point. 120 lits à Larrey ne sont ni n présent ni un avenir. Et la pédo, et la formation, et les ouvriers et les autres…"il faut discuter court moyen et long terme" s'écrie une voix plusieurs fois reprise, enfin. J'attend depuis des semaines que cet instant arrive, sortir de l'ici et maintenant permanent jusqu'à l'usure. Exit la phase maniaque et si tout se passe bien on sortira des vacances de Toussaint en ordre de marche.

Huit commissions ont été crées, SIAP, presse, action, réhabilitation, retour de la dispersion, juridique, pédopsy, technico administratifs généraux. Premier bilan vendredi à 10 heures en AG. Je vous promet que les compétences cumulées des métiers d'un hôpital psy ça doit pouvoir décoiffer si ça s'y met vraiment de façon réfléchie. Vous comprenez qu'à ce moment là le moral avait commencé à remonter. D'autant que Monsieur Massé et sa mission d'appui étaient annoncés à quatorze heures et devait rencontrer l'intersyndicale.

Bon ils avaient plus d'une heure de retard et j'ai pas pût rester, mais j'ai confessé pour nous les trois sudistes présents, dont une serpsyenne qui honore parfois le forum de la douceur de son discours. En ce moment je dirais plutôt qu'il "pète des flammes" son discours. Cinquante cinq lits supplémentaires il leur a sorti des manches le Gérard Massé. Vingt récupérés sur le secteur d'hospitalisation de psy du CHU, vingt autres en récupérant l'hôpital de jour du CHU, quinze en créant dans le CHU un service de très courts séjours de quinze lits en aval d'un SIAP rénové avec présence de médecin senior indispensable, fonctionnant en parallèle des urgences médicales et le tout toujours labellisé, institution Marchant. Bigre. " pensez que vous avez tout a inventer" et aussi vous aurez les finances qui vont avec la création d'alternatives à l'hospitalisation. Bigre!. Seulement nous connaissons le rapport Massé pour l'avoir lu en son temps et vu sa logique mise en œuvre, nous en connaissons aussi le suivi. Mais la voie est ouverte et nous sommes encore pour un temps "intouchables".

Il y a eu des couacs aussi.
Formidable aussi votre idée de MAS (maison d'accueil spécialisée) et d'UMD (unité pour malades difficiles) déclara M Massé. Ricanement de mes trois collègues tous trois farouchement opposés à la création d'une unité de contrainte. Colère d'un camarade syndical qui nous dénonce comme ayant refusé ce projet, le malheureux à ouvert la boîte de Pandore ce faisant et je ne peux qu'imaginer la suite Riche d'informations puisque nous avons appris du missionnaire que le bijou d'unité de psychiatrique de soins intensifs que nous mijotais les cadres supérieurs n'avait en fait vocation que d'être la quatrième UMD de France! (cinq avec les potes d'Uzès). Il s'est aussi parlé d'hôtel thérapeutiques, de formes originales de soins, il y a eu aussi des propos vilains, c'est le mot qui convient aux enfantillages quand ils cherchent à nuire. Voilà comment en trois jours nous avons gagnés 175 lits hypothétiques mais en cours de solidification et des tonnes de promesses qui ne demandent qu'à être testées, en restant mobilisés et actifs car c'est de toute façon insuffisant. Dans ce contexte c'est presque un effet d'harmonie que le personnel ait décidé de créer des groupes de travail aussi diversifiés ce matin. Il va y avoir du pain sur la planche pour des mois. Bourdieu veillez sur nous durant ce long surf sur la crête de l'a-domination. Amicalement, JIVE.
PS Je viens de lire Pascale et Magali et je ne sais pas pourquoi cette anecdote de dernière minute m'est revenu en mémoire. J'ai reçu un coup de fil du CHU en fin de soirée m'annonçant que les médecins de cet hôpital renonçaient à occuper Larrey si trois étages étaient consacrés à la psy, ah bon pourquoi. Pourtant là ou je bossais avant que tout pète on sollicitait sans cesse les patients pour qu'ils les remplissent ces foutus questionnaires de satisfaction, et plutôt deux fois qu'une.

Samedi 27 octobre


Message de fridom- Le 27/10/2001
Sujet : Re : débats et des hauts.


Cher Jivé,
Pas de nouvelles des uns et des autres sur le site ni sur e-mail, je suppose que vous devez être en train de mijoter quelque modalité de lutte plus radicale. Peut-être êtes-vous même en train d'occuper je ne sais quel bâtiment officiel. De retour de Vichy, via Saint Chély d'Apcher et Toulouse, privé d'accès internet, je réfléchissais autour de l'A.G. de vendredi, de l'occupation du SIAP qui a fait long feu et de l'ambiance dans le Centre Hospitalier Virtuel Gérard Marchant (CHVGM pour les amateurs d'acronymes). La revendication d'obtenir Larrey pour être consensuelle n'en cachait pas moins probablement des intentions et des projets très divers. Il n'en pas sûr que l'obtention de 3 étages (les plus hauts) ne contribue pas à désagréger le travail commun. Surtout, si en plus, le CHU terrorisé par la psy, se désengage du projet de redéploiement vers Larrey. Je me disais pendant l'A.G. vendredi qu'il y avait comme deux mouvements contradictoires qui s'opposaient tout en étant rassemblés autour de Larrey. Un mouvement pour Larrey, pour du comme avant, pour du comme si rien n'avait changé. On serait tous rassemblés pour faire le même hôpital, la même surveillance qu'avant, avec MAS et USI ou UMD. Sur un plan syndical classique, je veux dire qui prenne en compte les intérêts des travailleurs, l'USI ou l'UMD, c'est la possibilité d'avoir des primes, de réguler la violence en déléguant la pacification à un lieu spécifique dont l'aspect soignant explosera au hasard des affectations, des aléas institutionnels (c'est toujours comme ça que ça se passe). On sait aussi qu'une UMD ou une USI, c'est un territoire pour mecs, pour une certaine façon de concevoir le vie syndicale. En caricaturant, on pourrait dire que lorsque l'on est cégétiste, on ne peut qu'être en accord avec un projet d'UMD. Lorsque l'on est un infirmier dépassé par une violence créée largement par l'institution on ne peut qu'être pour le déplacement des problèmes de violence dans un lieu spécifique. Le SIAD implique l'UMD, le SAU implique l'USI. Je pourrais expliquer mais ça sera long. Fermer le SAU, ou le SIAD revient à poser autrement les problèmes d'accueil et de violence. Fermer le SAU ou bloquer le SIAD, d'une certaine façon, c'est remettre en cause le projet d'USI. Sans ces services portes, les soignants accueillent eux-mêmes des patients, le lien avec le secteur est posé d'emblée. Ils viennent du secteur, ils y retourneront. Il faut donc les accueillir d'une façon qui à terme leur permette de demander l'hospitalisation, d'y consentir pour éviter une hospitalisation sous contrainte avec tout ce qu'elle implique. Les collègues de la CGT ont bien compris ce mouvement. C'est probablement pour cette raison que vendredi ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour empêcher, retarder l'occupation ou la fermeture du SIAP. Y compris lundi en niant la décision de l'intersyndicale, l'avis du CTE exceptionnel, de la CME et du Conseil d'Administration. Il faut forcément qu'une grande peur les ait animée pour risquer d'être impopulaires, pour casser le mouvement, pour désobéir aux instances. La question selon moi est de quoi ont-ils peur ? On peut certes imaginer des pressions, des stratégies locales. Mais je ne les vois pas obéissant aux ordres. Reste la peur. Il y aussi un autre mouvement qui se retrouve dans Larrey, celui d'inventer, une psy nouvelle, une psy qui ouvre vers le secteur. Larrey comme base arrière vers le secteur. Larrey comme base pour aller vers la population avec des outils trop peu souvent employés comme les VAD, les entretiens, etc. Larrey comme base pour concevoir une façon nouvelle d'entrer en relation avec l'autre. De ce point de vue peu importe le nombre de lits. Dans le secteur où je travaillais, une structure nouvelle ouverte sur le secteur impliquait la fermeture d'une unité. Nous avons créé le secteur uniquement en redéployant les infirmiers de l'intra vers les structures extra Un Centre d'Accueil et de Crise en ville avec quelque cinq lits, c'est 300 hospitalisation de moins dans un établissement par an. Ce n'est pas un service porte, c'est un lieu de traitement de la crise. Il se suffit à lui-même comme lieu de traitement. Les oppositions syndicales à Marchant se résume-t-elle en une lutte entre la psychiatrie des années 50/60 (avec unités d'agités, d'accueil, avec une nosographie qui créait des unités pour malades tranquilles, semi-tranquilles, agités et gâteux) et la psychiatrie du 21ème siècle (ouverte sur la ville, qui travaille le consentement aux soins) ? C'est probablement trop simpliste C'est en tout cas à réfléchir. Et l'apport de Piel et Roelandt dans cette réflexion n'est pas mince. Un groupe de lecture et de réflexion autour de leur fameux rapport, reprenant le long texte de Baillon dans Santé Mentale peut être une façon de poser les problèmes. Chacun devrait pouvoir expliciter ce point de vue. Et si nous créions le site du Centre Hospitalier Virtuel Gérard Marchant à Larrey. Nos gentils websmaster pourraient-ils créer un tel espace ? Ce serait un espace où ces notions pourraient trouver à s'affronter, à dialoguer, où à travers des chiffres des réflexions, l'entité existerait A bientôt.
fridom

- Septembre 2002

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