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Mardi 4 décembre


Message de Papillon- Le 04/12/2001
Sujet : infamie


"… de même les difficultés inhérentes aux nuisances sonores, au tabagisme, au risque de comportement délictueux ou agressif par certains patients ainsi que les problèmes logistiques liés à l'occupation des structures extérieures par l'hôpital Marchant n'ont à ce jour pas reçu de réponse satisfaisantes. La proximité de patients psychiatriques au sein de l'hôpital Larrey est susceptible d'apporter des bouleversements considérables dans l'exercice de notre spécialité. L'accueil plus fréquent de patients psychiatriques ayant une pathologie respiratoire qu'il sera de notre devoir de soigner sera inévitable. Sur la base de quelques expériences passées sur les sites de Rangueil et Purpan, il y a là un risque majeur de choquer et d'éloigner la population des patients de notre recrutement habituel (asthmatiques en particulier). D'une manière plus générale, nous redoutons l'aura négative extérieure de cette cohabitation imposée. Toute la population toulousaine sait aujourd'hui que l'hôpital Marchant s'installe à l'hôpital Larrey. La mesure de cet impact sur la notoriété et l'image de la Clinique des Voies Respiratoires n 'a pas été évaluée à son juste niveau. Dans le contexte médiatique actuel, il risque d'être difficile d'expliquer à la population régionale malgré les efforts de la cellule de communication, que l'hôpital Larrey n'est pas qu'un hôpital psychiatrique ! …"

Ce texte pétition est adressé au conseil d'administration du CHU de Toulouse et signé notamment par les médecins du pôle respiratoire

Ce texte à lui seul pourrait servir d'introduction à une thèse sur les représentations sociales de la maladie mentale et pourrait être traité par le mépris s'il n'émanait pas de personnes ayant d'une part prêté le serment d'Hippocrate et de plus ayant reçus des rudiments de formation à la psychiatrie. Il est inquiétant."… de même les difficultés inhérentes aux nuisances sonores, au tabagisme, au risque de comportement délictueux ou agressif par certains patients ainsi que les problèmes logistiques liés à l'occupation des structures extérieures par l'hôpital Marchant n'ont à ce jour pas reçu de réponse satisfaisantes." Comme je l'écrivait de façon prémonitoire avant hier, les patients de psychiatrie sont considérés comme des asociaux avant d'être reconnus comme des malades. La formulation pourrait être inspirée par des textes du Ku Klux Klan, ou plus récemment par des remarques sur "le bruit et l'odeur des étrangers" par un président de la république en exercice. Globalisation, stigmatisation ségrégation. Ça pue, ça pollue, c'est dangereux et violent, c'est vraiment pas fréquentable la psy.
"La proximité de patients psychiatriques au sein de l'hôpital Larrey est susceptible d'apporter des bouleversements considérables dans l'exercice de notre spécialité." Ah bon, voyons les précisions. "." L'accueil plus fréquent de patients psychiatriques ayant une pathologie respiratoire qu'il sera de notre devoir de soigner sera inévitable ".

Qu'est ce à dire? Pourquoi l'accueil devrait il être plus fréquent, la proximité créera-t-elle la demande où est ce nos carabins toujours sur la brèche entendant tousser deux étages plus haut qui se précipiterons au secours des catarrheux cacochymes insensés. Devoir et inévitable dans la même phrase en rend la formulation très inquiétante, serait ce que tant que les fous étaient parqués hors de la vue cela rendait certains devoirs évitables, méditez sur la notion d'euthanasie passive.

"Sur la base de quelques expériences passées sur les sites de Rangueil et Purpan, il y a là un risque majeur de choquer et d'éloigner la population des patients de notre recrutement habituel (asthmatiques en particulier). D'une manière plus générale, nous redoutons l'aura négative extérieure de cette cohabitation imposée. …"

Quelques expériences passées, voilà qui est très scientifique, et si pour commencer le corps médical lui même arrêtait d'enrichir les fantasmes de la population à l'encontre de la maladie mentale peut être que cela en faciliterait le soin.

La colère qui m'anime est froide, passé le premier choc je m'interroge sur les suites à donner à ces allégations. Il semble pour le moins que les personnels de Marchant déposent plainte contre les signataires, mais n'est ce pas toute la communauté qui est atteinte par ces propos.
On y reviendra prochainement.
Aujourd'hui c'est journée électorale dans les fonctions publiques territoriale et hospitalière, tiens nous sommes toujours en démocratie, il existe toujours une fonction publique, il existe toujours des hospitaliers, je commençais à en douter.
Papillon.

Message de maraja- Le 04/12/2001
Sujet : Re : infamie


C'est vraiment la meilleure chose qui puisse se passer. Cette fois-ci les implicites se dévoilent et même éclaboussent. Que rêver de mieux pour garder en tension l'ensemble des personnes concernées, qu'elles soient de Marchant ou d'ailleurs. Sans compter que repoussant de quelques mois encore l'intégration de Larrey (maintenant ce serait pour juin !) cela nous laisse tout le temps pour continuer à investir la cité. On ne pourra pas nous refuser tout. Actuellement des locaux sont en cours d'acquisition pour des formules alternatives à l'hospitalisation, tous les secteurs n'ont pas dit leur derniers mots et de nouveaux projets voient toujours le jour (fermes thérapeutiques, bar ou supérette ..). Qu'ils continuent comme ça ces braves mandarins, nous nous avançons et surtout nous verrons comment BK va se positionner avec sa fameuse campagne pour changer les représentations sur la folie!

Nous vivons vraiment une époque formidable. Pour les prochaines manif, nous pourrions lancer le nouveau sigle à la mode : l'étoile violette (de la couleur des marginaux paraît-il).
Maraja

Message de blin- Le 04/12/2001
Sujet : Re : infamie


La prise de position de certains médecins ou autres soignants du CHU de Toulouse est alarmante mais significative.
Dès que vous aurez en possession ce texte-pétition, il serait peut-être judicieux d'en faire parvenir un exemplaire au media et notamment à l'AFP : Fax: 05 61 23 51 06
Merci Marc Blin (AFP Toulouse)

Message de Emmanuel Digonnet- Le 04/12/2001
Sujet : Re : infamie


Infamie certes si cela s'avère vrai. L'anonymat du message ne me permets pas de réagir à la mesure de ce que je lis.
Canular ? Il est certes difficiles de s'exprimer en son nom sur un forum (voir les sanctions prises par le Directeur de l'hôpital de Nogent le Rotrou contre une infirmière s'étant exprimée sur le forum). Il reste la possibilité de nous adresser le texte à serpsy (l'adresse est en page d'accueil) ou de nous contacter par Email pour lever l'anonymat qui ne nous permet pas de nous positionner.
A l'adresse serpsy@serpsy.org seuls Anne Marie Leyreloup ou moi-même recevons les mails (selon le premier connecté chez lui) à manudigo@club-internet.fr, je suis le seul à les recevoir.
Alors à bientôt de vos précisions.
De tout cœur derrière Toulouse mais aussi avec les milliers d'usagers qui fréquentent les structures de psy.
Emmanuel Digonnet

Message de Papillon/jive/Jean vignes.- Le 04/12/2001
Sujet : Re : Re : infamie


Cher Manu, parfois je signe Jean Vignes, ISP, CH G Marchant La plupart du temps je signe jivé, parce que ce sont mes initiales en phonétique et que c'était mon indicatif radio amateur pirate pendant mon adolescence, JV09, Juliet Victor 09 (Ariège). , quand je suis très en colère ou quand je me lance dans certaines créations, je signe Papillon parce que c'est tout une histoire. Quant à l'authenticité de l'annonce, elle est disponible par fax, j'ai pas de scanner.
Bisous à tous, Jean V.

Mercredi 5 décembre
Message de marieley- Le 05/12/2001
Sujet : Re : infamie


" Le sort que chaque nation réserve à ses vieillards, à ses malades mentaux et à ses handicapés est toujours le fidèle reflet des principes politiques qui guident la nation et sa conception de l'homme ". Tiré du livre de Alice Ricciardi Von Platen "L'extermination des malades mentaux dans l'Allemagne nazi",
chez Erès
Message de fridom- Le 05/12/2001
Sujet : Re : Re : Re : infamie


Attention Anne-Marie il ne s'agit pas ici d'extermination douce mais probablement de petits intérêts très catégoriels. Petite pétition, petites gens qui ne valent pas que nous nous indignons. Laissons les dans leur coin. Et puis bientôt, la campagne de communication décidée par notre grand Communicateur leur permettra de se rendre compte de leurs errements. Alors, ils iront partout chantant les louanges des malades mentaux, ils réclameront même d'en hospitaliser chez eux, au milieu de leurs malades à eux et feront pénitence.
C'est en tout cas ce que montrera l'évaluation de la campagne de communication à la fin du premier semestre 2002.
fridom

Message de Pascale Dubreu- Le 05/12/2001 Sujet : Re : Re : infamie


Que dire?????????????,
J'ai l'impression de temps en temps que nous avançons vers une acceptation de la différence.
Bah non....................................

Message de marieley- Le 05/12/2001
Sujet : Re : Re : Re : infâmie


Fax : 01 43 96 69 07 pour la pétition !
Nous allons nous pencher sur cette "chose" de façon sérieuse !!!
Faire parvenir le torchon à l'UNAFAM, à la FNAPSY, et aux associations de patients que vous connaissez, voir aussi sur nos liens sur le site.

Vendredi 7 décembre


Message de jivé- Le 07/12/2001
Sujet : y en a-t-il encore un?


Aujourd'hui il y avait commission médicale d'établissement, à huis clos celle là. Alors les personnels se sont invités. Deux mois et demi après l'explosion les médecins en tant que collège brillant toujours par leur manque de coordination et donc de perspectives quant au projet d'établissement nous comptions aller leur mettre un peu de pression. Nous ne pensions pas avoir à faire face à une telle inertie. Ça aura été au moins une leçon pour les agents présents. Le comble a été atteint par l'un d'entre eux lorsqu'il a été question de la pétition infamante qui a déclaré qu'il avait failli la déchirer. Nous espérons tous qu'il l'a au moins froissé dans un geste de colère déchaînée.

Bref, peu a attendre d'eux collectivement. Pourtant la désagrégation de l'institution continue. L'administration a-t-elle pris en compte le départ de trois surveillants chefs dans moins d'un an, que nenni, que certains service soient déjà amputés de la moitié de leurs cadres non plus. Avis aux serpsyens, on va bientôt recruter du cadre. La vague de départs à la retraite est elle anticipée quelque part? devinez !

Dans un hôpital éclaté où la cohérence des soins ne tient que parce que la coordination est assurée, hors tout tableau de bord fonctionnel, par des cadres qui n'arrivent à garder un vision d'ensemble des problèmes que parce qu'ils ont une connaissance quasi organique de la situation, il serait à mon avis salutaire que leurs remplaçants soient déjà en poste en doublure quelque temps avant la transmission de la fonction. Rien, on ne voit rien venir à part les notes administratives, allègrement sabrées par notre directrice du matériaux humain et un bal jazz offert par notre directeur général pour que la Folleville puisse s'embrasser.

Suis je d'humeur amère ce soir, sûrement un peu, ce sera long d'attendre l'assemblée générale de lundi. C'est le seul endroit où en dehors des lieux où règne l'activité soignante il y ait encore de la vie.

Dimanche 9 décembre


Message de fridom- Le 09/12/2001
Sujet : Re : y en a t'il encore un? Oui


A réagir au coup par coup, on en oublie d'écrire des choses essentielles. Je vous lis, et ça paraît tout naturel. Naturel de lire et naturel de réagir, de répondre. D'abord quand je ne vous lis pas, toi et maraja, et Patrick (que devient-il ?), ça me manque. Je vous cherche. Vous faites partie de ma vie. Je sais qu'à Toulouse, des collègues se battent. Je sais que vous inventez une nouvelle façon de faire de la psychiatrie, une façon de conflits, une façon de pousser au cul les instances, les médecins, l'administration toute impuissante. Je sais ce courage quotidien qui est vôtre. Je sais ce sentiment de lassitude, de découragement qui s'empare de vous parfois. Je sais que vous passerez outre, que vous continuerez le chemin, que vous ne renoncerez pas malgré les embûches en tous genres. Vous êtes un exemple pour nos luttes quotidiennes. Si vous, vous ne renoncez pas, au nom de quoi devrions nous cesser de nous battre ? Je ne vais pas en écrire des tonnes, mais juste vous dire que je vous aime et que je vous admire.
fridom

Message de patrick de toulousehttp://pguiraudon@yahoo.fr
- Le Sujet : a fridom - 09/12/2001


Je suis toujours là derrière les carreaux à voir insensiblement la désagrégation volontaire de la psy toulousaine, au lieu de sauter sur l'occasion unique qui s'est présentée, nous constatons que nos dirigeants, responsables et autres sont en complète inertie, peut-être sont-ils encore "choqués ou traumatisés" que cela ne m'étonnerais point !
Bon pour tout savoir je suis toujours là, à voir et suivre ce qui se passe et à essayer comme tous les copains d'imaginer qu'un jour la psy renaîtra à Toulouse. Mais quand?

Message de passe-muraille- Le 09/12/2001
Sujet : courrier d'usagers...


Ce courrier est adressé de la part des usagers de la psychiatrie Laragnaise (05) adhérent et participant au journal : " Le Passe-Muraille " à l'intention des usagers de la psychiatrie Toulousaine et de l'hôpital marchand. A faire circuler auprès des intéressés par les lecteurs du forum. Merci d'avance !.
" Nous, les usagers de la psychiatrie qui sommes solidaires avec vous et l'hôpital marchand : nous vous proposons de faire connaître vos difficultés en témoignant dans notre journal de tous ce que vous vivez en ce moment. Nous partageons avec vous la difficulté d'un hôpital abîmé et, le pire, peut-être, le retour à une psychiatrie qui n'est pas " moderne ". Certains d'entre nous ont connus l'hôpital Edouard Marchand il y a quelques années . "
Pour le Passe muraille, Céline et Alain.

Courrier à adresser au Passe-muraille à l'adresse suivante :
Journal le passe-muraille
C.H.S. Laragne
Foyer postcure
05300 . Laragne

Message de maraja- Le 09/12/2001
Sujet : Re : courrier d'usagers...


Merci Céline et Alain, merci à ceux que vous représentez. Nous avons une réunion mardi avec les usagers de chez nous et nous leur transmettrons en attendant de pouvoir nous aussi nous connecter directement d'un cybercafé ou d'un machin comme ça. Pour l'instant j'avoue que je n'ai pas l'énergie pour mettre en route un tel projet mais je vous assure que dès le 2 janvier 2002 ça va dépoter.
Je n'ai pas plus le courage de vous raconter les dernières salades intestines, les dernières épopées des patients hospitalisés, notamment des "maniaques" que paraît-il c'est bien connu, on ne peut soigner que sous contrainte. Je vous passe le cortège de conneries et d'infamies qui se véhiculent à la tonne en ce moment.

Bref, je me mets un peu à la cape comme disent les marins. Cela dit tous vos petits et grands messages font du bien à l'ensemble des copains qui rament qu'ils soient soignés ou soignants. Cordialement.
Maraja

Lundi 10 décembre


Message de jivé- Le 10/12/2001
Sujet : Re : courrier d'usagers...


Merci au passe muraille, merci aux derniers messages de soutien qui ont égayé ce week end et soutenu mon désir de continuer la lutte. D'abord autorisez moi à pointer un lapsus caluminique, c'est Gérard Marchant à Toulouse et Édouard Toulouse à Marseille. C'est d'ailleurs une coïncidence amusante. Blagues à part, je note l'annonce de Marie pour le deux janvier, y a qu'à voir ce qu'elle fait quand elle ne fait rien. Je vais pouvoir prendre des vacances à compter du premier de l'an.
A creuser l'idée de cybercafé, sur deux plans, cyberateliers thérapeutiques et coordination d'une cellule d'usagers. Le premier permettant d'articuler un réseau à partir des lieux de soins (nombres d'usagers n'ont pas économiquement l'accès au cyberprogrès). Le second permettant une réflexion autonome des usagers. Je l'écris comme cela vient à la lecture de vos messages. Je me joins aussi aux vœux des Zanons Nymes. Demain ce sera peut être la renaissance de l'institution Marchant, et la naissance d'une nouvelle approche du soin en santé mentale, en tout cas je m'y emploierai.
Amities, jivé.

Message de jivé- Le 10/12/2001
Sujet : Phoenix occitania.


C'est l'histoire d'une collègue envoyée en consultation ORL par la médecin du travail de Marchant. En apprenant qu'elle était employée au CHS l'infâme docteur commence à la brancher sur l'hôpital Larrey, puis l'engueule et la flanque à la porte, circulez il n'y a rien à voir! La médecin du travail réussit avec les moyens du bord peu de temps après à lui extraire des bout de verres plantés dans le conduit auditifs. Le soin sera parachevé peu de temps après par un vrai ORL.
C'est l'histoire d'une autre collègue allant consulter pour de l'hypertension ..... Circulez y a toujours rien à voir!
C'est l'histoire d'une association intitulée association des usagers et amis des hôpitaux de Toulouse qui écrit au premier ministre en parlant de l'ouverture de lits de psychiatrie à Larrey ".nous sommes très surpris de la décision que vous avez prise concernant le relogement des malades de Marchant à l'hôpital Larrey. ..il est inutile et irresponsable d'ajouter des catastrophes futures à la catastrophe passées..." le reste de la bafouille est un cri d'alarme contre les dangers de la cohabitation forcée entre d'établissements à vocation si différente C'est une histoire où les tensions deviennent palpables, où la puanteur de l'atmosphère devient à couper au couteau. C'est une histoire où les acteurs vont devoir prendre en main leur destin. Aujourd'hui le mouvement des personnels de Marchant à adopté l'auto-organisation, demain commence, recommence l'action. Ce n'est plus la débauche d'énergie des manifestations des premiers jours, nous rentrons dans une phase pensée. Une phase d'implication réfléchie. La prise de conscience s'est faite que tout un avenir est en jeu. Celui des soins en psychiatrie et de tout ceux qui y participent.
L'hôpital est mort une deuxième fois quand ses membres ont pris conscience qu'il pouvait effectivement mourir. Ne revivra que ce que l'on nous imposera ou ce que nous saurons défendre et argumenter. C'est un grand choc pour la communauté hospitalière locale, les prochains jours nous dirons comment ils sera métabolisé. La première impression est favorable, les groupes se forment, et le coup d'envoi est pour demain. Il y a des effets collatéraux, peut être qu'un cyberatelier thérapeutique sauvage va voir le jour prochainement..
À bientôt, jivé.

Mardi 11 décembre


Message de Pascale - Le 11/12/2001
Sujet : Re : Phoenix occitania.


J'écoute impuissante vos messages. Chaque jour je me dis que je suis bien peu de chose puisque que je peux rien faire d'autre que d'enregistrer vos appels, votre révolte surtout et la redistribuer les jours suivants aux personnes collègues, amis, que je rencontre.

Je suis là: muette, mais je pense à vous tous les personnels, mais aussi aux patients que vous prenez en charge ainsi qu'à leurs familles et amis.

A bientôt à votre disposition
Pascale

Message de Jivé - Le 11/12/2001
Sujet : Hôpital des étoiles, matinée Guignol


Suite à une explosion qui a ravagé la planète Terre, un hôpital psychiatrique s'est retrouvé projeté sur la deuxième lune de Mars. Suivons la chronique de l'hôpital de d'outre espace Il y avait guignol aujourd'hui. En deux scènes, l'une dans la salle de réception du restaurant de l'hôpital, l'autre dans le grand Hall de l'administration sise au seul pavillon encore praticable de ce même hôpital.
Salle 1 Le directeur: -"bonjour les enfants!"
Les cadres réunis à la hâte: -"bonjour Guignol"
Le D. :"ça va les enfants?
- non monsieur Guignol !
- et pourquoi c'est t'y que ça va t'y pas les enfants?
- parce que ça va pas monsieur Guignol."
- Mais ne vous inquiétez pas les enfants, ça va aller mieux, bientôt.
- Pourquoi monsieur Guignol?
- Parce qu'il ne se passe rien.
- …?
- Quand il y a eu le grand boum il s'est passé plein de choses mauvaises, maintenant il ne se passe plus rien, c'est bien mieux pas vrai!
- Ah oui monsieur Guignol, c'est sûrement bien mieux, oh! Le gendarme! Le gendarme!
- Excusez moi les enfants il faut que je m'absente, je reviens de suite…."
Sortie de Guignol qui peu après arrive sur la deuxième scène où se trouve réunis un petit groupe d'agents préparant une action pour l'après midi.

" - bonjour les enfants!
- bonjour Guignol, dites nous, vous avez des réponses sur notre avenir?
- Non les enfants il faut être prudent, si on fait quoi que ce soit et qu'il se passe quelque chose les gendarmes viendront nous chercher.
- Alors il ne se passera rien monsieur Guignol.
- Non, mais excusez moi j'ai à faire."
-
Sortie de Guignol qui repasse quelques minutes plus tard toujours affairé.
- Guignol! Guignol!
- Oui les enfants, je suis pressé.
- Et si nous voulions tous très fort quelque chose de bien ça ne marcherait pas.
- Oui mais si ça se passait mal, les gendarmes, les enfants, les gendarmes. Bon il faut que j'y aille.
-
Sortie de Guignol qui rejoint la réunion cadre.
- coucou les enfants, je suis venus vous dire que je repartais, et surtout travaillez bien. Au revoir les enfants.

Message pour Pascale et les autres, non vous ne servez pas à rien, vos messages sont retransmis aux assemblées générales et je vous promet qu'ils font du bien. Pourquoi ne pas écrire ou envoyer quelque chose, d'inviduel ou de collectif, on l'affichera, on l'exposera. N'importe quoi du moment que cela signe le fait qu'ailleurs on pense à nous. Cela nous réunirait.
A l'attention de l'assemblée générale des personnels,
C H G Marchant, 134 Rte d'Espagne, 31057 Toulouse cedex,
A bientôt. Jivé

Mercredi 12 décembre


Suite de maraja - Le 12/12/2001
Sujet : Hôpital sidéral


Guignol, Groucho, Matamore… Mieux vaut vous présenter certaines scènes de notre vie quotidienne comme de grands morceaux d'anthologie du théâtre ou du cinéma. "HALLUCINANT cette réunion !", ne cessait de répéter notre petit camarade Jean-Pierre. "HALLUCINANT !". Oui, un grand général de l'armée mexicaine a su enfin introduire dans cet établissement sidéral (sidéré par moment et régulièrement sidérant), l'univers de l'absurde, avec sa poésie délirante et son utilisation burlesque du langage. Présenté comme ça, c'est pas plus beau ? Moi, j'trouve que ça a de la classe. Tous ceux qui prétendent le contraire sont des jaloux… Il n'empêche que sur cette planète là, des étoiles brillent. Parce que, ce que ne vous a pas dit Jive (du fait que nos journées se terminent tard) c'est qu'avant et après cette représentation illustrissime désormais, il s'est passé bien des choses. 9h30 - Rendez-vous au Bistrot de la Tranquillité (juste en face de la mer) : Sylvie, Florence, Jean et Marie se retrouvent comme chaque semaine pour avancer sur le projet d'Assises. Non, ils ne laissent pas tomber. Persévérants et confiants dans l'idée de se rassembler pour penser, chacun apporte d'abord les dernières nouvelles et les messages de ceux qui n'ont pas pu être présents ce jour là, puis son expérience, ses lectures, ses réflexions, ses émotions, ses propositions, enfin, ses écrits... Paroles d'usagers et de soignants mais surtout d'hommes et de femmes, de citoyens de l'univers qui s'engagent à la première personne du singulier dans un collectif.

11h - Représentation Guignol
15h - Plus privé cette fois-ci, ce temps là vaut d'être cité pour le plaisir. Sarah, Jean-Michel, Isabelle, Jean et Marie. Très sérieuse réunion de travail pour construire une formation aux activités thérapeutiques médiatisées. Appellation sérieuse et plutôt sèche pour une initiative fondée sur la passion d'un art, fut-il soignant, sur le désir de transmettre et le bonheur de créer à plusieurs. Discussion passionnée et passionnante entre artistes et soignants où chacun ouvre son univers aux autres et où tous ensemble cherchent : comment accompagner les soignants-stagiaires pour qu'à leur tour ils accompagnent les patients ? Comment percevoir les nuances qui ne demandent qu'à s'exprimer en chacun d'eux ? Comment les amener à oser jouer sur la gamme et l'intensité de leur palette ? Comment les aider à trouver leur style ? Au fond, comment enseigner à faire vibrer les âmes ? Moments de grâce des saltimbanques et des passeurs…

20h30 - Réunion du collectif Fou de rage. Là aussi ça cogite. Depuis que nous y sommes venus pour proposer notre idée d'Assises, les collègues ont avancé. Sept questions ont été proposées à la réflexion aux équipes et aux partenaires extérieurs à l'établissement. Reste ce soir à définir tous ensemble la forme. C'est l'atelier qui est retenu, plutôt un soir pour commencer … Les regards de Florence, de Jean et de Marie s'effleurent. Roses de plaisir, ils pensent qu'ils ont eu raison d'y croire. S'il y a trois semaines leur proposition, sans doute pas assez clairement définie et trop précocement faite, est passée à la trappe, aujourd'hui la conjonction d'énergie s'organise. Là encore ce sont des personnes singulières qui parlent en leur nom propre et étendent la construction d'un collectif.
23h45 - Nous nous quittons épuisés mais heureux avec le sentiment d'avoir participé au spectacle de la voie lactée. Alors Guignol peut bien commander au Père Noël la panoplie de Groucho Marx pour jouer au gendarme et au voleur ou au chat et à la souris ... !
Marie-poussière-d'étoile

Jeudi 13 décembre


Suite Jivé - Le 13/12/2001
Sujet : Re : Hôpital sidéral


C'est un peu normal à l'issue de ces journées à rallonge de se mélanger les pinceaux dans les anneaux de Saturne. La réunion Guignol c'était la veille, ce jour là c'était rencontre avec un émissaire, conseil, redresseur de tort? Du ministère. Un chargé de mission, ex directeur du CHU d'Amiens. Là ce n'était pas Guignol, c'était Prof qui cherchait un remède pour Géraldine Neige qui s'est pété les dents quand la pomme de la modernité pétrochimique a explosé. Qu'est ce qu'il est sympa Prof, les délais d'appel d'offre, on va les raccourcir, les médecins du CHU, on va les raccourcir aussi Le maintien des emplois, oui bien sûr, et les alternatives à l'hospitalisation, bien évidemment que c'est pertinent. On nous promet la lune, mais on veut la terre dans notre hôpital cosmique. Et une terre très terre à terre puisque l'intersyndicale ce matin s'est lancé dans la préparation d'un grand barnum pour la rentrée de Janvier.

A jauger Lundi matin pendant l'AG.
Jivé

Vendredi 14 décembre


Message de Fridom - Le 14/12/2001
Sujet : Re - Re :Hôpital sidéral


Dans la série Guignol, j'ai des tas de choses à vous raconter mais peu de temps pour le faire alors je me contente de vous faire saliver.
Mercredi à l'UNESCO, coup de force à Initiative Santé pour que Marchant et la pétition scélérate soit connue du plus grand nombre. Réactions sympa de l'assistance qui associe avec sa propre pratique. Des collègues toulousaines du CHU confirme votre analyse des petites gens qui font de petites saloperies de petites pétitions. Jeudi midi, je rencontre Serge Guignol (pardon July) et une partie de la rédaction de Libération. Explication de texte. Serge Guignol part, un peu groggy, la responsabilité de Favereau dans le traitement de la psychiatrie est posé.
Bises, Fridom

Mardi 18 décembre


Message de Jivé - Le 18/12/2001
Sujet : Lorsque la bise fut venue


Travailler à plus de cent kilomètres, douze heures par jour, c'était déjà insoutenable, mais depuis que la bise est venue en compagnie de la neige du verglas et de la brume c'est devenue pratique à haut risque.

"C'est la dernière fois que l'on vient si c'est encore pour rien", a déclaré en début d'assemblée générale une infirmière momentanément délocalisée à Lannemezan et arrivant de ses douze heures de nuit. Et pourtant il a bien fallu commencer en égrenant le cortège de mauvaises nouvelles.

C'est maintenant officiel, les lits de giga haute sécurité que l'on nous fabrique pour l'an prochain peut être à l'hôpital Larrey n'accueilleront pas les résidents des "poches". Leurs seront destinées les structures réhabilitées à Marchant. Pour cela il faudra attendre la décision politique sur le devenir du pôle chimique, ce matin à la radio ils parlaient d'un moratoire de six mois…

Aucun des projets alternatifs, fruits de l'élaboration des secteurs n'est inscrit au budget, ni même esquissé dans la philosophie budgétaire. Pourtant eux apportent des solutions à court et moyen terme.

Quant au feuilleton sur les lits de psy du CHU, ça y est on nous les accordes, 25 au total. Même que le président de notre CME (commission médicale d'établissement) a trahi en donnant son accord. "J'ai fait ce que j'ai pût", aurait il déclaré.
Pourtant on attendait beaucoup de cette négociation, l'émissaire du ministère nous avait dit pis que pendre de l'attitude de ce service du CHU. Service public fonctionnant comme une clinique privée. Il allait tous nous étonner par sa fermeté.

Hé bien on a vu! Vingt cinq lits cinq par cinq. Dont cinq d'isolement. l'hypothèse que nous avions initialement refusé. Cinq lits seraient mis à disposition par UF. Toujours sous responsabilité des psychiatres du CHU avec des personnels de Marchant. Cinq autres lits, ceux d'isolement seraient gérés par Marchant. Malgré tout il leur faudra six mois pour adapter leurs moyens a nos supposés besoins. Lits à disposition de quoi, de qui, personnels à disposition de quoi, de qui? Heureusement il n'y avait que des pacifistes à l'AG et aucun commando n'est parti repeindre à l'éosine leur immaculée conception du soin en psychiatrie.
Bref on se paye notre tête en prime de toutes les autres humiliations.

La CME a un président, mais y a t'il encore une CME représentative de quelque chose.

C'est plus une question de moral pour continuer d'avancer, c'est une question conscience.

De la conscience, l'intersyndicale, désertée par le SNCH, en a eu. Celle de finir par se retrouver autour d'une plate forme de revendication. Celle là même qui figure sur la nouvelle pétition donnée a signer la population. (voir avec les tisserands de Serpsy).

Maintenant que l'on a décidé ce que l'on voulait à moyen terme, c'est plus facile de se battre et de fédérer autour de nous pour l'obtenir.
Nous voulons:
La prise en compte des projets proposés par les conseils de secteurs
Immédiatement une UF du service de psy du CHU.
Le traitement en priorité du retour des "poches" sur site temporaire CHU, Marchant ou autre surprise.
Le maintien des emplois et un prévisionnels de la montée en charge du dispositif.
L'organisation immédiate d'une procédure de réflexion sur le futur dispositif de soin entre soignants/usagers/administration.
Voilà en résumé lapidaire.
On sait qu'en trois mois une solution, temporaire bien sûr, à nos problèmes peut être apportée. Quand j'écris à nos problèmes, depuis le début, la qualité des soins est liée aux conditions de soins.

Le service intersectoriel d'admission psychiatrique (SIAP) est toujours le point clef du dispositif pervers actuel. Réunis en conseil de service ses soignants en ont exprimés la conscience unanime. L'assemblée générale a suivie.

Jeudi prochain, le 20 nous serons en grève reconductible de vingt quatre heures et nous occuperons le SIAP. C'est pendant la dernière occupation du SIAP que le premier ministre y était allé de son intervention. Ce coup ci nous occuperons de façon reconductible et aléatoire, histoire de rigoler un peu. Une autre AG se tiendra le vendredi matin dans les locaux du SIAP pour discuter de la suite.

Dans tous les cas, nous lançons un ultimatum pour le 2 janvier, soit les négociations sont entamées favorablement, soit on arrête tout. Et le Barnum redémarre Qu'est ce qu'on arrête et comment, ça on ne le sait pas tout à fait, mais on en connaît déjà des applications et le SIAP n'en sera que l'illustration.

Si vous avez du temps occupez vous de notre pétition, disponible par nos tisserands ou par mon loguine.
Amitiés, jivé.

Message de Tots - Le 18/12/2001
Sujet : Re : Lorsque la bise fut venue


Merci Jive pour toutes ces infos que tu apportes fréquemment
moi-même faisant partie d'une "poche" il n'est pas toujours facile d'avoir des retours clairs et précis des AG ou autres réunions
je fais partie de l'unité située à Limoux (120 km de Toulouse)
Nous effectuons 15 heures de travail quand nous nous y rendons (3 h trajet +12 heures )
les conditions de soins sont déplorables :absence de chambre d'isolement, intimité des patients inexistante, passage des psychiatres 2 fois par semaine au mieux, violence quotidienne majorée.
L'ambiance qui règne au sein de l'unité est asilaire ,on se croirait facilement 30 ans en arrière Enfin je souhaitais vous conter mes dernières journées de travail

jeudi : départ 6h30 Marchant - 20h00 arrivée équipe de nuit
Pour ma part je suis resté dormir sur place
vendredi :début du travail 8 h
20h équipe de nuit bloquée sur la route (on fait Toulouse Limoux en 6h !)
0h30 arrivée de la relève.

Ensuite routes impraticables (neige verglas faut dire rien d'étonnant en montagne). Conclusion : obligés à nouveau de dormir sur place et à travailler le lendemain jusqu'à 10 h
En clair du jeudi 6h30 au samedi 12h nous étions bloqués à Limoux ou sur la route
A l'heure actuelle aucun avenir n'est envisagé pour les "poches",
aucune compensation financière ne nous est accordée,
3 jours exceptionnels ont été donnés pour l'ensemble des agents(qu'ils restent sur Toulouse ou qu'ils travaillent sur les " poches ")
mais rien de particulier pour ceux qui chaque jour supportent des conditions de travail déplorables.

Dans peu de temps des actions indépendantes seront mises en place
Jospin a promis un hôpital moderne, il va falloir déjà rattraper un énorme retard
Amitiés
tots

Message de maraja - Le 18/12/2001
Sujet : Lorsque la bise fut venue


Cher Tots,
Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement que ce que tu décris dans l'unité où tu travailles. Comment les conditions de soin pourraient-elles être de qualité quand les conditions de travail sont ce qu'elles sont ! Tu parles des conditions de soins : Qu'en disent les patients ? Si tu viens régulièrement sur le forum tu as dû voir qu'une commission action travaille actuellement autour de cette question. Pour l'heure nous n'avons que deux usagères dans le groupe. Elles regrettent de ne pas avoir la parole d'autres usagers. Elles mettent sur papier leur parcours de soin, les rencontres et les structures qui les ont aidé à avancer, celles qui les ont faites disjoncter. Elles imaginent ce qui leur paraît nécessaire, indispensable, à proscrire pour être bien soignée. Vous pourriez peut-être les aider en relayant leur demande auprès des patients hospitalisés dans votre unité. C'est à vous qui êtes sur place de voir comment vous pourriez organiser l'échange, mais ce pourrait être une manière de parler de la violence qui vous est faite à tous, soignants et soignés et qui par conséquent vous retombe dessus à tous aussi. Peut-être une manière de mettre des mots à la place de coups. Peut-être une manière de vous rassembler là où tout s'organise pour vous diviser Si vous avez envie d'écrire, les uns ou les autres n'hésitez pas. Si pour vos actions vous avez besoin d'aide faites le nous savoir, en dehors bien entendu d'un site ouvert à tous vents. Nous vous tiendrons au courant de la suite des événements.
Bon courage à tous.
Pour ma part, je suis joignable au CMP Salambo (secteur 3) 05 61 57 29 44

Je reprends le 24/12.
Cordialement.
Marie Rajablat

Mercredi 19 décembre


Message de Jivé - Le 19/12/2001
Sujet : Brèves noires


Quelques mois avant l'explosion de l'usine AZF il se causait d'un livre noir de la psy.
Voici quelques brèves supplémentaires.

- Transfert d'un patient agité, sanglé sur un brancard de Toulouse à Uzés accompagné d'une seule soignante. Et si en cours de route il avait vomi et inhalé, et si tout simplement il avait besoin d'aller aux toilettes, et si…
- Hospitalisation au service d'accueil psy d'un patient dans une chambre en cours de désinfection…
- Signature des demandes d'HDT par les soignants présents aux urgences au jour le jour … et même détruite la machine continue à broyer encore et encore, détruite, pas toute, la preuve.

Quand est ce que tout ces soignants se mettront en tête qu'il y a des ordres auxquels on doit refuser d'obéir, et pas que moralement. Faudra t'il qu'un jour, un pépin, une condamnation, ouvre les yeux de ces bataillons de moutons qui croient que tout ordre donné a force de loi

Jeudi 20 décembre


Message de Bachi-bouzouk - Le 20/12/2001
Sujet : Excusez-moi de vous réveiller pendant la sieste


Laisserons-nous le rapport Piel/Roelandt finir dans un tiroir ? Acceptons-nous la traduction proposée par le Ministre délégué à la santé ? Les HP vont-ils devoir replier leurs troupes intra-muros pour gérer les 35h ? La révolution annoncée cet été aura-t-elle lieu ? Ou sommes nous tous satisfait de notre quotidien ? Que se passe-t-il ? Il y quelqu'un là dedans ? Tout le Monde dort ? Les "PSY " auraient-ils disparus, depuis le temps qu'on l'annonce ?
Bachi-bouzouk

Message de manudigo - Le 20/12/2001
Sujet : Excuse moi de te lever le nez de ton nombril


Ben alors Bachi truc ? Une petite faiblesse?
Un forum, c'est pas fait juste pour y poster des messages, c'est fait aussi pour lire ceux des autres . Et quand je lis ce forum, j'ai pas vraiment l'impression que ça s'endorme.
Ca bouge, pas dans mon service, pas non plus dans celui d'à côté...

Ca bouge pour l'instant à Toulouse.
Le rapport Piel Roelandt est sorti peu de temps avant l'explosion à Toulouse.
Il montre que malgré ce qu'en a fait BK, des choses sont possibles, des changements sont pensables. A Toulouse le couvercle n'arrive pas à contenir l'ébullition, ce n'est pas juste une effet de post traumatisme, c'est parce que là aussi on se dit qu'il y du possible.

Vu de mon nombril, j'ai pas vraiment l'impression que ça s'endorme ...
Peut être faut-il "tout faire péter" pour que ça bouge partout ?
Emmanuel

Message de bachi-bouzouk - Le 20/12/2001
Sujet : Ronflement et orteils en éventail


Ce que je voulais dire, Heu… bien sur que le forum est animé et riche en réflexion , mais c'est souvent les mêmes qui causent. Ils causent souvent très bien d'ailleurs. Mais comment pourrait-on donner la parole à l'autre? A celui qui n'en pense pas moins mais qui n'a pas les moyens de s'exprimer, cela sûrement pour diverses raisons(envie, matériel informatique, connaissance du forum…). Moi où je bosse les gens sont préoccupés par les 35 heures et plutôt soulagés qu'on ne parle plus des versets sataniques de Piel et Roelandt. J'aimerais tout simplement savoir ce qu'il se passe ailleurs sur le sujet. Jivé, l'idée des graines est intéressante, c'est en effet à nous de semer pour que demain soit meilleur. Bachi-bouzouk

Message de maraja - Le 20/12/2001
Sujet : Barnum et cotillon au SIAP


Nous y sommes au 20 décembre et je voudrais que vous voyez le spectacle ! Ce matin plus d'une cinquantaine de collègues occupaient le riquiqui et insalubre Service Intersectoriel d'Accueil Psychiatrie (SIAP) pendant que d'autres "s'occupaient" du Conseil d'Administration sur le site de Marchant. Accueil digne de ce nom, festif et chaleureux, chacun ayant apporté de douces victuailles. C'est pas tous les jours qu'on mange sympa au SIAP. Faut tout de même savoir que les premières semaines, les cuisines centrales de l'hôpital général ne servaient "aux patients de Marchant" que des nouilles et du jambon. Maintenant c'est plus varié : salades en tous genres et buffet froid. Génial par ce temps ! Mais tout le monde sait que les mauvaises graines sont increvables et donc les fous ont la vie dure !

Alors on résiste ensemble, eux et nous. Le dernier patient hospitalisé dans le service est transféré dans une clinique de la région. Nous n'admettrons plus aucun autre patient jusqu'à nouvel ordre (de notre part !) Oui, on s'installe, on fait le siège. Tout au long de la journée les copains défilent, apportent les dernières nouvelles et repartent avec les nôtres. Dans la cuisine, on discute sérieux. Dans l'entrée on discute aussi, tout aussi sérieux mais un peu plus facétieux. Dans la salle de soin on prépare les "planning" pour l'après-midi, la nuit et le lendemain. Cette nuit on réveillonne avant l'heure. Chacun apporte de quoi festoyer mais aussi de quoi travailler. Nous devrions être en capacité de nous connecter sur internet ce soir et de vous donner en direct des nouvelles précises des négociations en cours.

Sachez que tout ce que nous obtiendrons c'est uniquement au personnel de terrain que nous le devrons, qu'il soit technique, administratif ou soignant (en dehors des médecins qui resteront les grands absents de cette bagarre). Les uns et les autres reviennent sur leur temps de repos ou sur leurs vacances avec le sourire aux lèvres et la détermination au coeur.
Je suis fière d'appartenir à cette bande là !
Si vous voulez nous joindre vous pouvez le faire par :
tél : 05 61 77 75 53
05 61 77 75 55
05 61 77 75 56
fax : 05 61 77 75 04
Cordialement
marie rajablat

Message de manudigo - Le 20/12/2001
Sujet : Re - Barnum et cotillon au SIAP


Tenez nous au courant heure par heure.
Si vous vous connectez, pensez aussi à vous faire une adresse Email du style SIAP@hotmail.com que l'on puisse vous adresser nos messages et nos saucissons virtuels.
Bonne veille
Emmanuel

Message de jivé - Le 20/12/2001
Sujet : Occupé, occupé, le SIAP est occupé!


Je ne sais pas ce que vous en pensez mais il est grand temps de réagir parce que La Marie elle ne tient plus ses neurones. D'abord elle se prend les pieds dans les anneaux de Saturne sur une question de date et maintenant pour le coup elle sort du plan de l'écliptique en vous donnant un faux numéro de fax.
En fait le vrai numéro du SIAP est le 05 61 77 75 54 qu'on se le dise et surtout qu'il serve à quelque chose. Ceci étant dit voici quelques nouvelles neuves.
Ce matin le conseil d'administration du CHS s'est prononcé contre l'attribution de lits perlés dans le service de psy du CHU et réitère sa demande d'une unité cohérente mise à disposition. A propos de ce fameux service, une infirmière du secteur III en VAD chez eux ce matin, a capté une conversation entre les ingénieurs du CHU en train de nous préparer la zone sécurisé d'accueil de cinq places pour les patients sous contrainte. Gros problème pour ces pauvres gens, impossible d'adapter des vitres de sécurité sur les cloisons existantes, et vous ne devinerez jamais de quoi ces agités du bocal ont fini par accoucher. De filets de protections! Des filets de protection tendus sous les fenêtres. Je gage que six mois de formation aux secours en montagne seront exigés pour les futurs soignants de cette unité.
Il y a fort à parier que l'avenir n'a pas fini de nous réserver des surprises toutes plus navrantes les unes que les autres.
Bref, à part l'anecdote du jour les choses ont commencé à se gâter quand l'administration a pris conscience que nous étions partis pour occuper les admissions plus de quelques heures, vingt quatre heures reconductibles en fait.
Tentative de pression à ce moment là, ordres insistants pour reprendre l'activité, le directeur puis la DRH montent au créneau.
Du style :
- "allô je voudrais le nom des grévistes du SIAP
- il n'y en a pas
- les entrées peuvent se faire alors.
- non parce qu'un piquet de grève nous empêche de travailler.
- mais si on se débrouille pour vous laisser un malade dans le couloir vous vous en occuperez?".
Et puis ce sont les personnels du SAMU qui sont venus à la charge, rien n'y a fait.
Plus tard encore ce sont les régulateurs du SAMU qui nous ont envoyés les pompiers pour "livrer" un patient. Je leur ai expliqué le problème et il sont partis nous souhaitant bon courage et promettant de demander des comptes au régulateurs pour la crasse qu'il leur avait faite.

Depuis, plus personne ne nous a embêté.
Du coup cela va nous décider à maintenir le siège 24 heures de plus.
Et bien sur reprise de l'agitation pour la deuxième semaine de Janvier.
Manu, désolé, notre hôpital n'est pas assez branché pour nous mettre à disposition une boîte aux lettres électronique. Par contre tu peux utiliser l'adresse de Maraja, vous pouvez, nous restons connectés toute la nuit.

Si vous saviez ce que c'est pénible de taper sur un clavier de portable les doigts graisseux de charcuterie Ariégeoise et de foie gras du Périgord, la frappe rendue hasardeuse par le champagne. A ce rythme on va avoir vraiment besoin de renforts.
Au fait Bachy Bouzouk, garde moi des graines pour mes plantations de printemps parce qu'elle à l'air vraiment efficace pour déconnecter, tu as même mis Manu en colère, voilà qu'il fait sa Maraja maintenant entre deux parts de Roquefort il faut bien piquer une sieste.
Bises.

Vendredi 21 décembre


Message de Jivé - Le 21/12/2001
Sujet : Re - Occupé, occupé, suite et fin provisoire


Je ne sais pas ce que vous en pensez mais il est grand temps de réagir parce que La Marie elle ne tient plus ses neurones. D'abord elle se prend les pieds dans les anneaux de Saturne sur une question de date et maintenant pour le coup elle sort du plan de l'écliptique en vous donnant un faux numéro de fax. En fait le vrai numéro du SIAP est le 05 61 77 75 54 qu'on se le dise et surtout qu'il serve à quelque chose. Ceci étant dit voici quelques nouvelles neuves. Ce matin le conseil d'administration du CHS s'est prononcé contre l'attribution de lits perlés dans le service de psy du CHU et réitère sa demande d'une unité cohérente mise à disposition. A propos de ce fameux service, une infirmière du secteur III en VAD chez eux ce matin a capté une conversation entre les ingénieurs du CHU en train de nous préparer la zone sécurisé d'accueil de cinq places pour les patients sous contrainte. Gros problème pour ces pauvres gens, impossible d'adapter des vitres de sécurité sur les cloisons existantes, et vous ne devinerez jamais de quoi ces agité du bocal ont fini par accoucher. De filets de protections! Des filets de protection tendu sous les fenêtres. Je gage que six mois de formation aux secours en montagne seront exigés pour les futurs soignants de cette unité. Il y a fort à parier que l'avenir n'a pas fini de nous réserver des surprises toutes plus navrantes les unes que les autres.

Bref, à part l'anecdote du jour les choses ont commencé à se gâter quand l'administration a pris conscience que nous étions partis pour occuper les admissions plus de quelques heures, vingt quatre heures reconductibles en fait. Tentative de pression à ce moment là, ordres insistants pour reprendre l'activité, le directeur puis la DRH montent au créneau. Du style :
- "allô je voudrais le nom des grévistes du SIAP
- il n'y en a pas
- les entrées peuvent se faire alors.
- non parce qu'un piquet de grève nous empêche de travailler.
- mais si on se débrouille pour vous laisser un malade dans le couloir vous vous en occuperez?".
Et puis ce sont les personnels du SAMU qui sont venus à la charge, rien n'y a fait. Plus tard encore ce sont les régulateurs du SAMU qui nous ont envoyé les pompiers pour "livrer" un patient. Je leur ai expliqué le problème et il sont partis nous souhaitant bon courage et promettant de demander des comptes au régulateurs pour la crasse qu'il leur avait faite. Depuis, plus personne ne nous a embêté. Du coup cela va nous décider à maintenir le siège 24 heures de plus. Et bien sûr reprise de l'agitation pour la deuxième semaine de Janvier.

Manu, désolé, notre hôpital n'est pas assez branché pour nous mettre à disposition une boîte aux lettres électronique. Par contre tu peux utiliser l'adresse de maraja, vous pouvez, nous restons connectés toute la nuit.

Si vous saviez ce que c'est pénible de taper sur un clavier de portable les doigts graisseux de charcuterie Ariégeoise et de foie gras du Périgord, la frappe rendue hasardeuse par le champagne. A ce rythme on va avoir vraiment besoin de renforts. Au fait Bachy Bouzouk, garde moi des graines pour mes plantations de printemps parce qu'elle à l'air vraiment efficace pour déconnecter. tu as même mis Manu en colère, voilà qu'il fait sa maraja maintenant entre deux parts de Roquefort, il faut bien piquer une sieste. Bises.

Message de maji - Le 21/12/2001
Sujet : fabien


C'est dans la plus grande discrétion
que se poursuit
l'occupation
du Service Intersectoriel d'Accueil de Psychiatrie du CH Gérard Marchant
à l'hôpital Purpan.


Seules personnes à s'inquiéter du sort des valeureux résistants,
Loulou, dit Guignol (ou encore Groucho) et sa Mos (n'est pas Kate qui veut) leur ont téléphoné sur le coup de 17h pour prendre des nouvelles de " leur position administrative " :
- " Missionnaires, Loulou,
répondirent-ils, et du secteur public !
Non, bande de foutriquets,
vous ne connaîtrez pas notre Kama-Soutra local !
surenchérirent-ils, et vous serez baba".

Nos agneaux
en ont
tiré une telle déception
que depuis
ils font silence.

Leur quiétude fut juste troublée
par l'irruption du chef du gyrophare bleu à blouse blanche,
et par un camion rouge de sapeurs,
aiguillés par inadvertance, voire par malveillance,
par le régulateur du grand vaisseau blanc des Urgences 2000.

Ne manque plus à l'appel, de retour de Talibanie
et en transit pour les Somalies
un Béka..sseur de lit

Message de jivé - Le 21/12/2001
Sujet : Re - Ronflement et orteils en éventail


Salut Bachi,
Ca pour ce qui est de planter avec maraja et une vingtaine de collègues depuis plusieurs jours on pèleverse, on sarcle, on sillonne. Deux jours sans sommeil avec en prime la pression du CHU avec ses sbires, vigiles, une directrice envoyée nous mater, les menaces de procès, des HO pondus sur mesure pour nous planter etc..
Là, ça y est retour à la maison et quand les piots seront couchés ce soir je pourrais me détendre avec ma récolte 2001 et enfin dormir. Apaisé, pas vraiment car après l'espèce de trêve forcée des jours prochains il va falloir se battre, encore et encore. Les 35 heures on a à peine le temps d'en parler anecdotiquement, entre deux actions. Trente cinq heures, oui mais où? Et ça à l'aune de ce que l'on vit en condensé quelques dizaines de milliers de soignants en psy pourrait s'en poser la question à terme très court. Quant à la parole ouverte par le forum elle existe mais c'est à ceux qui connaissent de la faire vivre, de faire connaître et on s'y emploie aussi un max. Notre survie on le sait en dépend maintenant. populariser notre lutte et entraîner les autres soignants avec nous. Une montagne a affronter par les petites souris que nous sommes.
Amitiés et à bientôt.

Message de manudigo - Le 21/12/2001
Sujet : Bonne nuit


Bonne nuit comme dit maraja.
Bonne nuit d'abord à nos amis toulousains qui depuis L'EXPLOSION méritent un peu de repos que ne leur apporteront pas forcément les fêtes.
Bonne nuit après leur nuit blanche au SIAP et avant les luttes qui les attendent les mois prochains.
Nous vous avons transmis le dernier envoi de Lucien Bonnafé, apparemment en 1946, il a rencontré les mêmes résistances que vous… à Toulouse! Ne découragez pas.
Continuez à nous informer de ce que vous vivez, de ce que vous espérez.
Ce forum n'est pas que le lieu d'échange d'amis qui se titillent, qui se poussent dans leurs réflexions, dans leurs réflexion, dans leur pensée.

Quelques-uns uns y écrivent, beaucoup plus le lisent.
Un jour je vous dirai les noms de ceux connus (voir en vu) ou anonymes qui nous disent se connecter quotidiennement pour avoir de vos nouvelles.
Bonne nuit à Fridom, Pierrette, Maraja, Jivé, Patrick, Marieley, Pascale et d'autres.

Bonne nuit aussi à Blouf, Bachi Bouzouk, et d'autres qui nous dérangent dans nos certitudes et à qui nous répondons sans concession, ni condescendance (le pire des mépris).

Bonne nuit à ceux qui débattent au quotidien et sur ce forum.

Samedi 22 décembre


Message de Jivé - Le 22/12/2001
Re : Occupé, occupé, suite et fin provisoire


Occupé, occupé, suite et fin provisoire. Jeudi soir Arlette insistait, "il faut tenir 24h de plus sinon demain on va être submergés". Même discours de la surveillante le lendemain, en effet un blocage court permet aux autres services du CHU de garder les admissions du SIAP sous le coude et de tout rebalancer en vrac dès que ça se calme. Le seul effet obtenu dans ce cas là est de surcharger les collègues à la fin de l'action. À l'AG du vendredi matin il fallait donc coûte que coûte maintenir le blocage jusqu'au samedi. Juste une trentaine de personnes présentes, il faut dire que beaucoup d'éléments jouaient en notre défaveur et notamment la circulation. La neige s'était mise à tomber favorisant carambolages et bouchons. Le collectif "plus jamais ça, ni ici ni ailleurs" bloquait tout les ponts de Toulouse pour la date mensiversaire de l'explosion rajoutant à la confusion générale. Mais il fallait tenir coûte que coûte et les gens présents se sont mis au travail pour constituer un roulement et trouver des idées. C'est l'interne qui a mis le doigt dessus. Se rappelant des réunions qui avaient organisées la mise en place du SIAP il se souvenait qu'à aucun moment une autorisation écrite de la DASS n'avait été donné pour le fonctionnement de la structure. Nous avons alors téléphoné au directeur du CHS pour nous enquérir de la légalité de l'existence du SIAP. Ça a porté et le directeur inquiet a dit qu'il se renseignerait à la réunion qu'il devait avoir avec DASS et ARH l'après midi. Nous avons doublé d'une démarche auprès de la commission départementale de l'hospitalisation en psychiatrie. Le nouveau juge en charge d'icelle s'est déclaré intéressé et fera sous quinzaine une visite au SIAP et a réaffirmé sa compétence sur les conditions d'hospitalisation. A midi nous nous sommes retrouvés confrontés à une ambulance nous amenant une jeune femme sous arrêté d'hospitalisation d'office vite renforcé d'une directrice du CHU et de deux jeunes vigiles. Après une heure de palabres et de coup de fils divers, assortis de la menace de plainte pour lock-out illégal, la patiente a été admise, à charge pour le chef de service du SIAP d'intervenir très vite pour s'occuper de cette dame. Ce qui fut fait. Ce sera le seul incident de la journée. À noter le nombre important de coup de fils des urgences 2000 ne sachant pas comment s'y prendre avec les procédures de réorientation des patients psychiatriques qu'ils recevaient. Nous avons décidé alors que le blocus serait maintenu jusqu'au lendemain matin. Il aura duré du Jeudi matin 8h au samedi matin 7h. La journée du samedi 22 décembre 2001 a été calme, les cadres du SIAP avaient raison. On a échappé a l'effet d'accumulation. Pour être complet il faut signaler le passage du directeur du CHS le vendredi soir accompagné d'un directeur du CHU venus ne pas dire grand choses si ce n'est qu'il n'existe toujours pas d'autorisation écrite d'usage des locaux du pavillon Putois pour héberger un service d'accueil psychiatrique. Qui sera responsable en cas de pépin? Nous nous donnons quinze jours de pause relative. La première semaine de Janvier sera consacrée à la préparation des mobilisations et des actions prévues pour débuter dès le 7 Janvier. Entre temps le SIAP servira de point de communication. Aux dernières nouvelles AZF ne rouvrira pas mais le pôle chimique sera maintenu et sécurisé. Cela devrait sortir Marchant du périmètre Seveso et nous permettre d'entamer les réhabilitations provisoires pour rapatrier les patients et personnels des poches. Cela nous amène au bilan des perspectives. Possibilité de retour des structures éclatées pour la fin Mars sur site CHS, continuer la pression pour obtenir l'unité de vingt cinq lits dans le service de psy du CHU et mettre en œuvre le réseau alternatif déjà négocié. Rien que cela avec le réseau de secteur renforcé nous remettrait en situation de reprendre la maîtrise de l'organisation de soins sur le département, dans l'attente des lits de Larrey. Cela veut dire qu'il faudra encore lutter. Gérard Massé et sa célèbre mission d'appui reviennent début Janvier, c'est le directeur qui nous l'a annoncé, il souhaite rencontrer l'intersyndicale, il va nous falloir affûter les arguments. Bien à vous et à très bientôt. Jivé. .

Message de marieley - Le 22/12/2001
Sujet : Bonjour Toulouse


Une rubrique nouvelle vient de voir le jour
Il s'agit de TOULOUSE... ça valait bien une rubrique.
Pour une Montferrandaise, c'est un peu dur de mettre le site en noir et rouge, mais je le fais parce que je vous aime, et que voir l'histoire de la psy en marche, c'est fantastique !!!!
Courage les petits hussards de la psy, on vous suit des yeux, du coeur, et de la colère : voyez notre lettre ouverte !!!
bises à tous
bonnes fêtes...
Marieley

Message de Gérard - Le 22/12/2001-12-23
Sujet : Texte de nos collègues somaticiens


Pourrait-on avoir en ligne le texte de la pétition incriminée, sinon comment réagir? Merci

Message de marieley - Le 22/12/2001-12-23
Sujet : Re - Texte de nos collègues somaticiens


Un peu de patience
mais je le fais dès que possible

Dimanche 23 décembre


Message de maraja - Le 23/12/2001
Re-Re : Occupé, occupé, suite et fin provisoire


Ah oui, c'est la maraja qui se prend les pieds dans les zanneaux de Saturne, qui ne tient plus ses neurones et qui risque de sortir du plan de l'écliptique ?! Ben, elle n'est pas la seule mon cher jivé ...

1 - Pour répondre à la demande de Gérard, je crois, qui voudrait que nous mettions la pétition des pneumologues sur le site, depuis hier soir nous essayons de trouver une solution économique pour éviter de la taper (ce qui en fait sera fait d'ici deux heures.) Jean m'envoie donc une pétition ... mais pas la bonne !

2 - Après que le praticien hospitalier du SIAP ait été présenté dans un reportage télévisé comme le chef de service (ce qui nous avait bien fait rire à imaginer la tête du dit chef de service), Jean nous le présente comme l'interne ! Mon cher Laurent, tu as un statut à dimension variable. Faut dire à la décharge de Jean que c'est sans doute un des rares médecins à prendre ses responsabilités (ce qu'on pourrait attendre de tout chef de service), qui ne craint pas d'entrer dans la résistance et de chercher des actions efficaces (ce que font plutôt les moins titrés du corps médical - enfin ici).

Souhaitons donc un doux repos à Jivé comme à nous tous d'ailleurs qui nous retrouvons sur ce site. Les toulousains vont "s'éclipser", c'est le moment d'investir la toile !
maraja

Message de Jacques Uze - Le 23/12/2001
Sujet : Texte intégrale de la pétition scélérate


Monsieur le Président du Conseil d'Administration
Monsieur le Directeur Général Centre Hospitalier de Toulouse Hôtel-Dieu
Monsieur le Président de la CME Hôtel-Dieu
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil d'Administration
Mesdames et Messieurs les représentants élus à la CME

Objet : Implantation de la clinique des voies respiratoires à Larrey

Les événements exceptionnels survenus le 21 septembre 2001 à Toulouse ont conduit le Ministère à retenir le site Larrey pour le relogement d'une partie de l'hôpital Marchant sur les trois derniers étages du bâtiment.

A la suite de cette décision, le 29/10/2001 s'est tenu, à l'initiative de Monsieur le Directeur Général, une réunion concernant l'opportunité de poursuivre l'implantation de la Clinique des Voies Respiratoires à Larrey. L'ensemble des médecins impliqués dans ce projet souhaite réagir à la note de séance qui a été diffusé à l'issue de cette réunion. Ce document passe en effet sous silence les inquiétudes et les réticences qui ont été largement exprimées en séance par tous les participants médicaux. Il nous semble important d'en faire part à la communauté médicale hospitalière.

Deux points essentiels ont été évoqués au cours de cette réunion : la nouvelle conformation du site Larrey liée à l'hébergement du secteur psychiatrique et les moyens alloués au fonctionnement de la Clinique des Voies Respiratoires sur ce site.

Le premier point a été abordé à partir de la lettre de Monsieur le Président de la CME en date du 26/10/2001 reconnaissant explicitement que la décision de reloger une partie de l'hôpital Marchant sur Larrey "remet en question de façon très regrettable nos activités actuelles et nos projets" et que "cette solution qui nous est imposée n'est pas la meilleure, ni au plan médical, ni au plan technique". Les aménagements proposés par l'administration du CHU de façon à séparer (physiquement) l'entité CHU de l'entité Marchant au niveau du site Larrey n'ont pas emporté l'adhésion de la majorité des personnes présentes. Le problème de la sécurité des personnels et des patients, notamment des mesures incendie a soulevé la plus grande inquiétude de la part de notre groupe en l'absence du rapport des experts et du passage de la Commission de Sécurité. Le fait que monsieur le Directeur Général affirme assurer pleinement la responsabilité en cas d'éventuels incidents ne peut suffire à garantir de bonnes conditions d'exercice sur le site. De même, les difficultés inhérentes aux nuisance sonores, au tabagisme, aux risques de comportements délictueux ou agressifs par certains patients ainsi que les problèmes de logistiques liés à l'occupation partielle des surfaces extérieures par l'hôpital Marchant n'ont, à ce jour, pas reçu de réponse satisfaisante.

La proximité de patients psychiatriques au sein de l'hôpital Larrey est susceptible d'apporter des bouleversements considérables dans l'exercice de notre spécialité. L'accueil plus fréquent de patients psychiatriques ayant une pathologie respiratoire qu'il sera de notre devoir de soigner sera inévitable. Sur la base de quelques expériences passées sur le site de Rangueil et Purpan, il y a là un risque majeure de choquer et d'éloigner la population des patients de notre recrutement habituel (asthme en particulier). D'une manière plus générale nous redoutons l'aura négative extérieure de cette cohabitation imposée. Toute la population toulousaine sait aujourd'hui que l'hôpital Marchant s'installe à l'hôpital Larrey. La mesure de cet impact sur la notoriété et l'image de la Clinique des Voies Respiratoires n'a pas été évaluée à son juste niveau. Dans le contexte médiatique actuel, il risque d'être difficile d'expliquer à la population régionale malgré les efforts de la cellule de communication, que l'hôpital Larrey n'est pas qu'un hôpital psychiatrique ! Par ailleurs, et ce n'est pas la moindre de nos réserves, cette situation inédite et expérimentale remet en question l'implantation à Larrey d'autres services médicaux contribuant ainsi à l'isolement du pôle respiratoire sur un troisième site éloigné des disciplines complémentaires à nos spécialités.

Au cours de la deuxième partie de la réunion, un vaste tour de table des problèmes non encore résolus concernant le futur fonctionnement de la clinique des voies respiratoires sur le site de Larrey a été effectué. Une liste complète des attentes non résolues, que nous tenons à la dispositions des membres de la CME, avait été préalablement transmise à l'administration par Monsieur le Professeur Lagarrigue. Il est clairement apparu lors de la discussion que la persistance des ces difficultés découle d'une part de la très large sous estimation initiale du coût de ce projet et d'autre part, de la situation particulière vis à vis des autres structures du CHU, des disciplines respiratoires éloignées sur un troisième site hospitalier. Aucune assurance écrite de solutions à ces problèmes ne nous a été, jusqu'à présent, proposée. Pour toutes ces raisons nous appelons une large réflexion de la communauté médicale tant de nos représentants de la CME que du Conseil d'Administration, réflexion à laquelle nous souhaiterions voir associer un groupe d'experts médicaux extérieur à notre CHU. Il en va de notre responsabilité collective de poursuivre ou non l'implantation des Voies Respiratoires à Larrey.

Les médecins du projet des voies respiratoires :
Professeur Carles, Professeur Dahan, Professeur Didier, Professeur Krempf, Professeur Leophonte, Professeur Pessey, Professeur Rivière, Professeur Serrano, Docteur Berjaud, Docteur Escamilla, Docteur Giamarchi, Docteur Hermant, Docteur Murris-espin, Docteur Pujazon, Docteur Rouquet, Docteur Woisard, Docteur Canut, Docteur Dougnac, Docteur Leballe, Docteur Meusburger, Docteur Pradel, Docteur de Glisezinski

Message de fv - Le 23/12/2001
Sujet : Re - Texte intégrale de la pétition scélérate


Pour des pneus, ils manquent pas d'air!!!

Message de fridom - Le 23/12/2001
Sujet : Re - Texte intégrale de la pétition scélérate


Chacun voit midi à sa porte.
Chacun protège son poste comme il peut, mais à combattre petit on gagne petit, tout petit La clinique des voies respiratoires aurait à souffrir du voisinage avec la folie et les fous. N'ayons pas peur des maux ! Appelons un chat un chat et un malade "psychiatrique" un fou. La clinique donc aurait à souffrir de notre voisinage. Voyons cela. Une des maternités les plus renommées en région parisienne est celle de Saint-Maurice située en plein hôpital psychiatrique. Il ne semble pas qu'elle souffre de ce voisinage. Elle est même en pointe en de nombreux domaines. Le Dr Jenny qui en est le médecin référent est à l'origine avec d'autres collègues psychiatres des Journées Scientifiques d'Esquirol qui sont de plus en plus connues et appréciées. C'est un temps où chacun exprime sa spécificité, somaticiens du service de médecine interne, obstétriciens et psychiatres mais où tous se rencontrent autour d'une thématique commune. Je ne parle pas des autres professions qui participent avec talent à ces journées car nous sommes là pour répondre à une cohorte de pneumiatres.
La clinique des voies respiratoires souffre maintenant de la courte vue des médecins des voies respiratoires, de leur pétition discriminatoire. Il est même permis de remettre en cause pour partie leurs compétences professionnelles. En tapant comme ils le font sur les malades mentaux, ne montrent-ils pas leur étroitesse d'esprit. Car enfin, pas très loin de l'origine de leur spécialité, on peut voir des liens étroits entre santé mentale et troubles des voies respiratoires. Chacun se souvient que les tuberculeux bénéficiaient du même traitement de réclusion que les fous. Le front national avait même forgé le terme sidatorium sur la modèle des sanatoriums de grande mémoire. On décrivait les tuberculeux comme des asociaux qui devait fumer, qui étaient souvent agressifs, etc. On peut retrouver des textes médicaux qui anticipent quasiment mot pour mot les termes de la pétition scélérate. Rappelons que c'est autour du traitement de ces tuberculeux que les premiers travaux de psychothérapie de groupe ont vu le jour. Les liens entre les deux spécialités ont souvent été pointés. L'une des pistes de travail féconde sur l'asthme est bien l'aspect psychosomatique de cette affection. A lire la pétition, on peut se demander si les traitements proposés dans cette clinique ne seraient pas un peu uniquement médicaux, et si l'aspect psychologique de l'asthme y serait pris en compte. On comprendrait mal que d'un côté le monde pneumologique s'avère ouvert aux problèmes psychiques, à leur intrication avec les aspects somatiques et que de l'autre il s'acharne à donner une image aussi caricaturale des malades mentaux. Dans les termes mêmes que l'on employait autrefois pour décrire certains des patients qu'ils avaient en charge.
Il est permis de penser que cette spécialité est un peu à part dans le monde médical, qu'elle est un peu comme la psychiatrie, à l'écart. Lorsque l'on est à l'écart il y a plusieurs possibilités : trouver un bouc émissaire encore plus misérable que soit et taper dessus ou essayer de s'unir entre parias. Nos pneumiatres n'ont pas choisi la seconde.
Il est un mot de la pétition qui sonne mal, très mal, c'est le mot "occupation". Il résonne comme une guerre de résistance à mener face à un occupent illégitime. Face à l'occupation, il est légitime de résister. Face à l'occupation par les malades mentaux de Larrey, il faudrait résister. Résister c'est rarement fondre sur les miséreux, sur ceux qui sont à la rue. Résister, c'est souvent être solidaire. C'est même souvent le premier acte de résistance.
Merci messieurs de votre solidarité !!!!
fridom

Message de maraja - Le 23/12/2001
Sujet : Re - Texte intégrale de la pétition scélérate


Manquez pas d'air, messieurs les pneumologues !

Manquez pas d'air, messieurs les pneumologues
Avec vos pétitions réclamant qu'enfin vogue
La nef des fous furieux loin de votre Clinique
Car c'est au bon BK que vous faites la nique !


Savez-vous qu'il écrit qu'il faut respecter l'homme
Tolérance, même si le fou détonne.
Qu'il souffre d'asthme ou de mélancolie.
Ne stigmatise plus aucune form' de folie
Qu'il a dit !

Vous avez bonne mine, messieurs les vrais docteurs !
Vous qui osez écrire des courriers racoleurs,
Ségrégatifs, irrespectueux ,
De craindre de "nos" patients, des actes délictueux !

Pas plus que nous z'êtes aristocrates.
Auriez-vous oublié le serment d'Hippocrate ?
Ou était-ce seulement des promesses d'hypocrites ?
Pour qui vous prenez-vous, professeurs émérites ?!

Z'avons pour nous l'honneur et vous la petitesse
Vous êtes même capables de toutes les pires bassesses.
Au service des patients ? Vous voulez nous fair' rire
Plutôt à celui des brosses à reluire !

Mais,
Nous opposerons toujours notre insoumission
A toutes vos méthodes de discrimination.

Vous ne nous aurez pas,
Nous ne lâcherons pas !

maraja

Message de fridom - Le 23/12/2001
Sujet : Hippocrate se retourne dans sa tombe


Qu'un sort contraire m'arrive !

" Je jure par Apollon médecin, par Esculape, Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, et je les prends à témoin que, dans la mesure de mes forces et de mes connaissances, je respecterai le serment et l'engagement écrit suivant. "

C'est par ces lignes qu'aurait du débuter la pétition adressée au Conseil d'Administration du CHU de Toulouse par un quarteron de médecins des voies respiratoires.
" Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans la pureté et le respect des lois. Dans toute maison où je serai appelé, je n'entrerai que pour le bien des malades. Je m'interdirai d'être volontairement une cause de tort ou de corruption, ainsi que toute entreprise voluptueuse à l'égard des femmes ou des hommes, libres ou esclaves.

Si je respecte mon serment sans jamais l'enfreindre, puissé-je jouir de la vie et de ma profession, et être honoré à jamais parmi les hommes. Mais si je le viole et deviens parjure, qu'un sort contraire m'arrive ! " C'est certainement au nom d'une lecture scrupuleuse du serment d'Hippocrate que le Pr. P. Carles et ses confrères ont rédigé ce qui ne saurait être considéré comme une " cause de tort ".

Rappelons que les 340 patients hospitalisés au Centre Hospitalier Gérard Marchant devaient être relogés dans les trois derniers étages de l'ancien hôpital militaire Larrey. C'est en réaction à ce relogement que le Pr A. Didier et ses confrères ont perpétré la pétition discriminatoire.
" La proximité de patients psychiatriques au sein de l'hôpital Larrey est susceptible d'apporter des bouleversements considérables dans l'exercice de notre spécialité. " Il y aurait dans la perspective de mêler les deux catégories de patients " un risque majeur de choquer et d'éloigner la population des patients de notre recrutement habituel (asthmatiques en particulier). D'une manière plus générale, nous redoutons l'aura négative extérieure de cette cohabitation imposée. " En clair, les patients pulmonaires ne pourraient supporter la présence de malades mentaux.
A l'appui de leur écrit, une association des usagers et amis des hôpitaux de Toulouse aurait opportunément écrit au premier ministre pour lui demander de revenir sur une décision forcément " arbitraire, hâtive et peu compréhensive ". On peut se demander comment une association des amis des hôpitaux toulousains pourrait être anti-Marchant. Au pays de Nougaro, auteur de " Plume d'Ange ", à Toulouse, terre d'accueil des hérésies, il y aurait comme un relent d'ordre moral. Plus grave, " les difficultés inhérentes aux nuisances sonores, au tabagisme, au risque de comportements délictueux ou agressifs par certains patients ainsi que les problèmes logistiques liés à l'occupation des structures extérieures par l'hôpital Marchant n'ont à ce jour pas reçu de réponses satisfaisantes. "
Les malades mentaux seraient, quasiment par définition bruyants, agressifs et délinquants. De tels propos apparaissent évidemment discriminatoires. Dites-moi, Professeur M. Dahan, est-ce cela la psychiatrie à l'hôpital général?

" Ce texte à lui seul pourrait servir d'introduction à une thèse sur les représentations sociales de la maladie mentale et pourrait être traité par la mépris s'il n'émanait de personnes ayant d'une part prêté le serment d'Hippocrate et de plus ayant reçu des rudiments de formation à la psychiatrie. Il est inquiétant." Jivé exprime le sentiment des soignants de Marchant qui affrontent leur énième rebuffade. Cette fois-ci, il s'agit d'un texte écrit et signé par le Pr. E. Serrano et ses confrères. Ils l'écrivent. Ils le signent. C'est dire si le sentiment d'impunité est grand. Jusqu'où iront-ils ?
A partir de quel niveau de bassesse et de déni, les lois s'appliquent-elles ?
Relisons le Code de Déontologie Médicale.
Article 2 :
" Le médecin, au service de l'individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité. "
Quel respect Dr. V. Woisard, quelle dignité Dr. J. Pradel ?
Article 3 :
" Le médecin doit, en toutes circonstances, respecter les principes de moralité, de probité et de dévouement indispensable à l'exercice de la médecine. "
Moralité, probité, dévouement. Où ça Dr. Hermani ? Article7 :
" Le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quelles que soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu'il peut éprouver à leur égard. Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances. Il ne doit jamais se départir d'une attitude correcte et attentive envers la personne examinée. "
Attitude correcte, Pr. Rivière ? Quel que soit leur handicap ou leur état de santé, Pr. Krempf ?
Article 12 :
" Le médecin doit apporter son concours à l'action entreprise par les autorités compétentes en vue de la protection de la santé et de l'éducation sanitaire. "
Cette pétition transforme en cocotte en papier de nombreux articles du Code de déontologie médicale, comment va réagir le Conseil de l'Ordre ? Ne rien dire, ne rien faire serait être complice. De nombreuses associations d'usagers et de soignants envisagent de porter plainte pour discrimination. Comment seront-elles reçues ? C'est à ce genre de détails que l'on peut mesurer à quel point l'usager est au centre d'un dispositif à rénover. C'est à l'ampleur des réactions des instances que nous pourrons évaluer si le plan Kouchner pour la santé mentale est un gadget ou bien s'inscrit dans un changement en profondeur des pratiques et des représentations sociales de la maladie mentale.
Fridom

Lundi 24 décembre


Message de Jean-Pierre - Le 24/12/2001
Sujet : Re - Texte intégrale de la pétition scélérate


Il parait que nous les psy, on s'énerve sans arrêt pour des broutilles Mais alors là ! je suis soufflé, les mots n'arrivent pas à se former correctement. Mais comment peuvent ils dormir la nuit. Comme ceux qui travaillaient pour les nazis ? Les patients psy, c'est sales, ça pue ! ça me rappelle d'étranges paroles. Mais que fait Bernard. Là, s'il ne réagit pas, c'est la révolution. On s'en fout des 35 heures, mais pas touche à la dignité de l'homme.

Message de Isis - Le 24/12/2001 Sujet : Re - Texte intégrale de la pétition scélérate


Comment écrire la colère qui gronde comme une tempête ?
Comment décrire la mauvaise foi qui apparaît à chaque ligne de ce torchon ?
Oui messieurs, la catastrophe remet en question de façon très regrettable vos activités actuelles et vos projets. C'est en général pour cette raison que l'on nomme cela une catastrophe. Oui, le relogement des patients psy n'est pas la meilleure solution, ni au plan médical, ni au plan technique. Elle l'est sur un plan humain, simplement humain. Il s'agit d'être solidaire, simplement solidaire avec vos collègues psychiatres et surtout avec ceux qui n'ont d'endroit où poser leur souffrance.
Comme le note Fridom, isoler physiquement des patients des autres, c'est ce que l'on faisait autrefois avec les patients atteints de tuberculose. On craignait la contamination. C'est un curieux oubli de l'histoire de votre spécialité. Quelle contamination craignez-vous ? Schizophrénie ? Paranoïa ?
Je ne sais quel souffle vous anime, j'ai du mal à croire que ce soit celui dont parle la Bible, ce souffle vital qui est aussi celui de l'esprit.

Message de Oulala de Ouïe Ouïe Ouïe - Le 24/12/2001
Sujet : Re - Texte intégrale de la pétainition


En effet, belle envolée lyrique, point n'est besoin de contre-argumenter inutilement ce texte qui rappelle les plus belles pages de notre histoire, il suffit tout simplement de se rapporter aux élucubrations dans les différents journaux collabo de l'occupation pour en retrouver toute la saveur. Certaines contiguïtés étaient également à proscrire et le dire sans le dire c'est du grand art.
On frise tout de même l'explicitation par instant... Ils n'ont parlé ni du bruit ni des odeurs convenons-en... Ce n'est quand même pas sur le même palier...
Ils soigneront les patients psy qui seront de plus en plus nombreux à consulter chez eux (sympa!), je comprends mal cette donnée scientifique à n'en pas douter issue de l'esprit de scientifiques brainstormiquant à deux encablures de la folie. Ca se sent déjà... Et en plus ça fume!
Vive la France.

Vendredi 28 décembre


Message de Jacques - Le 28/12/2001
Sujet : Re - Texte intégrale de la pétainition


Absolument pas surpris par ce genre de pétition, nous avons vécu la même chose à Montargis en début 2001 contre l'implantation du service de 12 lits de psychiatrie adulte.

Surtout réagir et le faire savoir.

Bon courage.
Jacques

- Septembre 2002

- Octobre 2002

- Novembre 2002


nous contacter:serpsy@serpsy.org