Voyons cela sur une carte.
Israël, (couleur sable), a des frontières avec: au Nord avec le Liban et la Syrie (violet), à l'Est et Sud-Est avec la Jordanie (vert), au Sud-Ouest et au Sud avec l'Egypte. Les deux parties en gris, à l'Est entre Israël et la Jordanie et au Sud Ouest entre Israël et l'Egypte, ce sont les territoires Palestiniens. Cisjordanie et Bande de Gaza. Je vous renvoie aux différentes résolutions de l'ONU, moments de l'histoire ou à vos a priori pour les définir. Il ne s'agit pas d'un état, mais ils sont distincts d'Israël, ce sont des territoires administrés en théorie selon trois degrés d'autonomie. Des zones sous autorité et administration palestinienne (on parle de l'autorité palestinienne pour définir son président et ses ministres), des zones sous autorité palestinienne et administration israélienne et des zones sous administration et autorité israélienne |
En regardant de plus prêt la Cisjordanie (encore appelée West Bank ou Judée Samarie suivant qui vous en parle) vous verrez Naplouse au Nord (carré blanc sur la carte). Il s'agit là de la frontière arrêtée en 1967, servant de référence lors des accords d'Oslo pour un futur état palestinien. C'était en 1993. C'était sans compter sur les extrémistes religieux des deux parties. Ces extrémistes Juifs et Musulmans partagent la même vision, il n'existe d'autre alternative que la disparition de l'autre. Bien que minoritaires de chaque côté, ils arrivent à influer sur le cours des événements. De l'assassinat d'Isaac Rabbin par un extrémiste juif aux attentats aveugles contre les civils israéliens par les extrémistes musulmans, chacun travail dans le même sens pour faire échec à tout règlement pacifique. Ajoutez à cela une politique ambiguë de colonisation des territoires palestiniens, l'arrivée au pouvoir de Sharon, la valse hésitation de Arafat à condamner les extrémistes et l'effondrement de l'autorité palestinienne dans une guerre de clans. Nous voici devant une situation qui paraît sans issue où le déséquilibre entre les protagonistes risque d'obérer toute chance de réconciliation pour des années.. En 2000, la seconde Intifada met fin aux avancées des années précédentes. Aujourd'hui, la totalité des territoires palestiniens est "de fait" sous contrôle israélien. Il est impossible de circuler librement d'une ville à l'autre en Cisjordanie, les routes et les accès aux villes et villages sont contrôlés par l'armée qui les ferme ou les ouvre au gré des événements. |
Liberté de circulation, accès aux soins: l'exemple de Naplouse
Lorsque vous quittez Jérusalem (ville elle même en proie aux tensions, capitale déclarée d'Israël non reconnue par l'ONU, capitale revendiquée par les palestiniens pour un futur Etat) vous empruntez une route bordée de collines verdoyantes quand j'arrive.
Vous êtes en territoire palestinien, mais tout au long du trajet vous identifiez rapidement deux types d'habitations. Les villages palestiniens, maisons aux toits en terrasse, villages plus ou moins organisés et les colonies, maisons aux toits en pente le plus souvent villages construit en cercles. Vous avez sous les yeux toute l'impasse du règlement du conflit. Car si de temps en temps l'armée israélienne évacue les embryons de colonies illégales (les implantations commencent toutes par l'installation de mobiles homes, lieux des futures maisons) toute la Cisjordanie est parsemée de colonies parfois implantées depuis de nombreuses années.
La route est très jolie, surtout lorsque je suis arrivé, malgré quelques constructions qui pèseront sur l'avenir
En regardant bien, sur la crête de la colline de devant, vous apercevez des bungalows. C'est la future implantation d'une colonie... |
... qui dans quelques temps donnera cela ! |
ici celui de Naplouse vu dans le sens de la sortie. |
ou celui de Bethlehem un jour de blocage complet de la Cisjordanie |
Le problème majeur de ce projet est qu'il part du fait accompli de la présence de colonies à l'intérieur de la Cisjordanie. Colonie parfois très anciennes dont la plus importante, Ariel est très proche de Naplouse. Cette ligne de séparation faisant fi de la ligne d'armistice de 1967 va faire des détours au gré des zones à inclure.
Cette situation est quasiment ignorée de l'opinion publique, y compris en Israël, elle n'a rien à voir au quotidien avec les images spectaculaires (qui constituent bien une menace) mais marginales que l'on montre de la vie en Palestine où des hommes en vert défilent arme à la main. La réalité de l'immense majorité, ce sont des files d'hommes et de femmes qui font la queue à des points de passage fortifiés, qui pour aller travailler, qui pour rendre visite à sa famille dans le village voisin, qui pour aller à l'hôpital se faire soigner. Pour vous faire une idée, je vous conseille le film "check-point" que j'ai vu à Tel-Aviv dans le cadre d'une réunion de PHR (Physician for Human Rigth, organisation regroupant médecins israéliens et palestiniens pour dénoncer cette situation sans issue et la violation quotidienne des droits de l'homme)
C'est dans cette zone que se développe le programme de santé mentale de Médecins du Monde !
Justement, une fois esquissé le contexte, si nous parlions santé mentale.