D'UNE EVACUATION... L'AUTRE.
Le 21 septembre 2001, le CH G.MARCHANT fut dévasté par une catastrophe industrielle sans équivalent national. Amputé de sa capacité hospitalière, le dispositif public de soins en Psychiatrie ne peut plus rendre, à la population du département, les services qu'elle est en droit d'attendre. Le retour progressif à l'activité initiale s'effectue dans des conditions précaires, souvent inadaptées. Les prestations offertes restent insuffisantes en terme de qualité des soins. Les patients évacués ont réintégré le site, mais ne peuvent à ce jour bénéficier de l'ensemble des activités thérapeutiques et sociales qui leur étaient proposées avant l'explosion de l'usine AZF.
Un sinistre sanitaire unique, à résolution lente, et qui tarde à être qualifié à la mesure du préjudice subi.
A la veille de son 150 ème anniversaire, notre établissement écrit une nouvelle page de son histoire.
Une histoire souvent ignorée, mal traitée, peu transmise. Refoulée par des mécanismes qui nous sont familiers. Evacuée elle aussi ...
Une histoire qui trouve quelques résonances dans notre actualité.
"L' avenir a un long passé" dit le TALMUD.
Puisse la connaissance des événements passés éclairer notre avenir...
La destruction et l'évacuation des malades hospitalisés ne sont pas des situations inédites pour notre institution.
Au cours de la seconde Guerre Mondiale, elle affronta des épreuves similaires, dans un ordre inversé (Evacuation puis destruction). Un précédent beaucoup plus dévastateur, dans le contexte incomparable d'un conflit guerrier généralisé.
Philippe FONTANAUD, le 20 septembre 2002
Les sources sont aux Archives Départementales - Liasse X 363 - X 364 -