PRESERVER LES SOINS ACTIFS AU LONG COURS
Les maladies psychiatriques de longue durée, obéissent à des processus pathologiques complexes à l’œuvre tout au long de l’existence, exposant les malades à des risques de décompensation brutale où la vie même est souvent en jeu.
POUR LES MALADES PSYCHIQUES
Le problème du suicide est de venu un objectif majeur de Santé Publique.
L’enquête de l’INSERM (Casadebaig, Philippe, 1998) et les études internationales reconnaissent que
-        30 % des rechutes sont associées à des tentatives de suicide survenant dans le mois suivant une hospitalisation de trop courte durée,
-        et dont le risque est maximal dans les premiers jours après la sortie de l’hôpital (Rossau, Mortensen  ; B.J. Psychiatry 1997).
Pour empêcher les morts prématurées, ces personnes doivent donc avoir en toutes circonstance déstabilisante, un accès facile et précoce au champ sanitaire et pouvoir bénéficier de soins actifs, voire intensifs, au long cours pour éviter tout risque de rupture existentielle aggravante.
Dans la continuité des soins indispensable pour donner à la personne malade un «continu d’exister  » malgré sa désorganisation psychique, l’hospitalisation doit pouvoir lui être proposée autant que nécessaire, sans compromettre l’équilibre économique qui, bien que précaire, permet son insertion sociale durable en assumant loyer, charges assurances, téléphone, frais concernant les «écessités de l’existence  ». ...
C’est l’originalité de la psychiatrie de Secteur en France que de lier processus thérapeutique et dynamique de l’insertion personnelle existante ou à promouvoir. Cette originalité vient en contre-point du «  concert mondial de mécontentement concernant l’inaptitude des services sociaux à maintenir ces handicapés dans une vie décente  » (S. Parizot  lettre de la schizophrénie n°12).
Pour favoriser l’accès aux soins hospitaliers, le droit à la COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE est un progrès important pour les personnes ayant des revenus inférieurs à 3500 F par mois.
Ce seuil est au dessous du montant nominal de l’Allocation aux Adultes Handicapés, du Minimum Vieillesse et de la Pension d’Invalidité avec Fond national de Solidarité (3575,83 francs) pris en compte pour l’étude de ce droit.
En conséquence, ces personnes ne peuvent pas bénéficier de la Couverture Maladie Complémentaire qui exonère du Forfait Hospitalier Quotidien (70 F), et se trouveront obligés de le payer quels que soient le nombre et les durées nécessaires de leurs hospitalisations.
Cet effet risque à coup sûr d’être péjoratif en terme de santé Publique.
Il n’est pas humainement tolérable d’imposer à ces malades, par la pression pécuniaire et morale, un choix impossible entre «  se soigner activement et risquer la désinsertion  » ou «  rester inséré  » sans pouvoir assurer financièrement les soins actifs et les hospitalisations indispensables pour recouvrer un équilibre personnel.
Obtenir le consentement du malade risque d’être plus difficile, voire impossible face à une alternative d’une telle violence. En psychiatrie, les Hospitalisations sous contrainte, aujourd’hui déjà en augmentation inquiétante, risquent de se multiplier.
Les Handicapés et les bénéficiaires des minima sociaux doivent bénéficier de la CMU complémentaire pour ne pas être victimes d’un processus d’exclusion.
Le seuil de la CMU a été choisi sans mesurer ses graves conséquences humaines, il stigmatise cruellement les plus vulnérables de nos concitoyens.
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Pierre Laragne
De la planification de la précarité