Au sein d'une équipe pluridisciplinaire, le psychologue scolaire se consacre essentiellement à l'observation et à l'orientation des élèves, au dépistage et au suivi des enfants en situation d'échec scolaire, ou souffrant de perturbations affectives et relationnelles.
Sa vocation est d'offrir un soutien psychologique aux élèves en voie de désadaptation pour les aider à se maintenir dans le circuit scolaire normal.
Enclave neutre au milieu du flux de tensions et d'émotions plus ou moins fortes que véhicule l'école, la psychologie doit assurer aux élèves un lieu privilégié d'écoute, d'expression de leurs craintes, de leurs angoisses, de leurs révoltes et de leurs espoirs.
Mais c'est la collaboration avec les enseignants qui est la véritable pierre angulaire de la psychologie scolaire. Car les psychologues scolaires se doivent avant tout d'être au service de l'école pour aider l'ensemble des élèves, et pour faire avancer la réflexion psychopédagogique.

Un fléchissement ou un retard scolaire peut être occasionné par une multitude de causes : traumatisme, état de santé de l'enfant, difficultés intellectuelles, malaise familial. La difficulté est souvent d'établir un diagnostic précis, c'est-à-dire de faire la part entre un état réactionnel, et des troubles psychologiques plus installés.

D'autres difficultés d'adaptation peuvent prendre la forme d'un retard ou de troubles du langage. Il peut s'agir de difficultés d'articulation de certains phonèmes et de certaines syllabes, ou d'une déformation de la parole. Certains élèves, plus nombreux, présentent une dyslexie (une difficulté dans l'apprentissage de la lecture) ou une dysorthographie (difficulté d'apprentissage de l'écriture). D'autres encore ont des troubles moteurs : maladresses, difficulté à écrire, instabilité. Il s'agira alors d'orienter l'enfant vers une psychothérapie ou un réapprentissage spécifique mené par des orthophonistes, psychomotriciens et rééducateurs spécialisés.
Pour lutter contre l'échec scolaire, les tâches des psychologues sont multiples et variées :
Au niveau de la classe, il peut leur être demandé une mesure du niveau pédagogique en évaluant le niveau global d'instruction des élèves, ou l'analyse psychologique d'une classe à problème. Ils peuvent utiliser un sociogramme qui permet d'évaluer l'existence de leaders ou de conflits entre sous-groupes, ce qui canalise l'énergie des élèves au détriment de l'apprentissage scolaire.

Mais il peut être aussi demandé au psychologue de soutenir les enseignants en difficulté, de participer à une réflexion sur la pédagogie de l'école, d'introduire une dynamique de prévention ou de conseils éducatifs auprès des élèves…

Pour mener à bien le suivi d'un élève, les psychologues scolaires doivent se munir d'un certain nombre d'outils et de méthodes :
· Ils peuvent mener des examens psychologiques individuels approfondis grâce à des tests spécifiques : épreuves intellectuelles pour appréhender les différentes formes d'intelligence ; épreuves verbales ; tests de connaissance scolaire ; tests de personnalité.
· Des examens plus spécialisés d'analyse instrumentale sont proposés dans certaines situations : examen des troubles moteurs, examen de l'orientation et de l'organisation spatio-temporelle, examen du retard et des troubles du langage oral et de l'acquisition du langage écrit
· Ils peuvent conduire des entretiens individuels avec l'élève pour mieux cerner ses motivations, ses projets, son degré de maturité, son équilibre émotionnel
· Ils sont amenés à rencontrer les parents pour saisir les caractéristiques du milieu familial et leur éventuelles répercussions sur l'adaptation scolaire, pour donner des conseils ; ces rencontres révèlent parfois une problématique conjugale ou sociale importante

Les données recueillies sont consignées dans les dossiers psychologiques des élèves. Ce dossier ne peut être transmis qu'à un autre psychologue mais dans certains cas, quelques informations pourront être données aux parents ou aux enseignants.

Les psychologues de l'Éducation nationale doivent aussi posséder une formation d'enseignant. Un décret du 18 septembre 1989 signe ainsi la création du Diplôme d'État de psychologie scolaire pour les enseignants qui se spécialisent en psychologie.
Pour organiser les services de psychologie scolaire, les Réseaux d'aide spécialisés aux enfants en difficulté (RASED) sont constitués par une équipe formée d'un psychologue scolaire, et de maîtres et maîtresses spécialisées ; ils sont animés par l'inspecteur de circonscription et un inspecteur départemental spécialisé.
Dans le cadre de l'enseignement primaire, le psychologue scolaire affecté à une circonscription est responsable d'un secteur allant de 800 élèves comme en Lozère à 4000 élèves comme dans le Bas-Rhin ! leur nombre est cependant plus élevé dans les zones d'éducation prioritaire (ZEP).
Dans un premier temps, la responsabilité de l'échec scolaire a été exclusivement attribuée à l'élève, ses handicaps étant assimilés à des défauts comme la paresse ou l'étourderie. Puis, la faute s'est déplacée de l'élève sur l'école. Enfin, avec la reconnaissance de l'importance des facteurs socio-économiques et socio-culturels sur la réussite scolaire, est apparue la notion de " handicap culturel ".
Parallèlement, grâce à l'éclairage psychologique, un changement s'opère : l'élève s'efface devant l'enfant. Il s'agit à présent de saisir sa dynamique personnelle, mais aussi sa dynamique relationnelle et familiale.
Mais le meilleur outil contre l'échec scolaire reste la prévention : lorsque chaque élève peut être systématiquement évalué sur le plan cognitif, affectif, relationnel et scolaire, la rapidité de la mise en place de solutions appropriées réduit considérablement le taux des échecs.