En première ligne viennent "les risques du métier".
Or ce métier n'est rendu dangereux que par les conditions de sa pratique.
Les infirmiers exerçant en psychiatrie ne doivent plus accepter de travailler dans des conditions dangereuses.
Demander une légitime amélioration des conditions du soin c'est aussi une meilleure qualité du soin.

Nous ne voulons plus qu’entre la théorie et la pratique persiste un fossé,
Lorsque les équipes sont en sous effectifs chronique, se poser devient un luxe…
Nous ne nous autorisons plus à participer à des groupes de réflexion, parce que l'on sait que pendant ce temps, pour nous le permettre, nos collègues galèrent.

Il existe une réalité qui s'appelle HO Judicière.
Dans certaines unités qui les reçoivent, l'obligation est faite aux infirmiers de mettre ces patients en isolement durant toute l'hospitalisation.
Pour d'autres lieux, d'autres coutumes, comme la contention dans la chambre (non sécurisée), "maintenu" sur un lit par des liens... Violence faite au patient, qui n'espère qu'une chose : retourner en prison où pour lui la situation était plus agréable, moins inhumaine.
Ne peut-il pas être judicieux d'ouvrir des unités où ces patients ne seraient pas en chambre d'isolement mais au milieu des autres ?
cela humaniserait leur séjour en HP, et ça permettrait peut-être de régler les «èmes humains masculins ».
Et puis soigner est un métier et enfermer un autre. N’acceptons pas de faire un autre métier que le nôtre, non pas parce qu’il ne nous paraît pas digne mais parce que nous le ferons mal.

Lorsqu’un décret d'application est publié,
soit disant pour protéger le patient et répondre à sa demande, victoire pour qui ?
"demandez votre dossier à votre médecin et transmettez le nous"
Encore faut-il savoir qui demande à consulter le dossier, et comment il sera transmis.

Comment faire exister la psychiatrie dans un lieu réfractaire,
avec des promos de 150 étudiants, et seulement deux enseignantes 
en nous donnant les moyens de participer activement
à la transmission de notre savoir théorique et de notre savoir faire,
pour que d'autres puissent faire ce même métier
d'une façon à la fois différente et identique.