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Nous aimons que les patients soient considérés comme des citoyens
membres à part entière d'une communauté sociale
Nous aimons quand les hommes et les femmes défendent des grandes valeurs de l'humanité
Quand soignants et soignés s'ouvrent sur le monde
partagent leur créativité, les talents d'écriture, de poésie, de peinture,
Nous aimons quand en phase avec l'actualité,
soignants et soignés participent aux débats, entendent et sont entendus
Nous aimons quand tout un peuple d'exclus,
de maladroits de la langue que nul n'écoute jamais
s'empare des rues et suscite respect et admiration.
Nous aimons pouvoir aller soigner les hommes là où ils vivent !
Nous aimons quand les soignants communiquent, se parlent, rient, s'émeuvent.
Nous aimons quand aux milieux d'eux les patients participent à la fête.
Nous aimons quand tous les psy quelques choses,
les assistantes sociales, et plein d'autres personnels y participent aussi.
Nous aimons quand s'y joignent des directeurs.
Nous aimons quand nos patients se fondent dans le monde
quand tout ce monde se côtoie, librement, loin des barrières conventionnelles.
Nous aimons quand les directeurs comme les y invitent le ministère, prennent leurs responsabilités, évaluent précisément les difficultés auxquelles ils sont confrontés,
le niveau de violence dans leur établissement,
la qualité des soins réellement dispensés aux personnes souffrant de troubles psychiques,
Nous aimons quand ils prennent des mesures en conséquence
Et nous condamnons
ceux qui ferment les yeux, banalisent la souffrance des patients et des personnels,
remplissent des démarches qualités édulcorées font comme si de rien n'était,
comme si, en niant les problèmes, ils avaient la faculté de les effacer
en niant les " fous ", la faculté de les rendre inexistants.
Notre société écarte, enferme l'individu dangereux : les fous à l'asile, les délinquants en prison.
Ces deux institutions d'exclusion ne sont ni comparables, ni superposables
Et pourtant, certains patients nous ont dit qu'il y avait plus d'humanité en prison pour les personnes " dangereuses " qu'il n'y en a pour les " fous " hospitalisés en HO judiciaire.
Comment accepter qu'une pétition présentée devant un tribunal,
décrivant les malades " psy " en termes insultants, ne soit pas sanctionnée
que la justice ne reconnaisse pas aux patients leur qualité à l'être.
Nous refusons les discriminations inacceptables :
faut pas être " malade " quand on est fou. Le droit aux soins doit être le même pour tous
Nous refusons les clichés : " les fous ça pue, ça fume, ça fait du bruit et c'est dangereux
leurs infirmiers fument deux fois plus, sont accrocs au café, sont eux-même un peu fous pour avoir envie de faire ce "genre" de travail. "