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Projet de rédaction d'un manifeste
pour l'établissement d'un dialogue Soignant-Usager-Famille

Présenté lors du VIIé Congrès de l'association mondiale de réhabilitation psychosociale (WAPR 2000 8-9 mai 2000)

Dr.PATRICK BANTMAN ( Hôpital Esquirol ST-Maurice)


Les participants à la conférence ont résolus ce qui suit :

Nous accordons notre plein soutien à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui doit également garantir les droits des personnes atteintes de troubles psychiques, et leur entourage.

La fin du deuxième millénaire doit être l'occasion pour les états de (re)définir une pratique de Santé Mentale garantissant les droits des usagers et des proches en matière de Santé Mentale.

Un certain nombre de résolutions antérieures ont déjà exprimé des garanties dans ces domaines que ce soit dans le cadre de WARP ou d'autres Associations Internationales.

Des moyens financiers importants doivent également être mis en œuvre pour la Santé Mentale, par les états concernés, afin de permettre la lutte contre la stigmatisation et la discrimination pour des raisons de troubles psychiques, et, le développement de mode d'assistance et de réhabilitation, en dehors de l'hôpital psychiatrique.


En ce qui concerne les patients et les usagers

- Le droit à l'auto-détermination : Chaque personne a le droit de prendre les décisions concernant sa propre vie, incluant le fait d'accepter ou non un traitement, et quelle sorte de traitement.

- Le droit à la non discrimination : Le droit d'être un citoyen égal aux autres citoyens d'un pays et de ne pas être discriminé ou exclus par un problème de santé mentale.

- Les usagers souhaitent également avoir le droit d'être représentés eux-mêmes dans tous les forums dans lesquels la politique de santé mentale et les pratiques sont discutées, et non pas d'être représentés par d'autres. En ce qui concerne la planification, la politique en Santé Mentale et l'organisation des soins, les usagers de la Psychiatrie doivent être impliqués d'une manière significative dans les prises de décisions.

- Toute personne a droit à une assistance et à des soins appropriés en matière de santé mentale, spécifiquement adaptés à son cas et à ses difficultés en cas de nécessité. Assistance et traitements doivent être garantis dans la loi.

- Cette assistance peut s'exercer quelque soit le lieu de résidence de la personne (hôpital, logement familial, logement personnel ou thérapeutique, patient sans domicile). La psychiatrie communautaire constitue le courant d'idées et de pratiques le plus approprié pour réaliser ce droit à une diversité de services.

- Autant que possible, le traitement de même que tout changement de traitement, sera établi en accord avec la personne qui présente une souffrance psychique. Des formules alternatives animées par des usagers, peuvent proposer aux patients qui le souhaitent une prise en charge en articulation ou non avec le système de soins officiel.

- On ne peut priver les sujets présentant des troubles psychiques de leur liberté que si leur condition est telle qu'une hospitalisation et un traitement forcés sont jugés nécessaires pour protéger leur santé, leur sécurité et celle de leur entourage. Il ne peut y être procédé que sur la base d'un code juridique garantissant tous les droits humains fondamentaux. Seule une instance judiciaire peut prendre une telle décision.

- Les personnes présentant des troubles psychiques doivent garder le contrôle de leurs finances et de leurs biens aussi longtemps que possibles. Ils ne peuvent en être privés qu'au titre de dispositions juridiques spécifiques.

- Toutes les dépenses de traitement de soins et de réhabilitation doivent être couvertes par un système de sécurité sociale garanti par la loi.


En ce qui concerne les familles

- Les soignants intervenants en psychiatrie se doivent d'élargir leurs perspectives dans le soin et la prise en charge du patient à toutes les personnes qui composent son environnement et en particulier sa famille.

- La famille doit être aidée et parfois relayée dans les problèmes qui se posent vis-à-vis du patient, en particulier dans le cadre du projet thérapeutique et dans celui de la réinsertion-réhabilitation. - Il est important de garantir une aide par la mise à disposition des familles d'informations et des moyens de communication sur les ressources existantes pour prendre en charge les personnes présentant des problèmes de santé mentale.

- L'aide apportée a la famille ainsi que les soins aux patients ne doivent pas s'arrêter sur le refus du patient. Dans les situations difficiles les familles doivent être aidées sur l'attitude à avoir vis-à-vis des patients dont les comportements posent problèmes, tout en respectant la confidentialité du dossier médical. Le dispositif de Santé Mentale doit d'être accessible 24h sur 24 et l' accès aux soins facile et rapide.

- Les usagers et leurs familles doivent être informés sur les traitements appliqués, sur les résultats à attendre de ce traitement et sur les effets gênants possibles des médicaments, de même que des diverses possibilités de soins offertes par le service.

- Soignants et familles doivent aussi collaborer à la mise au point et à la réalisation des divers aménagements sociaux nécessaires à un accompagnement adapté aux patients dans la cité, incluant par exemple des structures d'hébergement.

- On attirera l'attention des usagers et des membres de la famille sur l'existence d'organisations de relation d'aide. II en existe dans la plupart des pays occidentaux (Association d'usagers, Association de familles de patients, etc.).

A cet égard les initiatives d'associations internationales destinées à réduire la stigmatisation et la discrimination, quotidiennement endurées par les personnes diagnostiquées schizophrènes, doivent être stimulées et relayées sur le plan national.

L'amélioration de la communication vers le public, pour permettre une meilleure compréhension et tolérance de la maladie, est un des éléments clés de cette action.

Ce projet de manifeste à été rédigé à partir de propositions , remarques et suggestions exprimées par les personnes suivantes , ainsi que par consultations des sites internet d'association d'usagers ou de familles d'usagers :

Paul Morin (Collectif de défense des droits de la Monterégie -Canada )
Luc Vigneault (Association des groupes de défense des droits en santé mentale du Quebec)
Claude Finkelstein (Fédération Nationale des Associations d'(ex)Patients en Psychiatrie)
Dr Antonio Garcia (France)
Judi Chamberlin (USA)
Marianne Farkas (Center for Psychiatric Rehabilitation-USA)
Susan Kirkwood ( Eufami -Great-Britain)
The Anti-Psychiatrie coalition (Usa)
National Association for Rights Protection and Advocacy (USA)
J.Walcke (Union Nationale des Familles et Amis des malades mentaux ) France)
Bertrand Escaig (Unafam France)
R.van der Male (Straatadvocaat Basisberaad GGZ Rotterdam -Nederland)
Consumers and survivor movement (Madnation-USA )
Consumor/Survivor Information Resource Center of Toronto
Internet Ressource for people with disabilities (Grande Bretagne)
Diane Froggatt Executive Director of the World Fellowship for schizophrenia and allied Disorders
National Schizophrénia Fellowship (Grande Bretagne)
Die Psychiatrie-Erfahrenen Homepage (Allemagne)
Support group in Australia
Manifeste de la Première Conference Européenne des Familles de malades mentaux (De Haan-Belgium, 7-9 juin 1990)
Manifeste de Barcelone ( 2éme Congrés européen des associations des familles de malades mentaux )
Deuxième Congrés de la WARP(Barcelone 1989)

Coordination du projet PATRICK BANTMAN Hôpital Esquirol FRANCE


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nous contacter:serpsy@serpsy.org