Il s'agira de déterminer quelles sont, actuellement, les théories dominantes et les conséquences sur les pratiques professionnelles.

A l' origine, l' ancêtre de l'infirmier en santé mentale exerce à peine un métier et n'a pas de compétences spécifiques. Depuis la création d'écoles professionnelles et de diplômes, les infirmiers ont accru leur niveau de qualification, leurs compétences, leur légitimité, leur autonomie. Mais de nouveaux problèmes se posent à eux: la reconnaissance de leur spécificité, et la confrontation à de nouvelles catégories professionnelles, en particulier les travailleurs sociaux. La transformation de la psychiatrie publique et le basculement d'un nombre croissant de patients vers des structures sociales et médico-sociales obligent à repenser leur positionnement dans un contexte d'élargissement des interventions en santé mentale.

Présentation des différents cursus de formation conduisant à la pratique du métier d'infirmier en psychiatrie. Il s'agira d'en mesurer les avantages et inconvénients et d'évaluer s' ils conviennent à la pratique des soins infirmiers en psychiatrie et répondent aux besoins de la population

Les conclusions de ce rapport permettront de mettre en perspective des bases communes de formations adaptées aux pratiques et aux lieux de soins.

Les mutations, rapides et nombreuses intervenues dans le champ de la psychiatrie et de la santé mentale, posent la question des limites du dispositif de soins et interrogent la place et la fonction de chaque professionnel.

Il devient nécessaire de "re-garder" la spécificité infirmière au travers des questions suivantes: la clinique infirmière existe-t-elle?; quelle est la contribution de la pratique infirmière aux soins psychiques?; Peut-on élaborer une théorie du soin infirmier en santé mentale?.

L'éclatement de l'hôpital en un grand nombre de structures alternatives à l'hospitalisation a entrainé un changement radical dans les pratiques professionnelles. L'infirmier doit s'adapter à cette évolution.

Il se trouve néanmoins confronté au paradoxe qui veut que la demande de soins en psychiatrie augmente alors que les personnels spécifiquement formés sont de moins en moins nombreux. Cette évolution menace, à terme, et la prise en soins des malades et l'identité des professionnels.

Le droit européen connaît la profession infirmière sous la forme d'une directive de 1977 mais cette connaissance est bien partielle.

La référence est une liste d'enseignements conduisant à un diplôme de référence. la part de la psychiatrie reste limitée dans les formations, mais surtout rien n'est dit des compétences professionnelles ou de la déontologie. Or, la pratique du soin infirmier en psychiatrie est porteuse de valeurs humanistes et relationnelles essentielles. Il s'agit de réfléchir sur cet acquis européen, de lui donner forme, de pouvoir défendre et promouvoir une déontologie infirmière en psychiatrie.

La construction Européenne tend à donner une primauté aux références communautaires. Les discussions, voire exigences entre Bruxelles et le gouvernement français pour ce qui concerne l'application des directives relatives à l'harmonisation des diplômes et des études infirmières en attestent.

Face à de tels enjeux il est impératif de déterminer la place de la psychiatrie dans la santé publique, de définir la spécificité et la qualité des soins infirmiers dispensés, d'engager une reconnaissance explicite et une pérennisation des compétences professionnelles.

Ce colloque devra également permettre de situer et partager les contextes culturels et les représentations en présence.

Les infirmiers en psychiatrie deviennent acteurs de santé publique, à la croisée du sanitaire et du social.

Cette évolution doit s'appuyer sur des propositions européennes concrètes, émanant des professionnels eux-mêmes, afin de prendre en compte la nécessaire affirmation clinique de leur exercice.

C'est le pari de ce congrès.

Les propositions issues du congrès feront l'objet d'un rapport qui sera soumis à tous les gouvernements de l'Union Européenne, ainsi qu'à un certain nombre d'autres pays, afin de faciliter les décisions qui pourraient être prises pour atteindre un niveau de compétence requis dans cette discipline.