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Le train des fous
roman

Pierre Durand

Editions Syllepse

réédition 2001




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Le train des fous

C'est une ré-édition du roman de Pierre Durand que les éditions Syllepse nous propose.
Ce livre est composé de deux parties distinctes : le roman et une première partie où vont intervenir Armand Ajzenberg pour en faire la présentation et Patrick Tort et Lucien Bonnafé pour les préfaces.

Cette première partie en fait nous retrace le contexte historique, nous présente les critiques qui avaient suivi la première diffusion de ce roman et nous reparle aussi de Carrel (Alexis) dont un passage du " Train des fous" est consacré à cet homme qui a partagé avec les nazis l'obsession de l'éradication de la folie.

120 000 internés peuplaient les asiles pour aliénés en 1940. C'était malheureusement une " population à risque " quand survint le passage sous le pouvoir ségrégateur, pétri d'idéologie selectionniste, de la collaboration.

Sous l'occupation, pour pouvoir survivre, il fallait avoir recours au marché noir, les tickets de carte d'alimentation ne suffisaient pas. Ce système de marché noir excluait de fait les hospitalisés. Les hôpitaux généraux avaient droit à des suppléments pour leurs malades mais pas les hôpitaux psychiatriques.

Il y eu alors une Surmortalité terrible chez les malades mentaux hospitalisés qui est évalué à 40 000 morts !!!

Des malades sans intérêts ? oui, c'est une opinion fort répandu parmi l'élite Vichyste ! Il faut dire qu'en France, dans le contexte de guerre, beaucoup de Français pensaient que les fous étaient des dégénérés dangereux pour la race et économiquement nuisibles.

A la même époque le IIIème Reich pratiquait sur son territoire l'extermination des malades mentaux. Alors en France, sans loi, sans décret les individus chargés du ravitaillement ont choisi la façon la plus économe de traiter les malades mentaux : l'extermination douce par le froid et la faim.

Dans les hôpitaux psychiatriques se côtoyaient toutefois les fous, les gardiens de fous mais aussi des résistants, des infirmiers, des collaborateurs, des héros, des gens simples, des patriotes, des salauds et des futurs déportés. Et tout ce monde après la guerre s'est englué dans un silence assourdissant.
En 1981 la publication de la thèse du Dr Max Lafont a soulevé des réactions de malaise et d'hostilité et commencé à ouvrir l'espace du souvenir et de la parole.

Nul n'est irresponsable de ce qui se passe là où il est concerné.

Le cadre du roman de Pierre Durand est un hôpital à une soixantaine de kilomètres de Paris au Nord. Il recevait 5000 personnes qui venaient de Seine et Oise et de Seine et Marne. Les malades mentaux y étaient mis en dépôt dans lieux dits " d'isolement " ou " d'agités ". Il s'agissait là du comble de l'humanité dans une fonction de renfermement-garderie mortifère.
Le roman mêle habilement l'histoire d'un homme qui se retrouve à l'hôpital de Clermont d'une façon particulière, est-ce un malade mental ? est-ce un amnésique ? Celui ci nous entraine dans une histoire de resistance, de bonne soeur, d'allemand, de gardiens de fous, de mort, de froid, de misère.
Le triste record des malades mentaux hospitalisés morts est tenu par cet hôpital de Clermont de l'Oise.
C'est en 1999 qu'à Clermont de l'Oise était inaugurée une stèle à la mémoire des 3063 morts de cet hôpital, morts de froid, morts de faim. C'est une histoire que personne ne connaît…Combien est nécessaire cet ouvrage !!!

Anne Marie Leyreloup

Lire aussi : L'extermination douce de Max Lafont

Le temps est désormais venu pour les plus hautes autorités de l'État français d'aujourd'hui de reconnaître les responsabilités de l'État français d'hier (celui de Vichy) dans ce désastre-là, comme elles l'ont fait pour d'autres désastres ayant frappé d'autres victimes : signez la pétition sur ce site.



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