Un des derniers CHS y a vu le jour dans les années 70…Censé couvrir le département du Gard, son activité s'est rapidement trouvée réduite à la gestion de 3 secteurs adulte d'environ 90000 habitants et d'un intersecteur de pédopsychiatrie. Le reste du département étant sous la responsabilité des CH de NIMES et d'ALES, par redéploiement de moyens.

Une dynamique de secteur a été développée en 1988 permettant l'ouverture de nombreuses structures extra-hospitalières (CMP et hôpitaux de Jour). Depuis cette époque, une grande inertie a régné, opposant un " secteur intra-muros " uzètien rigide, fixé au mouvement de psychothérapie institutionnelle (unité de sociothérapie, le bar, la banque…) à un " secteur extra-muros " plus dynamique, tourné vers la Cité, l'hôpital général, le secteur médico-social et le milieu associatif.

Qu'en est-il aujourd'hui ?

Ce CHS d'environ 200 lits situé sur un parc magnifique autour d'Uzès est devenu vétuste, les locaux insalubres, le personnel soignant vieillissant. Depuis 1998, une équipe médicale remettant en question la Sectorisation Psychiatrique, organisation des soins chère à la tradition française, des syndicats et des élus plus intéressés par l'emploi à court terme que par le développement de techniques de soins adaptées à la population desservie, aidés par une administration attentive, peu formée en psychiatrie, respectueuse des politiques locales, élaborent un projet d'établissement contraire à l'esprit des différentes réformes concernant la Psychiatrie de Secteur (non à la sédimentation des malades, non à la psychiatrie à 2 vitesses, oui pour la psychiatrie à l'hôpital général, à l'hôpital local, dans les maisons de retraite, dans la Cité) .

Ce projet vise à permettre au malade (qui demeure malgré tout le centre de la préoccupation des soignants !) au sein du CHS une trajectoire de soins adaptée à son état, de la crise à la post-cure, avec une unité d'entrée intersectorielle, des unités sectorisées pour les " plus chroniques ", une unité intersectorielle pour les " chroniques " (40 lits), une unité de réinsertion in situ, sans parler d'une unité fermée pour les " difficiles ", et d'une unité de psycho-gériatrie pour " les plus âgés ", trajectoire surveillée par un dispositif de télé surveillance…Il consiste en la reconstruction pure et simple d'un nouvel hôpital psychiatrique à la place de celui qui existe actuellement !

Il répond surtout à la nécessité de maintenir l'emploi sur la ville d'Uzès. Faisant fi des besoins répertoriés dans le département du Gard, s'inscrivant dans un mouvement négationniste (ignorance de l'histoire de la psychiatrie) il élude le nécessaire développement des alternatives à l'hospitalisation, et le fait que l'outil de soins doit être adapté aux besoins recensés par les " travailleurs de terrain " et non les bureaucrates même bien intentionnés. Il apparaît urgent, avant de voir émerger le premier asile du 3°Millénaire, que les organismes régulateurs en Santé Mentale (Direction des Hôpitaux, Agence Régionale d'Hospitalisation, Mission MASSE) examinent ce Projet afin d'y apporter les correctifs nécessaires.