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LE PROCES DES PNEUMOLOGUES - COMMUNIQUE DE SUD SANTE-SOCIAUX


Le délibéré du procès des pneumologues pétitionnaires ne nous a pas été favorable. Fin Juin, nous avions été déboutés de notre demande.

Les constitutions en partie civile de SUD et de la FNAP-PSY ont été declarées irrecevables.
- La FNAP-PSY au motif qu' elle est une association dont les membres sont des associations, et n'ayant pour mission que la défense des collectifs de celles ci. Et non la défense de l' intérêt collectif des malades mentaux, victimes de propos diffamatoires ...

- Pour SUD SANTE, le tribunal n'a pas trouvé de préjudices directs ou indirects. Les malades psychiatriques n'étant pas membres de notre syndicat, celui ci ne pourrait exercer une action en justice que pour défendre ses membres. Une conception réductrice de l' activité syndicale à la seule défense de l' intérêt matériel de ses adhérents.

En fondant cette action juridique sur nos statuts ; à savoir la lutte contre toute forme d'exclusion sociale, nous sommes dans la défense de nos intérêts professionnels, du soin et des usagers. Le refus exprimé par la pétition des médecins pneumologues, de cohabiter avec un service psychiatrique est inacceptable.

Ignorant de la clinique des voies respiratoires autant que de ses spécialistes locaux, mais plus au fait du compagnonage ancien entre les deux disciplines médicales que sont la psychiatrie et la pneumologie . En souvenir des temps où l' Asile acceuillait des malades tuberculeux, et servait de lieu de rélégation pour les patients chroniques . Il nous semblait que l' attelage avait évolué vers des échanges plus subtils que cette pitoyable ruade.

Le Tribunal ne reconnait pas notre qualité de plaigant, mais souligne le caractère " ... tout le moins extrémement maladroit et désagréable pour l'ensemble de la psychiatrie " des propos en cause.

Pour qu'il y ait imputation diffamatoire, il manquait donc une personnalité morale représentative de l'intérêt collectif des malades mentaux, ou des personnalités physiques suffisamment courageuses ou " folles" pour supporter la surexposition médiatique et les aléas de l'action judiciaire. Facile ...

" A Paris on construit des maisons de fous pour faire croire à ceux qui n' y sont pas enfermés qu'ils ont encore la raison " MONTAIGNE
A Toulouse, on désigne des fous à la télévision pour faire croire à ceux qui les regardent qu'ils ont toute la leur.

SUD SANTE s'est contitué tant pour défendre les intérêts des salariès que la qualité des soins qu'ils contribuent à produire.

Le sort des malades mentaux a toujours été étroitement lié aux conditions sociales de ceux qui en ont la charge.

Le défaut de représentation des usagers est un frein à la définition et au fonctionnement démocratique de nos institutions sanitaires, nous le regrettons. Nous soutenons les initiatives, les expressions, et les tentatives d' association des usagers. A ce titre, notre patenariat avec la FNAP-PSY est naturel et conforme à notre objet ; défendre la cause des fous et la notre, ... notre cause.

" Si nous ne les défendons pas, qui le fera ? " TOSQUELLES

Nos pratiques quotidiennes nous placent souvent face à des attitudes défavorables, pour ne pas dire hostiles. Les préjugés communs, les fantasmes résistent à la paresse, à l'ignorence. Il nous semble dangeureux que des responsables médicaux puissent se laisser aller à une telle facilité. Cette faillite morale c'est le préjudice que nous voulons voir reconnu et réparé par la justice. Les soignés, les soignants et la Médecine ont tout à y gagner.

Encore un effort messieurs et mesdames les juges ...

Déboutés en première instance, nous poursuivons notre action en Appel ( prochain RDV courrant Décembre ), et au delà s'il le fallait.


SUD Santé Sociaux - Toulouse, le 24 Août 2002.