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Message de Jacques Uze - Le 23/12/2001
Sujet : Texte intégrale de la pétition scélérate
Monsieur le Président du Conseil d'Administration
Monsieur le Directeur Général Centre Hospitalier de Toulouse Hôtel-Dieu
Monsieur le Président de la CME Hôtel-Dieu
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil d'Administration
Mesdames et Messieurs les représentants élus à la CME
Objet : Implantation de la clinique des voies respiratoires à Larrey
Les événements exceptionnels survenus le 21 septembre 2001 à Toulouse ont conduit le Ministère à retenir le site Larrey pour le relogement d'une partie de l'hôpital Marchant sur les trois derniers étages du bâtiment.
A la suite de cette décision, le 29/10/2001 s'est tenu, à l'initiative de Monsieur le Directeur Général, une réunion concernant l'opportunité de poursuivre l'implantation de la Clinique des Voies Respiratoires à Larrey.
L'ensemble des médecins impliqués dans ce projet souhaite réagir à la note de séance qui a été diffusé à l'issue de cette réunion. Ce document passe en effet sous silence les inquiétudes et les réticences qui ont été largement exprimées en séance par tous les participants médicaux. Il nous semble important d'en faire part à la communauté médicale hospitalière.
Deux points essentiels ont été évoqués au cours de cette réunion : la nouvelle conformation du site Larrey liée à l'hébergement du secteur psychiatrique et les moyens alloués au fonctionnement de la Clinique des Voies Respiratoires sur ce site.
Le premier point a été abordé à partir de la lettre de Monsieur le Président de la CME en date du 26/10/2001 reconnaissant explicitement que la décision de reloger une partie de l'hôpital Marchant sur Larrey "remet en question de façon très regrettable nos activités actuelles et nos projets" et que "cette solution qui nous est imposée n'est pas la meilleure, ni au plan médical, ni au plan technique".
Les aménagements proposés par l'administration du CHU de façon à séparer (physiquement) l'entité CHU de l'entité Marchant au niveau du site Larrey n'ont pas emporté l'adhésion de la majorité des personnes présentes. Le problème de la sécurité des personnels et des patients, notamment des mesures incendie a soulevé la plus grande inquiétude de la part de notre groupe en l'absence du rapport des experts et du passage de la Commission de Sécurité. Le fait que monsieur le Directeur Général affirme assurer pleinement la responsabilité en cas d'éventuels incidents ne peut suffire à garantir de bonnes conditions d'exercice sur le site. De même, les difficultés inhérentes aux nuisance sonores, au tabagisme, aux risques de comportements délictueux ou agressifs par certains patients ainsi que les problèmes de logistiques liés à l'occupation partielle des surfaces extérieures par l'hôpital Marchant n'ont, à ce jour, pas reçu de réponse satisfaisante.
La proximité de patients psychiatriques au sein de l'hôpital Larrey est susceptible d'apporter des bouleversements considérables dans l'exercice de notre spécialité. L'accueil plus fréquent de patients psychiatriques ayant une pathologie respiratoire qu'il sera de notre devoir de soigner sera inévitable. Sur la base de quelques expériences passées sur le site de Rangueil et Purpan, il y a là un risque majeure de choquer et d'éloigner la population des patients de notre recrutement habituel (asthme en particulier). D'une manière plus générale nous redoutons l'aura négative extérieure de cette cohabitation imposée. Toute la population toulousaine sait aujourd'hui que l'hôpital Marchant s'installe à l'hôpital Larrey. La mesure de cet impact sur la notoriété et l'image de la Clinique des Voies Respiratoires n'a pas été évaluée à son juste niveau. Dans le contexte médiatique actuel, il risque d'être difficile d'expliquer à la population régionale malgré les efforts de la cellule de communication, que l'hôpital Larrey n'est pas qu'un hôpital psychiatrique !
Par ailleurs, et ce n'est pas la moindre de nos réserves, cette situation inédite et expérimentale remet en question l'implantation à Larrey d'autres services médicaux contribuant ainsi à l'isolement du pôle respiratoire sur un troisième site éloigné des disciplines complémentaires à nos spécialités.
Au cours de la deuxième partie de la réunion, un vaste tour de table des problèmes non encore résolus concernant le futur fonctionnement de la clinique des voies respiratoires sur le site de Larrey a été effectué. Une liste complète des attentes non résolues, que nous tenons à la dispositions des membres de la CME, avait été préalablement transmise à l'administration par Monsieur le Professeur Lagarrigue. Il est clairement apparu lors de la discussion que la persistance des ces difficultés découle d'une part de la très large sous estimation initiale du coût de ce projet et d'autre part, de la situation particulière vis à vis des autres structures du CHU, des disciplines respiratoires éloignées sur un troisième site hospitalier. Aucune assurance écrite de solutions à ces problèmes ne nous a été, jusqu'à présent, proposée.
Pour toutes ces raisons nous appelons une large réflexion de la communauté médicale tant de nos représentants de la CME que du Conseil d'Administration, réflexion à laquelle nous souhaiterions voir associer un groupe d'experts médicaux extérieur à notre CHU. Il en va de notre responsabilité collective de poursuivre ou non l'implantation des Voies Respiratoires à Larrey.
Les médecins du projet des voies respiratoires :
Professeur Carles, Professeur Dahan, Professeur Didier, Professeur Krempf, Professeur Leophonte, Professeur Pessey, Professeur Rivière, Professeur Serrano, Docteur Berjaud, Docteur Escamilla, Docteur Giamarchi, Docteur Hermant, Docteur Murris-espin, Docteur Pujazon, Docteur Rouquet, Docteur Woisard, Docteur Canut, Docteur Dougnac, Docteur Leballe, Docteur Meusburger, Docteur Pradel, Docteur de Glisezinski