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UMIMP
Unité Mobile d'Intervention Médico-Psychologique

Intervention en milieu scolaire après le décès d'un adolescent par suicide ou mort violente.
Mmes E. Moatti et F. Reznik et les Drs. M. Guenkine et M. Windisch


Extrait du quotidien du médecin du 04/09/98
Le premier prix Education pour la santé et Professionnels de santé, organisé en partenariat avec les Laboratoires Pierre-Fabre Santé et la Société française de santé publique, a été remis à l'équipe du Dr Marc Windisch, chef de service à l'hôpital Esquirol (Saint- Maurice, Val- de- Marne ), pour son action en milieu scolaire de prévention des conduites suicidaires et des comportements à risque de l'enfant et de l'adolescent.
Le Dr Windisch, psychiatre, et ses collaborateurs disposent d'une unité mobile d'intervention médico-psychologique (UMIMP), composée d'un médecin et de deux psychologues, mise au service des établissements de l'Académie de Paris.
Elle entre en scène au moment d'un suicide, répondant ainsi au désarroi et au deuil des jeunes et des adultes. Son premier objectif vise "à réduire l'angoisse et les tensions individuelles et collectives en donnant un contenant à une situation à risques" (suicide par ricochets).
Ce travail, qui réclame une grande qualité d'écoute, n'est possible qu'avec le concours éclairé des responsables hospitaliers et de l'Education nationale.

Face à l'accroissement des conduites suicidaires et des comportements à risque de la population infanto-juvénile, des directeurs d'Etablissement et des responsables médico-sociaux nous ont sollicité. Ce qui nous a conduit à créer l'Unité Mobile d'Intervention Médico-Psychologique.

Opérationnelle dès le mois d'Octobre 1997 : l'Unité Mobile est mise à la disposition des 225 établissements : écoles, lycées et collèges publics et privés de la Ville de PARIS.

Grâce à la collaboration du Médecin, de l'Infirmière, de l'Assistante Sociale, Conseillers Techniques auprès du Directeur de l'Académie de Paris, Service de Promotion de la Santé en faveur des élèves, le directeur de l'Académie de Paris adressa un courrier aux Chefs d'Etablissement, médecins et assistantes sociales, les informant de notre existence et de notre disponibilité.

Nous constituons ainsi un réseau "ville-hôpital" qui implique tous les acteurs de la Santé et de la Vie Scolaire.

Le public concerné et son rôle :

L'action s'adresse : 1) - aux responsables des établissements d'enseignement et de formation.
2) - aux équipes pédagogiques.
3) - aux élèves de la classe concernée par la situation dramatique.
4) - aux équipes médico-sociales des établissements.

Les méthodes de l'action choisie.

L'intervention se situe dans l'après coup du décès d'un élève par suicide ou mort violente.

Le chef d'établissement, le médecin, l'infirmière ou l'assistante sociale disposant de notre numéro de téléphone entre en contact avec le responsable de l'Unité Mobile.

Le premier entretien, fondamental, nécessite souvent de longs échanges qui tissent les premiers liens d'une relation de confiance. L'appel téléphonique de l'établissement est considéré comme une urgence : c'est l'urgence de la personne qui appelle, d'où la disponibilité quasi immédiate des intervenants.

La méthode de travail est basée sur :

- la connaissance de la situation institutionnelle de l'établissement concerné,
- la lecture et l'analyse de contenu des écrits des élèves.

Le Directeur de l'Etablissement ou la personne désignée par lui, par délégation, devient dans l'attente de l'intervention elle-même, notre porte-parole auprès des élèves et des personnels concernés : le cadre de travail clairement exposé aux responsables pédagogiques et médico-sociaux leur a permis de préparer notre intervention selon la méthodologie que nous proposons.

Le travail préparatoire à l'intervention : l'unité mobile prépare les modalités de l'intervention en fonction des éléments cliniques recueillis.

L'intervention : elle a lieu au sein de l'établissement, elle dure 4 heures. Le travail est basé sur l'expérience de la clinique psychiatrique, de la dynamique des petits et des grands groupes.

Le travail s'effectue avec les élèves, les professeurs de la classe, les responsables pédagogiques et médico-sociaux. Sa visée première est d'obtenir une atténuation du climat d'angoisse et de tensions individuelles et collectives qui sont généralement rencontrées. Simultanément nous développons une vigilance des adultes responsables, ce qui les sensibilise aux signes avant-coureurs de la dépression de l'adolescent. Il s'agit d'une démarche active devant le risque de "suicides par ricochet".

Au terme de l'intervention nous proposons une continuité de prise en charge : liens téléphoniques qui ont permis d'orienter plusieurs élèves vers des lieux de soins appropriés - il s'agit d'un travail de réseau. Dans un troisième temps l'Unité Mobile se livre à un travail de réflexion et d'analyse sur l'intervention effectuée. Une année plus tard, elle se déplace dans l'établissement pour un bilan d'évaluation.

L'académie de Paris, informée par les responsables des établissements de la qualité de notre action renouvelle pour l'année universitaire 1998 - 1999 l'agrément qui nous a été accordé.

L'intérêt et la satisfaction de plusieurs Chefs d'établissements ont conduit certains de leurs collègues à nous solliciter pour des actions qui dépassent le cadre initial: formation, prévention de la violence scolaire, aide à la fonction parentale.


Dr. Marc Windisch

nous contacter:serpsy@serpsy.org