Technicien-ne
en radiologie médicale : quelle implication relationnelle ?
Mots-clés :
Résumé :
Cette
étude montre que le technicien en radiologie médicale vit avec les patients qu’il
rencontre une relation de type événementielle. Il dispose d’un temps restreint
aussi bien pour accompagner le patient que pour exploiter les possibilités des
appareils à sa disposition.
Dans
ce cadre, nous avons cherché à savoir ce qu’attendaient les patientes ayant
subi une mammographie de la part des techniciens en radiologie médicale: des
compétences techniques uniquement ? Ou également des compétences sociales,
relationnelles ?
Nous
avons mis en évidence que les patientes n’avaient pas de craintes vis-à-vis de
l’appareillage et de la technique, contrairement à nos préconceptions.
Il
émerge également un rôle encore peu
conscientisé pour le technicien en radiologie médicale: son rôle
« d’accompagnant », de « passeur ».
Le
technicien en radiologie médicale a là un champ à investir qui viendra enrichir
sa pratique.
Technicien-ne
en radiologie médicale : quelle implication relationnelle ?
PROLOGUE :
Cet article fait suite à une
recherche effectuée dans le cadre d'une formation organisée conjointement par
l’ IRSP (Institut Romand des Sciences et des Pratiques de la santé et du
social) à Lausanne (Suisse), et par l’Université de Savoie à Chambéry (France).
Il a permis aux 4
étudiants-chercheurs (MM. Basler, Dominguez, Mock et Miazza) qui l'on rédigé de
valider cette formation et d’obtenir le diplôme d’université en Ingénierie de
la recherche appliquée en santé et en soins.
En
tenant compte du thème du diplôme universitaire 2004 – 2005 « Vivre et
travailler ensemble » et en partant du principe que le technicien en
radiologie médicale (désormais, nous écrirons TRM), au travers de son activité,
contribue à prendre soin des patients, notre groupe des quatre étudiants-chercheurs
s’est formé pour se pencher sur ce point.
Ce
groupe de recherche avait comme challenge d’associer les compétences techniques
et méthodologiques avec les compétences sociales et relationnelles.
Communément, les premières étant du ressort des TRM et les secondes attribuées
spécifiquement aux soins infirmiers.
INTRODUCTION :
Historiquement
(se référer au point cf. 2.1 Historique de la profession de TRM ), la profession de TRM s’attachait à
assurer la bonne utilisation des installations que l’on trouve dans une salle
de radiologie. On attend de lui avant tout qu’il sache exploiter ces appareils,
qu’il produise de bonnes images.
Mais
qu’en est-il de la relation que le TRM établit avec les patients qui viennent
passer un examen ? Est-elle anecdotique,
insignifiante, ou peut-on lui reconnaître une place significative ?
Lorsque
l’on interroge les TRM, la plupart semblent accorder de l’importance à cette
relation, sans pour autant imaginer y consacrer du temps pour s’y préparer. La
priorité va à l’optimisation des possibilités de l’appareillage.
Comment
être au contact avec ces patients pour leurs offrir une relation de
qualité ? Quel type d’attentes les patients ont-ils vis-à-vis du
TRM ?
Nous pensons que le TRM, dans sa
relation avec le patient, agit et se comporte parfois de façon intuitive.
Une prise de conscience, qui
ferait émerger et faciliterait la lecture de cet « implicite », ne
permettrait-elle pas au TRM de mieux asseoir sa place dans le monde des soignants ?
Cette
recherche tente de mieux cerner les caractéristiques de la relation patient -
TRM, afin d’ouvrir des pistes sur des savoirs qui ne soient pas uniquement
consacrés à la technique.
1. DE LA PROBLEMATIQUE A LA PHASE
EXPLORATOIRE
Notre
problématique de départ portait sur le thème général de l’identité au travail.
Très
rapidement, il nous est apparu que le TRM semblait méconnaître et/ou sous
estimait son rôle social.
Afin
d’explorer ce terrain quelque peu méconnu, nous nous sommes attachés à essayer
de démontrer l’importance ou non des compétences sociales pour le TRM.
1.1 Problématique
Les
compétences techniques de la profession de TRM ne semblent pas à démontrer,
mais qu’en est-il de la confrontation face à ses compétences sociales ?
Les
principales questions découlant de cette problématique sont les
suivantes :
- Quel type de
relation a le TRM avec son patient ?
- Quelle est
l’importance des compétences sociales du TRM dans des situations d’examens
assez courts et face à de multiples patients ?
- Comment définir une bonne prise en charge du patient par le
TRM ?
- Le TRM est-il capable de répondre aux
attentes du patient ?
- La technique supplante-t-elle
l’aspect social dans la profession TRM ?
Pour
les deux enseignants TRM cette recherche permettait aussi de mettre en valeur
l’apport des sciences sociales, dans les nouveaux programmes de formation en Haute
Ecole Spécialisée (HES; cf. www.hes-so.ch), afin de mieux définir le
professionnalisme du TRM, dans le cadre relationnel envers les patients.
Il
s’agissait donc de plonger dans les représentations des professionnels et de
celles des patients.
1.2 Phase exploratoire de terrain
Nous avons cherché à identifier les
représentations du TRM face à sa relation avec le patient, ceci dans l’optique
de relire le quotidien du TRM.
Notre hypothèse était que si le TRM
accepte l’idée d’avoir un rôle social, celle-ci semble néanmoins peu élaborée.
Nous
avons mené une douzaine d’entretiens auprès de TRM (8), de formateurs TRM (3)
et d’étudiants (2). Ceux-ci ont fait apparaître 3 points essentiels :
1.
les patients étaient rarement considérés comme des partenaires, mais bien plus
comme des objets d’investigation (le patient pouvait être comparé à un
« volume », un « numéro de fichier », un « tas
d’organe », d’ « entité négligeable »).
2.
les personnes interrogées s’estimaient compétentes de façon équivalente,
s’agissant des domaines relationnel et technique. De plus, elles n’étaient
jamais stressées par des situations en rapport avec les patients, mais toujours
en lien avec la technique.
3.
quand on abordait le thème de formation complémentaire, là aussi, tout tournait autour de la technique.
1.3 Phase exploratoire documentaire –
élément « renforçateur » :
Parallèlement à nos entretiens, nous avons analysé un
document établi par la Division de Formation Continue du Centre Hospitalier de
Chambéry, relatif aux plans de formation 2004 et 2005 des TRM.
Cette analyse nous a amené aux mêmes
constats : dans les grands
principes (orientations) et les prises de positions (actions) énoncés par les
cadres TRM, une place était accordée au patient en tant
« qu’humain ».
Par contre, dans les PS (=projet de
service) ou dans les PP (=projet personnel), l’aspect humain disparaissait
presque entièrement, et nous observions que la quasi-totalité des projets
concernaient des thèmes liés à la technique des examens.
1.4 Réflexion
au terme de l’exploitation de ces données :
De
façon succincte, nous pourrions dire que même si l’attention accordée au
patient était considérée comme importante, aucune des personnes interrogées ne
pensait utile de suivre une formation axée sur « l’humain ».
1.5 Nouvelle orientation donnée à notre
recherche :
Il se dessinait au terme de cette phase exploratoire que les
TRM ne percevaient pas la nécessité, le besoin, de se former, de se
perfectionner dans le « social ».
Nous relevons ici un paradoxe qui est le suivant : le
TRM considère ses relations avec le patient comme importantes, néanmoins, il ne
les qualifie pas. Il les considère comme implicites.
Nous avons ainsi réorienté notre recherche en la centrant
sur l’avis des patients, afin de chercher à identifier qu’elles sont leurs
attentes vis-à-vis du TRM. Comment voient-ils le TRM ?
L’important pour un patient se situerait-il qu’au niveau des
performances techniques des TRM?
Nous avons donc décidé de conduire des entretiens
exclusivement avec des patients. Nous avons renoncé à effectuer des
observations (par manque de temps, notre recherche s’inscrivant dans le cadre
de notre formation et étant menée en parallèle avec nos activités
professionnelles usuelles).
2. QUELQUES CARACTÉRISTIQUES DE
LA RELATION TRM - PATIENT.
Considérant
que cette relation n’est pas implicite, nous avons cherché d’abord à travers
l’histoire de la profession et la littérature ce qui caractérise cette
relation.
2.1 Historique de la profession
de TRM (1) :
En
Suisse c’est en 1896 que l’on voit les pionniers (d’ailleurs non médecins)
effectuer les premières radiographies. Entre ces débuts et 1941, les personnes
qui utilisaient des installations à rayons X étaient formées sur le « tas ».
Ce
n’est que le 9 mai 1942 que la première session d’examens eut lieu en Suisse,
et c’est ainsi que 15 candidates obtinrent un diplôme de
« Röntgen-Assistentin ».
Cette
session pût se dérouler grâce à quelques médecins radiologues qui émirent en
1941 des directives pour la formation et l’examen des aides-radiologues.
C’est
en 1967 que la durée de la formation passa de 2 à 3 ans (en application de
l’ordonnance fédérale sur la radioprotection de 1963), et le titre obtenu était
d’assistant technique en radiologie.
Les
heures d’enseignement théorique croissent fortement, avec un effort particulier
mis sur la radiobiologie et la radioprotection.
La
technologie poursuit ses progrès, la radiologie vit une révolution technique.
De
nouvelles techniques apparaissent, la radiologie interventionnelle se
développe, les traitements en radio-oncologie s’affinent et la médecine
nucléaire se complexifie.
Cette
évolution, avec l’arrivée de machines toujours plus complexes accompagnées de
techniques toujours plus sophistiquées, nécessite la refonte du programme de
formation.
C’est
ainsi qu’à la rentrée 1977, toutes les écoles officielles de Suisse démarrent
un nouveau programme (reconnu par le département fédéral de l’intérieur). Le
titre obtenu au terme des 6 semestres d’étude change à nouveau: assistant
technique en radiologie médicale.
En
1985, la Croix-Rouge Suisse reconnaît que ce plan de formation est conforme à
ses exigences et directives.
A
des dates différentes, toutes les écoles de Suisse seront ainsi reconnues par
la CRS.
En
1986, le titre professionnel est une nouvelle fois modifié et c’est maintenant
des techniciens en radiologie médicale que les écoles forment.
En
1993, les élèves TRM des écoles romandes obtiennent le statut d’étudiant.
Relevons
qu’une école suisse va proposer un programme en 4 ans, et ce dès 1994.
Certains
verront dans ce changement de statut une opportunité pour promouvoir les écoles
en HES (2).
C’est
alors qu’en 2002, la profession va être admise au niveau HES.
Le professionnel
de niveau de formation HES sera un « praticien réflexif », qui sera
entre autres capable :
- « de
maîtriser des situations problématiques, complexes, peu structurées, … »
- « d’intégrer … dans sa
pratique les nouvelles connaissances sociales … »
- « de participer et dynamiser
la réflexion et le travail interdisciplinaire, notamment dans le travail en équipe pluridisciplinaire ».
Des compétences qui dépassent donc
largement celles liées à la maîtrise technique et scientifique de la
profession, à la capacité de travail de façon responsable et autonome.
En
un siècle, nous sommes passés d’une
formation sur le tas, sans réel programme de formation, ni titre décerné, à une
formation disposant de programmes reconnus par les autorités cantonales et
fédérales compétentes, et d’une durée de 3 puis 4 ans. Mais force est de
constater que les éléments déterminants ayant le plus fortement contribué à ces
changements sont en relation avec l’extraordinaire évolution des appareils
radiologiques ainsi qu’aux progrès technologiques. Le patient, qui a de tout
temps été au côté de celui qui utilisait les rayons X, n’a rarement été au
centre des préoccupations ni des programmes de formations.
Heureusement,
cette vision, ou plutôt absence de vision du patient, a changé.
C’est ainsi que nous trouvons de plus en plus de gens pour
tenir des discours intégrants et mettant en avant le patient, en voici quelques
exemples :
- « Les
développements au sein de la société ainsi que les fortes mutations dans le
domaine de la santé entraînent de grands changements professionnels, notamment
pour les TRM. Ainsi, par exemple, l’évolution démographique et la diversité
culturelle exercent une forte influence sur la manière d’aborder les patientes
que les TRM sont abordés à examiner et traiter. » (3)
- « Au cours de son activité
professionnelle, le TRM est impliqué autant avec les patients qu’avec leurs
proches. Cette tâche se révèle complexe car le déroulement et la réaction d’un
patient à un examen … sont toujours incertains … » (2)
- « Conformément
au concept d’approche globale du patient, il est indispensable que le TRM
puisse assurer au mieux la prise en charge de patients qui, de par leur âge ou
leur origine culturelle, ont une relation délicate avec les technologies
biomédicales et leur accordent une confiance très inégale. » (2)
- «…Les formations de demain doivent développer
chez les étudiants les compétences nécessaires qui leur permettent d’élaborer
des méthodes de résolution de problèmes ainsi que de les appliquer, mais aussi
de réfléchir et d’agir de manière globale et transversale. Ainsi seulement
pourra-t-on réduire les risques encourus par l’homme en tant qu’objet d’examen
et appliquer des méthodes thérapeutiques performantes et efficientes. »
(2)
Nous le voyons, le patient trouve –enfin– sa place au côté
du TRM, comme partenaire à part entière, comme individu et non plus seulement
comme « objet de soin ».
Et ce repositionnement passe obligatoirement par une
adaptation des programmes de formation, ainsi que par la mise sur pied de
formations pour le personnel diplômé.
Cette recherche s’inscrit naturellement dans la l’évolution
historique de cette profession : après toutes les innovations
technologiques du XX ème siècle auxquelles cette profession a dû
s’ajuster, voici venu l’opportunité de s’interroger sur le savoir être et non
pas uniquement le savoir faire de ceux qui la pratiquent.
Mais que dire de ces relations que le TRM établit avec ses
patients ? Car si les machines sont compliquées, elles ont toujours un
mode d’emploi. L’humain lui est complexe…
Donc plus difficile à comprendre.
Malgré tout, sans prétendre être exhaustif, on peut essayer
de dégager quelles sont les principales caractéristiques de cette relation.
2.2 Le champ relationnel du TRM
On l’a vu cette profession
s’est construite d’abord et surtout pour manipuler (en France : les
manipulateurs) les appareils de radiologie. L’absence quasi-totale de
descriptions, d’articles, livres concernant la relation entre le TRM et le
patient dont il s’occupe, vient renforcer ce constat.
Mais
on a également vu, à travers la pré-enquête, que pour les TRM la relation avec
le patient est jugée importante. Va-t-elle pour autant de soi, au point qu’il
n’y ait rien à en dire ?
Indirectement,
on trouve dans la littérature des réflexions autour de l’imagerie médicale, des
orientations de la médecine moderne, qui peuvent nous aider à décrire et
comprendre dans son contexte ce que
peuvent être certaines caractéristiques de cette relation. En voici ce qui nous
a semblé en être les principales :
D’abord
relevons que cette relation est événementielle :
relativement courte dans le temps (la durée de l’examen) et dans le suivi, elle
est focalisée sur la réalisation de l’examen. Le TRM peut être tenté de ne pas
accorder de poids à une relation si ponctuelle, durant laquelle il a une
disponibilité restreinte par la brièveté de cette rencontre, et par l’attention
que requière la manipulation des appareils. Il ne s’agit donc pas, dans ces
circonstances, de « faire du relationnel » (en tout cas pour ce qui
concerne la radiologie diagnostique), mais plutôt, comme le suggère W. Hesbeen (4),
« d’être relationnel » à
travers toute l’attitude que le TRM offre durant son intervention : une
attitude qui passe autant par ce qu’il dit, que par ce qu’il fait, et comment
il le fait.
La
radiologie est un haut lieu de la technologie à l’hôpital, celui de la médecine
moderne. La logique de cette
médecine performante mais aussi agressive qui se centre sur la maladie ne
laisse pas beaucoup de place à la
logique humaniste qui elle se centre sur le patient et sa trajectoire.
Selon Meyer (5): « la médecine hospitalière a sans doute gagné en
science mais non en humanité ». Le médecin Bernard Guiraud (6) s’inquiète
à travers cette réflexion : « nous sommes devenus moins important que
nos outils. » Le TRM peut ainsi être perçu comme un ambassadeur de la médecine moderne. Il doit considérer que, la
qualité de son accueil, son attention offerte à la personne prise dans sa
réalité singulière, peut contribuer à diminuer (ou à augmenter) les tensions
nées du décalage entre ces deux logiques.
Infirmière
et sociologue, C. Mercadier (7) relève que pour un même soin, certains
patients se perçoivent, suivant à quelle infirmière ils ont à faire, comme des
êtres humains, ou alors comme des objets. Comment analyser cette différence de
perception pour une même situation, s’interroge-t-elle ? Est-ce une
question de technique employée, de mode de relation instituée, plus largement
de compétence professionnelle ?
Cette
relation est peu valorisée par les collègues. Comme le dit M. de
Hennezel :
« …
Dans un monde qui valorise l'efficacité technique, la rentabilité, les loisirs,
le chacun pour soi, il devient de plus en plus difficile de défendre les
valeurs du soin, le don de soi, la disponibilité à celui qui souffre. Ceux qui
tentent encore de les préserver souffrent du peu de reconnaissance de leur
engagement. Ils sont soumis à une tension forte, une contradiction permanente
entre les nouvelles normes de la société et leurs valeurs personnelles intimes.
… » (8)
Les
performances que l’on attend du TRM se situent autour de son efficacité
technique, de sa capacité à produire de bonnes images. L’échange avec le malade
est accessoire. Il est donc peu encouragé à s’investir dans ses relations, à
part pour le plaisir qu’il peut avoir à rencontrer des patients sympathiques.
Mais qu’en est-il de ceux qui, pour de multiples raisons, ne peuvent pas l’être
à ce moment là ?
Le
patient peut ressentir l’examen comme une intrusion
dans son corps, une intrusion qui peut être ressentie comme étant réelle ou
symbolique (l’imagerie révèle l’espace intérieur de l’homme).
David
Le Breton (9) décrit ce malaise, où pour mieux soigner le
malade, on « déshumanise la maladie », et ou le sujet peut à
juste titre se sentir morcelé. De corps-sujet le patient est réduit à son corps
objet (Hesbeen -4-). Le TRM peut, même si c’est le corps-objet qui est
au centre de l’examen, être en contact avec le patient en tant que corps-sujet
qui ressent l’examen, et faire en sorte dans ses manipulations, de préserver
l’image de soi du patient.
Pour
réaliser son examen, le TRM entre dans un espace peu habituel pour une première
rencontre. L’anthropologue E.T. Hall (10) a décrit l’usage que l’humain
fait de l’espace qui l’entoure et le sépare des autres. La proxémie définit quatre distances principales dans l’expérience
humaine : publique, sociale, personnelle et intime. La relation
TRM/patient se situe souvent dans une
distance intime : de quarante-cinq centimètres jusqu’au contact
physique. Dans cet espace, la communication verbale n’est plus prépondérante,
la dimension non verbale l’emporte sur la communication verbale.
Le
Dr Miéville (11), psychiatre, dans un article sur l’endoscopie relève
que les conditions de l’examen pousse le patient à se sentir, asexué, faible,
fragile, démuni. Dans sa relation au médecin, il régresse au stade de la
relation prégénitale (relation mère-nourisson). L’endoscopeur doit savoir en
tenir compte, il l’invite à adopter un ton doux et apaisant, considérant que la
qualité de la voix peut dans ces circonstances avoir plus d’importance que le
contenu. Il y a certainement quelque chose de transposable pour ce qui concerne
les examens de radiologie.
Le TRM est confiné dans un rôle lié à son statut social dans
l’hôpital. Il réalise un examen et n’est pas autorisé à communiquer un
diagnostic ; c’est le médecin radiologue qui a la responsabilité de le
poser. Le TRM peut voir certaines choses
qu’il devra cependant contenir. Cette situation angoissante et frustrante peut
induire des mécanismes de défenses que le TRM peut utiliser pour se protéger dans
une situation inconfortable. M. Ruzniewski (12) en a décrit une dizaine,
relevons les plus probable :
-
La rationalisation : rester dans un discours technique,
hermétique, qui isole le patient.
-
La généralisation : travailler dans la routine, le soin
n’étant plus individualisé
-
L’esquive : parler avec le patient toujours d’autre
chose que de sa souffrance.
-
La banalisation : faire preuve d’indifférence, de désintérêt
face au patient : « c’est pareil pour tout le monde ».
Le TRM peut être tenté de renoncer à
une parole vivante pour mettre à distance un patient qui inquiet tente de
comprendre ce qu’il s’imagine qu’on lui cache.
3. REGARD ETHNOLOGIQUE
La présence dans notre équipe d’un étudiant-chercheur
sensibilisé à l’ethnologie nous a permis d’avoir un regard autre.
Dans
cette partie, nous avons essayé
d’apporter un éclairage anthropologique dans le sens large du terme. En effet
par manque de temps nous avons dû cibler rapidement la population que nous
allions observer ainsi qu’une des dynamiques sociétales empruntée aux travaux
de Georges Dumézil et Gilbert Durand (13) à savoir les rites de passage
et la communication avec l’au-delà (selon
ces auteurs, notre façon de vivre et de penser est organisée selon différentes
dynamiques).
Dans
un premier temps, lors de la phase pré exploratoire nous nous sommes laissés
immerger dans notre terrain. Cette phase d’immersion est fondamentale car elle
permet au chercheur de ressentir, de faire « corps » avec son
terrain. Comme le souligne le Professeur Mangalaza (14), « il faut faire corps avec son terrain de recherche, le pénétrer de l’intérieur afin de
pouvoir le sentir dans ses moindres pulsions tout en gardant dans cet élan de
sympathie et de connivence assez de distance pour être en mesure de le regarder
réellement vivre. En un mot, il faut être cet « étranger intime » à
la fois proche et lointain.».
C’est
donc au travers des discussions avec le personnel TRM que nous avons choisi de
nous cibler sur la mammographie. En effet selon le personnel, cet examen semble
être vécu plus difficilement par les patientes et demande ainsi un
accompagnement plus important de la part du TRM.
Afin
de mieux percevoir ce que pouvait vivre une patiente dans un tel lieu, nous
avons décidé de suivre son cheminement (sans toutefois pouvoir se mettre à sa
place) de son entrée jusqu’à sa sortie de la consultation.
Lorsque la patiente arrive à l’hôpital et plus
particulièrement dans le service de radiologie, elle entre dans un lieu qui lui
est, la plupart du temps, inconnu. Différents passages sont obligatoires pour
cette dernière :
- La
réception de l’hôpital où la patiente doit s’annoncer,
- le secrétariat du service de
radiologie où elle doit présenter la prescription du médecin demandeur,
- puis elle est prise en charge par le
TRM qui va la conduire dans un vestiaire souvent en annexe de la salle d’examen.
Le TRM donne des instructions sur le déroulement de l’examen: pour la
mammographie la femme doit retirer les vêtements du haut. Elle se retrouve
ainsi le buste dénudé,
- la patiente est invitée par le TRM à
entrer dans la salle d’examen. Cette salle d’examen pour la mammographie est
très épurée,
- pendant l’examen la patiente est
positionnée dans différentes postures afin de permettre l’examination des seins
dans différents plans. Ces postures sont très inconfortables et vécues parfois
comme très douloureuses, le sein étant tiré et comprimé. Une fois l’examen
terminé, la patiente retourne dans le vestiaire et attend la confirmation de la
fin de l’examen. Cette attente est vécue parfois comme très pénible par la
patiente.
Le TRM peut-être amené à faire des
clichés complémentaires si nécessaire. Dans ce cas la patiente imagine parfois
qu’il se passe quelque chose de grave,
- dans le cas contraire, la patiente se
rhabille et se rend en salle d’attente,
- finalement elle est reçue par le
médecin qui lui transmet son diagnostic,
- puis la patiente quitte finalement le
service soulagée ou « catastrophée » par l’annonce du diagnostic.
Durant ce terrain, nous savons pu observer que de multiples
intervenants côtoyaient la patiente : personnel de réception, aides,
femmes de ménage….
Des
3 acteurs principaux de la situation, médecin radiologue, patiente, et TRM,
nous avons décidé de nous concentrer sur les interactions TRM - patiente,
renonçant à analyser l’importance du rôle du médecin radiologue.
3.1 Rites de passage et radiologie
L’épreuve de la mammographie, est un événement ou un passage important qui peut se répéter
plusieurs fois dans la vie d’une femme. En effet comme nous venons de le voir,
cette dernière arrive avec un statut pour en ressortir avec un autre.
Lorsqu’elle arrive à l’examen, elle ne sait pas si elle est en bonne santé ou
malade. Beaucoup des femmes observées ont côtoyé, de près ou de loin, quelqu’un
étant décédé d’un cancer du sein. Qu’on le veuille ou non, lorsqu’une patiente revient
chaque année, cette peur d’être atteinte du cancer et peut-être de mourir est
présente. Même si elle n’est pas explicitée par la patiente, elle est là.
Durant l’examen, la patiente n’attend qu’une chose : le
« verdict » final. Une fois qu’elle aura son nouveau
« statut », elle pourra continuer à vivre tranquillement jusqu’à sa
prochaine mammographie.
Suite à cette observation nous avons retenu trois temps ou passages significatifs
que la patiente vit dans le service de radiologie. Ces passages se retrouvent dans l’une des cinq dynamiques sociétales de
Dumézil et Durand qui organisent notre façon de vivre et de penser, à savoir, les rites de passage.
Arnold Van Gennep (15), ethnologue du début du XX ème siècle consacra un
ouvrage sur les rites de passage. Mais qu’est-ce qu’un rite ?
Selon Pierre Bonte et Michel Izard (16) :
« Le rite s’inscrit dans la vie sociale par le retour des circonstances
appelant la répétition de son effectuation. Il se caractérise par des
procédures dont il implique la mise en oeuvre afin d’imposer sa marque au
contexte que son intervention même, contribue à définir. ../... Le rite ne se
confine nullement à la sphère du religieux (…) Les rites de passage s’emploient
à séparer des individus ou des groupes d’un statut pour les agréger à un
autre «.
En effet dans notre société nous pouvons en observer un
grand nombre. Le rite se différencie
des simples coutumes parce qu'il n'a, dans l'absolu, aucune raison d'être. De
par son caractère répétitif et son but, il sacralise une expérience donnée. Les
rites de passage existent aussi bien dans le domaine du profane que dans celui
du sacré. L’anthropologue Louis-Vincent Thomas (17), dans son ouvrage
sur les Rites de mort insiste aussi sur la nécessité vitale du rite :
« Une société ne peut pas vivre sans rites. Toute notre vie en est
tissée : ceux qui ponctuent la quotidienneté (…) ; ceux qui marquent
les temps forts de la vie personnelle (…) ou de la vie collective (…). Le rite
apparaît comme une assurance qu’on s’invente pour maîtriser l’épisodique et
l’aléatoire. Il permet de dépasser l’angoisse de l’incertitude face à une
entreprise ou à une situation dont l’issue engage la sécurité de l’individu ou
du groupe ».
Les rites funéraires font parties des temps forts que chacun
sera amené à vivre peut-être un jour ; ils sont marqués par des rites de
passage. Dans son chapitre sur les rites funéraires, Van Gennep fait référence
à trois étapes : la séparation,
la marginalité et l’agrégation. « Pendant le deuil,
les vivants et les morts constituent une société spéciale, située entre le
monde des vivants et le monde des morts... la fermeture du cercueil correspond
au rite de séparation... la période de marge se marque par le séjour du cadavre
dans la chambre mortuaire... comme rite d'agrégation... le repas consécutif aux
funérailles a pour but de renouer entre tous les membres (…), la chaîne qui
s'est trouvée brisée par la disparition d'un des chaînons ».
Avec nos observations dans le service de radiologie, nous
avons pu identifier ces trois moments : à son entrée dans l’hôpital, la
personne est séparée des siens, il y a rupture. Elle peut être amenée à vivre
un sentiment de peur lié à cette
séparation. Le « rite » de marge où la patiente vit seule
l’attente dans le service de radiologie. Dans l’attente du diagnostique final, elle est dans une sorte
d’ « entre deux ». Dans son esprit vie et mort sont mélangés. La
patiente affronte souvent seule ce moment fort. Elle peut se sentir abandonnée
et vivre cette période de marginalité
avec une angoisse extrême. Le rite
d’agrégation ou d’intégration : la patiente voit le médecin, lui serre
la main et attend le verdict. Sorte de nouvelle vie qui s’offre à elle ou renaissance ou alors maladie ou mort
possible annoncée.
Suite
à ces observations nous nous sommes rendus compte que la seule personne qui est
présente au côté de la patiente durant ces différents passages (hormis celle de
la marginalité), est le TRM.
La
peur de la découverte d’une maladie met la patiente face à un questionnement
personnel métaphysique. Certes, il n’est pas là pour répondre aux questions
existentielles. Cette déconstruction du service de radiologie nous a permis de
voir que le TRM avait une réelle place au près de la patiente. Le TRM serait-il
« passeur » malgré lui ?
Voici à présent quelques pistes ou travers dans lequel le
TRM ne devrait pas « s’engouffrer » :
3.2 L’hôpital entre ordre et désordre dans notre société
« La mort n’est rien d’autre que cette force
dissolvante du temps qui finira bien, un jour ou l’autre, par nous soustraire
définitivement à la vie » exprime le philosophe Vladimir Jankélévitch (cité
par E. Mangalaza dans un cours donné en 2003 à l’Institut d’Ethnologie de
Neuchâtel). Ce dernier met en lumière deux questions existentielles de l’être
humain : la temporalité et la finitude de l’homme.
Dès sa naissance, l’être humain ne peut échapper à une certitude : celle
de sa propre mort.
Si nous évoquons ce sujet qui n’a à priori aucun
lien « visible », direct avec notre recherche, il est cependant
présent. Lorsqu’une personne vient à l’hôpital, les notions de vie et de mort
sont présentes de manière consciente ou inconsciente. Dans la plupart des cas
lorsqu’ une personne est « touchée » par la maladie, elle se rend à
l’hôpital afin d’y effectuer un certain nombre d’examens. Au final, elle en
ressortira avec l’étiquette « en bonne santé » ou « malade ».
La maladie, tout comme la mort est créatrice d’un désordre parmi les vivants.
Comme nous le rappelle le Professeur Mangalaza, la mort est dans beaucoup de
sociétés facteur de trouble, de désordre. De par son irruption dans le monde
« ordré », « organisé » des vivants, la mort perturbe le
quotidien, elle le dérange.
Contrairement à la mort, la maladie peut être
réversible ou récurrente. Mais tout comme la mort elle frappe les individus de
manière inattendue. Elle est donc génératrice de désordre dans le groupe.
Edgar Morin (18), dans son ouvrage
intitulé Introduction à la pensée
complexe, aborde les notions d’ordre et de désordre, de vie et de mort
lorsqu’il parle de l’ordre du vivant. Dans son passage sur la « théorie de l’auto - organisation »
il décrit ce « (…) lien consubstantiel
entre désorganisation et organisation complexe (…) là est le lien fondamental
entre entropie (désordre) et néguentropie (réorganisation), qui n’a rien d’une
opposition manichéenne entre deux entités contraires ; autrement dit, le
lien entre vie et mort est beaucoup plus étroit, profond, qu’on a jamais pu
métaphysiquement l’imaginer ». Ainsi la vie et la mort entités
complexes, sont inextricables et indissociable l’une de l’autre.
Afin de faire face à ces désordres possibles qui
peuvent frapper à tout moment les vivants, l’imaginaire collectif a su
organiser son monde de manière à ce que la mort et la maladie puissent avoir le
moindre de conséquences possibles sur la collectivité.
L’hôpital est donc le lieu où du désordre généré
par la vie, tout va être mis en place afin de recréer de l’ordre. Du corps
malade où la maladie est invisible, on va chercher à découvrir avec des outils
issus de la technologie, ce qui se cache dans un corps et le rendre visible.
Comme le soulevait le radiologue Pierre Aimard (6),
lors d’un exposé en 1995, à propos de l’image, nous vivons « dans une société de l’image (…) l’imagerie
médicale explore le corps humain, dévoile son intimité avec parfois la
découverte d’un malfaiteur tapi et traqué ».
Notre société est fascinée par les images de
notre corps et ce besoin de savoir est largement relayé par les médias.
Dans notre imaginaire, la maladie se cache,
invisible, elle sommeille et peut d’un jour à l’autre se réveiller et s’abattre
sur nous.
Toujours selon cet auteur, « La première ambition de la médecine
occidentale depuis l’Antiquité est la reconstruction de ce monde invisible en
partant du visible « le visible est l’œil de l’invisible »
(Démocrite) ».
La radiologie « haut lieu » de la
technologie va répondre à ce besoin et mettre une image sur de l’invisible. Lorsque
la personne arrive avec « son désordre intérieur », le fait de
pouvoir mettre une image sur son intériorité, rassure en quelque sorte chacun
des intervenants.
Ainsi, en étant à la traque des moindre
défaillances de notre corps nous perdons de vue le «mal être » du patient,
qui lui, est invisible et ne peut encore ressortir sur aucun cliché… .
4. LIEUX D’INVESTIGATION ET
COMMISSIONS D’ETHIQUE
Nos premiers choix se sont portés sur 3 lieux
différents :
- institut de radiologie spécialisé,
- hôpital régional,
- centre universitaire
Nous
imaginions que la taille du service de radiologie pouvait avoir une influence
générale sur l’examen. Après réflexion, nous avons décidé de ne pas tenir
compte de ce facteur et nous avons mené nos entretiens dans des services
intéressés par notre démarche de recherche. Il s’agît d’un institut de
radiologie spécialisé genevois et d’un hôpital régional vaudois.
Le choix des patientes retenues pour les entretiens s’est
effectué de la façon suivante :
- réalisation par le TRM de la
mammographie, sans aucune allusion à notre recherche,
- entrevue et discussion entre la
patiente et le médecin radiologue, au terme de la mammographie,
- lorsque le médecin radiologue aura
posé un diagnostic absent de pathologie suspecte, il demandera à la patiente si
elle dispose d’un peu de temps libre.
En cas de réponse positive, le médecin radiologue mettra la patiente en
relation avec l’étudiant-chercheur qui conduira l’entretien.
Les
patientes consultant dans le cadre de la campagne de dépistage ne pouvaient
donc pas être retenues, car le médecin radiologue n’intervient alors pas
directement lors de l’examen.
4.1 Commissions d’éthique
Au
sens légal et afin de pouvoir mener nos entretiens avec les patientes, nous
avons pris contact avec les commissions d’éthique concernées, en vue d’obtenir
leurs accords.
A
cette fin, nous avons réalisé les documents nécessaires (protocole exposant le
cadre de la recherche, formulaires d’information et de consentement éclairé) et
les leurs avons soumis.
Les autorisations demandées nous sont parvenues avec des
trajectoires différentes :
- Dans le Canton de Genève, nous avons
eu de nombreux entretiens téléphoniques, puis des échanges de courriers.
Notre demande a été traitée lors d’une séance de la commission d’éthique.
Cette commission nous a assez rapidement donné son accord, sous réserve que
nous apportions quelques modifications et précisions à nos documents.
- Dans le canton de Vaud, l’obtention
de l’accord fut plus laborieuse.
En effet, la commission d’éthique a tout d’abord refusé par deux fois les
protocoles proposés, avant de nous proposer un rendez-vous, dans le but de
permettre aux étudiants – chercheurs ainsi qu’à l’un des responsables de la
formation du diplôme universitaire, d’apporter oralement certaines précisions.
Cette démarche a eu pour bénéfice d’être formatrice pour les deux parties
(autant pour la commission d’éthique que pour les étudiants-chercheurs), car
elle a pu démontrer la lourdeur de la procédure « standard » pour les
étudiants en recherche et le besoin d’adapter les protocoles en regard du
niveau des études.
Ces
divers contretemps ont modifié passablement notre plan d’action, et c’est avec
un retard certain que nous avons pu conduire les entretiens planifiés sur le
Canton de Vaud.
Point positif : au final, notre démarche se termine par l’engagement de la
responsable de formation au sein de la commission d’éthique de la recherche clinique.
Ceci permettra sans doute de faciliter les démarches pour les futurs étudiants
– chercheurs.
4.2 Exploitation des données
4.2.1. Méthodologie :
Les treize entretiens que nous avons réalisés l’ont été dans
une pièce isolée, dans le service de radiologie, immédiatement au terme de la
mammographie.
Ils
étaient de type semi-directifs, et ont été conduits au moyen d’un canevas que
nous avions conçu.
Les entretiens ont tous été enregistré, avant d’être
intégralement retranscris et analysés.
Pour chacun des entretiens, nous avons procédé ainsi :
- mise en évidence des mots-clés
- constitution de grands thèmes,
regroupant ces mots-clés,
- quantification de ces mots-clés, pour
chacun des entretiens,
- quantification de ces mots-clés, pour
l’ensemble des entretiens,
- analyse des résultats (grands thèmes,
mots – clés – fréquence d’apparition.
5. ANALYSE DES RESULTATS
Nous
avons ainsi pu dégager 7 grands thèmes :
(figures 1 et 2)
5.1 Contenu des grands thèmes
5.1.1.
Effet Damoclès (par « effet Damoclès » nous entendons tout ce qui se rapporte à
cette situation inconfortable où durant l’examen, et dans l’attente du
résultat, les patientes peuvent avoir la pénible impression que leur vie est
suspendue à un fil.).
Rentrent dans ce thème les mots – clés qui font référence aux notions
suivantes
- la répétition d’un cliché ?
pourquoi ?
- les (sur)interprétations effectuées
(des mots, gestes, situations …);
- la forte volonté de recevoir un
résultat, une réponse ;
- la peur exprimée de l’examen ;
- la conscience du « résultat qui
fait basculer une vie ».
5.1.2.
Histoire de vie
Rentrent dans ce thème les mots – clés qui font référence
aux notions suivantes :
- avec mes antécédents, comment vivre /
appréhender cet examen ?
- les références exprimées à des
maladies vécues personnellement ou dans la famille, avec leurs implications sur
le degré de stress, d’inquiétude ;
- sur le changement de l’état de la
patiente entre le début et la fin de l’examen.
5.1.3.
Le temps
Rentrent dans ce thème les mots – clés qui font référence
aux notions suivantes :
- l’attente, les temps morts ;
- la vitesse d’exécution du TRM ;
- le temps que le TRM consacre à la
patiente.
5.1.4
Etre et faire
Rentrent dans ce thème les mots – clés qui font référence
aux notions suivantes :
- les caractéristiques
« externes » du TRM (souriant, calme, pas sérieux, gentil) ;
- le confort que le TRM donne à la
patiente ;
- le comportement empathique du TRM
(attention portée, prévenant, être adéquat, savoir ce qu’il fait) ;
- la souffrance, la douleur
ressentie ;
- les contacts physiques ;
- le ressenti des patientes qui sont
des personnes à part entière (et non pas
des machines ou des mannequins).
5.1.5
Dire
Rentrent dans ce thème les mots – clés qui font référence
aux notions suivantes :
- l’importance des explications orales
données par le TRM ;
- l’impossibilité pour le TRM de
communiquer ce qu’il sait.
5.1.6
L’espace
Rentrent dans ce thème les mots – clés qui font référence
aux notions suivantes :
- les caractéristiques de
l’appareillage ;
- l’ambiance ainsi que la description
des lieux.
5.1.7
Autres
Rentrent dans ce thème les mots – clés que nous n’avons pu
intégrer à l’un ou l’autre des grands thèmes cité :
- les gênes pour la patiente dues au
TRM ;
- la mention aux images obtenues ;
- l’évocation de la radiologie comme
étant un passage de vie ;
- rôle et investissement du patient.
5.2 Brefs commentaires
Pour chacun des
grands thèmes que nous avons mis en évidence, voici les quelques points
d’émergence les plus significatifs :
5.2.1. Effet Damoclès
De façon assez
logique, il ressort que les patientes n’apprécient pas que l’on répète un
cliché. Plus surprenant, c’est la fréquence à laquelle nous avons mis en
évidence des phénomènes de surinterprétation par les patientes.
5.2.2. Histoire de vie
L’importance des
antécédents ainsi que celle du contexte familial de la patiente ressort très
fortement. Selon l’état d’angoisse ou d’inquiétude de la patiente il en ressort
une divergence. La patiente vivra son examen sous
forte influence de ses antécédents personnels.
Nous avons ainsi pu
observer de grandes différences entre les premiers contacts (au début de
l’examen) d’avec les relations vécues au terme de celui-ci. Un fort sentiment
de soulagement post-examen a été mis en évidence.
Plus globalement,
et quelle que soit leur situation, les patientes parlent facilement et de façon
abondante de leur maladie.
5.2.3. Le temps
Les patientes
n’apprécient pas d’être laissées pour compte, en étant soumises à des attentes
inexpliquées.
A fortiori, elles
aiment que les TRM soient disponibles, rapides et efficaces.
5.2.4. Etre et faire
Les patientes ont
une idée assez convergente de leurs attentes vis-à-vis du TRM: gentil,
souriant, calme, doux.
Elles attendent de
lui qu’il favorise leur confort, qu’il ne les fasse pas souffrir.
Elles ont également
exprimé fortement leur besoin d’être considérée comme des femmes, des personnes
humaines et non pas des mannequins ou des objets.
5.2.5. Dire
Certaines patientes
sont conscientes du fait que le TRM se trouve dans l’impossibilité de
transmettre certaines informations, même si il les a en sa possession.
5.2.6. L’espace
Les patientes que
nous avons rencontrées ont trouvé les lieux (chaleur, ambiance) à leur
convenance.
Elles ont également
exprimé le fait de ne pas avoir été impressionnées par les appareils, par la
technique qu’elles ont côtoyé. Elles attendent des machines qu’elles
fonctionnent bien.
5.2.7. Autres
D’autres éléments
que ceux évoqués sont apparus, mais avec une fréquence minime, ce qui ne laisse
en rien préjuger de leur intérêt dans cet article.
6. EXPLOITATION DES INTERVIEWS
Pendant nos entretiens, nous avons
rencontré des patientes soulagées d’apprendre qu’elles n’étaient pas malades,
et qui étaient pressées de partir retourner vaquer à leurs occupations (préparer
un repas, aller s’occuper des enfants, retourner travailler…).
D’une manière générale, elles se
déclaraient très satisfaites de la prise en charge dont elles ont bénéficié
durant leur examen.
Les interviews étaient assez brèves
(en moyenne une quinzaine de minutes) et parfois superficielles : les
patientes jouaient le jeu mais semblaient généralement assez pressées de
s’éloigner de ce lieu inquiétant que peut être un hôpital ou un institut de
radiologie spécialisé, et de pouvoir ainsi retourner à « la
normalité ». D’où parfois la difficulté pour l’étudiant-chercheur
d’obtenir des réponses plus développées.
Malgré tout, l’analyse des entretiens
que nous avons pu faire s’est révélée intéressante à plusieurs niveaux. Voici
les points qui nous ont paru les plus pertinents.
- L’inquiétude est omniprésente
durant une mammographie. Ce que nous avons appelé « l’effet Damoclès » et
« l’histoire de vie » semble passablement conditionner l’examen. Ces
deux catégories, d’ailleurs difficiles à différencier, représentent le tiers
(32%) du discours des patientes concernant leur mammographie. Les antécédents
familiaux pèsent lourd : dans quatre interviews, il est fait référence à
une mère ou parenté décédée.
A
ce niveau précis, le TRM a peu d’influence, car les patientes ont un bagage qui
leur est propre, qui leur appartient. Il échappe au TRM. De ce fait, toutes les
patientes ne sont pas égales, et le TRM n’y peut rien. « …le patient n'est jamais vierge d'expérience
et de savoir par rapport à sa maladie. Il n'est pas une page blanche sur
laquelle s'écrirait son éducation. Par contre, ce qu'il sait peut constituer un
réseau complexe de représentations sociales, d’expériences riches, mais aussi
de conceptions erronées, de préjugés. Ne pas chercher à connaître cette «
culture » du patient, c'est prendre le risque de l'affronter, de le contredire
sans succès, tant il est vrai que ces conceptions initiales se sont forgées au
cours des années et sont, par conséquent, très solides. Il faut, au contraire,
découvrir comment le patient conçoit sa maladie et adapter par les mots et les
idées le message de l'éducation à la structure de connaissances qui peut
l'accueillir. … » (19)
Ainsi,
pour accompagner la patiente de façon pertinente, le TRM devra-il s’informer de
son histoire avant de rentrer en relation elle, car il pourra ainsi contextualiser
sa relation, adapter son comportement.
Cette connaissance, certes relative,
du vécu de la patiente permettra également au TRM de mieux « lire »,
de « comprendre » certains faits et gestes de la patiente.
- L’angoisse et l’inquiétude sont des
termes qui reviennent fréquemment. L’une dit : « quand on est
patiente on vit les choses très fort, on intériorise beaucoup ».
- L’attente entre l’examen et le
résultat est pénible, c’est là que « les pensées viennent », une
parle de « se faire un film ». Ainsi, en exemple, le Dr Sacks
s’interrogeant sur le temps écoulé : « … Il y a combien de temps que nous faisions des exercices avec ma jambe
?
-
Même pas dix minutes, dit-elle (l’infirmière) en regardant sa montre. Vous avez
l'impression qu'il y avait plus longtemps ?
Même
pas dix minutes! Je n'en croyais pas mes oreilles. En si peu de temps, j'avais
l'impression d'avoir vécu toute une vie. J'avais fait le tour de tout un monde
de pensées. …» (20).
- Le temps est vécu très différemment
par la patiente ou par le professionnel.
Une seule des patientes interrogées
parle explicitement de l’examen comme « d’un passage de vie », mais
on retrouve dans d’autres interviews cette idée d’entre-deux, où la patiente,
malgré la présence du TRM, est seule, dans un moment difficile (période de
marginalité), dans l’attente de l’agrégation qui vient avec soulagement quand
le radiologue vient donner le résultat de l’examen.
Une patiente relève avec soulagement
que « on ne m’a pas laissé
poiroter ». Une autre relève que « après quand il nous dit que tout est bien, alors on est enthousiaste
(rire), on est ravie, soulagée, et puis c’est vrai que c’est sympathique ».
- Les patientes semblent beaucoup
plus attachées à la façon « d’être et de faire » du TRM (36%), qu’à
ce qu’il va lui dire (6%).
Ainsi, certains qualificatifs
reviennent régulièrement : gentil, sympathique, patient, souriant, calme.
Ces qualificatifs peuvent irriter
certains qui n’entendent là qu’une demande mièvre, et ne peuvent en tout cas
pas y voir l’attente d’une attitude professionnelle.
C’est là que le TRM doit être convaincu de son rôle, au fait
que sa relation est significative, aussi bien au niveau de son dire que de son
faire.
« …Le patient
peut se sentir rejeté par un regard dégoûté, et réifié par un non-regard… » (21)..
«…Le
regard professionnel, le regard clinique ne voit que le symptôme, la maladie,
l'organe malade, mais pas le sujet malade. Il est devenu « objet» de soin dans tous les sens du
terme.» (7).
- Le ressenti du patient dépendra du comportement du TRM
(trop souvent exprimé par le TRM lors de la phase exploratoire comme étant
implicite). Le patient est une personne ; c’est peut-être une contrainte,
mais tout doit être fait pour le patient le vive et le ressente.
« … Le soignant travaille avec de l'humain et
heureusement ou malheureusement, l'humain change d'avis, se contredit, ne sait
pas toujours ce qu'il veut, s'inquiète, tombe malade, est jaloux, médisant ou
génial. Les situations sont toujours complexes et à trop vouloir y répondre
simplement on ne s'y retrouve pas. Chaque cas demande une analyse fine et une
réponse pertinente. Il faut donc savoir trouver des compromis, des solutions
qui satisferont les différentes parties en présence. La négociation est une
qualité professionnelle qui s'apprend, se développe, se perfectionne. … »
(21).
Nous
rejoignons ainsi nombre d’auteurs sur ce constat : « … Nommer le patient en lui attribuant comme
identité un numéro de chambre, un symptôme ou un organe en fait un être
anonyme, un non-être, ce qui est vécu par de nombreux malades comme une
dépersonnalisation, jugée comme un manque d'humanité de la part des soignants.
… » (7).
Ou
encore quand M. de Hennezel dit :
« … L'indifférence à leur pudeur vient renforcer
le sentiment insupportable pour les malades de n'être qu'un objet de soins. Ils
ont parfois l'impression d'être un corps morcelé au regard des soignants. Ils
sont un fémur, un sein, un genou, un poumon, mais pas un homme ou une femme qui
souffre d'un cancer. C'est une partie, un morceau de leur corps qui intéresse
la médecine, pas leur personne. … »
(8).
Ou : « …La
catégorisation fait référence à la tendance qu'ont les individus à classer les
objets (y compris les personnes) en groupes distincts, sur la base de
caractéristiques qu'ils partagent ou qui leur sont communes… » (22).
« …Car chaque
personne rencontrée (sans parler des objets) serait unique et devrait donc être
traitée comme telle. La catégorisation favorise la simplification qui, à son
tour, transforme le monde en un lieu plus ordonné, davantage prévisible et
mieux contrôlable… » (22).
- Cette attitude professionnelle que
doit avoir le TRM rejoint celle que recommande Miéville (11) pour des
patients qui, dans ce genre de situation, ont tendance à régresser et à être
vulnérable durant ce moment délicat que peut être une endoscopie…
La mammographie est également un
examen délicat, et assez douloureux qui pourra également être vécu comme une
épreuve invasive.
Cette attente rejoint également cette
attitude dont parle Hesbeen (4) ou il s’agit moins dans cette situation
de « faire du relationnel », que « d’être relationnel », de
pouvoir offrir une attention rassurante qui se traduit par un sourire, de la
délicatesse, un timbre de voix agréable etc…
Nous avons été surpris de constater
que, très majoritairement, les patientes ne percevaient pas l’espace de la
radiologie comme un lieu inquiétant. L’appareillage ne semblait pas du tout les
impressionner. Les machines sont perçues comme « des machines qui
marchent », et « qui travaillent bien», certaines n’hésitent pas à
dire que c’est « super », et que « ici, je me sens
bien ».
Le TRM se positionne aux côtés des
machines, et par son attitude, il arrive à humaniser
la technologie, la rendant ainsi plus accessible.
La perception de l’espace semble
conditionnée par la qualité de l’accueil, la durée et la gestion des temps
d’attente. Nous avons pu constater que les temps d’attente étaient
raisonnables. Une patiente relève que « Si il y a du stress extérieur, on
ne le sent pas du tout auprès du patient » ; l’environnement humain
semble faciliter l’accès à l’environnement non humain du fameux « plateau
technique ».
Les patientes s’expriment peu sur ce
qui va être dit durant l’examen (6.4%). C’est quasiment six fois moins que ce
qui concerne le « dire et faire ». Elles comprennent que le TRM n’est
pas autorisé à faire des commentaires sur ce qu’il voit : « le TRM
sait mais doit se taire ».
« … Savoir et ne
pas dire tout en sachant que l'autre sait et qu'il sait que vous savez. … Cette
scène est un idéal-type de nombreuses relations infirmières-malades.
L'infirmière connaît le diagnostic, les traitements envisagés, le pronostic,
etc., et elle n'a le droit de rien dire tant que le médecin n'a pas dit; elle
ne peut que répéter ce que le médecin a dit au malade. S'il a menti, elle doit
poursuivre le mensonge, et faire fi de son opinion sur le droit de connaître la
vérité ou au contraire, le devoir de protéger le malade. … » (7). Nous pensons qu’il en va de
même pour le TRM.
CONCLUSIONS:
La profession de TRM s’est développée
jusqu’à peu principalement autour des appareils qu’il utilise. Aujourd’hui, à
l’heure de la HES, on l’invite à s’interroger sur son « rôle
social », à sa place auprès du patient.
Au terme de notre démarche
exploratoire, nous avons choisi de modifier notre trajectoire de
recherche : des perceptions des TRM nous nous sommes intéressés à celles
des patientes ainsi qu’à leurs attentes.
Cette recherche nous a convaincu que le lien qu’il établit avec
les patients n’est pas anecdotique, et qu’il mérite d’être mieux compris.
Ce lien est peu mesurable, difficilement quantifiable voir même
« invisible » ; il se situe au niveau de l’ « être
relationnel ».
La
haute technologie n’est en soi ni bonne, ni mauvaise. Les patients ne sont pas
effrayés par la technologie si celle-ci est pratiquée par des professionnels
qui savent à travers leur pratique faire preuve de chaleur et d’humanité. Le
TRM peut être un ambassadeur privilégié de cette médecine. Il doit se
différencier de l’effet de sa machine qui « déshumanise la maladie »
pour mieux pouvoir l’observer. Il peut pour autant qu’il accepte ce rôle être
attentif à l’histoire singulière de chacun des patients qu’il rencontre et
ainsi personnaliser son attitude professionnelle.
Si
la réalisation des clichés peut être routinière pour le TRM, cette recherche
nous montre qu’il n’en est pas de même pour la patiente. Passer un examen en radiologie n’est jamais une démarche
banale.
Le
TRM qui choisit de se cacher derrière sa
machine peut se soustraire de l’anxiété et de l’attente explicite ou implicite
des patients. Si nous avons évoqué le rite auparavant, c’est pour insister sur
l’importance de ces derniers dans les rapports sociaux.
Le
TRM qui accepte cette idée d’être un peu « passeur », pourra offrir une
présence soutenue, en sachant contenir l’inquiétude inhérente à de tels
examens, peut trouver un terrain d’investissement personnel qui viendra à son
tour l’enrichir.
Au
terme de cette recherche, nous sommes convaincus que patient et TRM ont tout à
gagner à ce qu’une attention particulière soit accordée à cette relation.
Malheureusement,
dans l’univers de la radiologie, bien des choses s’y opposent : du souci
de la technique à la performance de la production.
Le
TRM n’est pas qu’un exécutant, un « presse bouton » comme le laisse
entendre certaines mauvaises langues. Il a une place à prendre auprès du
patient. Les patients semblent le savoir, mais lui en est-il vraiment
convaincu ?
Des
prolongements possibles à cette recherche seraient d’explorer différents
aspects de l’interaction TRM / patiente : gênes de la patiente (regard sur
sa nudité), proxémie (distance, toucher, contact).
Cette
recherche a été le fruit d’une collaboration insolite infirmier/TRM. Le regard complémentaire,
proposé par l’ethnologie pour l’un d’entre eux, aura permis à chacun des
étudiants-chercheurs de s’enrichir de la différence de l’autre.
Figure
1 :
GRANDS THEMES |
|
|
|
|
|
mots clé: |
pourcentage: |
|
|
|
|
|
|
|
|
EFFET DAMOCLES |
|
35 |
8.6% |
|
|
|
|
HISTOIRE DE VIE |
|
92 |
22.7% |
|
|
|
|
TEMPS |
|
25 |
6.2% |
|
|
|
|
ETRE ET FAIRE |
|
146 |
36.0% |
|
|
|
|
DIRE |
|
26 |
6.4% |
|
|
|
|
L'ESPACE |
|
53 |
13.1% |
|
|
|
|
AUTRE |
|
28 |
6.9% |
|
|
|
|
|
|
|
|
total: |
|
405 |
100.0% |
Figure
2 :
BIBLIOGRAPHIE
1 HUBER, D. Les techniciens en radiologie
médicale : histoire et développement d’une profession. In Médecine et
Hygiène, 1995, no 2079, pp. 1510-1515.
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perfectionnement en Politique sociale Prof. P. Gilliand. Institut de hautes études
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CLAVERANNE, J-P. PASCAL, C. Hôpital et
innovation technologique.
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Robert Laffont, 2004.
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Presses Universitaires de France, 1990.
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11 MIEVILLE, C. Pénétrer,
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M. Face à la maladie grave.
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13 Resp. Colloque : AMOUROUS, C. Les
infirmières : profession et formation – Actes du Colloque Chambéry. Service
de formation continue – Centre de recherches et d’applications psychologiques
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14 MANGALAZA, E. Vie et mort chez les
Betsimisaraka de Madagascar. Paris : L’Harmattan, 1999.
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rites de passage. Paris : Librairie Critique, 1969, pp. 210-236.
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(dir.). Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie. Paris :
Quadrige, 2000, p. 498-502.
17 THOMAS, L.-V. Rites de mort : pour la
paix des vivants. Paris : Fayard, 1985, pp. 7-16, p. 294.
18 MORIN, E. Introduction
à la pensée complexe. Paris : Seuil, 2005, p. 44.
19 D’IVERNOIS, J.-F. , GAGNAYRE, R. Apprendre
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20 SACKS, O. Sur une jambe.
Paris : Seuil, 1987.
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