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L'équipe des chantiers thérapeutiques prend soin des domiciles

Un projet de secteur centré sur la réinsertion

L'Association fonctionne depuis le 1er janvier 1998. Elle s'inscrit dans un projet de service du secteur 75 G 12, concernant la réinsertion et la resocialisation de patients stabilisés et suivis médicalement par un des secteurs de l'hôpital Esquirol.

Elle poursuit un double objectif :

- Permettre à des personnes sans emploi, dont la désinsertion est due à des troubles mentaux, d'accéder à une activité professionnelle rémunérée, dans le domaine du bâtiment,

- Oeuvrer à l'amélioration du cadre de vie des personnes suivies médicalement.

L'équipe d'encadrement se compose d'un infirmier-surveillant et de deux infirmières de secteur psychiatrique.

Le médecin-chef du secteur est responsable de cette unité fonctionnelle.

Les tâches de comptabilité sont assurées par la trésorière de l'Association du secteur (Antoine Ritti)

Les "Chantiers Thérapeutiques" ont un statut d'Association Intermédiaire, s'inscrivant dans le champ de l'insertion par l’activité économique.

Un travail,

un salaire et un

encadrement spécialisé

L'activité concerne divers travaux d'entretien, de rénovation, de transformation et de dépannages (voir encadré).

Les travaux sont réalisés sous la responsabilité de l'équipe d'encadrement.

Les personnes sont recrutées sur des contrats de travail journaliers et rémunérées sur la base du S.M.I.C. horaire. L'amplitude journalière de travail est de cinq heures. Le déjeuner est pris en commun à proximité des chantiers, et pris en charge.

Le recrutement

Il s'effectue sur indication médicale et à la demande du patient. Il s'inscrit dans son projet de soins. Il n'est pas nécessaire que les candidats aient déjà une expérience dans ce type d'activités.

Toute candidature est discutée avec l'équipe médicale et paramédicale référente. Le candidat est reçu par l'équipe d'encadrement de l'Association qui l'informe de la nature du travail, des horaires et du salaire, des règles de fonctionnement. Cet entretien permet de recueillir les premiers éléments sur lesquels pourra s'élaborer un projet d'insertion durable.

La demande de prestation

Elle émerge directement du client, de l'équipe soignante, du référent social, du tuteur ou de la famille. Un devis détaillé, réalisé gratuitement, est transmis au(x) demandeur(s). Le chantier est programmé après avis dûment confirmé par le bénéficiaire.

 

L'encadrement thérapeutique

ll consiste à transmettre un certain nombre de savoir-faire, dans une démarche pédagogique adaptée à la spécificité du public concerné.

La permanence de l'encadrement permet de repérer ressources et potentialités, d'évaluer l'intérêt et les motivations ainsi que les aptitudes physiques et psychologiques au travail.

Outre l'acquisition de méthodes de travail, les activités proposées favorisent l'instauration, le cas échéant la restauration, d'un cadre de travail.

L'encadrement évalue l'intégration au travail et à l'équipe : ponctualité et régularité, prise en compte des contraintes collectives, respect du travail des collègues et des consignes, respect des règles de sécurité et de l'outillage, respect des lieux d'intervention et du client...

Les observations sont restituées à l'équipe référente et intégrées aux éléments de la prise en charge globale. L'évolution des personnes accueillies dans l'Association dans leur processus d'apprentissage est un bon indicateur des possibilités de suite en matière d'accès à l'emploi et/ou à la formation.

 

L'accès au travail générateur de changements significatifs

La mise ou la remise au travail permet à chacun de se définir une place, une identité. Parce qu'elle trouve, ou retrouve, une utilité par rapport aux autres, la personne en insertion va pouvoir donner un sens à sa vie sociale.

La rémunération vient sanctionner cette reconnaissance et permet l'amélioration du niveau de vie, principalement alimenté jusque là par une allocation de type AAH ou RMI.

Les activités de l'association réalisent le mariage de l'économique et du social : elles sont certes tournées vers la production mais sont réalisées dans un cadre moins rigide que l'entreprise traditionnelle. La nature de la structure permet d'adapter la nature et la durée des missions aux hommes, de respecter leurs rythmes et leurs difficultés.

Au sein de notre association, l'aspect formation prend le pas sur la notion de productivité.

Mais la possibilité d'accès direct à la formation, délivrée par des organismes agréés, repose sur des étapes préalables. Le passage par l'association intermédiaire permet de construire un socle sans lequel tout projet d'insertion durable est extrêmement fragile.

Ce socle, c'est l'identité et la confiance en soi, source d'énergie qui permet au désir d'émerger et au projet professionnel de s'élaborer. Une fois ce pallier franchi, les personnes accueillies pourront intégrer les dispositifs susceptibles de conforter et de certifier leurs connaissances, et, à terme, de "naviguer" de façon autonome dans le monde du travail.

 

La réhabilitation du logement comme facteur de socialisation

 

Notre projet, comme nous le soulignions au début de l'article, oeuvre aussi en faveur de l'amélioration du cadre de vie des usagers de l'hôpital Esquirol.

Nous avons constaté que certains d'entre eux habitent des locaux insalubres, parfois dépourvus des installations d'hygiène rudimentaires (eau chaude, chauffage, sanitaires).

Pour certains autres, il s'agit simplement de rénover un habitat défraîchi par les années.

L'intervention de notre équipe dans les logements suppose, dans certaines situations, un long et délicat travail en amont, que l'équipe de suivi référente est chargée d'assurer (médecin traitant, infirmiers, assistant social, tuteur...).

Compte tenu, d'une part, du temps et du travail spécifique que cette préparation exige et, d'autre part, des ressources financières de nos clients, le recours à des entreprises extérieures ne pourrait être que très rarement envisagé.

Nous avons pu constater les effets positifs de la réhabilitation du logement sur les modes de vie. L'appartement est souvent mieux investi après les travaux, ce qui a une incidence sur l'environnement social : meilleure acceptation par le voisinage, restauration des liens familiaux et amicaux...

 

L'activité

La régularité et la motivation des personnes accueillies dans l'Association ont permis de doubler le nombre de chantiers initialement prévus, au cours de la première année d'exercice.

En 1998, 26 appartements ont été rénovés ou transformés, ce qui a concerné 35 personnes au total, compte-tenu des travaux réalisés dans les appartements thérapeutiques, associatifs ou communautaires.

Cinq personnes ont été employées au cours de la première année d'activité, deux sont maintenues en 99. Cette année, l'effectif employé s'élève à sept personnes et des candidats sont en liste d'attente.

L'expérience acquise au sein de l'association permet aujourd'hui d'envisager des relais qui, nous l'espérons, les conduiront sur la voie d'une insertion durable.

Charge à nous, en collaboration avec les institutions compétentes, de les accompagner sur ce long et laborieux parcours.

L'insertion - ou la réinsertion - par l'activité économique,

quelques points de repère...

 

A partir de 1970, une série de dispositifs réglementaires ont progressivement été mis en place pour favoriser l'accès à un emploi, une activité ou une formation, à des personnes en difficulté d'insertion : centres d'adaptation à la vie active, ateliers de réentrainement au travail, associations intermédiaires (AI), chantiers d'insertion, chantiers-écoles, entreprises d'insertion, entreprises d'intérim d'insertion, groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification, régies de quartier.

"L'Association Intermédiaire est une association agrée par l'Etat, dans le ressort d'un ou de plusieurs départements, après avis des organisations professionnelles concernées et du Comité Départemental de l'Insertion par l'Activité Economique. L'agrément est renouvelé annuellement..."

Ces dispositifs forment ce qu'on appelle aujourd'hui le secteur de l'Insertion par l'Activité Economique (IAE), que la dernière loi d'orientation relative à la lutte contre les exclusions (n° 98-657 du 29 juillet 1998 ) vient de réformer.

Au départ, ce n'est pas l'intervention publique qui a créé de nouveaux outils d'insertion.

Ce sont les acteurs de terrain (travailleurs sociaux et associations) qui, constatant les difficultés rencontrées par certains publics à s'insérer dans un emploi classique en entreprise, ont été conduits à rechercher des solutions mieux adaptées.

Le législateur a peu à peu défini un cadre à ces structures et renforcé leurs missions dans le dispositif global.

Ces structures s'adressent à des publics "rencontrant des difficultés particulières d'insertion" : chômeurs de longue durée, chômeurs de plus de cinquante ans, anciens détenus, femmes isolées, bénéficiaires du Revenu Minimum d'Insertion, travailleurs handicapés... et toute autre personne éprouvant les mêmes difficultés.

 

Elles "contribuent à mettre ces personnes en relation avec les utilisateurs (particuliers, entreprises, collectivités locales), leur offrant des activités favorisant l'accès à terme à un emploi durable"...

Environ 1300 structures d'insertion étaient dénombrées en 1996, ayant concerné, en équivalents temps plein, 37 000 personnes.

Elles répondent à une logique à la fois économique - développer une activité nouvelle et permettre, à titre transitoire, l'embauche de personnes démunies d'emploi - et sociale , accompagner ces personnes dans leurs démarches d'insertion.

Avec des statuts juridiques variables (Associations loi 1901, SA, SARL...), toutes constituent une passerelle vers un emploi de droit commun.

Elles proposent généralement une activité sous la forme de contrat à durée déterminée et concernent le plus souvent des activités de service.

Elles peuvent bénéficier d'aides de l'État, directes, sous forme de subventions à la création, ou indirectes, par le biais d'exonérations partielles sur les charges salariales.

 

Les animateurs de ces dispositifs contribuent à l'élaboration d'itinéraires d'insertion individualisés : soutien social (santé, logement), organisation de parcours de formation, aide à l'insertion ou à la réinsertion professionnelle durable en prolongement des activités occasionnelles exercées dans le cadre de l'AI.

L'encadrement s'intègre donc dans un réseau de partenaires tels que les services publics de l'emploi, les entreprises, les collectivités locales, les associations et les particuliers.

 

La cohérence et la coordination de ce type d'initiatives est assuré par un Plan Local d'Insertion par l'Économique : c'est le PLIE.

Un plan semblable existe spécifiquement pour les travailleurs handicapés (reconnus comme tels par la COTOREP) : il s'agit du Plan Départemental d'Insertion pour les Travailleurs Handicapés (PDITH).

Des actions en faveur de ce public peuvent être financées par l'AGEFIPH, organisme qui gère les fonds versés par les entreprises ne satisfaisant pas à leur obligation d'emploi de travailleurs handicapés.

En conclusion, il faut considérer l'insertion comme une dynamique, dans laquelle l'Association Intermédiaire est un outil.

Elle permet de mobiliser un réseau local de partenaires institutionnels, politiques, associatifs, économiques, individuels autour d'une démarche commune : la lutte contre les exclusions.

 

Nelly Derabours, I.S.P.
Avril 1998

 

(Cette expérience est actuellement arrêtée)

L'équipe de l'Association

Chantiers Thérapeutiques

réalise des travaux de :

 

ses revêtements

murs et huisseries

(peinture et revêtements souples)

Pose de parquets / moquettes / linoléum

 

El equipo de obras terapeuticas se encarga de arreglar las viviendas


nous contacter:serpsy@serpsy.org