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Retour Piel Roelandt


Puisque la LOI vient très à l'ordre du jour, il me prend le besoin de condenser des remarques, hors du fait que l'ensemble des visions du rapport Piel & Roelandt. est encourageant, pour la dissémination de structures désenclavées.

Mais, autant qu'on approuve le travail, en y reconnaissant non exclusion mais originalité des structures de protection de la santé mentale, autant subsiste l'aspect ségrégatif des dispositions sur soins imposés, aspect historiquement pervertisseur dans l'histoire de la psychiatrie avec la législation d'exception.

Je dois inlassablement revenir sur la malfaisance de l' " oubli " ! ! ! du travail fait sur la malfaisance de la LOI là où elle est loi d'exception avec l'internement. travail dont j'ai été très " cheville ouvrière ", mais très solidairement avec le père Abély, Ey, Sivadon, Daumezon, Mignot, puis Demay (et son " groupe "), et Ralite.

Il vaut mieux ne pas ignorer la mauvaise action qu'a été le " rajeunissement " de l'internement en 90, ouvertement en nous excluant du débat, et le fait que l'effet désastreux produit a été pire que nos prophéties, car rien n'est aussi nocif que le maintien d'une loi d'exception, en lui donnant efficacité de " modernisation ".

Dans ce climat, les soins imposés prennent place débordante avec, pour effet obligé, le freinage des capacités pour faire face aux difficultés variées, impliquées dans l'application, hors ségrégation psychiatrique, du droit de tous les citoyens à tous leurs droits à tous soins en étant protégés contre tous abus dont ils peuvent être victimes pour motifs de santé, y compris assignation à résidence.

Dans les aspects critiques de l'application du droit de tous les citoyens aux soins, y compris face aux dangers de non-assistance, se présente l'extrême difficulté de réaliser la meilleure aide, dans tout l'espace compris entre accord annulé par états comateux et consentement et coopération accomplis. C'est dans cet espace que nichent les risques de perversion ou d'abus.. Il y a, centralement, la malfaisance par judiciarisation, faisant vivre les soins comme châtiment, mais aussi, quand " consentement " et " coopération " sont problématiques, un éventail de problèmes sur les aptitudes à traiter les carences et troubles de motivation, science et art qui sont fatalement débordés, au lieu d'être stimulés, dans tout climat ségrégatif.

Pour un respect intelligent des droits de l'homme et du citoyen, il conviendrait que les psychiatres se montrent demandeurs de collectifs multidisciplinaires, avec médecins, légistes et législateurs, pour traiter la question de l'obligation de soins, avec étude de tous abus possibles, y compris de toute non-assistance pour tous citoyens. Il est bon de citer là blessés de la route, victimes d'over-doses, sidéens, les fous et surtout les vieux, économiquement faibles, victimes de " désencombrements " loin de chez eux et chez les leurs.

Il est important, de nos jours, de rechercher, très largement, entre représentants des diverses disciplines concernées et des usagers que sont l'ensemble des citoyens, les moins inhumaines des solutions aux droits aux soins.

LUCIEN BONNAFE