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Ajuriaguerra, Juan de

Psychiatre, psychanalyste et neuropsychiatre français originaire du pays basque espagnol.(7 janvier 1911 à Bilbao -1993 à Villefranque Pyrénées-Atlantiques)

Il est un des représentants d'une psychiatrie érudite et humaniste, un des père fondateur de la psychiatrie de secteur

Externe à Ste Anne comme médecin étranger, il suit les séminaires de Clérambault et Janet. Professeur de psychiatrie à Genève à la suite de Ferdinand Morel, il met au point sa technique de la relaxation, la « méthode Ajuriaguerra ». Sous son rayonnement, la psychiatrie génevoise va se développer. Psychiatres, psychanalystes et neurologues travaillent en toute intelligence.

Après sa rencontre avec Diatkine, ils créent la revue psychiatrie de l'enfant. Il devient français en 1950 et passe alors le bac et obtient des équivalences pour la reconnaissance de son titre de médecin.

Il enseignera ensuite la psychopathologie de l'enfance au Collège de France. Il poursuit une intense activité de recherche et d'enseignement en France, en Espagne et au Pays basque.

On lui doit le manuel de psychiatrie de l'enfant qui a bercé nos années d'études

Lire

http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/ins_dis/julian_de_ajuriaguerra.htm

http://classiques.uqac.ca/contemporains/Ajuriaguerra/Ajuriaguerra_photo/Ajuriaguerra_photo.html

http://www.chups.jussieu.fr/polysPSM/psychomot/fondamentaux/POLY.Chp.3.4.html

à lire également :

http://www.lejpb.com/paperezkoa/20110610/271643/fr/Basque-universel-et-pionnier--hommage-a-Julian-Ajuriaguerra

Basque universel et pionnier : hommage à Julian de Ajuriaguerra



Béatrice MOLLE

“Je suis un Basque péninsulaire”, affirmait Julian de Ajuriaguerra répondant à une interview de la télévision suisse qui sera diffusée lors de l’hommage qui lui sera rendu par Eusko Ikaskuntza aujourd’hui à Bilbo, et demain à l’amphithéâtre de la faculté au campus de la Nive à Bayonne. Julian de Ajuriaguerra aurait eu 100 ans cette année. Né à Otxandiano en Bizkaia, il est décédé à Villefranque en 1993 et laisse derrière lui une œuvre immense.

Un chercheur passionné

Professeur agrégé de neurologie et de psychiatrie, psychanalyste, J. De Ajuriaguerra a initié l’école française de psychomotricité et est à l’origine de la psychiatrie de secteur. Il part à Paris en 1927 et y fera ses études de médecine, validées ensuite dans l’Etat espagnol. Auteurs de nombreux ouvrages, dont le Manuel de psychiatrie de l’enfant, il sera interne à l’hôpital Sainte-Anne, puis titulaire de la chaire de psychiatrie à l’université de Genève et directeur de la clinique universitaire de Bel-Air. De 1975 à 1980, il occupera la chaire de neuropsychologie du développement au Collège de France.

Un précurseur

“Ajuriaguerra est un authentique précurseur du mouvement actuel des sciences cognitives. Il a résolument essayé de rompre les barrières disciplinaires et les interprétations étriquées (ou les querelles d’écoles qu’elles suscitent) pour replacer tous ces moyens au service d’une cause centrale : comprendre le fonctionnement du cerveau humain dans toutes ses dimensions, y compris sociales. Il laisse derrière lui une école qui s’est consacrée aux aspects cliniques, pédagogiques, psychologiques du développement de l’enfant”, explique Alain Berthoz du Collège de France. “Il n’avait pas une vision de symptômes ou de pathologies, mais une vision de l’homme à tous les âges de la vie”, ajoute sa fille, Isabelle de Ajuriaguerra Larronde.

Antifranquiste et résistant

L’historien Jean-Claude Larronde membre d’Eusko Ikaskuntza parle du parcours d’homme engagé de Julian de Ajuriaguerra. A l’instar de nombreux de ses compatriotes bizkaitar, il partira étudier à l’étranger. Son frère aîné, Juan de Ajuriaguerra, fut un grand dirigeant du PNV (Parti nationaliste basque) et président de ce parti durant l’exil. Lors de l’éclatement de la guerre d’Espagne en 1936, Julian, jeune médecin, quittera Paris et partira se battre à Barcelone avec France Alberti qui deviendra son épouse et la mère de ses enfants, Mikel et Isabelle. Il participera ensuite à la bataille d’Aragon. “Il a peut-être choisi la Catalogne qui était tout de même une autonomie, car au Pays Basque, son frère Juan était présent. En bon psychiatre et connaisseur des relations familiales, ceci expliquant peut-être cela !”, s’amuse Jean-Claude Larronde. Julian a toujours admiré profondément son frère aîné le politique Juan de Ajuriaguerra, et le combat qu’il a mené. Durant l’occupation allemande, de retour à Paris, Julian de Ajuriaguerra intégrera le réseau “Musée de l’homme” au sein de la Résistance. Car certes, Julian n’était pas un homme de parti, mais il n’a jamais cessé de s’engager.

Un homme épris de justice

Au soir de sa vie, il était membre de l’association pour la création d’une université de plein exercice au Pays Basque. “‘100 % basque, 100 % anar’, cela ne se partage pas. Il n’a jamais eu la carte d’un parti, mais il avait de fortes convictions”, résume sa fille Isabelle. Invité en mairie de Bayonne en 1984, lors d’une visite officielle du président Mitterrand qui annonça que la promesse de département Pays Basque ne serait pas tenue, Julian de Ajuriaguerra quittera la salle. Comme il refusera en 1959, une offre d’emploi à la prestigieuse clinique de Navarre d’Iruñea tenue par l’Opus Dei. “C’était un homme plein d’humour. Un chic type qui ne supportait pas l’injustice”, ajoute sa fille.