Retour à Maladies  
  Retour à l'accueil

la névrose phobique

La phobie vient du grec phobos qui veut dire crainte : c'est une crainte angoissante, une peur excessive et irraisonnée déclanchée par un objet, un animal, une situation qui ne présentent pas en eux mêmes un caractère objectivement dangereux. L'angoisse disparaît dès l'absence de l'objet, l'animal ou la situation.

Le malade reconnaît lui même le caractère absurde de cette situation, de ses craintes.

Le DSM IV (Diagnostic statistic manual of mental disorders, soit le manuel diagnostique et statistique de l'Association Américaine de psychiatrie) décrit trois types de phobies :
- les phobies d'espace : agoraphobie (avec ou sans attaque de panique), claustrophobie
- les phobies sociales : éreuthophobie (crainte de rougir en public)
- les phobies spécifiques (auparavant les phobies simples) peur des animaux, endroits élevés, orages, sang, voyage en avion, couteau, etc.

Freud nous a proposé dans "le petit Hans" une interprétation du cas d'un jeune enfant atteint de phobie des chevaux. Il apporte là les données essentielles à la compréhension de l'organisation phobique. Chez le petit Hans, la peur d'être mordu par les chevaux exprime la crainte de la castration, plus précisemment la crainte d'être castré par son père, le cheval étant là le substitut parternel. Le conflit oedipien avec les désirs hostiles à l'égard de son père génère une crainte de représailles. La libido est libérée sous forme d'angoisse. Celle ci est projeté sur un animal (déplacement). De cette sorte, le danger extérieur se substitue au danger interne des fantasmes inconscients.
En d'autres termes, la situation redoutée pour le sujet à pour lui une signification spécifique et symbolique. Il s'agit d'une situation de compromis ou les conflits intra-psychiques n'existent plus. C'est un mécanisme de défense qui permet au sujet de ne plus être l'objet d'angoisse tant qu'il ne rencontre pas l'objet phobogène. Il s'agit alors de l'éviter.

A) Agoraphobie :

C'est la phobie la plus fréquente chez l'adulte, plus fréquente chez la femme, elle débute entre 16 et 35 ans. Un facteur traumatique est retrouvé dans 30 pour 100 des cas : maladie, grossesse, accident, décès d'un proche.

L'agoraphobie est une anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou des situations d'où il pourrait être difficile ou gênant de s'échapper ou dans lesquelles on pourrait ne pas trouver de secours en cas d'attaque de panique, soit inattendue, soit facilité par des situations spécifiques, ou bien en cas de symptômes à type de panique. Ces peurs regroupent la peur des espaces découverts et des lieux publics mais aussi la peur de sortir. Le fait de sortir peut déclancher une angoisse, voir même la panique. Cette phobie est très invalidente puisque certains sujets préfèrent rester à domicile entrainant une réduction importante de la vie sociale et professionnelle.

B) Claustrophobie :

C'est une phobie extrêmement répandue. C'est la peur de rester dans un lieu clos de peur d'y être enfermé. (grand magasin, ascenseur, avion, etc.) Dans un tel lieu, le sujet ressent une sensation d'étouffement.

C) les phobies sociales

Elles sont caractérisées par un état d'anxiété provoqué par l'exposition à certains types de situations sociales ou de situations de performance, conduisant alors souvent à des conduites d'évitement.

Il y a autant d'hommes que de femmes qui souffrent de ce style de phobies. Elles apparaissent chez des adolescents ou des adultes jeunes ayant des personnalités timides et anxieuses. L'évolution est chronique, mais de périodes de rémission totales peuvent survenir. Les plus fréquentes des phobies sociales sont :
- l'éreutophobie : la crainte de rougir en public qui est banale à l'adolescence mais qui peut prendre un caractère invalidant
- la peur de manger et de boire en public
- la peur de parler en public ou de parler à des inconnus

On peut trouver aussi une diminution de l'estime de soi et une peur d'être critiqué.

D) Les phobies spécifiques

Elles s'appellent aussi phobies simples. On ne sait pas vraiment combien de personnes en sont atteintes. Quelques livres parlent de 8 à 10 % de la population. Elles sont souvent :
- peur des animaux
- peur des examens : dentiste, sang...
- persistance de peurs infantiles : obscurité, orage....

Ces phobies n'entraînent pour la plupart du temps un handicap limité : Elles imposent aux personnes qui en souffrent une stratégie d'évitemment qui n'empêche pas de mener par ailleurs une vie normale.

E) Les attaques de panique

Ce sont des crises aïgus d'angoisse, de terreur soudaine accompagnées de troubles physiques très pénibles qui sont souvent interprétés comme précurseurs d'une crise cardiaque et d'une mort imminente.. Elles deviennent pathologiques lorsqu'elles surviennent de façon hebdomadaire pendant au moins un mois ou lorsque l'appréhension d'une nouvelle crise devient quasi-obsessionnelle.

Les conduites phobiques :

- Conduites d'évitement
- conduites de réassurance

La personnalité phobique

- anxiété
- immaturité
- avidité affective
- tendance dépressive
- inhibition
- perpétuel état de qui-vive
- peur des nouveautés
- conduite de fuite devant les réalités quotidienne (fuite ou comportement de défi, frénésie d'activités qui ne laissent jamais une minute inoccupée.)
- peur des engagements

Traitement

Evidemment, il faudra prendre en compte le type de phobie, l'importance du handicap, l'âge et le contexte social.

- Traitement médicamenteux :
Anxiolitiques, antidépresseurs, bêtabloquants.

- Psychothérapie :
Psychothérapie de soutien d'inspiration analytique, ou une cure analytique type
Thérapie comportementale ou cognitives (désensibilisation systématique, in vivo, exposition graduée in vivo, jeux de rôles, techniques d'affirmation de soi...)

SOURCES :

- ANDRE Christophe : Les phobies, Dominos, Flammarion, 1999.

- CARALP Evelyne : Ces maladies mentales nommées Folie : Les essentiels Milan, 1999

- FREUD (S) : Le petit Hans in "cinq psychanalyses", PUF, 1954.

- GODFRYD Michel : Psychiatrie de l'adulte, de la théorie à la pratique, Doin, 1999

- HARDY-BAYLE Marie-Christine : Le diagnostic en psychiatrie, psychologie, 128,Nathan Université, 1997

- LEMPERIERE Th. FELINE A. Psychiatrie de l'adulte, Masson, 1983

- THUILLIER Jean : La Folie : Histoire et Dictionnaire, Collection Bouquins, Robert Laffond, 1996


nous contacter:serpsy@serpsy.org