La psychomotricité est la benjamine des professions paramédicales. Le diplôme d'état existe depuis 1974, soldant trois années d'études supérieures.
Le psychomotricien travaille au sein d'une équipe pluridisciplinaire, et sur prescription médicale; davantage reconnu dans les services de pédopsychiatrie, où cette profession s'est développée en premier, le psychomotricien a étendu ses interventions dans des services de psychiatrie d'adultes, auprès du troisième âge; mais aussi auprès des nourrissons, dans les crèches, et auprès des adolescents.
Le terme de psychomotricité montre qu'il est constitué de deux entités : le psychisme et la motricité.
Partant du versant moteur et corporel, la psychomotricité se propose d'agir sur le psychisme, afin de permettre au sujet une meilleure faculté d'adaptation. Elle propose une approche originale de la personne, avec un médiateur qui est le corps.
Le psychomotricien est un partenaire indispensable au sein d'un collectif soignant. Son travail s'insère dans la prise en charge globale, institutionnelle, des soins donnés au patient ; qu'il soit enfant, adolescent ou adulte.
En psychiatrie adulte; ce n'est pas le corps qui est mis en avant, puisqu'on s'intéresse surtout à rétablir un équilibre mental (psychothérapie, prescription de traitements neuroleptiques ).
Le corps est le plus souvent nié, il ne ferait que porter la souffrance psychique. Ces patients s'enferment rapidement dans un apragmatisme (retrait, isolement), où il n'y a plus de désir.
Il s'agit de redonner une dimension au corps, à travers différentes techniques corporelles (gymnastique, relaxation, expression corporelle), de placer le corps au centre d'une relation thérapeutique, dans un cadre espace temps.
La psychomotricité va permettre un dialogue corporel, qui va se moduler dans la distance, en fonction des ressentis du thérapeute, et de l'évolution du sujet, et dans une relation transférentielle. Le psychomotricien reçoit le corps, les gestes, les besoins toniques de l'autre. Il y est préparé pour y répondre par ses propres gestes, ses propres tensions, à y impliquer son corps.
Pascale JEROME-OUAZIR