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Présentation du C.C.A.S.A.

C.C.A.S.A. : Centre Communautaire d’Accueil et de Soins pour Adolescents

Histoire du projet :

En sept 1994, le Dr Bourcier, médecin chef du 2ème secteur de psychiatrie infanto-juvénile du Val de Marne, écrivait son premier projet concernant le C.CA.S.A.. Pour cela, il s’appuie sur la circulaire de décembre 1992 relative aux orientations de la politique de santé mentale en faveur des enfants et des adolescents, qui souligne l’interet de :

" centre de crise offrant des possibilités d’accueil immédiat et de séjour de brève durée, favorables au traitement de certaines situations aiguës en lien étroit avec l’entourage. "

Les adolescents deviennent une population à part entière qui a besoin de lieu de soins spécifique car jusqu’à présent ils étaient, en générale, hospitalisés en pédiatrie ou en psychiatrie adulte, dans des lieux qui ne correspondaient pas à leur type de pathologie et qui ne prenait pas en compte le mode particulier de fonctionnement de cet age.

En 1994, en région parisienne, il n’existe que deux structures assurant un accueil 24/24h :

En 1997-98 le Pr Ferrari ouvre au Kremlin-Bicêtre une unité de 8 lits pour enfants et adolescents.

L’objectif du C.C.A.S.A. était d’ouvrir des lits pour adolescents. Il existait, en effet, beaucoup de demandes et de besoins d’hospitalisation au niveau des C.M.P. (à l’origine pedo-psy puis spécifique ado), des services sociaux, des juges pour enfants, des équipes de psychiatrie. Le but était de créer une institution insérée dans la communauté tel que les centres de crise en psychiatrie générale, et cela pour recevoir des situations de crise ou des situations familiales dangereuses pour le patient ou sa famille.

Le Dr Bourcier a donc commencé à organiser des séminaires ouverts d’abord à son équipe puis à l’ensemble de l’hôpital Esquirol. D’autres intersecteurs se sont alors joints au projet. Cela a permis de recruter un médecin assistant, le Dr Girardon.

Ils ont pu établir un projet administratif avec les moyens en locaux et en personnels sur la base des CAC adultes. L’écriture du projet thérapeutique s’est fait en collaboration avec :

L’idée de l’intersectorialité arrangeait l’administration de l’hôpital. En effet au niveau du schéma régional et départemental d’organisation sanitaire (SROS et SDOS), il n’y avait aucun lit d’hospitalisation pour ado dans le VDM et il existait une demande d’ouverture de structure avec une couverture de tout le VDM et l’Est Parisien.

Présentation de la structure :

Le C.C.A.S.A. a donc ouvert le 22 février 1999. C’est une unité fonctionnelle intersectorielle (94I02-94I04-75I05), rattachée à l’hôpital Esquirol, se situant 112 rue de Lagny à Montreuil. Il est ouvert 24/24h, 365 j/an, avec une capacité de 7 lits.

L’unité est sous la responsabilité de :

L’équipe est composée de :

Avec un dispositif médical de mi-garde mi-astreinte.

Il accueille des adolescents du secteur (en principe), âgés de 12 à 18 ans pour une durée pouvant aller de quelques jours à deux semaines, en hospitalisation libre.

Le C.C.A.S.A. est intersectoriel, c’est à dire qu’il prend en charge les patients des secteurs :

En fait le C.C.A.S.A. couvre tout le Val de Marne, les 1er,2ème, 3ème, 4ème, 11ème et 12ème arrondissement de Paris.

L’unité compte 7 lits dont 5 chambres seules et une chambre double. Chaque chambre est composée d’un lit avec une couette, d’un bureau et d’une chaise, d’un placard et d’un lavabo. Les douches et wc sont communs : il y a 2 blocs sanitaires avec chacun une douche, un wc et un lavabo indépendants ; une salle de bain avec une baignoire et une douche accessible pour handicapé ; et un wc pour handicapé.

Elle dispose également à l’étage : d’une salle fumeur, seul endroit ou il est autorisé de fumer dans l’unité aussi bien pour les patients que pour les soignants et les visites ; d’un atelier ou se trouve le matériel pour les activités, les jeux, la chaîne stéréo et l’ordinateur ; d’une salle à manger avec une cuisine américaine et un coin salon télévision ; d’un bureau infirmier et d’une salle de soin-pharmacie ; et d’un bureau d’entretien.

Au rez-de-chaussée se trouve le secrétariat et la salle d’attente.

Au sous-sol, pour l’instant inaccessible aux patients pour des raisons de sécurité, se trouve le bureau du surveillant, des A. S., du médecin, de la psychologue et la salle de réunion.

Autres structures d’hospitalisations pour adolescents dans la région parisienne :

Il existe également des lits d’hospitalisations dans des structures pour adultes ( St Anne en intra, Rosny Ss bois en CAC, ...)

On peut donc constater que le nombre de lits d’hospitalisation pour adolescents en psychiatrie pour l’Ile de France est faible compte tenu de la population concernée.

Objectifs:

Le projet thérapeutique du C.C.A.S.A. comporte différents objectifs :

Lors de l’admission, il est précisé au patient et à sa famille que l’hospitalisation commence par un isolement, une rupture de 72 h avec le milieu extérieur. C’est à dire : pas de visite et pas d’appel téléphonique, ceci afin de protéger le patient en crise.

De plus, dès l’entretien d’admission, un rendez-vous est fixé à la famille pour la semaine suivante.

Fonctionnement du C.C.A.S.A.

* Activités :

Activités thérapeutiques fixes : piscine, groupe parole, jogging, vélo ou salle de sport, arts plastiques, cinéma, écriture.

Activités " occupationnelles " ou ponctuelles : cuisine, promenade, sorties culturelles, jeux de société, vidéo, ….

Rapidement, dès l’ouverture, nous avons pu constater que le besoin d’agir de l’adolescent devait trouver une place et être canalisé.

 

A cette occasion les ateliers dit " occupationnels " ont démontré qu’il est nécessaire de stimuler en permanence les adolescents dont la tonalité dépressive et le replis sur soi sont au premier plan.

Dans le même ordre d’idée, ce sont les sorties ponctuelles limitées en temps (promenades, courses) qui ont permis de gérer les effets de groupe, à raison de deux par jour en moyenne (1 x équipe).

Nous avons lié celles ci à des offres d’activités et d’ateliers ou des temps de vie communautaire progressivement organisées ( location de K7 vidéo, achats de matériel pour les ateliers : peinture, dessin, perles, plastique fou, jeux de société, cuisine, revues, etc.).

Travail en réseau :

Du fait de la brièveté des séjours au C.C.A.S.A., une part essentiel de notre travail consiste à faire le lien avec le réseau. En effet l’adolescent n’est que de passage au C.C.A.S.A., et nous ne faisons pas de suivi. C’est pourquoi la mise en place d’un suivi ou sa poursuite se fait dès le début de l’hospitalisation en relation étroite avec les praticiens et acteurs socio-éducatifs de son secteur.

Population type et statistiques :

La majeure partie de notre population est représentée par :

Une jeune fille de 15-16 ans adressée suite à une TS ou fugue, issue d’une famille où le père est absent (mort, divorcé, présent mais sans présence dans la vie du foyer), avec une fréquence plus ou moins importante d’allégations d’abus sexuels. Elle se présente avec des troubles du comportement, des troubles des conduites alimentaires, une relation intra-familial perturbé.

En mars 1987 aux USA, le suicide chez les 18-24 ans est la première cause de mortalité, 3ème chez les 15-19 ans.

En France, entre 1970 et 1980 il y a eu une augmentation de 300/100 chez les 15-24 ans, 30/100 des lycéens ont pensé au suicide (22 g, 38 f) et parmi eux 3/100 des g et 9/100 des f auraient fait une tentative. C’est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans .

On estime, de nos jours, à 40.000 le nombre de TS/an sachant que seulement ¼ est hospitalisé. 1/3 récidive au court de l’année qui suit, et 1à 2/100 décède dans l’année (soit environ 1000 décès /an).

Conclusion :

Le C.C.A.S.A. est une structure intersectorielle de 7 lits d’hospitalisation pour les 12-18 ans, pour des séjours de rupture courts, ouvert 24/24 h, 365 j/an.

Le C.C.A.S.A. est un centre d’accueil au sens de l’effort de contractualisation du soin à mettre en œuvre(admission), dans un contexte souvent urgent .

C’est un centre de crise au sens de la gestion des symptômes de la personne hospitalisée et de notre situation partenariale.

Enfin, un hôpital de jour en référence aux activités qui y sont pratiqués sans en avoir le même sens quant à la durée.

Patrick BONNEAU . Joëlle LOUESDON . Murielle VALY
Infirmier et infirmières en santé mentale

Fabrice VIEL
Infirmier D.E.


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