Retour à l'accueil


Retour à Montpellier

MONTPELLIER 2003

MONTPELLIER 5, 6 et 7 juin 2003.

Il était une fois la révolution ?… Sans blagues !
(Adresse rageuse d'un psychiatre en colère à ses collègues consensuels !)


Etats Généraux de la Psychiatrie ou Etats Généraux des Psychiatres ?…
Etats généraux de "la Psychiatrie d'en haut" sûrement, si j'en crois le fond et la forme de l'avant programme proposé sur une luxueuse plaquette !

Sauf erreur de ma part, "l'avant programme" des états généraux de 1789 était, lui, constitué d'une multitude de Cahiers de doléances émanants du peuple, tous ordres confondus ! Le résumé de ces Cahiers de doléances fut d'ailleurs finalement présenté fort démocratiquement devant l'Assemblée par le Comte de CLERMONT TONNERRE. Une fois n'est pas coutume beaucoup des doléances exprimées furent alors prises en compte !

Tous ces Cahiers réclamaient la Liberté d'expression et la Constituante inscrivit celle-ci dans la déclaration des droits de l'homme : " La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme… "

Que nos différents syndicats n'en finissent pas de ne pas en revenir de s'être enfin mis enfin d'accord pour se réunir afin de parler ensemble de l'avenir de la Psychiatrie : Bravo !… C'est bien !… Mais c'est loin d'être suffisant face à la nature et à l'ampleur même de la tâche qu'il nous reste à accomplir ! Mes très chers confrères encore un effort !… Si ces préliminaires intersyndicaux étaient nécessaires, il restent, de toute évidence, très largement insuffisants, et il est plus que temps de nous remettre de cette émotion inaugurale là, pour en venir des actes… (comment dire ?… ) plus "fondateurs" !

Poser les psychiatres, comme cela est fait dans l'éditorial de "La Lettre de Psychiatrie Française" de décembre 2002, comme de " modestes représentants du Tiers état " ressemble, me semble-t-il, à s'y méprendre à un déni (quand bien même cela exprimerait une volonté au demeurant fort sympathique !) tout en fonctionnant de surcroît comme une "interprétation" d'une singulière violence à l'égard de nos "camarades" infirmiers en particulier.
Si l'on poursuit en effet la métaphore qu'a choisi la Fédération Française de Psychiatrie, la logique veut que nous autres psychiatres assumions le fait d'appartenir à la
Noblesse ou au
Clergé et non d'être de "
modestes représentants du Tiers état". Cela étant (et bien que je n'aie personnellement d'attirance ni pour le sabre ni pour le goupillon) il y eut parmi ceux-ci, nombre de vrais démocrates et de femmes et d'hommes de progrès, et c'est bien évidemment (et en toute modestie) aux côtés de ces derniers que, résolument, je me range ! En quête, moi aussi, de ces Libertés que nous prisons ! ! !

Chers collègues de la Fédération Française de Psychiatrie et des Syndicats-et-Intersyndicales-de-Psychiatres-Réunis, quelle place pensez-vous "donner" (je souhaite vivement pour ma part qu'ils s'autorisent à la "prendre" comme on prend une "Bastille", même si, et justement parce que je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'ils disent !) à toutes celles et ceux qui se vivent à présent, en raison même de vos prolégomènes, comme les représentants de "La Psychiatrie d'en bas" !

Il me paraît plus que temps de mettre rapidement les points sur les 5 "i" de "pluridisciplinaire" et je continuerai de militer quant à moi pour que la Psychiatrie de demain le reste (pluridisciplinaire !), en étant convaincu du fait que le jour où nous renoncerons d'une manière ou d'une autre à ce postulat fondateur, la psychiatrie disparaîtra en tant que discipline animée par des soignants (femmes et hommes des de toutes catégories socioprofessionnelles !) " …qui sont ceux à qui l'on parle et qui sont entendus ! "

Docteur Bernard MARTIN
Praticien Hospitalier
Chef de Secteur

N.B. : Sous les pavés (de bonnes intentions,… comme l'enfer !) la plage (de Montpellier ?)