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EDVIGE, un outil de plus pour le contrôle social
Par décret le 27 juin 2008, le premier ministre autorise la création d’un
fichier dénommé EDVIGE pour Exploitation Documentaire et Valorisation de
l’Information Générale).
Ce fichier a pour finalité de «centraliser et d’analyser les informations
relatives aux personnes physiques ou morales ayant sollicité ou exercé
ou exerçant
un mandat politique, syndical ou économique ou qui jouent un rôle
institutionnel,
économique, social ou religieux significatif… », « de centraliser et
d’analyser les
informations relatives aux individus, groupes, organisations et
personnes morales
qui, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont
susceptibles de
porter atteinte à l’ordre public ; de permettre aux services de police
d’exécuter
les enquêtes administratives qui leur sont confiées en vertu des lois et
règlements,
pour déterminer si le comportement des personnes physiques ou morales
intéressées
est compatible avec l’exercice des fonctions ou des missions envisagées. »
Dans son article 2 ce décret précise que pourront être enregistrées dans ce
fichier "les personnes physiques âgées de treize ans et plus" et "les
données relatives
à l’environnement de la personne, notamment à celles entretenant ou ayant
entretenu des relations directes et non fortuites avec elle."
Sud Santé Sociaux a déjà condamné l’arsenal de lois liberticides prévention
de la délinquance, peines planchers, rétention de sûreté, lois sur
l’immigration...,
qui stigmatisaient et marginalisaient des pans entiers de la population
(jeunes, pauvres, étrangers, personnes souffrant de maladies mentales, mères
célibataires, parents…).
Avec ce fichier et son usage l’état s’arroge le pouvoir de tout
connaître de la vie
sociale et professionnelle de l’ensemble de la population et cerise sur
le gâteau se
réserve le droit d’autoriser, de régenter l’exercice des professions à
responsabilités.
Le croisement possible des fichiers nous confronte à une dérive de plus
en plus
prononcée vers un contrôle total de la population, son aboutissement est
une société
totalitaire.
Sud santé sociaux dénonce fermement ce texte et en appelle à une
mobilisation
de toutes les organisations politiques, syndicales et associatives et
bien au-delà de
tous les citoyens soucieux de démocratie pour obtenir le retrait sans
conditions de
ce texte et du fichage.
Paris le 2 juillet 2008
Fabienne Binot
Secretaire Générale SUD SANTE SOCIAUX