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Nous sommes tous de dangereux schizophrènes récidivistes!

La psychiatrie de secteur trouve son origine dans un changement de paradigme. De surveiller à veiller sur, de faire face à faire avec, de l'enfermement au désaliènisme, ce mouvement initié il a plus de quarante ans ne compte pas s'arrêter aujourd'hui et de renoncer à aller soigner « cet autre nous-même qu'on dit fou » là où il vit.

Pour continuer à faire ce que nous savons faire nous n'avons pas besoin de plus de murs mais de plus de femmes et d'hommes formés, spécialisés dans la prise en charge de la souffrance psychique.

Pour continuer à faire ce que nous savons faire nous n'avons pas besoin de plus de murs mais plus de lieux disséminés dans la cité pour donner du repère et accueillir au mieux certains plus faibles d'entre nous condamnés une première fois par la maladie et une seconde fois par notre société à une errance délétère.

Pour continuer à faire ce que nous savons faire nous n'avons pas besoin de plus de listes pour savoir qui ils sont, nous avons besoins de plus de centres d'accueil et d'écoute, de plus d'espaces de proximité repérables et reconnus par tous.

Nous avons besoin de lits dans la cité, de clubs, d' espaces conviviaux et citoyens. Autant d'endroits qui permettront d'éviter que « cet autre nous-même qu'on dit fou » se transforme aux yeux de la société et comme n'hésite pas à le nommer honteusement la presse en  un « dangereux schizophrène récidiviste! »

Olivier Mans

(SERPSY)