Ça ne s’arrête jamais…
Ils sont joueurs…
Heureusement qu’il reste l’hôpital psychiatrique public pour s’amuser un peu, cet endroit où on a tellement d’excédents de personnel qu’on ne sait plus quoi inventer pour les occuper… Tout cela bien sur est purement imaginaire et n’a aucun rapport avec des situations réelles existantes ou ayant existées….Alors on cherche de nouveaux jeux et comme on est bien imprégné de réality show télévisés, on va réinventer la caméra cachée.
Dernier avatar (où l’avant dernier ? où celui d’avant ?), l’Identito vigilance, où comment s’assurer que le patient est bien le bon, que sa « fiche » est bien remplie, que son dossier est bien conforme, que les protocoles sont bien respectés. Mais, mauvais esprit que vous êtes, n’allez pas lire sécuritaire dans Identito-Vigilance, c’est uniquement pour son bien…
Déjà on peut s’interroger sur à qui revient cette noble mission, est ce du soignant où non, toujours est-il que, chez nous, elle est dévolue aux personnels infirmiers, qui outre le fait qu’ils n’ont que ça à faire, en plus ne le font pas bien apparemment.
Toutes ces erreurs et tous ces oublis sont insupportables et dangereux tant il est vrai que le code postal interfère avec la biodisponibilité du médicament et que l’entretien infirmier à Bieuzy Lanvaux n’est pas le même qu’à Paris XVIème (encore que là évidemment il y aurait sans doute à dire…).
Alors pour s’assurer du sérieux de nos professionnels et éviter toutes ces fautes graves ayant conduit tant de nos patients à la tombe dans les décennies passées, est arrivé un nouveau Super Héros, doté d’un énorme « M » sur son pyjama hospitalier… C’est le « Patient Mystère »…. En gros un inconnu doté sans doute d’une fausse barbe et de lunettes noires et qui se fera passer pour un patient auprès de nos personnels crédules afin de s’assurer que le protocole est respecté et qu’il a bien été Identito-Vigilé… et ce depuis l’entrée jusqu’à…. Avec bien sur une fausse identité « où se seront glissées des erreurs », je cite, « volontairement où non »….Il pourrait y avoir des erreurs qui auraient été glissées là… par erreur…. Jusqu’à ce que dans un éclair éblouissant il se révèle dans sa vraie nature, bondissant sur le bureau, brandissant bien haut sa carte (si, si, il a bien une carte genre « professionnel de santé » mais au nom de « Patient Mystère », pour qu’on ne le confonde pas avec un autre super héros - un vulgaire Clarke Kent par exemple) et s’exclamant avec jovialité : « Ah Ah, c’est moi, je suis le Patient Mystère… » , « Honte à vous, vous ne m’avez pas demandé mon code postal en vous laissant distraire par l’histoire de mes traumatismes imaginaires, je vous ai bien eu…» (L’histoire ne dit pas si ensuite il disparaît dans un petit nuage de fumée après s’être transformé en lapin rose….) L’autre intérêt de la carte, j’imagine, est la nécessité d’essayer de prouver son identité avant d’être saisi par trois infirmiers musclés et jeté sans ménagement dans la chambre d’isolement avant d’y recevoir une grosse injection de sédatif et de se détendre enfin, dans un rêve bleu peuplé d’anges en forme de codes postaux voletant gaiement. Après tout les « vrais » patients essaient régulièrement de nous faire avaler qu’ils sont Jésus Christ ou Napoléon, et on ne se laisse pas aussi facilement impressionner, hein, même s’ils ont une carte pour le prouver… La question étant, quand nos trois gros bras seront interrogés par un DRH courroucé sur ce comportement inacceptable, pourront ils bondir et brandir à leur tour en s’exclamant, « ah, ah, je suis l’infirmier mystère, je vous ai bien eu … » ? Moi qui croyait que l’infirmier mystère c’était celui qui aurai du être là pour que tout marche bien mais qui n’y est pas faute de… mais je m’égare… Reste à planifier le recrutement, à définir le statut, les grilles indiciaires et salariales, et à mettre en place la formation de ces nouveaux agents hospitaliers, je verrais bien pour ma part comme formateurs Pierre Bellemare et Jean Yves Lafesse…. En regardant la note de service je suis tout de suite allé voir la date pour dépister un bon gros « premier avril », ben non, c’était le 23 mai…