VI.3. LE RESEAU VILLE HOPITAL DE DAX
Il y a maintenant quatre
ans, à l’initiative de l’équipe de psychiatrie, de l’association la Source et
du service de maladies infectieuses de l’hôpital, nous lancions le Réseau
Ville-Hôpital de Dax, le REVIH (tableau IV) afin de répondre à un problème
grave : les conditions de vie sanitaire, économique et sociale des
personnes atteintes du sida et, en particulier, de celles de ces personnes qui,
en fin de vie, se trouvaient démunies et isolées.
Deux ans après, nous avons
fait le choix d’élargir l’action du réseau à la toxicomanie, tant il nous
paraissait évident que celle-ci avait à
faire avec cette question : le sida touchait et touche bien entendu
énormément de toxicomanes et c’est parmi ceux-ci que l’on rencontrait, et que
l’on rencontre encore aujourd’hui, les personnes les plus isolées et les plus
démunies.
La création de ce réseau
devait nous permettre de dégager des moyens nouveaux. Ils l’ont été, pour une
action que nous avions déclenchée de longue date et que nous menions déjà de
manière partenariale.
Aujourd’hui, la situation a
évolué : l’apparition des tri-thérapies a considérablement modifié
l’évolution de la maladie chez les personnes atteintes. On vit mieux et plus
longtemps : cinq fois moins de décès enregistrés en 1998 qu’en 1996 et
l’apparition des traitements de substitution contribue à une nette amélioration
dans la prise en charge des toxicomanes, pour ne parler que de ces deux
éléments d’évolution des soins.
Mais cette amélioration,
pour réelle qu’elle soit, ne doit pas nous masquer la gravité des problèmes
existants et de ceux, nouveaux, que génère cette même évolution :
-
Le nombre de
personnes vivantes ayant développé le sida a tendance à augmenter : 6700
en 1996 contre 20 500 aujourd’hui.
-
L’épidémie est
loin d’être maîtrisée, puisqu’il y a toujours 5000 nouvelles contaminations par
an (5,8 millions de nouveaux cas au niveau mondial en 1998) et qu’elle semble
se répandre parmi les couches de la population les plus défavorisées (cf.
Rapport annuel Onusida du 24.11.1998).
-
Les
tri-thérapies, si elles ont modifié la question de la fin de vie, semblent connaître
aujourd’hui des phénomènes d’échappement thérapeutique et les nouvelles
molécules semblent moins efficaces.
-
Les thérapies,
devenant de plus en plus lourdes, posent de plus en plus de problèmes de suivi
aux personnes atteintes les plus en difficulté.
-
On ressent une
nette démobilisation quant au sida ; la société française semble se
désintéresser de l’épidémie, et Act Up avait d’ailleurs pris pour thème de sa
manifestation 98 « le retour au silence ».
-
Au niveau de la
toxicomanie, la progression du phénomène reste préoccupante d’autant que de
nouveaux usages se font jour et qu’ils favorisent le développement de nouvelles
pathologies.
-
Les problèmes
posés par les traitements de substitution, tant au niveau de leur délivrance
qu’au niveau de leur suivi, sont réels et demandent à être pris en compte.
Ainsi, du fait de cette
évolution, nous ne rencontrons plus, ou que de manière diffuse, les problèmes
et les difficultés qui nous avaient amenés à créer le réseau.
Mais, on l’aura compris au
vu des quelques faits cités, il n’est pas temps pour nous de suspendre notre action ;
il s’agit de la faire évoluer, afin d’œuvrer le mieux possible à la prévention
et au traitement (« traitement » pris dans un sens général) du sida
et de la toxicomanie, afin de mieux aider les personnes atteintes, toxicomanes
ou pas, à vivre leur maladie et, éventuellement, leur dépendance.
Le REVIH-DAX est un réseau
qui intervient à un niveau général sur plusieurs problématiques
« santé » mais aussi au niveau de la prise en charge individuelle des
personnes touchées par ces problématiques.
Les problématiques
« santé » retenues sont le sida et la toxicomanie.
Le public concerné :
toute personne touchée par ces problématiques et, en particulier, les personnes
les plus défavorisées et les plus isolées, cumulant des difficultés de tout
ordre et nécessitant des prises en charge croisées.
Centré tout autant sur les
professionnels que sur les personnes touchées, intervenant tant au niveau
curatif qu’au niveau préventif, et cherchant à développer des actions de santé
publique, le REVIH-sida-toxicomanie s’adresse donc, dans une volonté de prise
en charge, de prise de conscience, de formation et/ou de prévention :
-
aux personnes
touchées,
-
aux publics à
risques,
-
aux
professionnels concernés,
-
aux décideurs,
-
au grand
public, les jeunes en particulier,
-
à ses membres
eux-mêmes,
Rattaché au Centre hospitalier de Dax, le REVIH a
pour aire géographique d’intervention, une zone délimitée au nord, à l’est, au
sud et à l’ouest par les villes suivantes : Tartas, Montfort-en-Chalosse,
Saint-Vincent-de-Tyrosse, Mimizan.
L’aire de compétence du
Centre hospitalier de Dax représente une population de 111 650 personnes.
Il s’attache la
participation d’organismes et de personnes issus des milieux sanitaires et
sociaux, et appartenant tant au secteur public qu’aux secteurs libéral et
associatif.
VI.3.a. STRUCTURATION ET FONCTIONNEMENT
La structuration du réseau
doit répondre à deux impératifs :
-une gestion associative
rigoureuse
Le réseau est constitué en
association loi 1901 qui doit être gérée dans les formes légales et avec
rigueur.
Cela est d’autant plus
nécessaire qu’il compte en son sein des représentants institutionnels qui ont
eux-mêmes des comptes à rendre à leurs institutions, et qu’il bénéficie de
fonds d’Etat dont il a à justifier l’utilisation.
-un réseau souple et
dynamique (tableau V)
au-delà de sa forme
associative, le réseau est avant tout un regroupement de personnes physiques ou
morales, qui ont envie d’œuvrer à un objectif commun.
Elles doivent pouvoir le
faire le plus simplement possible, c'est-à-dire que le plus grand nombre doit
pouvoir participer à l’élaboration de l’action, à son déroulement et à son
analyse.
Il convient donc de
privilégier l’intervention du plus grand nombre, plus sur le fond que sur la
forme, plus sur l’action que la gestion.
La structuration du
REVIH-DAX tente de répondre à ces deux impératifs.
VI.3.a.1. La gestion associative
Sa gestion associative,
rigoureuse et efficace, mobilise un minimum de personnes.
-Une assemblée Générale
annuelle
. elle regroupe l’ensemble
des membres du réseau
. elle décide des grandes
orientations,
. elle arrête les priorités
d’action de l’année à venir
. elle statue sur les
différents rapports qui lui sont présentés (moral, financier, bilan et projet
d’activités, budget prévisionnel)
. elle désigne les membres
des instances dirigeantes de l’association
-Un Conseil
d’Administration resserré
. il administre
l’association, le représente dans tous les actes de la vie associative
. il est responsable devant
l’Assemblée Générale, il en applique les décisions et les mets en œuvre,
. il est garant de la bonne
organisation et de la bonne marche du réseau
Composé de six membres (un
président, un trésorier, un secrétaire et leurs adjoints) il se réunit autant
que besoin.
Il est aidé dans sa tâche
par le coordinateur du réseau, salarié recruté par l’Association.
Il peut s’adjoindre toutes
personnes nécessaires à une plus grande efficacité.
VI.3.a.2. La coordination du réseau
Le réseau, regroupement de
personnes qui, qu’elles soient personne morale ou personne physique, ont à
assumer par ailleurs des tâches professionnelles prenantes, ne peut se passer,
pour répondre à son ambition, d’un poste de coordinateur salarié.
L’Etat, d’ailleurs, y
attache une attention toute particulière et finance en totalité ou en partie
ces postes :
« La fonction de
coordination est essentielle dans un réseau. Elle évolue avec sa croissance et
ses objectifs : régulation et médiation inter-culturelle pour les patients
et leur entourage (orientation vers le bon professionnel ou le bon service,
coordination des professionnels dans leurs pratiques et leurs formations,
réflexion stratégique vis-à-vis de l’environnement (public et institutions). La
coordination intéresse aussi bien les divers services concernés d’un ou
plusieurs établissement hospitaliers que les professionnels médicaux,
para-médicaux, sociaux ou autres qui sont extérieurs à ces
établissements » (32)
Véritable cheville ouvrière
du réseau, le coordinateur du réseau fait le lien entre tous les membres,
institutionnels ou non. Il assure la continuité du service rendu et constitue
la mémoire du réseau. Actuellement ce poste à temps plein est occupé par un
professionnel ayant une formation de travailleur social, ce professionnel étant
de longue date impliqué dans le travail social du pôle dacquois.
Son rôle est double :
-Organisateur de la vie
associative
. il assiste le Conseil
d’Administration dans tous les actes de la vie associative,
. il prépare, avec le C.A.
les assemblées générale et les diverses réunions institutionnelles,
. il gère, en collaboration
avec le trésorier, le budget de l’association et prépare, sous la direction du
C. A., le budget prévisionnel et les bilans financiers.
. il peut représenter, à la
demande du C. A. l’association dans diverses instances.
-Organisateur de l’action
du réseau
. dans le respect des choix
de l’association, il impulse, organise, coordonne et supervise les différentes
actions menées,
. il anime les différentes
commissions et en assure la cohérence,
. il apporte aux membres du
réseau l’information nécessaire à son bon fonctionnement.
VI.3.a.3. Les
Commissions
Ce sont elles qui animent
réellement le réseau, qui proposent à l’ensemble des membres les orientations
et les projets d’action.
La composition de ces
commissions, qui s’articule autour d’un noyau fixe de membres et du
coordinateur, doit répondre aux impératifs d’inter-professionnalité et
d’interdisciplinalité.
Affin de répondre aux différents
objectifs du réseau, trois commissions nous ont paru nécessaires :
-la commission
« analyse et conception »
Elle est chargée de repérer
et d’analyser les problématiques, de concevoir les réponses et de suivre les
évolutions et les actions ; elle est véritablement le cœur et la tête
pensante du réseau. Au sein de cette commission s’exprime le plus largement
possible la diversité professionnelle du réseau. Il est nécessaire, en regard
des attentes et des exigences de l’Etat en matière de réseau de soins,
qu’existe un espace de travail particulier pour le secteur médical.
-la commission « prise en charge et suivi »
Son action s’inscrit
principalement dans le cadre de l’action en direction des patients.
Opérationnelle, elle articule les prises en charge communautaire, en assure le
suivi et l’analyse. Elle tient le fichier « réseau » et gère le
recueil de données et l’élaboration des statistiques.
Elle alimente la commission
« analyse et conception » de ses observations et statistiques.
-la commission « formation
et communication »
Elle est en charge de tous
les aspects de la communication du réseau tant au niveau des documents
d’information, que des contenus de formation et des campagnes de prévention.
Les actions de formation,
les campagnes de prévention, la communication, au sens large, du réseau sont
porteuses, bien entendu, des analyses de la commission « analyse et
conception ». Tout cela est synthétisé dans le tableau VI.
VI.3.a.4. La Cité, le politique, la prévention et la
santé publique
Cité et politique
Nous entendons par
« cité » l’ensemble de la population de la zone sur laquelle nous
intervenons, ainsi que l’ensemble des institutions qui peuvent être en prise
directe ou indirecte avec les problématiques que nous traitons.
Nous entendons par
« politique » l’ensemble des décideurs concernés de près ou de loin,
c'est-à-dire les institutions de tutelle mais aussi les décideurs politiques
et, plus particulièrement, ceux qui ont à s’impliquer en tant qu’élus locaux.
Nous sommes là dans les
domaines de l’information « grand public » de la prévention primaire
mais aussi de l’action de santé publique.
Préconisations
Les dernières directives du
Secrétariat d’Etat à la Santé sont claires, elles rejoignent d’ailleurs une
préoccupation qui a toujours été au cœur du REVIH :
« Généralement créé
avec un objectif dé fini de prise en charge thérapeutique, le réseau, dès
lors qu’il a satisfait à cet objectif, s’oriente vers d’autres améliorations.
La prévention apparaît alors comme un complément naturel à l’action du réseau.
Lors de l’étape suivante, les préoccupations centrées sur l’individu
s’élargissent à l’ensemble des sujets présentant les mêmes préoccupations dans
la communauté, et ce sont de véritables actions de santé publiques
(information, formation, communication, écoute) que le réseau propose à ses
interlocuteurs locaux » (32). « La ville et le département sont des
lieux privilégiés d’identification des besoin locaux »(32)
Prévention
En terme de prévention
primaire, il est clair que nous nous adressons au grand public, et avec une
attention particulière au public « jeune ».
Un des messages primordiaux
à transmettre aujourd’hui est le suivant : « L’épidémie de sida n’est
pas terminée, la tri-thérapie n’est pas un vaccin et l’on meurt toujours, alors
ne relâcher pas votre vigilance. »
En ce qui concerne les
publics à risques, la démarche et la méthode sont du même ordre, là aussi. Nous
déterminons annuellement des priorités, nous identifions des actions et nous
les réalisons.
Par rapport aux institutions
de tutelle, nous tentons de faire reconnaître le réseau comme un interlocuteur
privilégié.
Nous faisons jouer à plein
la synergie du réseau, sa capacité d’analyse, sa capacité d’expertise, tant sur
le fond que sur la forme, tant sur l’existant que sur des orientations et des
propositions nouvelles.
Nous essayons d’entendre et
d’analyser des propositions d’actions nouvelles pour les relayer et les
soutenir auprès des décideurs, si elles nous paraissent pertinentes. Le
programme d’échanges de seringue sur la côte sud des Landes en est un bon
exemple.
De plus nous participons, en
tant que réseau, aux différentes instances locales, départementales ou autres,
traitant des domaines d’actions qui nous concernent.
Les collectivités locales
Elles ont pris, aujourd’hui,
une place prépondérante dans l’organisation de notre société. Elles sont
l’échelon le plus immédiatement au contact de nos concitoyens. Elles sont au
cœur des réseaux locaux d’influence et ont des moyens de diffusion de
l’information aussi variés qu’importants. Elles peuvent, de par le champ de
leurs compétences légales, favoriser ou contrecarrer, permettre ou interdire,
un projet ou une action nouvelle, et cela même si ce projet ou cette action ne
révèle pas directement du champ desdites compétences.
Ainsi, les collectivités
locales (l’ensemble des communes présentes sur notre zone d’intervention) sont
des interlocuteurs inévitables : ne pas les associer à nos objectifs de
prévention, de santé publique serait se priver d’atouts importants.
Il convient donc de se faire
reconnaître et accepter par celles-ci comme un interlocuteur
« prévention-santé »
Nous leur avons fait part
très officiellement de notre existence. Nous invitons leurs représentants à nos
assemblées générales. Nous organisons une réunion annuelle ou nous leur
présentons un rapport sur l’évolution locale des problématiques traitées.
L’objectif principal de
cette collaboration n’est pas d’obtenir prioritairement des soutiens
financiers, mais bien une réelle implication des collectivités locales dans nos
actions.
Le soutien des collectivités
locales en matière de communication et de logistique se révèle très important.
Les membres du réseau dans
leur diversité approchent et côtoient tout type de public. Cela nous permet de
définir le mode de transmission le plus pertinent pour chacun d’entre eux.
La commission
« formation et communication » s’adjoint d’autres membres qui
connaissent bien le milieu ciblé, pour ses campagnes d’information. Certaines
institutions sont des partenaires privilégiés : le OCDES, l’éducation
nationale, les services départementaux de la jeunesse et des sports.
Il va de soi que le réseau
dacquois s’associe à des campagnes locales ou nationales initiées par des
partenaires extérieurs. Elle s’est ainsi associée à la campagne d’échanges de
seringues de la CPAM des Landes.
VI.3.a.5. La recherche
épidémiologique
Le Secrétariat d’état à la
santé préconise que « les pathologies concernées face l’objet, dans le
cadre du réseau, de la recherche et de l’écriture, de règles scientifiquement
fondées quant au diagnostic et au bilan initial, aux stratégies thérapeutiques
(médicamenteuses ou non) ainsi que l’écriture de protocoles de prises en charge
et d’accompagnement sociale (32) ».
Dans l’objectif d’une
meilleure connaissance et d’une meilleure compréhension de la situation locale,
nous avons élaboré un mode de recueil de données, commun à chacun des membres
du réseau, médicaux comme sociaux.
Le recueil est anonyme. Il
regroupe des données médicales, sociales et économiques devant permettre
l’évolution de chaque dossier.
Ce recueil, au-delà de
l’intérêt qu’il y a de mieux cerner la réalité des phénomènes, sert également
d’élément de référence dans l’analyse et l’évaluation de notre pratique de
réseau, d’autant plus nécessaire que le réseau se veut un lieu d’expertise et
un lieu de conseil.
Il est élément fort de notre
crédibilité, tant au niveau des tutelles que des politiques.
Concrètement, un groupe de
travail comportant un représentant de chaque profession et de chaque discipline
étudie les bases de données existantes, détermine les manques et élabore une
base commune nouvelle, la plus simple et la plus lisible possible.
Toujours dans l’objectif de
mieux connaître la problématique, son étendue e les attentes de l’environnement,
médical comme social, nous avons adressé un questionnaire à l’ensemble de nos partenaires
du secteur médico-social de notre zone.
L’avantage secondaire de
cette démarche est celui de faire connaître le réseau dacquois.
VI.3.a.6 Les patients
Avant même la création du
réseau et durant des années, un travail transversal s’est effectué, des prises
en charge partenariales ont été mises en place, les professionnels du sanitaire
et du social ont travaillé de concert autour de personnes en grande difficultés
face à leur maladie ou à leur toxicomanie.
Il s’agissait donc de se
donner les moyens de la lisibilité, de développer et d’officialiser ces
collaborations sans pour autant figer et scléroser le travail existant.
L’état insiste fortement sur
cette fonction des réseaux : la prise en compte et la prise en charge
globales et communautaires des patients. Le Secrétariat d’état à la santé
définit ainsi les réseaux « santé » :
« Les réseaux – santé –
ont pour objectifs de mobiliser les ressources sanitaires, sociales et autres,
sur un territoire donné, autour des besoins des personnes concernées. Ils
visent à assurer une meilleure orientation du patient » (32).
Si l’état préconise une
articulation forte entre le sanitaire et le social – en effet, comment bien
soigner sur le long terme quelqu’un se trouvant en difficulté sociale ou en
situation d’exclusion ? – il insiste aussi fortement sur la dimension
médicale des réseaux et, en particulier, sur l’articulation entre la médecine
hospitalière et la médecine de ville, « la continuité des soins et la promotion
de la délivrance des soins de proximité de qualité » (32).
Pour organiser réellement le
REVIH-DAX en réseau « santé » nous avons travaillé sur trois niveaux.
-L’identification d’un
public REVIH
Nous avons procédé au
repérage des personnes traitées ou suivies par plusieurs membres du réseau, et
constitué un fichier réseau permettant une lisibilité réelle des prises en charge
partagées, un suivi efficace des personnes et une analyse de ces suivis.
Ce fichier est établi en
conformité avec la déontologie médicale et celle du travail social, et en
conformité avec la loi Informatique et liberté.
-L’organisation des
collaborations
Travail tout aussi
important, il permet de définir précisément le contenu des prises en charge
partagées, c'est-à-dire de leur donner un cadre de référence et de garantir le
respect des devoirs et des prérogatives de chacun.
-Le suivi des prises en
charge
Pour cela, nous avons mis en
place au sein du réseau une commission de suivi composée de représentants de
chacun des domaines d’intervenir qui se réunit régulièrement. Elle fait le
point sur les dossiers identifié « réseau ».
Elle étudie les nouveaux dossiers
et détermine la nécessité d’une prise en charge « réseau » et
l’étendue des articulations nécessaires.
Elle gère le fichier
« réseau » et la mise à jour des données sur les pathologies.
-Les actions en direction
des patients
Nous n’aborderons pas ici le
descriptif des prises en charge individuelles, mais plutôt les actions pouvant
favoriser l’abord et l’utilisation du réseau par les personnes concernées.
Rappelons qu’un réseau étant
un regroupement de professionnels qui est activé par la demande d’une personne
entrant dans le système de « santé », il convient donc, en premier
lieu, de définir les points d’accès possibles du réseau.
. Les points d’accès du
réseau :
C’est le partenaire auquel
s’est adressé le patient en premier lieu. Il s’agit le plus souvent du
partenaire du secteur médical ou spécialisé en toxicomanie.
. L’information :
L’existence du réseau, son
contenu, sous étendue, sont connues des personnes en besoin, grâce à une
brochure d’information à leur destination.
. L’éducation :
Le réseau utilise des fiches
éducatives en direction du public VIH portant sur des questions diverses liées
aux pathologies (prévention, contamination, observance du traitement).
. Les droits :
Toute personne prise en
charge dans le cadre du réseau est clairement avertie de ce que cela suppose
d’informations partagées entre les différents partenaires.
. Le social :
L’amélioration des
situations socio-économiques et socio-professionnelles dans lesquelles se
trouvent les personnes concernées est un enjeu d’importance. L’action du réseau
se situe dans les domaines emploi, ressources, logement mais aussi
socialisation au quotidien.
VI.3.a.7. L’évaluation
L’évaluation des réseaux est
tout à fait indispensable pour tout projet sérieux comme pour toute action.
Les exigences de l’Etat, en
la matière, sont importantes. Nous pouvons le constater au travers des
préconisations du Secrétariat d’Etat à la Santé : « La phase
d’analyse des besoins de la population est l’étape d’initialisation du réseau.
L’analyse ultérieure des pratiques et des résultats du réseau est tout aussi
indispensable. Une évaluation interne par suivi régulier, à l’aide
d’indicateurs appropriés, exacts et prédéterminés, permet à un réseau de
prendre du recul par rapport à son action, d’éviter certains écueils et de
gagner du temps dans son de évaluation. C’est le levier le plus efficace pour
accélérer l’évolution du réseau et en confirmer l’utilité et
l’efficience. »
Par ailleurs, une évaluation
externe des moyens mis en œuvre et des résultats atteints (même si possible en
matière économique) est périodiquement nécessaire, par rapport à un nombre
limité de critères proposés par le réseau et acceptés par l’administration.
« Cette démarche
d’évaluation est maintenant exigible de tout réseau candidat à un financement
de l’Etat ». (32)
Nous avons établi un bilan
de départ le plus exhaustif possible, un point zéro en quelque sorte, servant
de référentiel de lecture pour les évolutions futures.
Nous nous sommes dotés d’un
projet d’activités annuel précis permettant un repérage clair des objectifs et,
a posteriori, une analyse objective des résultats.
Nous interrogeons
régulièrement les membres du réseau, les partenaires extérieurs et les
bénéficiaires, sur le degré de satisfaction par rapport à l’action menée.
Nous analysons chaque action
menée et en évaluons les résultats tant quantitatifs que qualitatifs.
La charte du réseau et les
protocoles de collaboration servent base pour vérifier la bonne observance de
résultats.
Nous interrogeons
régulièrement les membres du réseau, les partenaires extérieurs et les
bénéficiaires, sur le degré de satisfaction par rapport à l’action menée.
Nous analysons chaque action
menée et en évaluations les résultats tant quantitatifs.
La charte du réseau et les
protocoles de collaboration servent de base pour vérifier la bonne observance
des principes et objectifs de départ et la cohérence des actions menées en
regard de ceux-ci.
Afin d’être en position de
« proposant » face à l’évaluation extérieure et non en position de
« subissant », l’évaluation au sein du réseau est pour nous de
première importance. On trouvera dans les tableaux VII et VIII la raison d’être
et une définition schématique du réseau.