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Pratiques soignantes et théories psychanalytiques :

Ou comment intégrer le refus de soin à la prise en charge elle-même

LEBIGRE SOLANGE

Institut de Formation en Soins Infirmiers
Centre Hospitalier Charles Perrens
Bordeaux
2001 - 2004


 

INTRODUCTION__ 2

Chapitre 1 : PROBLÉMATIQUE__ 3

1.      Situation de soin_ 3

2.      Questionnement_ 4

3.      PrÉsentation de Mme S. 4

Chapitre 2 : CADRE CONCEPTUEL__ 6

1.      THÉORIES PSYCHANALYTIQUES_ 6

a.      Le narcissisme_ 6

Ø    Narcissisme primaire 6

Ø    Narcissisme secondaire 7

b.      Perversion narcissique et noyau pervers_ 8

c.       La capacité d’être seul en présence de quelqu’un_ 8

d.      Notion de self et faux self 9

2.      PRATIQUES INFIRMIÈRE EN SANTÉ MENTALE_ 10

a.      La relation thérapeutique_ 10

b.      La notion de cadre thérapeutique_ 11

c.       Les activités psychothérapiques_ 12

Chapitre 3 : RÉFLEXION__ 14

1.      HYPOTHÈSE_ 14

2.      ANALYSE_ 14

3.      PROPOSITIONS_ 16

CONCLUSION__ 18

BIBLIOGRAPHIE__ 19

 

 

INTRODUCTION

 

 

Au cours de différents stages, j’ai été confrontée au refus de soins et tout particulièrement lors de mes stages en psychiatrie. C’est pour cela que j’ai choisi d’élaborer mon travail de fin d’étude autour d’une de ces situations afin de comprendre ce qui se joue à ces moments là, mais aussi pour améliorer la prise en charge des patients de santé mentale.

J’ai pu constater que le refus de soin en psychiatrie est parfois contourné et mis « sur le compte » de la pathologie, ce qui entraîne souvent une obligation de la part du patient de participer au soin et ce malgré sa volonté. Mais même si la pathologie est en cause, cela ne nécessite-il pas tout de même une interrogation quant à nos actes infirmiers ? Voilà tout le fondement de mon travail de fin d’étude.

Je me suis intéressée tout particulièrement à une patiente, et j’ai essayé de comprendre comment sa pathologie, ainsi que son histoire, pouvaient avoir une incidence sur ses actes quotidiens. Cela a nécessité que je revois des concepts psychanalytiques nécessaires à la compréhension du cas de cette patiente.

Dans un second temps, je me suis interrogée sur les pratiques infirmières en psychiatrie et le bien-fondé de nos actes et des soins prescrits.

J’ai pour projet professionnel de travailler en psychiatrie dans les années à venir, et ce travail a pour but d’améliorer ma pratique pour le bien-être des patients.


Chapitre 1 : PROBLÉMATIQUE

 

 

1.                                   Situation de soin

 

Cette situation se déroule au mois d’avril, lors d’un stage.

 

Lors de cette situation les personnes suivantes sont présentes : Mme S., un groupe de patients, une infirmière et moi-même.

 

Mme S. a 44 ans. Elle est entrée à l’hôpital de jour en avril 2000 pour syndrome dépressif et alcoolisation chronique. C’est une personne discrète qui ne cherche pas à se mettre en valeur, ni par sa tenue, ni par ses attitudes.

 

Mme S. vient 2 fois par semaine à l’hôpital de jour et est inscrite à l’atelier « poterie » animé par une infirmière et à l’atelier psychothérapeutique « arts plastiques » animé par un psychologue. C’est avec son accord et celui du médecin que Me S. a souhaité participer à ces ateliers thérapeutiques.

 

La situation se déroule au moment de commencer l’atelier « poterie ». L’IDE demande aux patients inscrits à cet atelier de rejoindre la salle d’activités. Il est 14 heures. Mme S., affalée sur un fauteuil, yeux fermés, ne bouge pas à l’invitation. Nous nous rendons compte, alors, qu’elle dort. Cette situation s’était déjà produite auparavant. Nous sommes alors obligés de la réveiller, lui rappelant qu’il est l’heure de l’atelier. elle nous répond : « oh ! ! ! on ne peut pas dormir tranquille ici ! ». A ce moment là, je me suis demandée pourquoi on ne pourrait pas laisser dormir Mme S. puisque de toute évidence elle n’avait aucune motivation pour participer à l’atelier. Néanmoins , l’infirmière et moi-même avons  insisté pendant plusieurs minutes pour qu’elle veuille nous suivre, lui rappelant qu’elle est inscrite à cet atelier et qu’effectivement, on ne peut pas dormir tranquille à l’hôpital de jour car ce n’est pas un lieu fait pour cela. C’est les seuls arguments qui me sont venus à l’esprit à ce moment là, et je les trouvais un peu légers. J’avais vraiment le sentiment de faire une réponse toute faite et que cela n’allait servir à rien quant à l’adhésion de Mme S. 

 

Ensuite, au cours de l’atelier, Mme S. s’est empressée de réaliser une poterie et s’est ensuite rapidement éclipsée sans aucune réaction de l’infirmière : j’ai alors noté que Mme S. a du rester en tout et pour tout 15 min avec nous et que malgré tout elle avait pu réaliser un vase et un cendrier de belle qualité. A quoi bon insister autant de temps pour un tel résultat ? Nous nous sommes contentées de noter dans les transmissions l’attitude de Mme S. et c’est tout …

 

Je me suis sentie impuissante et inefficace face à ce désinvestissement du soin de Me S., surtout que cette situation s’était déjà produite et allait de nouveau se reproduire.

2.                                   Questionnement

 

Je me suis alors demandée :

-         Pourquoi je n’arrive pas à faire comprendre à Mme S. que cet atelier est thérapeutique ?

-         Quels sont les éléments qui entrent en jeu pour donner un sens au soin ?

-         Pourquoi faut-il à tout pris que Mme S. participe à l’atelier ? si elle ne veut pas y aller, n’a-t-elle pas le «droit » de refuser ?

-         Est-ce que les actes dits thérapeutiques le sont-ils vraiment ?

-         Cet atelier est-il bien indiqué pour elle ?

-         Quelle est ma part de responsabilité dans ce refus ?

 

Pour en arriver au questionnement principal :

 

Pourquoi Mme S. refuse ce soin ?

 

3.                                   PrÉsentation de Mme S.

       Mme S. a une histoire de vie très complexe qu’il me semble indispensable de relater ici afin de mieux comprendre les enjeux de cette situation.

 

Mme S. est divorcée,  elle a eu des enfants.

 

On note dans ses antécédents psychiatriques personnels un alcoolisme chronique et plusieurs hospitalisations en milieu psychiatrique. Dans ses antécédents familiaux, on retrouve plusieurs parents alcooliques.

 

La vie de Mme S. est jalonnée de plusieurs traumatismes et ce depuis l’enfance.

 

D’abord elle a subi un viol à l’âge de 15 ans, mais il n’a pas été dénoncé car ses parents lui ont interdit d’en parler.

 

Elle a grandi dans des conditions économiques difficiles : ses parents et ses nombreux frères et sœurs dans un F2. Elle dormait dans la chambre de son père avec une de ses sœurs, alors que sa mère dormait avec les autres enfants dans une autre pièce.

 

Elle est allée à l’école jusqu’à l’âge de 14 ans mais elle ne sait ni lire ni écrire

 

A cette époque, une de ses soeurs laisse son bébé à ses parents. Me S. va s’en occuper jusqu’à ses deux ans, date à laquelle la maman reprend son enfant sans explication.

 

Pour aider financièrement ses parents, Mme S. va occuper différents emplois saisonniers (vendanges, ménages…)

 

Elle se marie à 22 ans sans l’accord parental et donne naissance à 24 ans à sa première fille, puis à 27 ans naît un garçon qui décède à l’âge d’un an et demi d’une méningite. Mme S. ne se remettra pas de ce décès, d’autant plus qu’elle n’est pas soutenu par la dynamique familiale, sa belle-mère l’accusant même d’être responsable de la mort de son enfant. C’est à ce moment là, que Mme S. commence à s’alcooliser. Elle dit de son mari « qu’il est comme son père » et ne le considère pas comme un époux.

 

A 32 ans, naît une fille qu’elle délaisse. Puis 1 an et demi plus tard, naît un garçon. Elle va alors s’en occuper au point de dormir avec lui. Puis cet enfant va être placé en institution et ne rentre au domicile familiale que le week-end.

 

Durant toute sa vie maritale, il y aura toujours une tierce personne dans le foyer (ou sa mère ou sa sœur) et durant cette période, Mme S. se comporte d’avantage en domestique qu’en épouse.

 

Enfin, à 42 ans, son mari la quitte pour une autre femme.

 

Au moment du divorce, elle s’alcoolise de plus en plus, au point qu’une assistante sociale l’ayant retrouvée saôule donne l’alerte et signe sa première hospitalisation.

 

S’en suivront 2 autres hospitalisations à la demande de Mme S., pour sevrage alcoolique et une détresse psychosociale.

 

Lors de ses hospitalisations, Mme S. dit boire car elle déclare être très angoissée. De plus, elle culpabilise de ne pas pouvoir s’occuper correctement de ses enfants en rapport avec son illettrisme. Elle a peur d’être jugée en public, au point d’adopter des conduites d’évitement lorsqu’elle n’est pas accompagnée par sa sœur.

 

C’est donc suite à sa dernière hospitalisation à l'hôpital , que Mme S. est hospitalisée à sa demande à l’hôpital de jour pour lutter contre un comportement d’isolement et de repli et contre un alcoolisme. On notera également au cours de cette hospitalisation, que Mme S. s’automutile en se brûlant avec son briquet lorsqu’elle est angoissée.

 


Chapitre 2 : CADRE CONCEPTUEL

 

 

Les concepts psychanalytiques apportent des éclairages sur la vie psychique. Ils permettent également une lecture du quotidien différenciée par la compréhension et la mise en sens des phénomènes qui, sans elle, risqueraient de rester sans signification. Cette théorisation a permis de passer de la fonction « gardiennage » à la fonction soin. C’est pourquoi au cours de ma recherche bibliographique et au vue des éléments de vie de    Mme S. je me suis orientée vers la notion de narcissisme, afin d’essayer de comprendre l’estime de soi et les attitudes de Mme S. De plus, la relation particulière de Mme S. avec son environnement familiale m’a interrogé et c’est la raison pour laquelle je vais aborder également la perversion narcissique et différents concepts de D. W. Winnicott.

 

Dans un deuxième temps, je me suis documentée sur le soin en psychiatrie avec pour objectif de comprendre ce qui s’est joué lors de cette situation, notamment dans la relation soignant/soigné, et ce qui a fait défaut.

 

 

 

1.                                   THÉORIES PSYCHANALYTIQUES

 

 

a.     Le narcissisme

 

Selon Michel Hanus[1], « le narcissisme consiste en un investissement préférentiel de la libido sur sa propre personne ou sa propre image. Le narcissisme est un stade normal mais très précoce du développement libidinal qui se situe aussitôt après la découverte de l’individualité du corps propre et avant les investissements d’objet qui débute au stade oral. Le narcissisme donne l’impression d’accepter l’existence de l’autre mais, en fait, il réduit cette existence au service de la sienne ou à quelque manière d’être qui en est la négation. »

 

En psychanalyse, Freud[2] a distingué deux narcissismes : le primaire et le secondaire

 

Ø      Narcissisme primaire

Pour Freud,  c’est le premier narcissisme, celui de l’enfant qui se prend lui-même pour objet d’amour avant de choisir des objets extérieurs. Un tel état correspondrait à la croyance de l’enfant à la toute puissance de ses pensées. Le sujet acquiert alors une unité de lui-même sur le modèle d’autrui et qui est précisément le Moi imaginaire, le narcissisme serait alors la captation amoureuse du sujet par cette image. J. Lacan a mis en rapport ce premier moment de la formation du Moi avec cette expérience narcissique fondamentale qu’il désigne sous le nom de stade du miroir.

 

Donc dans le narcissisme primaire, le sujet investit le Moi, il se crée une image de lui qui devient objet de sa libido.

 

C’est le Moi idéal qui représente l’omnipotence, la toute-puissance, la mégalomanie, le « je suis parfait ». Ce Moi idéal est celui de tout le monde, c’est le fantasme de tout le monde.

 

Vient alors se poser la question du manque, de la perte pour accéder à un autre stade : c’est le narcissisme secondaire.

 

Ø      Narcissisme secondaire

Avec l’élaboration de la seconde topique (Moi, ça, surmoi), Freud introduit la notion de narcissisme secondaire, représentant l’évolution du moi par identification à autrui.

 

Lorsque le sujet a un manque, il recherche une satisfaction. Il va rechercher ce manque (ou quelque chose) chez l’autre. Quand il va trouver l’objet qui lui manque, la pulsion (ou libido) va faire retour pour revenir à une jouissance individuelle. L’autre n’est qu’un prétexte pour sa jouissance personnelle.

 

Pour Freud, le sujet est obligé de rencontrer l’autre car dans le narcissisme primaire toute la pulsion s’est accumulée sur le Moi. Et cette accumulation n’est pas supportable : un excès de libido pourrait produire des effets morbides.

 

Pour Lacan, une fois le Moi constitué, le sujet s’efforce de chercher son Moi autour de lui, de le projeter tout autour de lui.

 

Le narcissisme secondaire est donc le bénéfice singulier que le sujet retire de sa rencontre avec l’autre dans le sens où aimer l’autre va nourrir le Moi. Dans la différence d’avec l’autre, le sujet cherche à rencontrer de la connaissance de soi. Contrairement au narcissisme primaire, l’autre objet existe et du coup l’idéal se déplace, c'est-à-dire que le sujet n’est plus l’idéal à lui-même mais il cherche l’idéal sur ce que peut représenter l’autre : c’est l’idéal du Moi, on recherche chez l’autre la représentation de ses propres valeurs. Le sujet se crée un idéal à l’extérieur de lui-même pour lui ressembler. Ainsi, il se crée le manque.

 

 

En conclusion, selon Pr. André Haynal, « si le concept de narcissisme primaire est compris comme «un état précoce où l’enfant investit toute sa libido sur lui-même » (Laplanche et Pontalis), le narcissisme secondaire serait l’intériorisation d’une relation, notamment celle avec la mère; il constituerait l’un des fondements essentiels du psychisme, comme le montrent les états découlant de la carence ou privation de cet amour (Bowlby, Spitz et d’autres).

Ainsi, « L’amour d’objet est une fraction transitive où alternativement l’objet est soit la mère soit l’enfant. L’enfant devient l’objet de l’objet dans la relation d’illusion de l’unité mère-enfant »(A. Green).

L’évolution de l’être humain comporte nécessairement des oscillations entre amour narcissique et amour libidinal. Le narcissisme secondaire, tel qu’il a été décrit par Freud, puis étudié par d’autres auteurs (parmi lesquels Pierre Luquet), représenterait l’amour de la mère introjecté par l’enfant qui, une fois séparé d’elle et sorti de la symbiose, conscient de son indépendance et de son altérité, « s’aimera tel que sa mère l’a aimé », c’est-à-dire qu’il ne pourra s’aimer (« narcissiquement ») que comme on l’a aimé («libidinalement »). »[3]

 

 

b.     Perversion narcissique et noyau pervers

 

Selon P-C. Racamier[4], les perversions narcissiques font faire au sujet des économies de travail psychique, dont la note est à payer par autrui. Les objets sont utilisés par le pervers narcissique comme verrou, faire-valoir et par la même disqualifiés en tant que personne.

 

La relation perverse se caractérise par deux phases successives : une séduction perverse et ensuite une violence perverse, avec comme intermédiaire une communication perverse particulière. Le pervers narcissique séduit en détournant la réalité pour corrompre et subordonner, afin d’amener l’autre sous influence. Il refuse la communication directe, déforme le langage, il ment, et manie le sarcasme, la dérision et le mépris. Lorsque l’autre réagit, l’agresseur éprouve un sentiment de panique (il lui échappe), alors il se déchaîne.

 

Le psychanalyste P-C. Racamier a été un des premiers a décrire la notion de pervers narcissique, mais des auteurs comme A. Eiguer ont ensuite tenté d’en donner une définition : « les individus pervers narcissiques sont ceux qui sous l’influence de leur soi grandiose, essaient de créer un lien avec un deuxième individu, en s’attaquant tout particulièrement à l’intégrité narcissique de l’autre afin de le désarmer. Ils s’attaquent aussi à l’amour de soi, à la confiance en soi, à l’auto-estime et à la croyance en soi de l’autre. En même temps, ils cherchent à faire croire que le lien de dépendance de l’autre envers eux est irremplaçable et que c’est l’autre qui le sollicite ». M.F Hirigoyen associe le harcèlement moral à ce type de violence perverse au quotidien[5].

 

Au sein de la cellule familiale, toutes ces attitudes discordantes, bizarres et violentes peuvent aussi être considérées comme une maltraitance psychologique, qui selon P. Ayoun[6] « pourrait être l’autre nom de la perversion narcissique incestuelle décrite par P-C. Racamier ».

 

 

c.     La capacité d’être seul en présence de quelqu’un

 

C’est la capacité de vivre la solitude comme un ressourcement en relation avec soi-même. Chez certains individus, elle peut être défaillante suite à une angoisse excessive de séparation et de perte d’objet qui a pu l’empêcher d’acquérir ou lui faire perdre le sentiment d’autonomie et de liberté psychique, force et continuité intérieures, confiance en soi et envers autrui, capacité d’aimer et d’être aimé, bref un ensemble complexe de sentiments qui caractérisent cette capacité « d’être seul en présence de quelqu’un ».

 

Les autres ne sont pas différenciés selon leur statut génital mais selon leur inégalité narcissique. Les images parentales demeurent des images de grands, la maturité n’est pas atteinte pour les considérer comme des égaux. Cette absence de maturité affective « ne peut pas permettre d’accéder à la capacité d’être seul en présence de quelqu’un » selon D.W. Winnicott[7]. « L’individu par cette défaillance ne peut édifier sa confiance en un environnement favorable. Il aura besoin de recourir à tout moment à la mère ou à un symbole maternel, sa vie intérieure est impossible, il ne peut être heureux en l’absence d’objet et de stimulation externe. Il n’a pas acquis l’aptitude à être seul ».

 

 

d.     Notion de self et faux self

 

« Selon D. W. Winnicott, le self, c'est à la fois le Moi, le ça et une partie du Surmoi. C'est la partie la plus créatrice de notre personnalité, c'est celle qui imagine, qui joue. C'est le fondement du symbole, qui nous donne le sentiment d'exister. C'est la partie que nous reconnaissons comme étant nous-même, nous représentant spécifiquement. Le vrai self est un état où on a suffisamment confiance en soi et en l'environnement pour être soi-même. Le self nous donne l'impression de notre identité, de notre intimité. »[8]

 

« Notion de self : La Mère assume un rôle de représentation continue du monde. Elle est suffisamment bonne et entretient l'illusion positive. Elle permet à l'Enfant de se forger un vrai self, c'est à dire de passer de la non intégration primaire, archaïque, à l'intégration, au "je". Le vrai self permis par l'environnement, c'est, au stade le plus primitif, le geste spontané, l'idée personnelle. C'est lui qui crée l'espace potentiel, l'Objet transitionnel. Seul le vrai self peut être créateur, et peut être ressenti comme réel. Il est lié à l'idée de processus primaire (condensation, déplacement... processus inconscients) et devient une réalité vivante par la réussite répétée du geste spontané, de la pensée personnelle du nourrisson, ainsi que par l'adaptation de sa mère. L'enfant voit que c'est accepté par l'extérieur. C'est le noyau de ce qu'il est vraiment, des éléments personnels et spontanés, auxquels on adapte les événements extérieurs. Lorsque l'environnement ne s'adapte pas au self, ou lorsque l'Enfant ne transforme pas l'environnement suffisamment bon en environnement parfait, il se soumet aux exigences de cet environnement par peur de la désintégration. Il développe un faux self, une personnalité d'emprunt qui pourra être très bien adaptée à la société, très performante mais qui laissera toujours au sujet un sentiment d'inutilité, de vide, de néant, de futilité de l'existence. Le monde devient alors fallacieux, falsifié, il n'existe pas vraiment. Le faux self donne l'impression à la personne de jouer un rôle, de dissimuler, de faire "comme si". Le vrai self n'a alors plus droit à l'existence, et autour de lui se forge un masque qui tente de le protéger. Plutôt que d'intégrer les données extérieures à son self, le sujet en viendra à transformer son self en fonction de l'environnement. Il apprend les choses mais ne les habite pas. La réaction pourra aller jusqu'au repli autistique. »[9]

 

 

 

 

 

 

2.                                   PRATIQUES INFIRMIÈRE EN SANTÉ MENTALE

 

 

La maladie est la rupture de l’équilibre, de l’harmonie de la santé, se manifestant par une souffrance physique, psychologique, une difficulté ou une inadaptation à la vie sociale. Selon J-Y. Casaux : « la pathologie mentale, dans sa généralité, pourrait être définie comme une altération de la vie de relation, en tant que rapport au monde et à soi-même. »[10]

 

Cette altération de la vie de relation (interne et externe) se manifeste par la production de différents symptômes, qui sont des signes, des messages envoyés par le sujet et témoignant de son mal être. C’est en décodant ces messages, en cherchant à comprendre l’histoire de vie de la personne que le soignant pourra adapter ses actions afin de prendre soin de ce patient.

 

« En psychiatrie, les soins infirmiers sont des échanges dynamiques entre l’infirmier et la personne et ils nécessitent la connaissance et l’appropriation des concepts relatifs aux comportements. La question à se poser dans le soin n’est pas d’amener le patient là où nous aimerions être nous, mais de l’accompagner dans ce qui constitue pour lui, en fonction de ses capacités psychique et de sa réalité, le meilleur équilibre. Ce qui implique de ne pas occulter la question du désir et du choix du patient.

 

Les soins infirmiers en santé mentale vise à rétablir l’intégrité physique et mentale du sujet, à l’aider à découvrir et comprendre ses difficultés et à lui donner les moyens de les résoudre »[11].

 

 

a.     La relation thérapeutique

 

« La première fonction de l’espace de soin relationnel est celle de la rencontre. Le patient doit pouvoir parler de ce qu’il ressent, mais aussi montrer ce qu’il ne peut pas dire. Le soignant doit alors être capable d’accueillir la souffrance du patient et exercer en parallèle une fonction de pare-excitation qui est en fait un film protecteur entre le patient et ses pulsions. Pour ce faire des processus d’inter-relation vont être déployer avec lui et autour de lui qui impliquent aussi le soignant. Ce caractère particulier de la relation thérapeutique est renforcé par sa centration autour des mouvements transférentiels et contre-transférentiels. Les malades transfèrent et ce faisant ils parlent d’eux. Ils répètent avec les soignants et devants eux ce qui, habituellement se passe dans une scène plus interne, celle de l’intimité de leur psychisme. Les transferts et contre-transferts doivent être repérés pour que la relation soit thérapeutique et une réflexion doit accompagner parallèlement ce repérage pour que quelque chose puisse en être « fait ».

 

La relation de soin est donc une relation « travaillée » qui requiert formation, réflexion, temporalité et collaboration .

 

Les qualités de pare-excitation des démarches soignantes donnent également valeur thérapeutique au soin relationnel. Il s’agit non pas de masquer ou de déformer ce qui se joue pour un malade, mais de moduler les informations et les expériences en fonction de sa capacité à y faire face. Ces actions pare-excitantes sont  donc à réfléchir et à adapter pour chaque patient. Elles ne peuvent découler de l’application standardisée de protocoles s’appliquant à tous les patients du même type, ou du même mode d’hospitalisation. Ce qui revient à dire qu’être un soignant «suffisamment bon » revient à la notion de contenir. C'est-à-dire recueillir les émotions et les affects ressentis par le patient, les verbaliser et leur donner du sens pour les leur restituer sous une forme assimilable .

 

Il ne peut y avoir de relation thérapeutique sans un projet de soins qui donne un cadre aux actions soignantes. Ainsi, accepter d’être soignant dans un cadre global, c’est être en relation cadrée par un projet de soins qui aura pour but d’aider le patient à retrouver ses capacités et à s’équilibrer dans le cadre de sa structure afin de l’aider à faire face à sa maladie ».[12]

 

 

b.     La notion de cadre thérapeutique

 

« Pour l’infirmier, le cadre institutionnel permet de prendre le risque de la relation avec des patients. Mais il confronte aussi le patient avec la loi, il a des effets douloureux : le patient découvre que le soignant peut avoir une position frustrante dans la relation thérapeutique .

 

Le cadre doit être l’objet d’une analyse institutionnelle, à la recherche du sens de ce qui se fait ou s’est fait. Le soigné se confronte à la loi, à l’interdit. Pour ce faire, les infirmiers doivent être eux-mêmes à l’aise avec leur position d’autorité. Ce qui est bien différent du pouvoir et du rapport de force dans le sens où les règles interviennent comme organisateur social, pour protéger l’individu : le soignant doit en avoir la conviction. L’infirmier « suffisamment bon » doit accepter d’être « suffisamment mauvais » .

 

Le cadre thérapeutique est là pour faire tiers entre le soignant et le patient pour intégrer la loi, et en même temps pour rendre la réalité supportable, la réalité de l’autre comme de l’existence. C’est conduire le patient par intériorisation à quitter les processus primaires pour « secondariser » le : « je veux tout, tout de suite, tout le temps… je veux faire tout ce qu’il me plaît, quand ça me plaît » ».[13]

 

 

Cependant, selon un article[14], le cadre est défini comme « fonction » en appuyant l’idée de son incomplétude, au-delà de sa simple fonction « contenante ». Identifier l’institution comme « fonction » permet de penser au décalage avec l’organisation. L’institution est un ensemble, un collectif. Et ce collectif exerce une fonction qui lui échappe. Le cadre émane de l’institution et il organise la vie psychique. Par la fonction paternelle avec un effet symbolique d’indiquer, de baliser, le cadre général correspondra à l’ensemble des règles institutionnelles qui valent pour tous.

 

Mais le cadre singulier sépare et individualise se divisant en deux sous-cadres : épi-cadre et hyper-cadre. L’hyper-cadre correspond à l’élaboration par le sujet de son propre système de balisage et de jouissance.

 

En parlant d’hyper-cadre, on ne peut pas ne pas parler de transgression du cadre général. Et c’est cette transgression qui apparaît comme ayant un effet thérapeutique véritable car elle traduit l’élaboration d’un hyper-cadre créatif.

 

 

c.     Les activités psychothérapiques

 

« Les activités psychothérapiques, autres outils de la relation thérapeutique, prennent également leur valeur non pas par la réalité de ce qu’elles sont mais par le sens qu’elles vont prendre pour les patients comme pour les soignants. Ce type d’activité est un lieu d’observation, d’échanges et de changements. Il est considéré comme un espace de soin.

 

L’objectif est principalement la socialisation et la dynamisation par le biais de l’activité, il concerne le renforcement de l’estime de soi, l’amélioration des perturbations sociales. Ces groupes nécessitent l’engagement des patients, leur implication dans la durée, intérêt, plaisir. Ils permettent de travailler d’être en relation avec les autres.

 

L’engagement du patient le met dans une participation plus active dans le soin.. la philosophie du soin tend à considérer le patient comme un sujet, acteur, décideur, qui utilise ses droits et donne son consentement. Ce faisant, il s’engage à un devoir de « compliance ». Cela sous-entend une notion de contrat construit en partie avec le malade. Le projet lui, appartient à la mission des soignants. Pour cela, un travail préliminaire avec le patient est indispensable : évaluer la qualité de l’adhésion au soin, respecter les appréhensions, préciser la notion d’engagement, évoquer la temporalité du projet.

 

Dans ces activités, la relation est médiatisée par l’investissement d’un support. Le patient se l’approprie, le manipule, teste sa résistance, en s’éloignant de la parole. De plus ces activités réalisées en groupe va permettre de raviver les mouvements qui ont structuré chaque patient au sein de son groupe familial, lieu de conflits, de rivalités, d’alliance et d’identifications. Pour que le groupe garde son objectif thérapeutique et ne devienne pas un groupe occupationnel qui aurait pour but de faire plaisir, de distraire ou d’occuper le patient, il faut que le soignant ait intériorisé les règles et les exigences de la médiation. Et c’est à cette seule condition que le soignant peut tenir une position de soin.

 

Ensuite un travail d’analyse et des éléments présents et de la dynamique groupale est à réaliser, par une mise en lien avec la connaissance des patients pris dans leur individualité. Les contenus latents et manifestes doivent être décodés et restitués au groupe. Enfin un travail de distanciation peut se réaliser en procédant à une mise en note après la séance. Même si tout n’est pas retranscrit, les éléments qui le seront permettent de relier le soignant au cadre institutionnel, au projet de soin, à l’équipe : ce sera le matériel clinique utilisable par l’équipe.

 

Il apparaît que pour avoir des actions thérapeutiques, le soignant doit non seulement avoir de solide connaissances cliniques mais aussi être formé à la technique d’un médiateur et aux techniques d’animations de groupe. »[15]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 3 : RÉFLEXION

 

 

1.                                   HYPOTHÈSE

 

 

Le refus de Mme S. de participer à l’atelier dans son ensemble est une réaction qui pourrait indiquer une inadéquation de la situation de soin.

 

En corollaire, la compréhension du cas de Mme S. n’aurait pas été assez approfondie.

 

 

 

 

 

 

2.                                   ANALYSE

 

 

Mme S. dort au moment du soin. On peut supposer que c’est une manifestation de son rapport au soin qui s’inscrit sans doute dans l’ensemble de sa problématique relationnelle.

 

Il faut rappeler que Mme. S a grandi dans un contexte familial particulier.

 

Tout d’abord, elle dort dans la même chambre que son père avec une autre soeur, alors que sa mère est dans une autre chambre avec d’autres enfants. Ce contexte  pouvant faire penser à des éléments incestuels où les sexes (peut-être) et les générations sont difficilement différenciés. Cette confusion des imagos parentales va empêcher la constitution d’un idéal du Moi. C’est un milieu pervers comme le souligne P-C. Racamier où « les sujets sont utilisés comme objet »[16].

 

Mme. S a subi un viol à 14 ans, on en serait presque pas surpris selon l’environnement que l’on vient de décrire. De plus, elle doit taire ce viol, la privant ainsi des ses émois, de sa souffrance éventuelle et donc d’elle-même, d’un travail d’élaboration possible, ainsi il n’y a pas d’existence et de reconnaissance d’être une personne par ses parents. Elle ne peut s’approprier ce traumatisme, elle n’est pas considérée par ses parents comme pouvant avoir des affects. On peut donc même supposer alors que le viol de    Mme. S a peut-être eu lieu plus tôt dans son enfance.

 

Or, comme l’explique D. W. Winnicott, la « mère suffisamment bonne » est celle qui  permet un bon étayage du Moi. Elle va permettre à l’enfant de se forger « un vrai self »[17], lui permettant dans sa vie d’adulte de s’adapter à la réalité. Parallèlement, dès la petite enfance, se construit le narcissisme et la relation aux autres. Par la défaillance du milieu parental, par le manque de l’attention maternelle, du holding (D. W. Winnicott), l’étayage et le développement du moi ne sont pas suffisants. Elle ne peut acquérir une maturité psychique, et donc n’a pu construire une véritable individualisation : très tôt Mme. S est l’objet de ses parents, beaucoup plus qu’elle n’est un objet pour elle-même. Les adultes (parents, violeur, beaux-parents…) étant intrusifs dans son corps et dans son ménage et ne la reconnaissant pas comme une personne, elle ne peut se construire une image de soi positive, d’où une faille ou « carence narcissique »[18]. Si elle arrive à se construire malgré tout une image d’elle-même se sera une mésestime de soi liée à une maltraitance et une perversion des relations.

 

L’intériorisation de l’idéal du Moi se forge dès la petite enfance sur les instances idéales que représentent les parents, elle participe d’un processus de séparation des parents; or, dans le cas présent, les parents de Mme. S restent réellement tout puissants et pervers, car ils ne sont pas assez séparés de l’enfant au moins au niveau du corps. Il n’y a pas de réelle séparation, d’individualisation, ce qui abouti à un idéal du Moi de Mme S. pauvre. Cette identification à ces objets maltraitants, n’a pu permettre à Mme. S une bonne intégration du Moi. Pour M. Klein, « l’identification au bon objet » atténue la sévérité du surmoi. Quand on a une bonne image de soi, on se sent apte à assumer de prendre ses responsabilités. On peut « voler de ses propres ailes », on a confiance en soi.

 

Rappelons que Mme. S ayant été l’objet de ses parents, les soins maternels n’ont pas joué un rôle suffisant correspondant au soutien et à la contenance. Mme S. n’a pu acquérir cette « capacité à être seule en présence de quelqu’un »[19] la privant de l’éprouvé de ses sollicitations internes et développant ainsi une carence d’intégration du Moi. Car cette situation de capacité d’être seul permet une intégration du Moi, une carence d’intégration veut aussi dire qu’il y a une carence de la capacité d’être seule.  Mme. S n’a donc pu développer à partir de ces relations qu’un faux-self : c'est-à-dire une «une personnalité d'emprunt qui pourra être très bien adaptée à la société, très performante mais qui laissera toujours au sujet un sentiment d'inutilité, de vide, de néant, de futilité de l'existence. Le monde devient alors fallacieux, falsifié, il n'existe pas vraiment »[20].

 

Au vu de tous ces éléments, on peut supposer que l’atelier répète une situation que Mme. S a toujours vécu chez elle. C'est-à-dire, qu’elle participe à l’atelier parce qu’on lui demande de le faire, elle se soumet à notre demande, comme elle était soumise aux demandes de ses parents, mais elle ne le fait pas pour elle. Pourtant le but de l’atelier est de rencontrer quelque chose de soi.

 

Or, qu’est-ce que cette situation réveille des émois chez Mme S., liés à ce passé ? On en sait rien. Est-ce que l’atelier dans son déroulement permet d’aborder ces éléments? Car Mme S. semble incapable de rencontrer seule sa propre psyché. Cela n’est pas le cas. D’une part, parce qu’il n’y a pas de projet d’atelier véritablement écrit et les soignants n’en parlent pas.

 

 C’est pour cela, du moins on peut le supposer, qu’elle ne reste que quelques minutes après s’être exécutée de deux créations. Pour Mme. S. il est dit que l’atelier est un soin, mais elle ne le vit pas comme un lieu, un espace de soin. Et  peut-être qu’au vu de son histoire, il n’est pas adapté pour elle.

 

 

 

 

 

 

3.                                   PROPOSITIONS

 

 

Comme il a déjà été dit : « la question à se poser dans le soin n’est pas d’amener le patient là où nous aimerions être, nous, mais de l’accompagner dans ce qui constitue, pour lui, en fonction de ses capacités psychique et de sa réalité, le meilleur équilibre »[21]

 

Pour Mme S., il semble que l’atelier ne lui corresponde pas dans son déroulement actuel. « Les qualités de pare-excitation des démarches soignantes donnent valeur thérapeutique au soin relationnel, ces actions pare-excitantes sont  donc à réfléchir et à adapter pour chaque patient. Elles ne peuvent découler de l’application standardisée de protocoles s’appliquant à tous les patients du même type, ou du même mode d’hospitalisation. Il faut donc  recevoir les émotions et les affects ressentis par le patient, les verbaliser et leur donner du sens pour les leur restituer sous une forme assimilable»[22]. C’est ce qui me paraît avoir fait défaut lors de cette situation.

 

La relation soignant/soigné n’a pas été thérapeutique  car elle n’a pas été contenante. Il est important de faire verbaliser son ressenti à Mme S. et c’est ce qui permettra de donner un sens et d’assimiler ses émotions et ses affects. Cette notion de contenance passe par la mise en place d’un projet de soin qui « donnera un cadre aux actions soignantes ». le but étant que Mme S. soit aider à retrouver ses capacités et à l’aider à faire face à sa maladie.

 

Il faut également accepter que ce cadre puisse être transgressé, justifiant par là l’hospitalisation et la remise en cause régulière du projet de soin. Mais cette transgression ne doit pas rester sans explication, nécessitant de demander à Mme S. d’essayer d’élaborer les raisons qui la font agir ainsi.

 

 

En obligeant Mme S. à assister à l’atelier « coûte que coûte », l’équipe soignante pratique alors l’activisme et n’a plus d’action thérapeutique, reproduisant dans le cas de Mme S. son vécu familial, sa situation d’objet. Ce qui différencie les activités psychothérapiques de l’activisme, c’est l’objectif qui est le renforcement de l’estime de soi, nécessitant « un engagement de la part des patients, leur implication, leur intérêt, leur plaisir »[23]. Mais ce qui les distingue encore, c’est que l’activisme se trompe d’objet : il ne vise plus le soigné mais c’est l’idéal soignant qui s’auto-satisfait. C’est pour cela qu’un travail préliminaire avec le patient est indispensable. De plus, il faut que le soignant ait intériorisé les règles et les exigences de la médiation pour tenir une position de soin.

 

Ensuite, il faut un travail d’analyse des éléments de la dynamique groupale et une mise en lien avec la connaissance des patients pris dans leur individualité. Les contenus latents et manifestes doivent être décodés et restitués au groupe. Une prise de note après la séance permet aussi un travail de distanciation et de régulation.

 

Tous ces éléments ont fait défaut lors de cette situation et mériteraient d’être instaurés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION

 

 

 

Je me rends compte qu’il me manquait de nombreux éléments pour appréhender cette situation de manière thérapeutique, c'est-à-dire considérer l’atelier comme un élément de soin parmi d’autres, comme une action de soin non isolée, prise dans l’ensemble d’un projet thérapeutique individualisé.

 

Et c’est même ce qui m’a obligé, lorsque j’ai voulu comprendre, à revenir à l’étude du cas de la patiente.

 

En outre, les régulations de l’atelier contribuent à intégrer ces lieux et moments de soins dans l’ensemble des prise en charge mais aussi dans l’ensemble du fonctionnement de l’institution.

 

Ce travail de fin d’étude m’aura permis de prendre conscience de l’importance des théories psychanalytiques dans le soin en santé mentale. Sans un minimum de décodage des attitudes des patients, on ne peut entrer en relation thérapeutique et prendre soin, ce qui nous différencie de la fonction de gardiennage d’il y a quelques années.

 

Il semble que les infirmiers n’ont pas toujours conscience de cette importance et on peut se demander comment, au quotidien, notamment dans l’encadrement des ateliers thérapeutiques, ils arrivent à décoder les attitudes des patients.

 

 

 

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

HANUS Michel - Psychiatrie de l’étudiant - Paris, Maloine, 1990

*LAPLANCHE & PONTALIS – Vocabulaire de la psychanalyse – Lonrai, P.U.F, 2002, 523 pages

*RACAMIER P.C – Le génie des origines- Paris, Payot, 1992

*MORASZ L. – L’infirmier(e) en psychiatrie – Liège, Masson, 2004, 293 pages

*HIRIGOYEN M.F – Le harcèlement moral – Paris, Pocket, 1990

*AYOUN P. – Réflexion d’un pédopsychiatre à propos des « maltraitances psychologiques » - Article

*WINNICOTT D.W – De la pédiatrie à la psychanalyse – Paris, Payot, 1990

*CASAUX J-Y – Théorisation des soins IDE en psychiatrie – Revue Soins psychiatriques, N° 136, Février 1992

*CHAPEROT C. – Réflexion sur le cadre thérapeutique et l’institution : médiatisation et caractère partiel – Revue L’évolution psychiatrique, Octobre 2002

* http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/psychiatrie/enfant/therapie

/winnicott.htm

 

*http://www.sospsy.com/Bibliopsy/Biblio2/biblio001.htm

* www.serpsy.org

 

 

 

 



[1] Hanus, M - Psychiatrie de l’étudiant – Paris, Maloine, 1990 -p. 269.

[2] J. Laplanche – J.-B. Pontalis - Vocabulaire de la psychanalyse –Lonrai, P.U.F, 2002 - p. 261 à 265.

[3] http://www.sospsy.com/Bibliopsy/Biblio2/biblio001.htm

[4] P-C. Racamier - Le génie des origines – Paris, Payot, 1992 - p.279 à 330.

[5] M.F. Hirigoyen - Le harcèlement moral –La violence perverse au quotidien.- Paris, Pocket, 1990

[6] P. Ayoun  (1996). Réflexion d’un pédopsychiatre à propos des « maltraitances psychologiques ».

[7] D.W. Winnicott - De la pédiatrie à la psychanalyse – Paris, Payot, 1990 - p. 325 à 333

[8] http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/psychiatrie/enfant/therapie/winnicott.htm

[9] http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/psychiatrie/enfant/therapie/winnicott.htm

[10] revue Soins psychiatriques – N° 136, février 1992 – Art. « théorisation des soins IDE en psychiatrie »

[11] www.serpsy.org

[12] Morasz, L  L’infirmier(e) en psychiatrie  - Liège, Masson, 2004 – p. 97 à 102

[13] Ibid., p. 147 à 150

[14] Chaperot, Christophe – l’évolution psychiatrique, 2002 – Art. Réflexion sur le cadre thérapeutique et l’institution : médiation et caractère partiel

[15] Morasz, L, op.cit.,  p. 163 à 170

[16] P-C Racamier – p. 8

[17] D. W. Winnicott – p. 9

[18] Pr. Haynal – p. 7

[19] D. W. Winnicott – p.9

[20] Ibid – p.8

[21] www.serpsy.org - p.10

[22] Morasz, L – p. 11

[23] Ibid., p. 12