1966 - 1968 Kermesse - Théâtre et Psychiatrie...

Non, ce n’était pas comme le souvenir de cette après-midi de kermesse,

je venais d’entrer dans un univers bien différent.

Le 11 juillet je me suis retrouvé au pavillon des agités de la deuxième

section homme. 90 malades tous vêtu d’une tenue bleu, et qui tournait

en rond dans une salle commune enfumée.

Un infirmier m’explique qu’il faut tendre son officier, pour parer les

éventuels coups de pieds. Drôle de conseil.

Nous sortions les malades dans une cours avec un grand grillage pour

éviter les fugues, notre rôles étant de les surveiller et si l’un

d’entre eux tentaient de passer par dessus,nous étions munis d’un

sifflet pour alerter nos collègues, et courir pour essayer de le

rattraper.

Puis ce fut mon premier 14 juillet à travailler, ce n’est que plus tard

que j’envisagerais de “prendre la Bastille”.

Les cours ont commencés en septembre je crois, mais le souvenir

s’estompe nous y allions l’après-midi après le travail du matin, ou en

alternance je ne me souviens plus très bien. Puis en 1967 un copain, un

autre Michel me fait adhérer au syndicat, là il y avait une commission

jeunesse qui organisait des sorties au TNP...Geroges Wilson en était le

directeur, nous sommes allés voir - par exemple sur ces années 67/68

dans le désordre de mon souvenir :

Le Diable et le Bon Dieu de Jean-Paul Sartre avec Georges Wilson,

François Perrier, Judith Magre et les autres.

Chant public devant 2 chaises électriques d’Armand Gatti avec une

pléiade de comédiens.

Puis Bertolt Brecht dans plusieurs pièces, par exemple Mahagonny sur

une musique de Kurt Weill avec Armand Mestral, Pia Colombo.

Chêne et lapins angora de Martin Walser avec Jacques Dufilho et Georges

Wilson.

Bon j’arrête là, c’était pour nous l’apprentissage de la culture par le

théâtre, nous qui à 14 ou 15 ans après le certif nous étions au boulot

en attendant pour celles et ceux qui envisagés de travailler à l’Asile

ou à l’hôpital psychiatrique c’était selon.

Ah que sont devenus ces syndicats qui nous ouvraient à autre chose que

la plainte.

Bon la suite, nous faisons du théâtre à partir de 1967 avec Raymond

Gerbal qui met en scène Spartacus au théâtre Romain Rolland de

Villejuif et le moi de mai 1968 arrive.

Puis ce fût tous les débats sur la mixité dans les équipes et dans les

services et ma rencontre avec les Ceméa, Lucien Bonnafé,Ginette

Amado,Françoise Dolto,Roger Misès,Maurice Béraud,Thierry Trémine,Gérad

Pommier,Guy Baillon,Jean-Claude Sécheresse,Patrick Bantmann,Jean-Marc

Chollet,François Grisoni,Annie Ruat et tant d’autres médecins,

psychologues, psychanalystes,mais aussi des infirmières et surtout des

patients...à suivre