La toute, toute première fois ce n’était pas professionnel !!!
Je devais avoir une douzaine d’année et c’était à Madagascar.
Un peu, voir beaucoup fainéant, j’avais décidé de faire comme on dit « l’école buissonnière » !!!
Je me suis donc laissé conduire à l’école le matin puis avant la prise de classe, je me suis échappé…….
J’avais toute la matinée pour me balader.
Au détour de ma promenade, je me suis retrouvé devant l’HP de Tananarive.
Terrible vision …..Un HP dans un pays tel que Madagascar et dans les années 70 ! Je te laisse imaginer.
Je ne me souviens pas avoir eu peur en tout les cas. Je ne crois pas mais je sais plus.
Je fais le tour des murs et des grilles et sur un des pignons de l’HP, je vois derrière des barreaux un jeune homme qui regardait ce qui se passait dans le chemin désert où je me trouvais.
Il bave, il me hèle, j’ai peur, je me casse, je me goure de chemin pour rentrer et … catastrophe je ne suis pas à l’heure au portail de l’école pour ma mère qui vient me chercher !!!!
Je dois lui fournir des explications lorsqu’elle me retrouve, je lui mens et je passe les détails.
Je cauchemarde un peu toute la nuit mais, vaillant guerrier je décide de recommencer mon expérience quelques jours plus tard et cette fois avec un copain de classe qui m’avait trouvé si courageux.
Nous repartons donc vers l’HP et devant la fameuse fenêtre à barreaux, il n’y avait plus personne, mais cette fois, c’est moi qui hèle pour voir « le fou ».
Il se montre et nous nous moquons de lui ….. Puis, je pense, ayant compris que ce n’était pas un orang-outan mais un humain nous causons avec lui.
Nous n’y comprenons rien mais par la suite j’y suis retourné souvent. C’était mon « copain fou de la bas » disaient les élèves de la classe.
Je n’ai jamais rien compris de ce qu’il me disait mais les visites ont durées quelques années car avant de quitter Madagascar pour la France je suis aller lui dire au revoir !
A-t-il compris ou était il simplement mal, ou encore était ce mon émotion qui passait trop fortement ?
En tous les cas des larmes lui on coulées sur les joues.
J’avais presque 17 ans ce jour là et c’est ce « copain fou de la bas » qui j’en suis sur m’a conduit vers la psy. C’est l’époque ou je disait que je voulais être chercheur pour guérir les fous, ignorant que le métier d’ISP existait.
Par la suite, en France, si j’ai choisi de faire le métier d’infirmier psy c’est tout simplement parce que c’était une formation qui me rapportait un salaire.
En tout les cas c’est la raison consciente de mon choix de l’époque.
Sinon, mon premier contact en dehors de cet épisode, c’était le premier jour de cours à l’école d’ISP, nous avons eu notre première pause café dans la matinée et nous nous sommes donc naturellement rendus à la cafete de l’hôpital.
Là un patient plutôt petit, faisant très jeune, (j’ai su après qu’il avait 40 ans + ou -), roux comme on en voit rarement s’est approché du groupe, s’est mis debout devant notre table, se balançant d’avant en arrière en tenant une brindille contre son front.
Je crois que nous étions tous un peu mal à l’aise et la barmaid de la cafete, une ASH routarde de l’HP a du comprendre notre malaise car elle a demandé au patient de sortir, il faisait beau c’était au mois de septembre, le parc de l’hôpital était magnifique.
« Jean Raymond » sort de la !! A-t-elle beuglé.
Nous avons éclaté de rire car d’emblée nous avons tous saisi que les initiales de « Jean Raymond » c’était « J.R. ». La série « Dallas » passait à la télé.
C’est ce moment de fou rire que le patient, refusant d’entendre la beuglante de l’ASH, a choisi pour me pincer super fort la nuque. Mais vraiment super fort, un pincement du genre entre les ongles !!
Ma réaction a été de le pincer de la même manière sur le dos de sa main et il est parti aussitôt sans même pousser un seul son.
Ai-je bien ou mal fait ? Je ne me suis jamais posé la question avant cet instant ou tu me fais réfléchir à cette rencontre.
Sakil