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Lena l’avit dit, elle ne mangerait plus.

 

Mélancolie peut-être pour les hauts de forme de nos hôpitaux où il ne reste du chagrin qu’un inventaire pathétique des vêtements portés à l’entrée et des petites monnaies retenues dans un sac.

 

Lena se ballade sur le boulevard, à Paris, l’intelligence est savamment détruite par un gouvernement efficacement minable mais contrairement à la Chine, ici nos immeubles, nos  « Haussmans », sont gardés en souvenir ;à l’occasion une statue d’écrivain ramène un peu de lettres dans cette ville désincarnée par l’idiotie , philosophie du moment qui recueille les suffrages.

Lena, c’était pas grand chose.

Peut-être qu’avec un flingue, elle aurait barré la route à quelques «  zotos », ces bolides prêts à vous découper en morceaux , et puis alors, ça aurait fait quoi ? Un tour en garde à vue chez les charognards, ces miséreux qui jouent mal au Far West ?

Lena c’etait un numéro de sécu, une carte d’identité, un sac toujours trop rempli et un coeur plein de chagrin.

Elle ne sait plus si son chagrin est secondaire, ou si, comme elle, il sortit, avec et « pour » elle, des entrailles maternelles.

L’administration régnait comme une tyrannie ordinaire, distribuant ses plates formes de cerveaux entrainés à répondre tout et n’importe quoi, surtout n’importe quoi ; l’anonymat permettant de deshumaniser encore davantage un monde de pacotilles.

Léna ne le mangerai plus ce monde.

Lena avalait déjà, de ses yeux fatigués, les rues, les gens préssés,les paumés de la capitale.

Que leur dire ? Paumé, c’était bien son vêtement du moment.

Lena bannit les magistrats, la sécu,les avocats,les croque-morts, orange mobile et immobile, et club voyage qui maintenant l’invite à ses soirées de pub à la con.

Lena est enragée.

Elle ne mangera plus de ce pain là.

Ne plus manger est l’ultime contestation, rien de ce monde n’ira dans son bide.

Au delà de la diète, c’était une façon d’épeler un NON, grand comme la tour Eiffel.

Une dénonciation de l’obscurité du monde dans lequel elle s’efforçait de garder son souffle.

Lena dit non.

Elle n’ouvrira plus son courrier.

Elle ne suivra plus ses flux et reflux a la banque.

Le monde actuel est un turn over.

L’intimité psychique est exhibée pour le plaisir des lions imbéciles sur nos écrans.

NON.

Lena préfère le ciné du quartier latin, avec ses pina colada, un goût de petit lait , une douceur enfantine, et les vrais murs de pierres qui soutiennent la taverne.

Lena a dormi ce jour, le nez dans le moelleux des draps, elle a ri noir en avalant pas mal de foutaises pour dormir : se tirer deux heures des plate-formes, oufffff.

Lena a le teint gris au réveil.Ce n’est pas grave.Elle sent que la tristesse gronde en cherchant autre chose : les révolutions ont peut être connu des premiers temps d’abattement.

Avant que le vent ne prenne sa force, et dévaste,.non pour détruire, mais pour recommencer autrement.

Léna les maudit les juges  ceux pour enfants, encore plus que la ribambelle de ceux-dits familiaux.

 

Son fils maintenant, il habite ailleurs.Merci aux guignols !

 

ç a s’avale comme un cognac.

Léna s’est assise sur un banc public.Y’a bien un paumé qui est venu croiser son propre discours, mais il lui était sympathique, sortait pas d’une plate forme celui là.

Elle lui a donné la moitié de son pain aux raisins.Lena aime ça les pains aux raisins.

Reste que pour le moment on ne donne pas encore ses empreintes digitales pour en acheter.

La liberté est une fée fébrile que la populasse ne choye guère.*

Biensur que tout,tout est  absolument contestable !

Merde dit Lena. Ces quoi ces agités qui prétendent savoir ? Et les pires...Ceux qui jouissent de l’efficacité et de l’argent comme des drogues dont ils vantent les mérites.

Merde...Puis merde.

Démaquillées les yeux de Lena : pas brillant.

Demain elle continue la révolte.

 
Elena


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