Angoisse
Ne vois – tu pas l’aurore en ce matin fragile
longer l’Azur et la baiser de clair
Toi, dont les abîmes défenestrent tes mots
pour te précipiter, fantôche, dans ton sombre exil ?
C’est un chemin étrange que celui de l’angoisse
une glue épaisse détroussant toutes les joies
Epaisse forteresse qui se dresse contre toi
Epineuse caresse qui entoure tes bras ;
Tu es défigurée par des nuits au sommeil trop éteint
tes râles sans attente ne sont plus entendus
Toi qui pourtant jadis souriait d’une divine pleinitude
Que la nostalgie amère emporte sur ses rivages
te remplissant de peine, te remplissant de rage,
Toi qui tenait debout, dressant haut le visage
pour embrasser un homme autant que les nuages.