Ma solitude
Tu es comme cette armoire de famille
Immobile, d’un bois immuable
Une chaleur froide qui fait partie de moi
Une partie de moi qui fait partie de toi.
C’est un vent entré en moi
Qui tourne sur lui-même
Et me tourne en moi-même
Je regarde à l’intérieur de moi
Immobile, d’un bois immuable
Tu sièges et tu m’assièges
Je t’emmène avec moi,
Comme un refrain
Un air de famille
Une cloche qui tinte.
Tu as dessiné sous ma peau
Une bordure, une ombre
Le soleil ne perce pas toujours
Parfois je ne sens plus l’amour.
Mes mots sont comme un lac gelé
Je ne peux plus parler.
Je suis comme cette armoire de famille
Immobile, d’un bois immuable.
Et puis, miracle dans l’hiver.
Quelque chose du dehors que je peux attraper
Qui passe, malgré le vent.
C’est un mot je crois
Dont l’encre colore mon sang
Et dégèle mes membres.