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L’attaque des verbes
Les voilà tous qui tambourinent à ma porte
Ils sont arrivés tout en actes et couleurs
C’est l’heure, l’heure divine de l’attaque verbale
Ils vont me conjuguer… c’est sûr c’est fatal….
Voilà déjà ETRE qui pointe son nez, normal
C’est le plus compliqué, il va direct au mal
Qui je suis, qui je fus, serais-je demain au Bal ?
Et puis y’ AVOIR, mesquin comme un trou de balle
Qui voudrait toujours plus, ça aussi c’est normal….
Et puis y’a MARCHER qui me promène un peu
On fait le tour du patelin et ça le rend heureux
Ce verbe là est facile, du moment que l’on marche…
Mais y’a son brave cousin qui veut que je LABOURE
Du soir au matin sans un petit mot d‘amour
Heureusement y’a DORMIR qui a pitié de moi
C’est quand je me réveille qu’il s’enfuit à grands pas
Et de RUMINER je passe à REFLECHIR
Voilà la ribambelle des verbes qui font souffrir
Je vous salue PENSER, et SE REMETTRE EN CAUSE
Leur compagnie est lourde et jamais me repose
Il y aussi SE PERDRE, S’ANGOISSER et SOMBRER je suppose
Verbes accaparants qui n’ont jamais leur dose
Se délectent sournoisement de mon cœur sans pause
Il y a bien AIMER mais pas n’importe comment
Car être amoureuse m’emmène droit au tourment
Et TOURMENTER est un verbe cruel
Qui de pauvres anges a même brûler les ailes….
Non, je préfère MANGER, c’est simple pas mortel
Ou alors NETTOYER , tranquille et bien formel
Même s’il faut ASTIQUER, je m’y mettrais de suite
Car du verbe SE TUER j’évite la triste suite
Il y a aussi PAYER qui évite les poursuites
DANSER, RIRE et CHANTER, mais rarement libres de suite
C’est drôle ces verbes toujours de mauvais goût
Qui s’incrustent comme ça dans votre tête bien à vous
Non, ce soir je convie à la fête, l’ami CLOPER clopant
Et son compère BOIRE, à côté de moi, ils pourront bien s’asseoir
Et ENIVRER dans les fumées d’alcool le terrible verbe ETRE
Qui n’en finit pas de se payer ma tête
De me retourner toute mon identité….
Qui croit -il que JE SUIS…..
Une machine à laver ?
Mais qu’il essore essore et sort donc de ma tête
Ou alors j’inviterais Monsieur NE PLUS ETRE
Un ami venu d’Inde qui saura arrêter
Ce verbe fou dangereux qui va me dévorer
JE ne veux plus ETRE ou alors…… Tranquille
Virons les verbes, amis et passons
A des SUJETS….moins hostiles
Et de préférence sans leur complément….
Car alors ils fusionnent
et me laissent trop longtemps
Seule avec moi-même : un sujet !
Eléna