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-          Dites, qu’est-ce que vous en dites… ça vous dirait d’être chef de pôle ? Enfin… pas vraiment chef de pôle, cadre supérieur de pôle, c’est comme ça qu’on dit maintenant ?

-          Glups, moi ?

-          Ben oui, vous ?

-          Hé bien….

Ca fait quoi maintenant un cadre supérieur de pôle ? Hé bien, figurez-vous, je me suis aperçue que ça dépend vraiment des boîtes, et je me demande bien comment de telles énormes différences sont possibles. C’est pas tant la fonction du cadre de pôle d’ailleurs qui est en cause, c’est surtout la façon dont les répartitions des pôles se sont faites :

Dans certaines boîtes, en fait rien n’a changé : autant de pôles qu’il y avait de secteurs… donc le cadre de pôle fait le boulot que faisait le cadre supérieur de secteur juste avant… un peu moins, parce qu’il est épaulé maintenant par le cadre administratif de pôle, qui vient alléger son travail.

Dans d’autres, le regroupement s’est fait par deux secteurs pour un pôle : là, le cadre de santé de pôle a un peu plus de boulot qu’avant, puisqu’il doit gérer deux secteurs au lieu d’un, mais bon, comme il est épaulé, ça ne lui fait pas vraiment du travail en plus…

On monte d’un cran, on peut voir ailleurs des regroupements de trois, ou quatre secteurs par pôle dans certains hôpitaux…avec bien sûr une montée en charge conséquente de la quantité de travail dévolue au cadre supérieur de pôle…

Et puis… il y a des boîtes… où il n’y a plus qu’un seul pôle de psychiatrie pour six ou sept secteurs auparavant !! Et là… le cadre de pôle est bien sûr… complètement dépassé par la lourdeur de la tâche ! Et les cadres de proximité tout autant, puisqu’ils doivent pallier à tout ce que le cadre de santé supérieur effectuait auparavant et que le seul cadre de pôle ne peut bien sûr gérer, étant déjà occupé, surbooké, dépassé par ses mille activités…

Heureusement, nous voilà sauvés : grâce à notre Président de la République new âge, nous savons que si nous travaillons plus, nous gagnerons plus. Et, mieux encore, nous savons aussi que bientôt… nous n’aurons plus les RTT qui effectivement nous empêchaient de réaliser notre labeur, et qui nous pesaient tant, mais que nous n’osions pas abandonner, puisque tout le monde le disait, les RTT, c’était sacré ! Et puis, nous pensions bêtement que nous étions au moins autant considérés que les équipes que nous gérons, et que notre travail méritait autant qu’elles qu’on l’assouplisse un peu… Mais que nenni !

Donc… après mûre réflexion… si je résume : vous me proposez un poste de chef de pôle où je vais bosser 45 à 60 heures par semaine, sans compter les gardes pour ne pas gagner un kopeck de plus que mes collègues qui travaillent « à l’ancienne », c’est-à-dire qui assurent la gestion d’un seul secteur de psychiatrie ?

Mais vous êtes fou ? Ah, c’était une blague ? Y’a qu’un poste et il est pourvu pour les dix ans à venir ?

Tant mieux…Moi… je préfère rester comme je suis… et être le Chef de Pierre, plutôt…que de Paul…mais ça, c’est pas gagné non plus, n’est-ce pas chéri ?

Bretzelde7@orange.fr