Scène de ménage
Ca y est, je viens de
comprendre, et il m’aura fallu du temps, pourquoi je n’aime pas faire le
ménage ! Comment je n’y ai pas pensé avant, c’est incroyable, moi qui
entend toujours les trois, quatre ou plus de sens aux mots qui font dire aux
mauvaises langues que je suis un peu psychotique…
Le ménage, c’est sûr, c’est
ce truc qu’on doit faire sans arrêt, qui ne sert à rien qu’à nous satisfaire à
peu près une heure, le temps que l’odeur du produit qu’on a acheté parce qu’il
sent bon se soit évaporé, et que Médor (ou Rintintin, ou, plus moderne, Whisky
ou Vodka) qu’on avait jeté dehors le temps que ça sèche revienne les pieds,
pattes, pardon, boueuses, et la queue en joie dont il n’a toujours pas compris
qu’elle n’était pas un plumeau, et qu’il n’avait pas besoin de la remuer sans
arrêt en éternuant ! Le temps aussi qu’on se rende compte que zut il
pleut, faut vite que j’aille rentrer mon linge, et j’ai les chaussures toutes
trempées, ah, où est le tapis, je ne l’ai pas encore remis, il va falloir que
je rentre, et je vais tout saloper ! Parfois, d’ailleurs, ça ne dure même
pas une heure ! A peine les toilettes nettoyées, désinfectées,
l’antitartre-puissant-qu’il-faut-laisser- agir-même-sous-l’eau déposé sur les parois jaunies par le calcaire,
Mam, j’ai besoin d’aller aux chiottes, c’est urgent, non je ne peux pas
attendre une heure, bon alors vas-y, c’est pas croyable tu le fais exprès, je
viens juste de nettoyer !(comme dans la pub !). Et bien sûr, tout de
suite après, c’est l’homme de votre vie qui, s’il habite avec vous, ce qui est
pour la plupart des gens dits normaux, une évidence, oubliera de remonter la
lunette et qui éclaboussera tout de son jet puissant que vous appréciez
beaucoup entre deux draps (salut Jacky !), mais pas tellement quand vous
venez de vous escrimer à tout décontaminer-désinfecter-comme-à-l’hôpital !
Mais le ménage, c’est aussi
ce truc où il faut être deux, qui transforme aussitôt la femme en ménagère du
panel des medias, et, forcément, pour des histoires de ménage à faire ou qui
vient d’être fait, la transforme aussi, assez vite… en mégère ! Bon, c’est
vrai, j’avoue, moi aussi parfois je peux me transformer en mégère, la jalousie
quand l’homme-de-sa-vie retourne chez bobonne dans son ménage officiel m’a même
fait envisager un ménage à trois, parfois, pour avoir la situation et le reste…
en mains, sauf le balai de ménage et le panier de la ménagère !
Quel cirque la vie
quotidienne ! Une vraie ménagerie !
Un vrai manège pour mes
méninges !
Bretzelde7@orange.fr