Retour à l'accueil

Retour à chronique


Le langage des fleurs…

 

Ce soir, après une journée harassante de travail, j’arrive chez moi irritée, fatiguée, un peu de mauvaise humeur, quand je trouve, sur le pas de ma porte… un énorme bouquets de fleurs, grandiose, magnifique, coloré, odorant, un vrai plaisir pour les yeux et le nez, qui est donc l’admirateur qui m’a adressé cette merveille, vite, où est la carte qui va m’indiquer qui pense à moi, ce n’est pas mon anniversaire, pas la fête des mères, pas la Saint Bretzel, pas la Saint Valentin, pas la Saint Glin-glin…

 

Je défais le cœur en joie le papier d’emballage délicatement, laissant apparaître non pas des cactus et des marguerites puantes, je vois bien que c’est ce que vous attendiez, mais non, des roses, rouges, amour fou, et d’autres magnifiques fleurs dont j’ignore le nom, et c’est bien dommage, parce que ça m’aurait bien aidée à vous décrire ce merveilleux présent, et j’aurais encore pu vous tenir en haleine, mais là, je manque de culture florale, alors imaginez simplement un assortiment géant de couleurs, odeurs, formes, tout ça pour moi, qu’ai-je donc fait pour mériter ça, et qui est le généreux donateur qui en un instant a su mettre un rayon de soleil dans une journée grise, où est donc cette fichue carte qui me révèlera enfin l’identité de mon admirateur, c’est forcément un homme, je tourne et retourne le papier et le bouquet dans tous les sens, rien, pas un mot, je ressors et refais le chemin à l’envers jusqu’à l’entrée, elle est peut-être tombée, la petite carte qui calmera ma curiosité ? Non, rien, alors, c’est qui ? Mystère…

 

Je rame un peu pour trouver un vase approprié, celui-ci trop grand, celui-là pas assez large, là c’est la couleur qui ne va pas aller, après le dixième, je me résous à couper un peu les tiges, où est le sécateur, avec les ciseaux je dérape, qui a bien pu m’envoyer ça, je coupe, arrange, essaye un autre vase, finalement je finis par trouver un objet à peu près correct, et voilà ce magnifique ornement trônant sur ma table, ça me donne envie de ranger un peu, c’est vrai, un si beau bouquet au milieu de mon désordre organisé ça fait tache, j’admire le résultat, ça va super bien avec les couleurs de mes murs, mais qui a donc bien pu m’envoyer cette merveille ?

 

Je réfléchis… voyons, qui ai-je rencontré ces derniers temps ? Yves, Jean ? Bruno ? pas trop leur genre…Ou alors, un ex repenti qui veut se faire pardonner, renouer, rejouer une nouvelle mi-temps, un nouveau round d’un match de boxe qui est ma spécialité en amour ? Pierre, Paul, Jacques, François ? Que c’est bon d’exister pour quelqu’un…mais qui ?

 

On sonne à ma porte…un livreur… : « Bonjour Madame, je suis désolé, je vous ai livré par erreur un bouquet de fleurs destiné à vos voisins… »

 

Evidemment !… comme si j’étais femme à se faire envoyer des fleurs ! Moi Bretzel, libre, indépendante, anticonformiste, un brin… féministe, pas besoin d’un homme pour m’envoyer des fleurs, d’abord, quand je veux je m’en paye, un bouquet pareil…

 

Quoi, arrête de nous la jouer, on a bien vu que ça t’aurait fait plaisir qu’il soit pour toi, ce bouquet ? Et qu’il t’a fait rêver pendant un moment, avec l’espoir qu’il existe encore quelque part, pour toi, un homme qui pourrait te faire la surprise de t’envoyer des fleurs ?

N’importe quoi ! Moi, vous aviez raison, je suis femme à qui on envoie des cactus…Normal, il paraît que je suis piquante…mais aussi, surtout, et ça rime, ch… !

 

Au fait, ça dit quoi, un cactus, dans le langage des fleurs ?

 

                                                                                  Bretzelde7@orange.fr







nous contacter:serpsy@serpsy.org