La
chroniqueuse
Ca y est, j’ai osé, me voilà chroniqueuse… ! Curieux,
ce mot, et ce qu’il provoque en moi. Bon, je sais que par les temps qui
courent, c’est prendre un risque, de chroniquer, il y en a même qui se font
étrangler pour ça, si, si, je l’ai entendu à la télé aux infos, alors, c’est
sûr que c’est vrai !
Mais bon, c’était un chroniqueur télé, moi je suis une
chroniqueuse papier, ça change tout, non ?
Dommage d’ailleurs que je ne sois pas un homme, hé oui,
c’est un peu le drame de ma vie, parce qu’alors, je serais moi aussi
chroniqueur… et que dans chroniqueur, il y a cœur, évidemment ! Et moi, je
suis une femme de cœur, je le jure ! Même si parfois je donne l’impression
d’avoir un cœur… de pierre, c’est pas tout à fait faux d’ailleurs, ils m’ont bien
pris mon cœur, les Pierre de ma vie, il y en a eu plusieurs, mais ça, il est
encore trop tôt pour que je vous le raconte, un jour peut-être je vous en dirai
plus ! Il y reste de la place, pourtant, dans mon bientôt vieux cœur, même
s’il a beaucoup servi, déjà… les cellules cardiaques (symboliques) se
renouvellent constamment, contrairement aux neurones, qu’on perd dès l’âge de
20 ans, enfin, c’est en tous cas ce qu’on a dit pendant longtemps, parce
qu’aujourd’hui, on n’en est plus tout à fait sûr, les neurones pourraient se
régénérer, ou se générer, sur le tard, formidable espoir pour toutes les
–fausses- blondes au cerveau rabougri… imaginez, si elles se mettaient
subitement à être intelligentes, brillantes, passionnantes, quelle révolution,
quelle évolution !
Bon, me dit Ginette, ou Brigitte, ou Juliette, et qu’est-ce
que ça change, que tu sois chroniqueuse ? Tu écrivais déjà des chroniques,
non ? Tu en as même fait un bouquin, donc, tu l’étais déjà ? (je me
fais ma pub, en passant, ben tiens !).
Oui, bien sûr, mais là, je suis officiellement
chroniqueuse…et ça change tout ! C’est comme si tout à coup, ils étaient
redevenus aussi gros qu’à vingt ans…je parle bien sûr de mes chro-nichons qui
auraient bien besoin d’un regonflant repulpant régénérant, eux aussi !
Comme si j’étais tout à coup une vedette, au rang des sex-bombs de « Sex
in the City », moi aussi vautrée sur mon lit dans des draps de soie à
poser des questions existentielles et essentielles sur les hommes et leurs
secrets ! Ah, merci Serpsy de m’élever à ces hauteurs d’auteurs, et pourvu
que j’y sois, d’ailleurs, à la hauteur, et que je plaise aux lecteurs !
Cela dit, je ne voudrais pas devenir… chronique asilaire…
les « chroniques », vous le savez bien, vous qui travaillez en
psychiatrie, c’est un peu comme les meubles, on finit par ne plus les voir,
certains même ne peuvent plus les sentir… parce qu’ils leur rappellent
constamment que malgré tout le pouvoir médical et infirmier du monde, tous les
médicament, tous les traitements…, les chroniques reviennent, s’incrustent, et
ne renoncent jamais à leur folie !
Il y a quand même quelque chose que je dois vous dire…
Bretzel, mon pseudo… c’est à cause de mes origines alsaciennes…
Et en Alsace, chroniqueuse, ou chroniqueur… ça ressemble à
une insulte ! Normal, avec l’accent, ça prête à confusion…
Allez, à bientôt dans ma chronique !