"Pervers ?!"
Il est fréquent d'entendre dans les institutions psychiatriques ces expressions :
Les gros mots sont lâchés ! Tout serait pervers ou perverti…chez les autres toujours, bien sûr !
Pourtant Lacan ne nous a-t-il pas rappelé que " la norme c'est le mal " à propos du Normal.
En effet, si nous prenons le mot à la lettre -la lettre étymologique- perversion. C'est tourner à l'envers et l'enfant, celui que nous avons été aussi, comme nous l'a enseigné Freud est, au départ un pervers polymorphe.
Mais tous les sujets, heureusement ne se sont pas fixés à cette structure perverse. Il faut pouvoir nuancer avant de parler de perversion réellement. Il y a des degrés de fixation à la perversion, il y a aussi des situations perverses, des modes de défenses perverses et nœuds pervers dans lesquels on peut être pris.
Il est impératif de séparer bien distinctement ces différents niveaux pour sortir de la confusion et pouvoir ainsi parler cliniquement de la perversion, pour pouvoir permettre également d'avoir un certain espoir, celui de s'extraire de ces nœuds dans lesquels nous/eux avons pu, à un moment donné, être enfermé.
Florence Reznik
Psychanalyste