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Sur les ruines du secteur

 

 

Très récemment, c’est aux premiers jours du printemps qu’un papillon m’a dit que des libellules de nos amies pensaient sérieusement à prendre retraite. Drôle de conversation en terrasse d’un front de mer où il y aura bientôt 70 ans des hommes en vert pollinisaient là l’espoir d’un renouveau du temps des cerises.

 

En découdre, en finir avec la véritable folie des hommes, tel était ce mot d’ordre qui contamina alors les esprits, en particuliers ceux qui pour le coup avaient à voir avec ces autres nous même qu’on dit fous.

 

En découdre, en finir avec les asiles où comme seul écho à la pensée dérobée d’autrui n’était proposée surtout, que la privation de liberté.

 

Ces femmes et ces hommes, inventeurs du secteur psychiatrique ou comment aller soigner les hommes là où ils vivent, ces femmes et ces hommes qui avaient 20 ou 30 ans il y a 70 ans nous ont laissé ce message.

 

Le problème est toujours là, bien là, caché mais entier. Ils nous l’ont crié, nous ont fait part de leur doute, de la nécessité à ne pas trop vite croire ses yeux écarquillés, comme seuls garants d’un impossible retour vers la nuit agitée imposée par le cauchemar de la barbarie nazie.

 

Très récemment, c’est aux premiers jours du printemps qu’un papillon m’a dit que des libellules de nos amies pensaient sérieusement à prendre retraite. Ce papillon me parlait là, de ces elles, de ces ils, derniers récipiendaires du  bâton témoin d’une course à ne pas perdre, pollinisatrices, pollinisateurs,  aujourd’hui savamment  désailées , au nom de la science, de l’économie, de l’uniforme.   

 

Le problème est là, bien là, entier. Il n’y a plus de témoin, plus de pas sage. Sauf peut-être cet homme toujours debout parmi les autres à genou, nous sommant tous de nous indigner. [1]

 

Le problème est là, bien là, entier. Il n’y a plus de témoin, à porter conseil que cela soit de résistance, de bienveillance quant au risque à  ce que les actions misent en place  commençant de permettre aux hommes de rester debout les uns à côté des autres ne soit abandonnées, oubliées, remisées.

 

Seuls restent mais pour combien de temps, quelques libellules et papillons, comme descendance de femmes et hommes inventeurs de ce qui fait encore science et art de l’écoute et de l’écho.

 

Seuls restent quelques libellules et papillons, pour qui il est donc grand temps de laisser à leur tour quelques dires, quelques mots, quelques phrases à celles et ceux qui prendront demain la suite :

 

·         « Ne laissons pas reconstruire des asiles sur les ruines du secteur ».

·        

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Bachi-bouzouk



[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9phane_Hessel


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