Attache-moi !
La
contention revient à la mode, bientôt aurons-nous des défilés au sein des HP[1], de
mannequins bien ficelés, entre deux pots proposés par les labos.
Attache-moi
oui attache-moi sur ce lit scellé au sol de la chambre de soins intensifs.
Attache-moi
car c’est la seule solution que toi le soignant a pour contenir ma souffrance,
mon angoisse, ma folie…
Attache-moi,
continue de faire preuve d’intensivité dans tes gestes de professionnel averti.
Continue
de me laisser là, seul avec mes cris, ton silence.
Oublie-moi,
nie-moi, réduis-moi.
Je
ne suis plus que symptôme, objet d’inquiétude, risque identifié nécessitant
gestion, évaluation, éradication.
Attache-moi
oui attache-moi. Ca rassure tout le monde. En tous cas ceux qui restent. De
moins en moins, ceci expliquant cela.
Attache-moi
oui attache-moi. Tu n’as plus que cette solution et avec celle d’y croire. De
te persuader que c’est du soin, du prendre soin.
Un
paradoxe. Un parafou. Devenir objet rangé, enfermé dans un placard pour redevenir
sujet de ton attention.
Alors
oui ! Attache-moi oui attache-moi
encore sur ce lit scellé au sol de la chambre de soins intensifs !
Bachi-bouzouk
http://www.serpsy.org/colloques_congres/annonces_2011/serpsy.html