Bien avant l’age des SMS, les « GI »
embourbés au Vietnam, hurlaient cet acronyme, souvent dernier message de
détresse à qui pouvait encore l’entendre, là aussi souvent, déjà personne.
FUGAZI !
« La seule chose que je sais, c’est que je
suis dans une cellule dont on ne s’évade pas… ».[2]
FUGAZI !
« Dans l'espace, personne ne vous entend
crier ». [3]
« N’oublions pas les oubliettes ».[4]
FUGAZI !
Frappé à la porte, tambouriné ou tagué à même les murs de la chambre de soins
intensifs.
FUGAZI !
De cet endroit qui malgré son appellation
incontrôlée, n’est ni une chambre, ni un soin et où seul reste intensif l’enfermement.
Nous
désigne comme l’ennemi.
Il est urgent à ce que nous fassions preuve de
créativité, pour doucement plutôt que brutalement contenir cet autre nous-même
qu’on dit fou. Lorsque la souffrance lui impose de confronter les bornes,
celles qui n’enveloppent à ce moment plus assez son corps, son esprit, son
être, le rendant vulnérable à l’invasion, l’envahissement par l’angoisse avec
qui aucune cohabitation n’est possible.
FUGAZI !
Il est urgent à ce que nous fassions preuve de
créativité, pour apaiser, rassurer cet autre nous-même qu’on dit fou. Lorsque
son tourment intérieur l’oblige à secouer, bousculer un extérieur trop étrange,
trop abrasif pour l’accueillir.
Inversons la tendance avant de le devenir
complètement, soignants embourbés dans une pratique qui est tout sauf thérapeutique.
FUGAZI !
Inversons la tendance. Remplaçons les murs par des
hommes.
[1] Fucked Up, Got Ambushed, Zipped In (Suis foutu, pris en embuscade, peux plus sortir ).
[2] Jacques Mesrine au fond du Quartier Haute Sécurité[2] de Fleury-Mérogis .
[3] Ridley Scott /Alien, le huitième passager.
[4] Lucien Bonnafé.