Retour à l'accueil

Retour à Dechronique


 

Petitcothérapeute

 

L’usage du titre de psychothérapeute vient d’être réglementé[1]. Exit les charlatans de tout genre, manipulothérapeutes et autres phosphorofluidifiantduboyaudelatêtothérapeutes s’accaparant des parts de marché visiblement non négligeables pour que le législateur sous la pression de je ne sais quel lobby (en vérité là je ne veux pas balancer) s’y intéresse. 

 

La preuve n’a-t-elle jamais été faite que de rencontrer Madame Irma ou le guérisseur du coin aggravait ou améliorait tel ou tel symptôme voire pathologie n’est vraiment pas le problème.

 

Le risque se trouve plutôt du côté de l’imposture et de savoir justement de quel côté elle est, mais aussi et surtout du danger sectaire et là faut vraiment plus déconner tant sa capacité à absorber, attirer, attiser la souffrance psychique est à dénoncer, démonter, éradiquer.

 

L’usage du titre de psychothérapeute vient d’être réglementé. Le même mois, un projet de loi de réforme de la loi de 1990[2] fait l’objet d’une légitime levée de bouclier quant à une lecture interligne très sécuritaire.

 

Admission aux soins sans consentement plus faciles, levée plus compliquée, information limitée, pas assez de référence au juge des libertés… Soyons, restons vigilant à dénoncer un quotidien soignant peu rassurant sur le sujet.

 

Pour autant, mais est-ce pour brosser dans le sens du poil celles et ceux qui rêve encore de conjuguer psychiatrie avec cité, ce projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge contient quelques aspects ou abords méritant un autre regard à suivre.

 

Plus ou peu de référence à l’hôpital psychiatrique. En 2001, le RPR[3] prévoyait sa fermeture à deux SROS[4], nous y sommes ! Le premier titre de ce texte à l’étude le confirme, les modalités d’hospitalisation deviennent modalités de soins psychiatriques.

 

Une alternative à l’hospitalisation sous contrainte désormais possible presque d’emblée, le bras de levier viendra naturellement des premiers concernés.

 

Lorsque des personnes atteintes de troubles mentaux font l’objet d’une mesure de soins sans consentement sous la forme d’une hospitalisation complète, une mesure de soins sans consentement sous une autre forme peut être mise en place pour assurer la continuité des soins.

 

Cette autre forme reste concrètement à imaginer surtout si nous souhaitons que les soins ne se réduisent pas à un aspect chimique ou cognitif et acceptons l’idée que les psychothérapies désormais réglementées sont seules à garantir au long terme, l’amélioration de la souffrance psychique, la concordance de la folie de chacun dans la vraie vie de tous.

 

L’usage du titre de psychothérapeute vient d’être réglementé. La loi de 1990 va être réformée. Une vielle utopie me fait dire, écrire, espérer, qu’il y a de fortes chances que cela se passe hors des asiles à partir de bientôt.

 

Reste à savoir qui fera ce travail du dehors. Qui mettra à contribution ses étagères à mégot ? Qui fera œuvre de science et art de l’écoute et de l’écho ?

 

Jusqu’à présent se sont surtout les ISP, les infirmiers de secteur psychiatrique qui s’y collaient.

 

Le 26 avril 1959, un collège de psychiatres, le groupe de Sèvres[5], lors de sa dernière rencontre, proposait déjà la participation des infirmiers à la psychothérapie.

 

Aujourd’hui ce sujet polémique est loin d’être éclairci, en tous cas pas par la réglementation du titre de l’usage de psychothérapeute dont les infirmiers sont exclus.

 

Les ISP auraient mérité une petite phrase dans ce texte. Une toute petite place, infinitésimale, du niveau de la reconnaissance qui leur est faite, c’est à dire moins que rien.  Ils n’ont pas besoin du titre. Le leur, celui d’ISP est assez noble sauf qu’ils ne le savent, ne le revendiquent même pas. 

 

Ils auraient juste apprécié, la possibilité de consolider leur compétence plus qu’empirique en termes de rencontre, en pouvant bénéficier d’une des formations ad hoc proposées par le texte de loi. Ils auraient juste apprécié que soit rappelée leur participation historique à la psychothérapie.

 

L’usage du titre de psychothérapeute vient d’être réglementé. La loi de 1990 va être réformée. Une vielle utopie me fait dire, écrire, espérer, qu’il y a de fortes chances que cela se passe hors des asiles à partir de bientôt.

 

Reste à savoir qui fera ce travail du dehors. Qui mettra à contribution ses étagères à mégot ? Qui fera œuvre de science et art de l’écoute et de l’écho ?

 

Jusqu’à présent se sont surtout les ISP, les infirmiers de secteur psychiatrique qui s’y collaient.

 

Y a t-il un risque à ce qu’ils continuent demain ?

 

Alors que le risque se trouve plutôt du côté de l’imposture et de savoir justement de quel côté elle est.

 

Bachi-bouzouk

 



[1] http://www.serpsy.org/psy_levons_voile/acteurs/psychotherapeute.pdf

[2] http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/projets/pl2494-ei.pdf

[3] http://www.serpsy.org/rapport/rapport_Piel_Roeland.htm

[4] Schéma Régional d’Organisation Sanitaire

[5] http://www.cemea.asso.fr/spip.php?article2920


nous contacter:serpsy@serpsy.org