Rendez-vous,
le secteur est bouclé !
La maladie mentale peut
conduire la personne malade à « troubler l’ordre public ».
Une phrase parmi d’autres dans le tout récent Rapport Missions et Organisation de la Santé Mentale et de la Psychiatrie.
Sur les murs du premier hôpital psychiatrique où j’ai exercé, il y avait du fil de fer barbelé.
C’est à partir de cette invention simple mais révolutionnaire que sont nés les premiers camps de concentration. Je parle du fil de fer pas des HP. Le fil de fer barbelé permet de clore de vastes espaces à peu de frais, c’est ce que nous disent les encyclopédies.
La maladie mentale peut
conduire la personne malade à « troubler l’ordre public ».
Créez des unités ou des espaces fermés ou susceptibles d’être fermés et quelques 200 chambres d’isolement supplémentaires répond par voie de circulaire le ministre de la santé.
La maladie mentale peut
conduire la personne malade à « troubler l’ordre public ».
Une phrase, leur phrase, expliquant certainement le silence observé le 2 décembre 2008 par les rédacteurs du dernier rapport ministériel alors que le chef de l’état annonçait déjà le désastre sécuritaire qu’il met en place aujourd’hui.
La maladie mentale peut
conduire la personne malade à « troubler l’ordre public ».
Ma grand-mère aussi. Il suffit de rajouter ces quelques mots pour que la thèse vacille car nous sommes tous susceptibles de troubler l’ordre public.
La maladie mentale peut
conduire la personne malade à « troubler l’ordre public ».
Cette seule petite phrase et c’est l’ensemble du contenu d’un Rapport Missions et Organisation de la Santé Mentale et de la Psychiatrie qui vacille car stigmatisant une fois encore une partie minoritaire de notre population, ces autres nous-même qu’on dit fous.
Sur les murs du premier hôpital psychiatrique où j’ai exercé, il y avait du fil de fer barbelé.
Si aujourd’hui il n’y en a plus, je gage que les prochains visiteurs de l’HAS vérifieront et cela jusque dans les plus petits recoins des secteurs, si les détecteurs de bracelets électroniques fonctionnent bien et permettent donc aux patients de se déplacer librement, sans pour autant sortir de l’établissement ou d’un périmètre particulier de déplacement comme le préconise la circulaire ministérielle déjà citée.
Pour information et faire la boucle avec le fil de fer barbelé, les handicapés physiques et mentaux ont été les premières victimes du régime nazi. Les camps d’extermination ont pourtant eu aussi en leur temps leurs visiteurs.
Bachi-Bouzouk