Des vélos plein la tête C’est pas parce qu’il pleut sur avril qu’il n’y a
rien à découvrir et ce serait une idiotie d’attendre mai pour faire ce qu’il
nous plait.
Cette année, la grande boucle offre un joli sourire
en coin même si c’est déjà sûr et c’est une parole d’expert, ils vont en baver
les gars ! Raymond sait déjà ce qu’il va se passer, son imaginaire
entraîné par des années de route, d’observation de devant la télé, son
imaginaire emprunte à la réalité. Il n’en a rien à faire des histoires de dopage ou de
ces autres délits d’initiés, lui ce qui l’intéresse c’est le tour, cet espace
temps lui permettant justement de découvrir la France. En dehors des séjours dits thérapeutiques, Raymond
ne part jamais en vacance. Sa seule possibilité de voyager seul c’est la
retransmission du tour. Lorsque la journée se fait longue, il lève le nez de
l’ouvrage, regarde sa carte et sourit. Maillot vert, maillot jaune, maillot à
pois, durant toute l’année Raymond se fait la valise. La Bretagne, le Centre, les Pyrénées, le Sud, les
Alpes, l’arrivée à Paris, ça va en faire des souvenirs, des anecdotes à
partager avec le chef, les collègues, les copains du boulot et même les badauds
qui ne font que discuter en regardant les autres travailler. Dès le 5 juillet en allumant les infos, oublions
donc les coureurs, observons dans la foule tous les Raymond de la terre qui
pour de vrai ou pour de faux nous font un signe de la main ! Bachi-bouzouk http://www.letelegramme.com/static/ftp/dossiers/tour.pdf
Olivier Mans
Moment ou pas, Raymond a affiché une photocopie noire et
blanche de la carte de France sur le mur de l’atelier. Pas n’importe quelle
carte, la carte du prochain tour de France cycliste. Comme un petit caillou
blanc posé là sans innocence du tout, car annonçant discrètement l’événement
attendu par un des plus fidèles de tous les fidèles supporters.