Faudrait pas
nous prendre pour des moules !
30 kilos de
moules, 30 kilos de pommes de terre, quelques zigs en tablier armés de couteaux
et d’économes, il y a aujourd’hui comme un air de fête dans la petite cuisine
du service.
La plonge est
noire, remplie de mollusques lamellibranches à coquilles bivalves sombres
arrivés directement du pavillon de la
marée de Rungis. Va falloir gratter, va falloir éplucher, va falloir nettoyer à
grande eau, c’est sûr.
Pas un byssus ne
devra dépasser, aucun épibionte ne saurait être toléré, pas moins de 4
rinçages seront nécessaires avant d’obtenir une eau claire. Oignons, persil,
échalotes, laurier, thym, vin blanc sec, rien n’est oublié. Recette marinière
accompagnée de frites. Avec ou sans comme on dit à Bruxelles. Avec ou sans
mayonnaise c’est de ça qu’on parle.
Tout y est. Des
faitouts énormes, des friteuses maousses, une chose pratique à l’hôpital. De la
main d’œuvre volontaire, alléchée par l’idée de charger l’air ambiant en vapeur
popote, de fumet marin, d’entendre les mouettes, de sentir les embruns…
Stakhanovistes
d’un jour, nous arriverons à bout de tout. De la préparation du menu, de la table, de cette montagne de
bouffe, de la vaisselle, du nettoyage, nous arriverons à bout de tout pourvu
que cela soit ensemble.
Utopistes d’un
jour, nous arriverons à bout de tout. De la modification de l’ambiance, de la
rencontre, de cette montagne de stress qui nous bouffe, de l’idée qu’il faut
faire face, nous arriverons à bout de tout pourvu que nous fassions plutôt avec,
ensemble.
Bachi-bouzouk