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Parkings


Des garages tout du long de la rue menant au collège, quelques dizaines de boxes construits là protégeant les voitures propres et belles car briquées des prolos locataires des habitations à loyer modéré mais à loyer tout de même comme les voitures précitées.

Une brèche dans le mur et nous y voilà passés, bravant l'assidue surveillance du Père Charlot et de son chien plein de dents. Une brèche dans la cité nous menant au dernier pré pour l'instant oublié par l'urbanisme dévorant jusqu'au vague à l'âme des enfants errants.

Deux trois pas dans l'herbe fraîche, mouillée par le matin, si verte, tachant nos chaussettes blanches achetées par dix au marché du dimanche. Nous ne nous tenions pas par la main, non, nous partions à l'aventure, debout, adultes, oubliant derrière nous le gris des tours, l'habitude du bitume.

Deux trois accords sur une guitare, quelques paroles, un refrain. Nous ne nous tenions pas par la main, non, pour courir le plus vite vers notre cabane de bois et chiffons, construite comme la plus belle des phrases, dressée là au plein milieu du béton injuriant la ville et son gigantisme. Courir sans crainte de se râper les genoux sur le goudron, valdinguer sans douleur et en rire, rire et rire encore, quel bonheur ! S'asseoir sous l'arbre à plusieurs et regarder les salles de classe d'un angle libertaire.

S'asseoir quelquefois simplement tous deux à partager je ne sais plus quel secret, c'était il y a si longtemps et d'ailleurs tellement secret que comme promis je ne le dirai jamais.


Bachi-bouzouk





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