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Si j'avais un marteau

Depuis tout petit, je suis un usager de l'hôpital, car comme mes parents, mes sœurs, ma femme, mes enfants, j'y suis né. Mes premières vocalises, mes premiers sourires, mes premiers pleurs, c'est à l'hôpital que je les ai faits. Pour ma maman bien sûr mais aussi pour le personnel qui nous a aidés à nous retrouver. J'ai toujours eu confiance en ce lieu et les professionnels qui l'animent. D'ailleurs, et je ne sais pas s'il y a une cause à effet, je suis devenu infirmier. Un infirmier usager de l'hôpital en quelque sorte.
Depuis mes débuts, j'essaie d'être digne de ce service public en accueillant comme je l'ai été, cet autre si différent et si ressemblant à la foi. J'ai exercé dans de multiples secteurs : maternité, crèche, médecine, ophtalmologie, cardiologie, chirurgie, psychiatrie…j'en oublie…En vérité non, je me souviens, je me souviens de tous ces endroits mais plus précisément de tous ces visages qui comme l'enfant devant l'adulte lui montrant le Monde, ont interrogé ma conscience. Je n'ai jamais refusé l'échange, je n'ai jamais détourné mon regard même pendant certains instants difficiles, à l'hôpital il n'y a pas que des enfants qui naissent. Je n'ai jamais refusé le soin. Cela m'est impossible. Je suis soignant.
Aujourd'hui si je devais refaire mon premier pipi mais surtout mon premier caca, je saurais où mais c'est une autre histoire…