Retour à l'accueil
LA DECHRONIQUE de BACHI BOUZOUK
Ecouter le chant des sirènes
Quand nous entendions la sirène, nous nous mettions à courir.
Quel que soit l'endroit où nous nous trouvions, nous courions tous vers les jupons de nos mamans.
Quel que soit le jeu qui nous captivait, quelle que soit la phrase qui commençait, tout s'arrêtait.
La sirène retentissait sans que pourtant celui qui l'active ne puisse l'entendre. Une sirène c'est toujours pour les autres, il faut un je ne sais quoi d'espace temps pour que chacun d'entre nous se sente concerné. Cette sirène appartenait à tous les minots du quartier. Elle faisait vibrer nos corps et accélérait nos cœurs. Dès les premières notes, nous nous mettions à courir vers les jupons de nos mamans. " Maman t'en as des sous, j'veux une glace, j'veux une glace ! ! ".
Dans mon quartier, dès les premières chaleurs, passait un marchand de glaces sourd et muet.
Il mettait en route une jolie petite sirène qu'il n'entendait pas et tous les gamins rappliquaient.
Cette jolie petite sirène était notre bonheur. Les sirènes ne devraient qu'annoncer le bonheur aux enfants.