Boom Boom Boom Boom
Dans les années 80, lors d’une pose pipi sur une autoroute américaine, je me suis arrêté chez le spécialiste mondialement connu de la bouffe prédigérée. Entre les tables, un septuagénaire sans regard passait le balai. Je me suis dit qu’en France on en avait de la chance : la retraite à 60 ans, la sécu, les congés maladies, les allocations familiales, les 39 H qui allaient devenir 35, l’idée d’une société de plus en plus juste et égalitaire même si beaucoup de choses restaient à faire…
Comme pour l’ensemble des ombres de ce pays, homeless, indien ou tout simplement noir, le simple fait de parler à ce type suscite l’inquiétude non retenue des autochtones. Ici la misère est une maladie, incurable et contagieuse. Comme seul vaccin, la prévention. Moins on s’approche moins on prend de risque. Tout d’abord se mettre à l’abri du besoin, s’assurer, travailler et s’assurer encore en optant pour la souscription pour quand on sera vieux. Ne pas regarder les autres, jusqu’à les rendre invisibles. Ne pas les entendre, jusqu’à devenir sourd.
Et puis boum, un grand bruit, boum boum deux grands bruits, boum boum boum des grands bruits…
Boom Boom Boom Boom comme quand à ses débuts et arrivant (toujours) en retard John Lee Hooker se faisait flinguer de la voix et du geste par la tenancière de la boîte.
Boom Boom Boom Boom
Nous sommes tous devenus américains, c’est la télé qui l’a dit.
Boom Boom Boom Boom
Plus de secteur, plus de retraite, plus de sécu bientôt plus de public, que du privé.
Boom Boom Boom Boom
Vaudra mieux être jeune, riche et en bonne santé (j’ose pas dire blanc et sain d’esprit)
Boom Boom Boom Boom
Nous allons travailler plus longtemps, cotiser plus longtemps, c’est la télé qui l’a dit.
Y paraît même que bientôt, il n’y aura plus que la pastille Vichy à être remboursée…pour ceux qui voudront bien l’avaler !
Bachi-bouzouk